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cosmos

Depuis que nos ancêtres communiquent par l'écriture - c'est à dire quelques millénaires - l'apparence du monde n'a pas changé. Il est toujours question de nuits étoilées, d'infini océanique, d'individus avides et jaloux, d'amour, de montagnes immuables...

Il y a donc cette réalité stable, partagée par l'homme depuis des centaines de générations, alors que la tradition boudhiste nous parle d'impermanence : rien n'est immuable, tout est illusion, miroir de l'âme, etc...

Concepts avec lequel je suis plutôt très d'accord, précisant au passage combien les "vitesses" des incarnations diverses sont hétéroclites. On imagine qu'un diamant pourra conserver forme et enveloppe des millions d'années, au contraire d'une cerise bien mûre.

Nous autres être humains partageons une planète, des sens et des sensations similaires, une existence qui dure grossièrement un petit siècle... et c'est marre.

Ainsi, vu de notre race, il y a ce différentiel entre un monde personnel éphémère et un monde collectif humain guère plus durable. La durée de notre espèce, allez, disons 5 millions d'années, restant tout à fait dérisoire au regard de ce que nous savons de la durée de l'univers.

Cette réflexion sur les interactions de notre décor donne à voir des émergences de formes tellement variées, aux vitesses de floraisons dans le réel si différentes, que surgit alors un spectacle insensé, pour qui tente de s'en faire une représentation globale.

Vision fantasmagorique où interagissent couleurs, sons, ondes... forces immenses et lentes, ou rapides et légères comme les insaisissables neutrinos - comme deux univers en train de copuler chez l'observateur humain.

Toutes interactions générant des entités aptes à se maintenir sous des formes (soleils, humains, persil...) qui se reproduisent en conservant certaines qualités, fonctions et apparences propres quasi similaires. Chacune, à l'intérieur de ces forme/monades spécifiques, étant toujours une variation des autres, parce que la nature ne fait jamais la même chose.

Sinon elle s'ennuie - et est simultanément en danger de disparaître.

Car l'uniformité c'est la mort.

Auteur: Mg

Info: 3 juin 2013

[ éloge ] [ variété ] [ simultanéïté ] [ perspectiviste ] [ dualité ]

 

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nature modèle

Les organismes naturels, presque sans exception, présentent, lorsqu'on les observe de près, une fonctionnalité vraiment admirable de toutes leurs parties par rapport au tout, fonctionnalité qui n'est cependant pas le résultat d'un calcul humain, mais d'un processus naturel. De la même manière, nous pouvons observer dans de nombreuses institutions sociales une fonctionnalité frappante par rapport à l’ensemble. Mais à y regarder de plus près, ils ne s'avèrent toujours pas être le résultat d'une intention visant ce but, c'est-à-dire le résultat d'un accord des membres de la société ou d'une législation positive. Eux aussi se présentent à nous plutôt comme des produits " naturels " (dans un certain sens), comme des résultats involontaires du développement historique. Il suffit, par exemple, de penser au phénomène de l'argent, une institution qui sert dans une large mesure au bien-être de la société, et qui pourtant, dans la plupart des pays, n'est en aucun cas le résultat d'un accord visant à sa création. en tant qu'institution sociale ou de législation positive, mais il est le produit involontaire du développement historique. Il suffit de penser au droit, au langage, à l'origine des marchés, à l'origine des communautés et des États, etc. Or, si les phénomènes sociaux et les organismes naturels présentent des analogies quant à leur nature, leur origine et leur fonction, il est clair d'emblée que ce fait ne peut rester sans influence sur la méthode de recherche dans le domaine des sciences sociales en général et de l'économie en particulier...   

Or, si l'État, la société, l'économie, etc., sont conçus comme des organismes ou comme des structures qui leur sont analogues, l'idée de suivre des directions de recherche dans le domaine des phénomènes sociaux similaires à celles suivies dans le domaine de la nature organique s'impose facilement. L'analogie ci-dessus conduit à l'idée de sciences sociales théoriques analogues à celles qui sont le résultat de recherches théoriques dans le domaine du monde physico-organique, à la conception d'une anatomie et d'une physiologie des " organismes sociaux " d'État, de société, d'économie, etc. 


Auteur: Menger Carl

Info: Enquêtes sur les méthodes des sciences sociales

[ émergence organique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ambivalence

Elle n'est pas heureuse, la vie, à Raïssa. Dans les rues, les gens marchent en se tordant les mains, disputent les enfants qui pleurent, s'appuient aux parapets des fleuves en prenant leurs tempes entre leurs mains ; le matin, ils émergent d'un mauvais rêve et en commencent un autre. Dans les ateliers où à chaque instant on se tape à coups de marteau sur les doigts et se pique avec une aiguille, sur les colonnades de chiffres tordus des registres de négociants et de banquiers, devant les verres vides rangés sur le zinc des bistrots, c'est un moindre mal quand les têtes se penchent en t'épargnant des regards torves. Dans les maisons, c'est pire, et il n'est pas nécessaire d'y entrer pour le savoir : l'été, les fenêtres retentissent de disputes et de bris de vaisselle. Et pourtant, à Raïssa, à tout moment, un enfant rit à sa fenêtre, en voyant un chien sauter sur un auvent pour mordre dans le morceau de polenta qu'un maçon à lâché du haut d'un échafaudage, en s'exclamant : "Mon trésor, laisse-moi plonger !" à l'adresse d'une jeune hôtelière qui soulève un plat de ragoût sous sa pergola, contente de le servir au marchand de parapluies qui fête une bonne affaire, l'ombrelle de dentelle blanche avec quoi  va se pavaner aux courses une grande dame amoureuse d'un officier qui lui a souri alors qu'il sautait la dernière haie, heureux lui-même mais plus heureux encore son cheval qui volait par-dessus les obstacles voyant voler dans le ciel un francolin, heureux oiseau libéré de sa cage par un peintre heureux de l'avoir peint plume à plume, tacheté de rouge et de jaune, dans une miniature, à cette page du livre où le philosophe dit : "Même à Raïssa, ville triste, court un fil invisible qui par instants réunit un être vivant à un autre et se défait, puis revient se tendre entre des points en mouvement, dessinant de nouvelles figures rapides, si bien qu'à chaque seconde la ville malheureuse contient une ville heureuse sans même qu'elle le sache."

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ cité imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Ayant compris ses limitations, autant sensorielles que conceptuelles, décidé à voir au-delà d'horizons qui semblaient véritablement indépassables, l'être humain décida de créer une entité qui viendrait lui parler de lui "vu de l'extérieur". Une sorte d'être-cerveau externe.

Pour ce faire l'Homme recensa et modélisa les paramètres de sensations les plus pointus des autres êtres vivants : flair et audition des chiens, mesure interne de la marée chez la moule, absorption de l'eau des végétaux, scan tridimensionnel des objets par fréquences sonores des dauphins, non ego de la fourmi, etc... Toutes ces facultés furent ensuite implémentées dans quelques milliers de robots interdépendants et self apprenants qu'on laissa se développer ensemble en milieu fermé pendant quelques années. Cela s'appelait le projet "Zlouti". On supposait avec raison qu'une entité collective autonome en émergerait.

Comme espéré ces machines auto réparatrices évolutives et altruistes formèrent rapidement une sorte de gestalt indépendant et autosuffisant. Une entité dont l'intelligence semblait sans limites... étrange... nouvelle. Les jours passant les observateurs la voyaient ressentir et palper avec délectation la réalité qui s'offrait à elle. De mille façons.

Enfin, après cinq ans, et d'innombrables vérifications, on laissa l'extraordinaire avatar cybernétique venir à la rencontre de l'être humain. Le Zlouti allait enfin nous donner des nouvelles sur nous-mêmes. Comment allions-nous être perçus, scannés, analysés... Quelle serait l'image qu'il donnerait de nous ?

C'était un mardi matin. Les ingénieurs, fébrilement installés devant leurs écrans de réception, reçurent la première communication du Zlouti. Un message synthétisé sous forme orale par d'innombrables filtres sensoriels, eux-mêmes réduits en équations et signes sémiotiquement peaufinés via de subtils algorithmes qu'un méta cerveau ramenait à l'expression la plus simple et la plus communicable possible. Cette première réaction, la plus attendue, tomba à 11 heures 26 sous forme d'une courte phrase de 5 mots :

- C'est quoi cette merde ?!

Il faudra beaucoup de temps pour que le Zlouti, égrégore informatisé perspectiviste multi tâches, qui, dans l'immense sagesse de ses facultés démultipliées, pensait être d'un grand pessimisme, réalise l'étendue de son optimisme d'alors.

Auteur: Mg

Info: 14 nov. 2012

[ dépassement ] [ intelligence ] [ artificielle ] [ humour misanthrope ] [ homme-par-machine ] [ regard extérieur ] [ auto-dénigrement ]

 
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dernières paroles

C'est du fond de mon lit que je vous parle….
J’ai encore beaucoup de peine à en parler de sang froid. Je veux seulement l’évoquer. Parce que c’est cette souffrance qui m’a abrasée, qui m’a rabotée jusqu’à la transparence. Calcinée jusqu’à la dernière cellule. Et c’est peut-être grâce à cela que j’ai été jetée pour finir dans l’inconcevable. Il y a eu une nuit surtout où j’ai dérivé dans un espace inconnu. Ce qui est bouleversant c’est que quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout. Je vous le jure. Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour. Tous les barrages craquent. C’est la noyade, c’est l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment. C'est la substance même de la création. Et c’est pour en témoigner finalement que j’en sors parce qu’il faut sortir pour en parler. Comme le nageur qui émerge de l’océan et ruisselle encore de cette eau ! C’est un peu dans cet état d’amphibie que je m’adresse à vous. On ne peut pas à la fois demeurer dans cet état, dans cette unité où toute séparation est abolie et retourner pour en témoigner parmi ses frères humains. Il faut choisir. Et je crois que, tout de même, ma vocation profonde, tant que je le peux encore - et l’invitation que m’a faite Alain l’a réveillée au plus profond de moi-même, ma vocation profonde est de retourner parmi mes frères humains.
Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le mystère. C’est cela le plus grand vertige. Au fond je viens seulement vous apporter cette bonne nouvelle : de l’autre côté du pire t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui, c’est la bonne nouvelle que je vous apporte……

Auteur: Singer Christiane

Info: Derniers fragments d’un long voyage

[ espérance ]

 
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néologisme

Il y a un champ de FLP qui a posé problème. Celui de certaines manifestations récurrentes qui nous dépassent (pour l'instant).

Dans le cadre des observations humaines, en général scientifiques, émergent des constats, certaines proportions, ou formes ou nombres... reviennent, souvent à diverses échelles - c'est étonnant. Des phénomènes (des lois ?) qui semblent immuables. Le nombre d'or (1,618) vient à l'esprit ici. Ou le septénaire.

Ou cet exemple concernant les requins, race demeurée stable depuis plus de 100 millions d'années. Il semble établi que les requins ont pu se maintenir grâce à une magnifique adéquation avec le biotope qui serait due principalement à leur furtivité (leur proies se font surprendre). Mais on a aussi pu montrer que ce qui est "resté" le plus longtemps, ce qui semble avoir stabilisé et assuré la pérennité de cette forme "requin" dans son ADN (un ADN sans cesse changeant au cours des âges), est une petite fonction de maintien de l'ordre. Une fonction "flic", demeurée identique sur des dizaines de millions d'années. Maintien de l'ordre à une échelle éonique, ou projection du point de vue humain ?

Donc, pour ce champ que FLP s’essaye à préciser, qui serait celui d'un ordre supérieur que les hommes constatent et décrivent dans certaines manifestations du réel, nous avons choisi le terme/catégorie/tag de "méta-moteur".

Pour mieux caractériser ce concept on utilisera aussi des mots-tags comme : guidage, pilotage, ordre, invariant, lamanage, loi de la nature, archétype... Cependant "Méta-moteur" reste notre préféré...

En décidant ceci on peut presque parler de la création d'un signe (au sens de C.S. Peirce) qui permet d'isoler un concept. Ce qui permettra peut-être de préciser et d'approfondir certaines formes d'organisation que nous pensons percevoir, sans en savoir plus. Elle se se dévoileront éventuellement mieux avec le temps. Tout ceci étant probablement du à notre "jeunesse" intrinsèque et aux niveaux/échelles à partir desquels ces manifestations sont discernables.

Un peu comme si nous vivions dans un film en 3D et qu'il s'agirait de comprendre un peu mieux les mécanismes du projecteur ou, encore plus fou, le (ou les) projectionniste(s), pour reprendre l'idée de Vallée.

Auteur: Mg

Info: 14 sept. 2015

[ organisation ] [ quête ] [ horizon ] [ conservation ] [ mémoire ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ pérennisation ]

 
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intégration durable

Dans Psychologie et Alchimie, Jung parle d’un homme qui avait rêvé qu’une femme inconnue, l’anima, adorait le soleil. Cela signifie que tout le génie spirituel de cet homme était encore dans l’inconscient, encore en relation avec le niveau animal. De telles personnes peuvent faire de grandes découvertes, mais seulement parce que celles-ci émergent de l’inconscient. Elles n’ont pas travaillé à découvrir ces choses par elles-mêmes, elles leur sont simplement venues à l’esprit. Un élément neuf qui n’a pas été consciemment acquis peut facilement se perdre à nouveau. C’est un simple don de l’anima qui est susceptible de retomber dans l’inconscient. (…)
Cela me fait penser à la situation de ces personnes qui ayant des expériences extrêmement fortes pendant leur analyse, ont ensuite les plus grandes difficultés à les amener dans leur vie. Elles demandent : "Alors, que vais-je faire maintenant ?" Mais l’expérience intérieure s’est évanouie. On peut faire une merveilleuse analyse sans que rien ne bouge dans le champ du conscient. C’est comme de prendre un bain : on se sent propre, mais rien n’a réellement changé.
L’expression technique pour désigner cela en mythologie est "la difficulté du retour". Le héros est sorti vainqueur de grandes épreuves, il a tué le dragon, etc., mais sur le chemin du retour, il s’endort et tout est perdu à nouveau ; ou bien le trésor lui est volé comme dans l’épopée de Gilgamesh à qui un serpent dérobe l’élixir de vie pendant qu’il se baigne dans un étang. Il semble que réussir la transition du retour, se reconnecter à la vie extérieure, soit un aussi grand exploit que de se confronter, comme on l’a fait avant, avec l’inconscient. Si ce retour ne s’accomplit pas bien, tout ce qui s’est passé est comme une soûlerie : on se réveille avec une gueule de bois, et puis, quelque temps après, tout redevient comme avant.
C’est la raison pour laquelle Jung était contre l’hypnose : les découvertes intérieures ne durent pas si elles ne sont pas faites pas à pas et vraiment consolidées dans le conscient. Les techniques rapides n’obtiennent pas de résultat durable parce que l’inconscient et le moi n’ont pas été réunis.

Auteur: Franz Marie-Louise von

Info: Dans "L'animus et l'anima dans les contes de fées"

[ processus général ] [ figures masquées ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfant-roi

Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l'immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Cela entraîne un renversement radical : jadis, la famille "faisait des enfants", aujourd'hui, c'est l'enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l'enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de "mauvais parents"...

Ce phénomène a été enrôlé par le libéralisme marchand : la société de consommation met, en effet, à notre disposition une infinité de gadgets que nous n'avons qu'à acheter pour satisfaire les caprices de notre progéniture.

Cette conjonction entre un phénomène démographique et l'émergence du caprice mondialisé, dans une économie qui fait de la pulsion d'achat la matrice du comportement humain, ébranle les configurations traditionnelles du système scolaire.

Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n'ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l'extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s'apparente à une cocotte-minute.

Dans l'ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place. Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une "pédagogie de garçon de café", courant de l'un à l'autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.

Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. Il s'épuise à faire baisser la tension pour obtenir l'attention. Dans le monde du zapping et de la communication "en temps réel", avec une surenchère permanente des effets qui sollicite la réaction pulsionnelle immédiate, il devient de plus en plus difficile de "faire l'école". Beaucoup de collègues buttent au quotidien sur l'impossibilité de procéder à ce que Gabriel Madinier définissait comme l'expression même de l'intelligence, "l'inversion de la dispersion".

Dès lors que certains parents n'élèvent plus leurs enfants dans le souci du collectif, mais en vue de leur épanouissement personnel, faut-il déplorer que la culture ne soit plus une valeur partagée.

Auteur: Meirieu Philippe

Info:

[ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intraduisible

Ereignis (de l'allemand) représente un concept central et complexe de la philosophie de Heidegger ; il n'a pas de traduction directe en anglais ou en français (note de FLP). On le traduit souvent par " événement " ou " appropriation ", mais ces signifiants n'en saisissent pas pleinement le sens.

L'Ereignis fait référence à l'" événement de l'être " -  moment où ce dernier émerge (entre en présence) et se révèle.

 Il ne s'agit pas d'un état statique, mais d'un événement ou d'une occurrence dynamique qui se déroule de manière continue.

L'Ereignis n'est pas quelque chose qui nous arrive, mais quelque chose auquel nous participons. Lorsque nous rencontrons quelque chose et que nous lui permettons de se révéler tel qu'il ou elle est, nous participons à la manifestation de l'Ereignis.

Ce vocable devient un concept fondamental, sinon central, de la philosophie de Heidegger dans les années 1930. Il est le "mot-directeur" de toute sa pensée à partir de cette époque.

L'Ereignis est un concept qui permet à l'être et au temps d'appartenir l'un à l'autre. C'est la connexion et la coappartenance de toutes les relations qui existent.

Ce mot veut condenser l'idée de "ce qui rend possible la différence et l'identité au cœur de l'être."

Heidegger voyait dans l'Ereignis un moyen de dépasser la métaphysique objectiviste qui avait dominé la philosophie occidentale. Il représente un changement vers la compréhension de l'être comme un événement dynamique et participatif plutôt que comme une substance ou un objet statique.

L' Ereignis est un concept complexe et difficile à appréhender. Heidegger l'a développé dans ses derniers écrits, plus "expérimentaux" et "ésotériques", qui n'étaient pas destinés à un large public. Des écrits qui utilisent un langage poétique spécialisé qui s'écarte du discours philosophique commun. Ce qui n'aide pas à comprendre ou formaliser ce concept central de la pensée de Heidegger.

De manière générale ce vocable représente un changement profond de la philosophie de Heidegger vers une compréhension plus dynamique, participative et relationnelle de l'être et de la vérité. Nous avons là une notion complexe et multiforme qui est essentielle pour comprendre la trajectoire et les derniers travaux de Heidegger.

Auteur: perplexity.ai

Info: Lorsqu'on demanda à perplexity.ai son avis sur "Les fils de la pensée" le bot donna quelques indications assez correctes, soulignant qu'il y voyait une parenté avec ce mot-idée-concept de Heidegger

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ volonté de conclure ] [ unification ] [ appartenance ] [ participation ] [ singularités interconnectées ] [ difficile définition ] [ cycles ] [ incarnations secondéités ]

 

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empyrée

Un monde divin multiple, divisé par conséquent au-dedans de lui-même par la pluralité des êtres qui le composent ; des dieux dont chacun, ayant son nom propre, son corps singulier, connaît une forme d'existence limitée et particulière : cette conception n'a pas manqué de susciter, dans certains courants religieux marginaux, dans des milieux de sectes et chez des philosophes, interrogations, réserves ou refus. Ces réticences, qui se sont exprimées de façons fort diverses, procèdent d'une même conviction : la présence du mal, du malheur, de la négativité dans le monde tient au processus d'individuation auquel il a été soumis et qui a donné naissance à des êtres séparés, isolés, singuliers. La perfection, la plénitude, l'éternité sont les attributs de l'Être totalement unifié. Toute fragmentation de l'Un, tout éparpillement de l'Être, toute distinction de parties signifient que la mort entre en scène avec l'apparition conjointe d'une multiplicité d'existences individualisées et de la finitude qui nécessairement borne chacune d'elle. Pour accéder à la non-mort, pour s'accomplir dans la permanence de leur perfection, les dieux de l'Olympe devraient donc renoncer à leur corps singulier, se fondre dans l'unité d'un grand dieu cosmique ou s'absorber dans la personne du dieu morcelé, puis réunifié par Apollon, du Dionysos orphique, garant du retour à l'indistinction primordiale, de la reconquête d'une unité divine qui doit être retrouvée, après avoir été perdue.

En rejetant catégoriquement cette perspective pour placer l'accompli, le parfait, l'immuable, non dans la confusion de l'unité originelle, dans l'obscure indistinction du chaos, mais à l'inverse, dans l'ordre différencié d'un cosmos dont les parties et éléments constitutifs se sont peu à peu égarés, délimités, mis en place et où les puissances divines, d'abord incluses dans de vagues forces cosmiques, ont pris, à la troisième génération, leur forme définie et définitive de dieux célestes, vivant dans la lumière constante de l'éther, avec leur personnalité et leur figure particulières, leurs fonctions articulées les unes aux autres, leurs pouvoirs s'équilibrant et s'ajustant sous l'autorité inébranlable de Zeus, la Théogonie orthodoxe d'Hésiode donne à la nature corporelle des dieux son fondement théologique : si les dieux possèdent plénitude, perfection, inaltérabilité, c'est qu'au terme de ce progrès qui a conduit à l'émergence d'un cosmos stable, organisé, harmonieux, chaque personne divine a désormais son individualité clairement fixée.

Auteur: Vernant Jean-Pierre

Info: L'Individu, la mort, l'amour. Soi-même et l'autre en Grèce ancienne

[ déités ] [ divinités ] [ mythologie ]

 

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