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non-violence

Quand une époque est une grande époque, l’homme politique qu’elle engendre est, par nécessité, moins pire. Il est obligé de s’adapter. Inventez une manière d’être qui soit de l’ordre de l’impeccabilité, devenez un guerrier parfait, agissez tous les jours comme si vous deviez, à vous seul, reconstruire l’humanité, et autour de vous : tout changera, tout s’adaptera, tout s’améliorera. Cessez de pester sur les hommes politiques racistes, sexistes, policiers, capitalistes ou militaires : devenez un peu moins raciste, sexiste, policier, capitaliste et militaire et ils le deviendront un peu moins malgré eux : parce qu’ils n’auront pas le choix. Ne leur donnez surtout pas le choix : soyez formidables.

C’est quand nous n’aurons plus aucune attente dans le domaine purement électoral, quand nous n’attendrons plus rien des partis préexistants et des représentants, administrateurs et tribuns, que commencera vraiment la Grande Politique. C’est quand nous accepterons que tout a été soldé depuis des décennies aux domaines économique, industriel et militaire, que nous commencerons à penser ensemble à une nouvelle façon de vivre et d’agir. C’est pour ça que le monde politique va continuer à nous submerger d’élections, de propositions, d’effets d’annonce, de convocations, de chantages… C’est pour ça que les médias ne nous lâcheront pas comme ça non plus, et continueront à nous "retenir" dans leur monde avec la moindre info, le moindre événement… Ils ont peur qu’on commence à vivre. Ils ont peur qu’on leur dise, simplement, sans colère et sans haine, que leur temps est révolu.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: http://www.pacomethiellement.com/corpus_texte.php?

[ exemplarité ] [ responsabilité individuelle ] [ histoire-miroir ]

 

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vampirisme

[...] c’est ça l’intuition de Spinoza : il y a une complicité du tyran, de l’esclave et du prêtre. Pourquoi ? Parce que l’esclave c’est celui qui se sent d’autant mieux que tout va mal. Plus que ça va mal, plus qu’il est content. C’est ça le mode d’existence de l’esclave ! L’esclave, quelle que soit la situation, il faut toujours qu’il voit le côté moche. Il y a des gens qui ont du génie pour ça : c’est ça les esclaves. Ça peut être un tableau, ça peut être une scène dans la rue, il y a des gens qui ont du génie pour ça. Il y a un génie de l’esclave et en même temps, c’est le bouffon. L’esclave et le bouffon. Dostoïevski a écrit des pages très profondes sur l’unité de l’esclave et du bouffon, et du tyran, ils sont tyranniques ces types-là, ils s’accrochent, ils ne vous lâchent pas... Ils ne cessent pas de vous mettre le nez dans une merde quelconque. Ils ne sont pas contents, il faut toujours qu’ils abaissent les trucs. Ce n’est pas que les trucs soient forcement hauts, mais il faut toujours qu’ils abaissent, c’est toujours trop haut. Il faut toujours qu’ils trouvent une petite ignominie, une ignominie dans l’ignominie, là ils deviennent roses de joie, plus que c’est dégueulasse plus qu’ils sont contents. Ils ne vivent que comme ça ; ça c’est l’esclave ! Et c’est aussi l’homme du remord et c’est aussi l’homme de la satire, c’est tout ça.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Cours sur Spinoza

[ inertie ] [ maintien de condition ] [ servitude volontaire ] [ interdépendance ] [ rapports humains ] [ Schadenfreude ]

 

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idiomes

Au fond de moi il était clair que Whorf avait raison. Je savais que je pensais différemment en turc et en anglais - non pas parce que la pensée et la langue sont identiques, mais parce que les langues différentes vous obligent à penser différemment aux choses. Le turc, par exemple, avait un suffixe, -mis, que l'on appondait aux verbes pour signaler tout ce dont on n'avait pas été personnellement témoin. Vous étiez toujours en train d'énoncer votre degré de subjectivité. Il fallait y penser chaque fois qu'on ouvrait la bouche.

Le suffixe -mis n'avait pas d'équivalent exact en anglais. On pouvait le traduire par "il semble que" ou "j'ai entendu dire" ou "apparemment". Je l'associais à Dilek, mon cousin du côté de mon père - Dilek, petit, maigre, au teint sombre, qui avait mon âge mais était tellement plus petit. "Tu t'es plaint-mis à ta mère", me disait Dilek de sa voix calme et précise. "Le chien t'a fait-mis peur." "Tu as dit-mis à tes parents que si tante Hulya venait en Amérique, elle pourrait vivre dans ton garage." Quand tu entendais -mis, tu savais que tu avais été invoquée en ton absence - pas seulement toi mais ton hypocrisie, ta lâcheté et ton manque de générosité. Chaque fois que j'entendais -mis, je me sentais prise au dépourvu. J'avais peur des chiens. Je me plaignais à ma mère, souvent. Le mode -mis était une des choses dont je me plaignais à ma mère. Ma mère trouvait ça marrant.

Auteur: Batuman Elif

Info: L'Idiote

[ spécificités ] [ filtres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

phonétique

Qui ne pète ni ne rote
Est voué à l'explosion
Il y a plus de 2000 ans
Lao-tseu déjà l'expliquait donc

Depuis toujours les pères pètent
Des arômes qu'les mères conspuent
Sourds aveugles tout l'monde déguste
Ces fumets qui se répètent ...
Alors pourquoi

(refrain)
Dans la meilleures (des) société
Même si c'est pas la compète
Ces images pour le nez
Sont tout en bas d'la hiérarchie
Dans la meilleure des sociétés
Bon sang de saperlipopette
Paravent... parapets
Pourquoi veut-on y échapper ?

Poisson panard fiente ou fromage
Depuis loin dans les anales
Ces puanteurs sont banales
Effluves de tous les âges

Le bébé d'abord gazouille
Puis l'enfant aime Peter Pan (et les vampires)
Avant qu'l'adulte n'en fasse des caisses
Pour finir en vieux pépère...
Alors pourquoi

( refrain )

Donc quand un fondement éructe
Encore plus quand y'a pénombre
Ce qui nous gêne in petto
Peu ou prout c'est bien l'odeur

Et y'a des métiers s'perdent
Qu'ont pris la poudre d'escampette
Tenez : celui d'pétomane
Un job pourtant bien proutinier
Alors pourquoi

( refrain )

N'oublions pas les pessimistes
Qui disent : et si la situation s'empire ?
Cette blonde qui sent bon
Dissimule peut-être une rouspéteuse

Alors que d'autres devant mes galipettes
Diront : c'est de l'humour périmé
Bah, z'ont bien l'droit d'en lâcher une
La critique est peut-être leur casse-croûte
Un casse prout comme un autre

Ainsi ces meilleures sociétés
Peut-être sont-elles trop méfiantes
Ces images pour le nez
Sont mises au bas d'la hiérarchie
Ainsi ces meilleures sociétés
Sans doute sentent-elles trop mes fientes
Paravent... parapets
Pourquoi veulent-elles y échapper (bis).

Auteur: MG

Info: chanson : Rose des vents, 2009

[ jeu de mots ] [ gaz ]

 

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pleine conscience

Le lâcher-prise est la simple mais profonde sagesse qui nous porte à laisser couler le courant de la vie plutôt que d’y résister. […] c’est accepter le moment présent inconditionnellement et sans réserve. C’est renoncer à la résistance intérieure qui s’oppose à ce qui est. Résister intérieurement, c’est dire non à ce qui est, par le jugement de l’esprit et la négativité émotionnelle. […]
Le lâcher-prise est un phénomène purement intérieur. Cela ne veut pas dire que, sur le plan concret de la dimension extérieure, vous ne passiez pas à l’action pour changer telle ou telle situation. En fait, quand vous lâchez prise, ce n’est pas la situation dans sa globalité que vous devez accepter, mais juste ce minuscule segment appelé instant présent.
Par exemple, si vous étiez pris dans la boue quelque part, vous ne diriez pas : "Ok, je me résigne au fait d’être pris dans la boue." La résignation n’a rien à voir avec le lâcher-prise. Il n’est pas nécessaire que vous acceptiez une situation indésirable ou désagréable. Il n’est pas nécessaire non plus que vous vous racontiez des histoires en vous disant qu’il n’y a rien de mal à être pris dans la boue. Au contraire, vous reconnaissez alors totalement que vous voulez vous en sortir. Puis, vous ramenez votre attention sur le moment présent sans mentalement l’étiqueter d’une façon ou d’une autre. En somme, vous ne portez aucun jugement sur le présent. Par conséquent, il n’y a ni opposition ni négativité émotionnelle. Vous acceptez le moment tel qu’il est. Puis, vous passez à l’action et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour vous sortir de la boue.

Auteur: Tolle Eckhart

Info: Dans "Le pouvoir du moment présent" pages 221-223

[ défini ]

 

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intellectualisme non pragmatique

Barthes n'a évidemment pas tort d'opposer Voltaire, Pascal et Rousseau : il est lui-même auprès de ces derniers. Du côté du signe, de l'expérience intime, de la nostalgie de l'être ; et le travail du langage est chargé de réaliser les desseins de l'histoire. Le marxisme vient culminer et s'abolir dans le dévoilement heideggerien. On ne peut s'étonner si les tenants de cette philosophie supportent mal ce que l'on désignerait, par opposition à l'ontologie, comme philosophie de la vérité. Voltaire est essentiellement du côté de l'énoncé, de la proposition, du vrai, non du côté des mots et de la sémantique. La philosophie du sens ou la philosophie se moque du langage se moque de la science et se soucie de l'être. La philosophie de la vérité se moque de l'être et se préoccupe de la science. L'une est sans doute capable de penser la littérature, de ne pas préférer à tout le texte. Une semblable dichotomie est, à coup sûr, grossière. Mais Barthes commentant Voltaire en vérifie les alternatives principales. Si la vérité est, comme le veut Poe, dans la consistance, (celui qui ne supporte pas la consistance se ferme à une éthique de la vérité, il lâche le mot, la proposition, l'idée, dès qu'ils "prennent" et passent à l'état de solide, de "stéréotypé"). Ce n'est pas Voltaire que gênerait le stéréotype de la vérité. Il la répéterait plutôt à la manière d'un slogan. On ne saurait abuser du langage en ce sens. Aussi l'anathème dont il frappe Voltaire engage-t'il Barthes gravement, et avec Barthes notre époque ostensiblement anti-voltairienne, parfois jusqu'à la caricature. Il vaut mieux ne pas lire Candide, de peur de se reconnaître en Pangloss.

Auteur: Dagen Jean

Info: En réaction, 20 ans plus tard, aux commentaires de Barthes dans sa préface au "Romans et contes" de Voltaire. https://www.persee.fr/doc/litts_0563-9751_1984_num_9_1_1273

[ vacherie ] [ prestige du parisianisme ] [ France ]

 

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femmes-par-femme

Combien de femmes ont connu cette retraite en soi, ce repliement patient qui succède aux larmes révoltées ? Je leur rends cette justice, en me flattant moi-même : il n'y a guère que dans la douleur qu'une femme soit capable de dépasser la médiocrité. Sa résistance y est infinie ; on peut en user et abuser sans craindre qu'elle ne meure, moyennant que quelque puérile lâcheté physique ou quelque religieux espoir la détournent du suicide simplificateur.

"Elle meurt de chagrin... Elle est morte de chagrin"... Hochez, en entendant ces clichés, une tête sceptique plus qu'apitoyée : une femme ne peut guère mourir de chagrin. C'est une bête si solide, si dure à tuer ! Vous croyez que le chagrin la ronge? Point. Bien plus souvent elle y gagne, débile et malade qu'elle est née, des nerfs inusables, un inflexible orgueil, une faculté d'attendre, de dissimuler, qui la grandit, et le dédain de ceux qui sont heureux. Dans la souffrance et la dissimulation, elle s'exerce et s'assouplit, comme à une gymnastique

quotidienne pleine de risques... Car elle frôle constamment la tentation la plus poignante, la plus suave, la plus parée de tous les attraits : celle de se venger.

Il arrive que, trop faible, ou trop aimante, elle tue... Elle pourra offrir à l'étonnement du monde entier l'exemple de cette déconcertante résistance féminine. Elle lassera ses juges, les surmènera au cours des interminables audiences, les abandonnera recrus, comme une bête rouée promène des chiens novices... Soyez sûrs qu'une longue patience, que des chagrins jalousement cachés ont formé, affiné, durci cette femme dont on s'écrie :

— Elle est en acier !

Elle est "en femme", simplement — et cela suffit.

Auteur: Colette Sidonie Gabrielle

Info: La Vagabonde

[ endurantes ] [ coriaces ]

 

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possessivité maternelle

Un soir enfin le baron parla du collège ; et Jeanne aussitôt se mit à sangloter. Tante Lison effarée se tenait dans un coin sombre.

La mère répondait : "Qu’a-t-il besoin de tant savoir ? Nous en ferons un homme des champs, un gentilhomme campagnard. Il cultivera des terres comme font beaucoup de nobles. Il vivra et vieillira heureux dans cette maison où nous aurons vécu avant lui, où nous mourrons. Que peut-on demander de plus ?"

Mais le baron hochait la tête. "Que répondras-tu s’il vient te dire, lorsqu’il aura vingt-cinq ans : Je ne suis rien, je ne sais rien par ta faute, par la faute de ton égoïsme maternel. Je me sens incapable de travailler, de devenir quelqu’un, et pourtant je n’étais pas fait pour la vie obscure, humble, et triste à mourir, à laquelle ta tendresse imprévoyante m’a condamné."

Elle pleurait toujours, implorant son fils. "Dis, Poulet, tu ne me reprocheras jamais de t’avoir trop aimé, n’est-ce pas ?"

Et le grand enfant, surpris, promettait : "Non, maman."

— Tu me le jures ?

— Oui, maman.

— Tu veux rester ici, n’est-ce pas ?

— Oui, maman.

Alors le baron parla ferme et haut : "Jeanne, tu n’as pas le droit de disposer de cette vie. Ce que tu fais là est lâche et presque criminel ; tu sacrifies ton enfant à ton bonheur particulier."

Elle cacha sa figure dans ses mains, poussant des sanglots précipités, et elle balbutiait dans ses larmes : "J’ai été si malheureuse… si malheureuse ! Maintenant que je suis tranquille avec lui, on me l’enlève… Qu’est-ce que je deviendrai… toute seule… à présent ?… "

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 253-254

[ séparation ]

 

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catalogage

De nombreuses études cherchent à définir le profil des gens. A l'aide de QCM (questionnaires à choix médiocres), des experts nous "qualifient" et se permettent de nous ranger dans des cases, par groupes de caractères, de couleurs ou d'animaux totems. Nos faits et gestes sont expliqués par des majorités de carrés ou de triangles ou par des préférences de mots. Beaucoup de gens, à qui ont fait croire à ces "sciences humaines", agissent d'après la définition qu'on leur a donnée d'eux-mêmes. "Je suis un bleu à tendance rouge au niveau professionnel, ça explique que je sois ambitieux." J'ai envie de leur demander quelle est la couleur de la bêtise.

Grâce à des bilans de compétences fumeux, des employés lâchement licenciés pensent découvrir leur nouvelles aspirations. Il se voient tous "consultants en communication" puisque le test confirme qu'ils aiment le contact humain.

Ces études, de la plus archaïque à la plus sophistiquée, n'ont pour moi qu'un seul but : raccourcir l'humain comme on taille un buisson.

C'est le rêve caché du marketing qui veut parfaitement connaître nos comportements d'achats. Raccourcir l'humain, c'est ce qui est pratiqué lorsqu'on considère que tel ou tel programme de télévision s'adresse à la ménagère de plus de cinquante ans ou aux ados de 12 de QI. Raccourcir l'humain, c'est ce que les personnalités politiques désirent le plus au monde. Pour se faire élire en racontant ce que la "cible" veut entendre, mais aussi pour gouverner, car il est beaucoup plus simple de cocher des cases dans lesquelles on enferme des sujets plutôt que de s'adapter à une société complexe et plurielle.

L'humanité est trop élaborée pour beaucoup de décideurs. Ils tentent désespérément de la ramener à la portée de leur piètre intelligence.

Auteur: Haroun

Info: "Les pensées d'Héractète"

[ développement personnel ] [ réductif ] [ critique ] [ ressources humaines ]

 

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écrivain-sur-écrivain

...Bounine, prix Nobel en 1933, n'aimait pas du tout Dostoïevski. Il y a une espèce d'opposition extra-textuelle entre ces deux personnages, il n'a pas du tout apprécié Crime et Châtiment, ni les Frères Karamazov, il trouvait que c'était trop russe, qu'il y avait trop d'émotions, trop d'exhibitionnisme psychologique, etc. Ça se discute, entre nous soit dit. Mais je voudrais vous citer juste un passage où ils s'opposent d'une façon claire. C'est un exemple assez intéressant d'un affrontement indirect entre deux grands de la littérature. Tolstoï et Dostoïevski ne se sont jamais affrontés de cette façon-là; Bounine et Dostoïevski, si. Il dit cela en substance. Tout se passe, l'action se passe avant la première guerre mondiale, les tranchées sont remplies de cadavres, les villes bombardées, ça c'est un peu le contexte extérieur de la nouvelle : " Et vous, pleurez-vous lorsque vous lisez que les Turcs ont égorgé cent mille Arméniens, que les Allemands ont infecté les puits avec le bacille de la peste, que les cadavres putréfiés sont entassés dans les tranchées, que les aviateurs ont lâché les bombes, des bombes sur Nazareth? N'importe quelle ville, Paris ou Londres, se lamente-t-elle d'avoir été construite sur des squelettes humains et d'avoir prospéré dans la barbarie la plus féroce et la plus banale envers ce qui est convenu d'appeler son prochain? En fin de compte, il n'y eut qu'un seul Raskolnikov pour se torturer, et cela en raison de sa lâcheté personnelle, voulu par son néfaste créateur, lui qui fourre le Christ dans tous ses romans de boulevard". C'est terrible ce qu'il dit de Dostoïevski, "les romans de boulevard". D'ailleurs ce n'était pas si faux : il donnait la forme, à ses romans (Dostoïevski), une forme de romans de boulevard, mais le contenu dépassait allègrement ce projet initial.

Auteur: Andrei Makine

Info: Littérature: les avatars de l'absolu, lecture délivrée a Harvard University en Avril 2000

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