Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 94910
Temps de recherche: 0.1203s

imagination enfantine

Je suis couché dans mon lit, à mon cinquième étage, et mon jour, que rien n'interrompt, est comme un cadran sans aiguilles. De même qu'une chose qui était longtemps perdue, se retrouve un matin à sa place, ménagée et bonne, presque plus neuve qu'au jour de la perte, comme si elle avait été confiée aux soins de quelqu'un, - de même se retrouvent ça et là sur la couverture de mon lit des choses perdues de mon enfance et qui sont comme neuves. Toutes les peurs oubliées sont de nouveau là.

La peur qu'un petit fil de laine qui sort de l'ourlet de la couverture ne soit dur, dur et aigu comme une aiguille en acier ; la peur que ce petit bouton de ma chemise de nuit ne soit plus gros que ma tête, plus gros et plus lourd, la peur que cette petite miette de pain ne soit en verre lorsqu'elle touchera le sol et qu'elle ne se brise, et le souci pesant qu'en même temps tout ne soit brisé ; qu'à jamais tout ne soit brisé, la peur que ce bord déchiré d'une lettre ouverte ne soit un objet défendu, un objet indiciblement précieux pour lequel nul endroit de la chambre ne serait assez sûr ; la peur d'avaler, si je m'endormais, le morceau de charbon qui est là devant le poêle ; la peur qu'un chiffre quelconque ne puisse commencer à croître dans mon cerveau jusqu'à ce qu'il n'y ait plus place pour lui en moi ; la peur que ma couche ne soit en granit, en granit gris ; la peur de crier et qu'on n'accoure à ma porte et qu'on ne finisse par l'enfoncer ; la peur de me trahir et de dire tout ce dont j'ai peur, et la peur de ne pouvoir rien dire, parce que tout est indicible, et les autres peurs.. les peurs.

J'ai prié pour retrouver mon enfance, et elle est revenue, et je sens qu'elle est toujours dure comme autrefois et qu'il ne m'a servi à rien de vieillir.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: Les Cahiers de Malte Laurids Brigge

[ regret ] [ ravivée ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

lecture

Lire un roman, finalement, revient plus ou moins à jouer à un jeu où tous les choix ont été faits pour vous à l’avance par quelqu’un qui est bien plus fort que vous à ce jeu précis.


Auteur: Morgenstern Erin

Info: La mer sans étoiles

[ contrainte linéaire ] [ ordre imposé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

apparence

Quand il y a de l'amour, les cicatrices de la variole sont aussi jolies que des fossettes.


Auteur: Proverbe japonais

Info:

[ sans importance ] [ insignifiante ] [ négligeable ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

dévouement

Je dis qu'une telle fidélité fonde la personne. Car la personne se fonde comme une œuvre, au sens le plus large du terme. Elle s'édifie à la manière d'une œuvre, à la faveur d'une œuvre, et aux mêmes conditions, dont la première est la fidélité à quelque chose qui n'était pas mais que l'on crée.

Personne, œuvre et fidélité : les trois mots ne sont point séparables ou concevables isolément. Et toutes les trois supposent un parti pris, ou mieux, une prise de parti, au sens actif de l'expression, une attitude fondamentale de créateur.

Auteur: Rougemont Denis de

Info: L'amour et l'occident (1939, 444 p., collection 10/18, p. 332)

[ romantisme ] [ puissance intérieure ] [ dimension sacrée ] [ volonté ]

 
Commentaires: 1

états-unis

Cet univers complètement pourri de richesses, de puissance, de sénilité, d'indifférence, de puritanisme et d'hygiène mentale, de misère et de gaspillage, de vanité technologique et de violence inutile, je ne peux m'empêcher de lui trouver un air de matin du monde. C'est peut-être que le monde entier continue de rêver lui alors même qu'il le domine et l'exploite.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Amérique (1986, 252 p., Grasset, p.51)

[ mirage ] [ opulence ] [ pauvreté ] [ société nocive ]

 
Commentaires: 3

tactile

Pierre examina ce Regencrantz avec la sympathie qu'on éprouve pour qui vous parle de vous-même, bien qu'en principe il n'aimât pas qu'on lui touche le bras en murmurant à son oreille, mais il était habitué aux Juifs qui en vous parlant ont toujours l'air de faire une commission ou une confidence.

Auteur: Morand Paul

Info: l'homme pressé (1941, 350 p., Gallimard, p.16)

[ spécificité raciale ] [ attitude typique ] [ manières ] [ gestes ]

 

Commentaires: 0

civilisation surestimée

Arrêtons-nous ici également un instant à l’analogie si souvent faite depuis Richard Wagner entre les Juifs et les anglais. Il ne fait en effet pas de doutes que de tous les peuples germaniques ce sont les Anglais qui se rapprocheraient le plus des sémites. Leur orthodoxie, leur stricte observance du sabbat, le montre déjà, la religiosité des Anglais est souvent proche de la fausse dévotion, leur ascétisme de la pruderie, ils n’ont pas plus produit que les femmes dans les domaines de la musique et de la religion, qui sont liés puisque s’il peut y avoir des poètes irréligieux (qui ne seront jamais de très grands artistes), un musicien irréligieux est presque une contradiction dans les termes. De même les Anglais n'ont donnés au monde aucun grand architecte, ni aucun grand philosophe. Berkeley, Swift et Stern sont des Irlandais ; Erigène, Carlyle et Hamilton, comme Burns, des Ecossais. Shakespeare et Shelley les plus grands des anglais, sont encore loin de représenter les sommets de l’humanité et sont incomparables à Michel Ange ou à Beethoven. Et il suffit de prendre les "philosophes" anglais Scot, Hartley, Priestley, Bentham, les deux Mill, Lewes, Huxley et Spencer en passant par Roger Bacon et son homonyme le chancelier Hobbes, lui-même si proche de Spinoza, et le fade Locke, c’est d’eux qu’est toujours venue la réaction contre tout ce qui s’est affirmé de profond dans l’histoire de l’Occident. Dans cette liste sont déjà cités les plus grands noms de la philosophie anglaise, Adam Smith et David Hume étant écossais. N’oublions pas que c’est d’Angleterre que nous est venue la psychologie, sans âme ! L’Anglais en a imposé à l’Allemand par son empirisme rigoureux et son réalisme politique théorique et pratique, mais c’est là toute son importance pour la philosophie. Aucun penseur profond ne s’en tenu à l’empirisme ; aucun penseur anglais n’en est sorti.

Auteur: Weininger Otto

Info: sexe et caractère (1903, 294 p.) p.258, éditions l'âge d'homme, 2012.

[ similitudes raciales ] [ médiocrité ] [ absence de virtuosité ] [ absence d'apport ] [ démystifcation ]

 
Commentaires: 1

obsession

L’activité débordante de la mélancolie, quelque peu hypnoïde, investit en secret la perversion dans ce que la loi a de plus implacable : dans la contrainte, le devoir, le destin, et jusque dans la fatalité de la mort.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 93

[ surmoi ] [ dépression ] [ imposition ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

créativité

Le ralentissement moteur du dépressif peut s’accompagner, contrairement à certaines apparences de passivité et de ralentissement moteur, d’un processus cognitif accéléré et créatif, comme en témoignent les études portant sur les associations très singulières et inventives que produisent des déprimés à partir de listes de mots qui leur sont soumises. Cette hyperactivité signifiante se manifeste notamment par des rapprochements de champs sémantiques éloignés et rappelle les calembours des hypomaniaques. Elle est coextensive à l’hyperlucidité cognitive des déprimés, mais aussi à l’impossibilité du maniaco-dépressif de décider ou de choisir.

[...] le lithium interrompt le processus de variété et fixe le sujet dans le champ sémantique d’un mot, l’attache à une signification et peut-être le stabilise autour d’un référent-objet. A contrario, on pourra déduire de ce test (dont on notera qu’il se limite aux dépressions répondant au lithium) que certaines formes de dépression sont des accès d’accélérations associatives qui déstabilisent le sujet et lui offrent une fuite hors de la confrontation avec une signification stable ou avec un objet fixe.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 70

[ glissement ] [ équivalence ] [ neurochimie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

apparences

La parole du dépressif est un masque – belle façade taillée dans une "langue étrangère".

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 66

[ insignifiante ] [ dépression ] [ absurde ] [ pantomime ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson