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moment de vérité

L'homme libre est celui dont tous les biens tiennent dans une valise. Et ce peu est encore trop. Un jour vient où il faut jeter la valise à la mer. Ce sera les mains nues, et les paumes offertes, que nous nous présenterons devant la face de Dieu.

Auteur: Matzneff Gabriel

Info: Les passions schismatiques (1977, 144p.)

[ minimalisme ] [ légèreté ]

 

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romantisme

Le désir des corps n'est pas nécessairement de l'amour, et il est des occasions où le refus de l'acte sexuel est une preuve d'amour plus grande que ne le serait un baiser. Il y a érotisme là où il y a tension : l'élan créateur de l'artiste, le combat ascétique du moine, la chasteté nuptiale d'un couple ramassent plus d'énergie sexuelle positive, plus d'érotisme cosmique que l'abandon de ceux/celles qui s'envoient en l'air avec n'importe qui. Aimer un être, c'est le découvrir comme une personne, c'est-à-dire comme quelqu'un d'unique, et respecter cette unicité. L'amour est aux antipodes de l'égoïsme vampirisateur du donjuanisme (et, souvent, de la passion) ; l'amour est oblation de soi.

Auteur: Matzneff Gabriel

Info: Les passions schismatiques (1977, 144p.)

[ don de soi ] [ sacrifice ] [ dimension sacrée ]

 
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amour sapiential

Étant néant, il [le mal] n’a pas de cause, il est même ce qui manque de cause et ce qui n’existe que comme limitation du bien qu’il ne peut jamais anéantir sans s’anéantir lui-même. [...] La véritable science du mal, c’est la Passion du Christ. Pour l’homme, le mal n’est donc en vérité que l’occasion ou l’épreuve du bien. Il n’a pas à être pensé, mais à être supporté ou soulagé, jusqu’à ce qu’il révèle sa racine béatifique, non qu’il change de nature – la souffrance est toujours la souffrance – mais parce qu’il s’identifie alors à la volonté bienheureuse de Dieu.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 11

[ surmonté ] [ contingent ] [ référencé ] [ consentement à l'altérité ] [ privatio boni ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

impudicité

L'obscénité de ce monde est que rien n'y est laissé aux apparences. Rien n'y est laissé au hasard. Tout y est signe visible et nécessaire. C'est la seule poupée sexuée, qu'on affuble d'un sexe, et qui pisse, et qui parle, et qui un jour fera l'amour. Réaction de la petite fille : "Ma petite soeur, elle sait faire ça aussi, vous pouvez m'en donner une vraie ?"

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p.55

[ décadence ] [ enfants ] [ libéralisme sociétal ]

 

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célébrité

Cette séduction a la blancheur spectrale des étoiles, comme elles furent si bien nommées. Tour à tour les masses n'ont été  "séduites", à l'ère moderne, que par deux grands événements : la lumière blanche des stars, et la lumière noire du terrorisme. Ces deux phénomènes ont bien des choses en commun. Comme les étoiles, les stars ou les actes terroristes "clignotent" : ils n'éclairent pas, ils ne rayonnent pas d'une lumière blanche et continue, mais froide et intermittente, ils déçoivent en même temps qu'ils exaltent, ils fascinent par la soudaineté de leur apparition et l'imminence de leur disparition. Ils s'éclipsent aux-mêmes, dans une perpétuelle surenchère.

Les grandes séductrices ou les grandes stars ne brillent jamais par leur talent ou par leur intlligence, elles brillent par leur nullité, et leur froideur, qui est celle du maquillage et du hiératisme rituel (le rituel est cool, selon MacLuhan). Elles métaphorisent l'immense processus glaciaire qui s'est emparé de notre univers de sens pris dans les réseaux clignotants de signes et d'images- mais en même temps à un moment donné de cette histoire et dans une conjoncture qui ne se reproduira plus, elles le transfigurent en effet de séduction. 

Le cinéma n'a jamais resplendi que par cette séduction pure, par cette pure vibration du non-sens- vibration chaude d'autant plus belle qu'elle veneit du froid.

Artifice et non-sens : tel est le visage ésotérique de l'idole, son masque initiatique. Séduction d'un visage expurgé de toute expression, sinon celle d'un sourire rituel et d'une beauté non moins conventionnelle. Visage blanc, de la blancheur des signes voués à leur apparence ritualisée, et non plus soumis à quelques loi profonde de signification. La stérilité des idoles est bien connue : elles ne se reproduisent pas, elles ressuscitent à chaque fois de leurs cendres, comme le phénix, ou de leur miroir, comme la femme séductrice.

Ces grandes effigies séductrices sont nos masques à nous, ce sont nos statuts de l'île de pâques. Mais ne nous y trompons pas ; s'il y a eu historiquement les foules chaudes de l'adoration, de la passion religieuse, du sacrifice et de l'insurrection, il y a maintenant les masses froides de la séduction et de la fascination. Leur effigie est cinématographique, et elle est celle d'un autre sacrifice.

La mort des stars n'est que la sanction de leur idôlatrie rituelle. Il faut qu'elles meurent, il faut qu'elles soient déjà mortes. Il le faut pour être parfaite et superficielle, dans le maquillage aussi. Mais ceci ne doit pas nous incliner à une abrécation négative. Car il y a là derrière la seule immortalité qui soit, et qui est celle de l'artifice, l'idée, incarnée par les stars, que la mort elle-même brille par son absence, qu'elle peut se résoudre dans une apparence brillante et superficielle, qu'elle est une surface séduisante.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p.132, 133, 134.

[ vedette ] [ fausse gloire ] [ manipulation ] [ néant ] [ populace ]

 

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bibliographie imaginaire

L’œuvre latine, beaucoup plus ample, aurait atteint des dimensions considérables si Eckhart avait eu le temps de la mener à bien, ou si elle nous était parvenue en entier. Selon le plan prévu, elle aurait compris trois grandes œuvres.

La première, Opus propositionum (œuvre des propositions) dont une grande parie semble avoir été rédigée, est presque entièrement perdue ; il reste la première proposition : l’être est Dieu. Il s’agissait, en une suite de quatorze traités totalisant plus de mille propositions, d’énoncer les thèses rectrices de sa pensée concernant quatorze notions fondamentales associées chaque fois à leurs opposées : de l’être et du néant, de l’un et du multiple, du vrai et du faux, du bon et du mal, etc.

La deuxième œuvre, intitulée Œuvre des questions, aurait traité, selon le plan de la Summa theologiae de saint Thomas d’Aquin, de la problématique théologique, c’est-à-dire de la façon dont les propositions établies précédemment s’appliquent à la théologie et permettent de répondre aux questions soulevées par quelques points de la doctrine catholique. Elle n’a peut-être jamais existé.

Enfin, la troisième œuvre, Opus expositionum, comportait d’une part des Expositiones, c’est-à-dire des commentaires sur différents livres de l’Écriture sainte, et d’autre part des sermons latins.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 124

[ christianisme ] [ triade ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

biographie

[...] Maître Eckhart – il signait en latin Magister Ekhardus – fut un dominicain, un moine de l’ordre des Prêcheurs. En conférant à ses sermons allemands une force et un éclat qui ont traversé les siècles et qui verdoient encore dans leur surprenante jeunesse, il ne faisait qu’accomplir la tâche essentielle à laquelle le vouait la règle de son ordre. [...] Eckhart n’est aucunement ce marginal à peine connu, héraut de la libre pensée qu’écrase le tribunal de la Sainte Inquisition. C’est au contraire un personnage illustre dans son ordre et dans la chrétienté théologique. Successivement prieur du couvent d’Erfurt, vicaire de la "nation" de Thuringe, prieur provincial de Saxe [...], il se voit en plus confier, en 1307, la province de Bohême. En 1313, il est vicaire général de Maître de l’ordre. Sa carrière théologique n’est pas moins illustre. Après avoir étudié les arts à Paris, il y reçoit, en 1302, le titre de maître en théologie, et, dans l’année universitaire 1302-1303, est chargé par son ordre d’y enseigner la théologie. [...]

Dominicain chargé d’importantes responsabilités, théologien reconnu, instructeur spirituel vénéré à l’égal d’un saint par les moines et les moniales qu’il dirige, Eckhart est le contraire d’un penseur erratique, d’une pièce rapportée étrangère à la pensée de son temps. [...] Eckhart, nourri d’une immense culture, est un expert en philosophie scolastique, marqué par les théologiens rhénans, Albert de Cologne ou Thierry de Freiberg son contemporain, et [...] il entend expressément se situer dans la ligne de la doctrine thomasienne, comme il le déclare à plusieurs reprises, décernant à son auteur les titres de "vénérable frère" et de "docteur éminent". [...] L’œuvre latine fournit les racines et le tronc de l’arbre eckhartien, l’œuvre allemande en est la fleur et le fruit. C’est en elle que ce qui est vérité métaphysique et théologique devient lumière spirituelle et vie. La première fonde la seconde, mais la seconde illumine la première et nous en révèle la vérité la plus radicale. Tout l’effort du Maître, croyons-nous, visait à montrer quelle est l’ultime signification des enseignements de la théologie, et de quelles conséquences ils se révèlent pour l’homme spirituel quand il les prend au sérieux. Ainsi la doctrine eckhartienne n’est ni une simple reprise du thomisme, ni encore moins sa négation, mais elle le prolonge et l’accomplit, au moins à certains égards et selon certaines directions, où le Docteur commun ne l’eût peut-être pas suivi.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 122-123

[ mystique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fatuité

Il semble qu'on ne soit jamais assez lucide pour se débarrasser de l'orgueil déplacé de croire que le monde n'est pas encore prêt à se passer de nous, pas le vaste monde, mais ce lopin sur lequel on s'affaire une vie entière. La vanité est un manteau et nos vaines espérances les clous qui scellent le cercueil.


Auteur: Bouysse Franck

Info: L'homme peuplé

[ prétention ] [ égoïsme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

obsèques

Comme elles sont étranges ces retrouvailles, entre joie et tristesse dans ce pré alourdi de chaleur et de souvenirs. Il avait fallu ce rendez-vous avec la mort dont l’ombre plane dans toutes les têtes pour qu’ils se regroupent, étonnés de se trouver vieillis, cheveux grisonnants et premières rides, heureux de se toucher, de se reconnaître, chacun décidé à jouer sa meilleure partition pour leur ami.


Auteur: Etienne Monique

Info: Chute la vie, p. 18

[ funérailles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dépendance

Nous sommes tellement vulnérables dans toutes les choses que nous aimons !

Auteur: Leys Simon Pierre Ryckmans

Info: Quand vous viendrez me voir aux Antipodes : Lettres à Pierre Boncenne

 

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Ajouté à la BD par miguel