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être humain

C'est à l'être capable d'acquérir le plus grand nombre d'arts que la nature a donné l'outil de loin le plus utile, la main. Et ceux qui prétendent que l'homme, loin d'être bien constitué, est le plus mal partagé des animaux - ils disent en effet qu'il n'a rien aux pieds, qu'il est nu, et ne possède pas d'armes pour la lutte - ont tort : les autres, en effet, disposent d'un seul recours, qu'ils ne peuvent échanger contre un autre, et il leur est nécessaire pour ainsi dire de rester chaussés pour dormir ou pour tout faire, de ne jamais déposer l'armure qu'ils ont autour du corps, de ne jamais échanger l'arme dont ils ont été dotés par le sort ; l'homme dispose au contraire de multiples moyens de défense, et il lui est toujours possible d'en changer, comme il peut posséder l'arme qu'il désire et au moment où il le désire. La main, en effet, devient griffe, serre, ou corne, et aussi lance, épée, n'importe quelle autre arme ou outil, et elle est tout cela parce qu'elle peut tout prendre et tenir.

Auteur: Aristote

Info: Les parties des animaux, IV, 10, 687 b

[ primate ] [ avantage ] [ animal particulier ]

 

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révélateur

Positano guérit de tout, vous ouvre l’esprit sur les douleurs passées, vous éclaire sur les présentes, et vous préserve souvent de tomber dans l’erreur. C’est curieux, mais parfois j’ai l’impression que cette conque protégée à l’arrière par les bastions des montagnes oblige, comme un " miroir de vérité ", à se regarder bien en face, avec devant soi cette grande mer presque toujours limpide et calme, qui, elle aussi, pousse à la révision de ce que nous sommes. C’est pour ça que les couples de vingt ans arrivent là en croyant être heureux et en quelques semaines se séparent, ou qu’au contraire des gens restés seuls depuis des années et des années trouvent ici un compagnon. Des hommes persuadés d’être des mâles à cent pour cent se découvrent amoureux d’un garçon. Oui, pour les problèmes moraux c’est la même chose, ici, on ne peut échapper à l’impulsion de la vérité. Lorenzo appelle Positano le tombeau de l’amour et il a raison, mais bien souvent la vérité ne peut éclore qu’en passant à travers la mort absolue de ce que l’on était auparavant, ou croyait être.

Auteur: Sapienza Goliarda

Info: Rendez-vous à Positano

[ identité ]

 

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lecture

Il existe des gens qui souffrent réellement de n'avoir pu, dans la vie réelle, vivre avec Mr Pickwick ni serrer la main de Mr Wardle. J'en fais partie. J'ai pleuré de vraies larmes sur ce roman, de n'avoir pas vécu à cette époque-là, avec ces gens-là, des gens pour moi bien réels. Les drames sont toujours beaux dans les romans, parce qu'il n'y coule point de sang authentique, pas plus que les morts n'y pourrissent, et d'ailleurs la pourriture n'est jamais pourrie dans les romans. Quand Mr Pickwick est ridicule, en fait il ne l'est pas, parce que c'est un roman. Qui sait si le roman n'est pas une vie et une réalité plus parfaites que Dieu crée à travers nous, et si nous n'existons pas - qui sait - uniquement pour les créer ? Les civilisations semblent n'exister que pour produire l'art et la littérature ; et les mots, c'est ce qui nous parle et nous reste d'elles. Pourquoi ces figures extra-humaines ne seraient-elles pas réelles et véritables ? Cela me fait mal, dans mon existence mentale, de penser qu'il en est peut-être ainsi...

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité, Texte no 195

[ littérature ] [ idéal abstrait ]

 

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Helvétie

La Suisse était trop étroite pour moi, trop connue. A l'époque, j'étais un personnage public. J'avais une chronique hebdomadaire dans le magazine zurichois "Woche", avec ma photo. On me reconnaissait partout et j'avais mon public. Nous étions une quinzaine d'écrivains de ma génération à nous partager le gâteau. Je me voyais un peu comme un animal de cirque sous le chapiteau, je savais montrer mon habileté, Hugo Loetscher montrait la sienne et Adolf Muschg aussi. Tout simplement abject!
Je méprise le besoin de sécurité. Je ne voulais pas me limiter à gagner ma thune et à la placer pour qu'elle soit rentable! Je voulais conquérir l'art! En Suisse, pour moi, ce n'était pas possible.(...) J'ai toujours été dur envers la Suisse, et l'évolution du pays me donne raison. Je ne fustigeais d'ailleurs pas seulement l'étroitesse, mais aussi l'hypocrisie et cette attitude de profiteur, qui se cachent sous le masque de l'invisibilité. Entretemps, la chose est devenue connue dans le monde entier. Ma critique d'alors s'est révélée exacte et je n'ai pas, aujourd'hui, à me renier sous prétexte d'une erreur de jeunesse.

Auteur: Nizon Paul

Info:

[ mesquine ]

 

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terreur

La 'crainte' que Giordano Bruno avait attribuée à ses juges prenait son origine dans 'l'horror infini' ; la peur de l'infini. La représentation de quelque chose qui dépasse toute mesure a toujours été inquiétante pour l'homme. ''La simple pensée de se retrouver à errer dans cet Univers incommensurable", reconnaissait Johannes Kepler, qui était profondément religieux, lui donnait 'un sombre frisson'. Pour lui, seule la grandeur divine était infinie, mais pas le nombre des étoiles et certainement pas l'espace vide. Au XVIIe siècle, le philosophe français Blaise Pascal le reconnut : ''Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie''. Et en 1948, le philosophe juif Martin Buber eut des pensées suicidaires lorsqu'il tenta de se représenter 'le bord de l'espace ou son absence de bord' :
- ''Les deux étaient aussi impossibles, aussi dénués d'espoir, et pourtant seul le choix entre l'une ou l'autre absurdité semblait possible. Sous une contrainte irrésistible, je titubais de l'une à l'autre, menacé de temps à autre de si près par le danger de devenir fou, que je caressai sérieusement la pensée d'y échapper en me suicidant à temps''

Auteur: Hürter Tobias

Info: Les Univers parallèles : Du géocentrisme au multivers

[ éternel ] [ incommensurable ]

 

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mise en garde

L'un des moments les plus troublants de Ceux de 14, presque surnaturel, est celui où Genevoix est sauvé de la mort par un mourant. Un soldat, sans doute paralysé par une balle reçue dans la moelle épinière, est étendu sur d'autres cadavres en travers du boyau où s'est engagé l'officier. Par la seule intensité de son regard, où s'est concentré ce qui lui reste de vie, le blessé prévient Genevoix de la balle qui l'attend au créneau où lui vient d'être abattu, dans l'axe de tir au bout duquel le guerrier allemand embusqué guette sa prochaine cible. Ce qui relie alors le mourant à celui qui conserve la vie grâce à lui est inexprimable, sauf par Ceux de 14. Il faut aller voir comment c'est dit et comment est dit l’effort d’expression muette du mourant, puis le soulagement dans ses yeux quand il sait qu'il a été compris, qu'il a sauvé la vie de l'inconnu qui passe, ce soldat français, son camarade. Le regard de cet homme - qui était-il ? - a sauvé le sous-lieutenant Genevoix devenu, pour toujours, leur regard à tous.

Auteur: Bernard Michel

Info: Pour Genevoix

[ yeux messagers ] [ alerte ] [ agonie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

lire

En effet, Umberto Eco postule qu’il existe deux types de textes : des textes "ouverts" et des textes "fermés". Les textes dits fermés ne laissent pas vraiment place à une interaction entre le texte et le lecteur, car il y a peu de place pour les interprétations dans ce genre de textes. Le lecteur est plutôt amené à "suivre" le texte et ainsi accepter les idées que ce dernier lui suggère. Tout au contraire, les textes "ouverts" sont des textes qui laissent, peu ou prou, le lecteur libre de faire des interprétations. Ce dernier est donc amené à formuler des hypothèses et à faire des interprétations tout en étant inconsciemment guidé par le texte. De fait, même si ce dernier garde un sens implicite que le lecteur doit trouver, le texte est toujours guidé et contrôlé par l’auteur à travers les indications lexico syntaxico sémantiques qui constituent l’artéfact. Ces interprétations sont possibles car les textes "ouverts" prévoient et guident le lecteur dans ses multiples interprétations. Nous constatons donc que les textes "ouverts" sont propices aux mouvements coopératifs entre le lecteur et le texte. 

Auteur: Internet

Info: de Fuzeiro Carla et Dubre Deborah, A propos de la théorie du Lecteur Modèle d’Umberto Eco. In leur mémoire de fin de cycle : Un loup c'est méchant, parce que c'est pas gentil ! Lire et comprendre un album de jeunesse : l'encyclopédie personnelle à l'épreuve de l'empirie (2P/3P et 6P)

[ lecteur orienté ] [ dualité sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Lorsque tu commences à lire, au début, ce n'est pas le texte qui dirige tes pensées, mais les pensées elles-mêmes qui gouvernent le texte. D'ailleurs, celui-ci est toujours déchiré à l'endroit le plus intéressant. [...] Lorsqu'un vrai livre te tombe entre les mains, quelle sensation incomparable ! Peu importe lequel. Il y en a très peu, ici, juste cinq ou six, et on les lit plusieurs fois. Cela n'a pas d'importance parce qu'à chaque fois on les lit différemment. D'abord, ce sont les mots qui sont importants. Soit chacun d'eux s'illumine aussitôt de ce qu'il signifie ("botte", "seau à déjections", "veste ouatinée"), soit il bée d'une obscurité insensée ("ontologie", "intellectuel") et il faut alors aller voir l'un des adultes, ce que l'on préfère toujours éviter. Par conséquent, l'ontologie devient une lampe de poche et l'intellectuel une longue clé à douille interchangeable. La fois suivante, ce sont les situations qui comptent le plus : comment un homme aux pas lourds pénètre dans une cuisine étriquée et puante et, de ses poings fermes d'ouvrier, réduit en bouillie la gueule grimaçante et odieuse du serveur Prochka.

Auteur: Pelevine Viktor

Info: Ontologie de l'Enfance

[ enfance ] [ approfondir ]

 

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religion

La première attestation [du terme "catholique"] s’en trouve chez saint Ignace d’Antioche, dans sa Lettre aux chrétiens de Smyrne, lettre écrite vers 112, alors qu’Ignace est en route vers Rome pour y subir le martyre. L’adjectif katholikos, dans ce texte, a sa signification propre : il désigne l’Église du Christ répandue sur toute la surface de la terre habitée, pour distinguer cette Église des Églises locales [...]. [...]

Un deuxième apparaît, ou tout au moins, est attesté quarante ans plus tard dans un texte, le Martyre de Polycarpe, que l’on peut donc dater d’environ 157 ou 158. Il s’agit d’une lettre dans laquelle l’Église de Smyrne raconte la mort glorieuse de celui qui fut son évêque et qui, dans sa jeunesse, avait été disciple de Saint Jean. Le terme " catholique " est mentionné quatre fois dans ce texte, toujours appliqué à l’Église, trois fois avec le sens d’universel, mais une fois avec le sens d’une désignation spécifique de la véritable Église de Jésus-Christ par opposition aux Églises hérétiques et infidèles. On est passé [...] du "sens géographique au sens dogmatique" [P. Galtier].

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 39-40

[ historique ] [ évolution ] [ étymologie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

destin personnel

[...] un homme comme moi ne peut vivre sans marotte, sans passion dominante, sans un tyran, pour parler comme Schiller, tel celui qui est devenu le mien. Désormais, à mon tour, je ne connais à son service aucune mesure. Il s’agit de la psychologie, depuis toujours le but qui me fait signe de loin, et qui maintenant, depuis que j’ai rencontré les névroses, s’est rapproché d’autant. Deux desseins me tourmentent : examiner quelle forme prend la doctrine du fonctionnement du psychique quand on introduit le point de vue quantitatif, une sorte d’économie de la force nerveuse, et, deuxièmement, dégager de la psychopathologie un gain pour la psychologie normale. [...] C’est à un tel travail que j’ai consacré, au cours de ces dernières semaines, chaque minute que j’avais de libre, j’ai ainsi passé une partie de mes nuits, de onze heures à deux heures, à élaborer des fantaisies, traduire et deviner, et je m’arrêtais seulement lorsque j’étais tombé quelque part sur un absurdum, ou lorsque je m’étais vraiment et sérieusement surmené au point de ne plus trouver en moi d’intérêt pour l’activité médicale quotidienne.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Lettre à Wilhelm Fliess du 25 mai 1895, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ découverte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson