Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 568
Temps de recherche: 0.0476s

introspection

Je crois que l’interview est une nouvelle forme d'art. L'auto-interview est l'essence de la créativité. Se poser des questions et essayer de trouver des réponses. L'écrivain ne fait que répondre à des question qui n'ont pas été posées.

C'est un peu comme être appelé à la barre des témoins. C'est cette région étrange dans laquelle vous essayez de fixer quelque chose qui est arrivé dans le passé. Vous cherchez à vous souvenir, honnêtement, de ce que tentiez de faire à ce moment-là. C'est un exercice mental périlleux. Une interview vous donnera souvent l'occasion d'interroger votre esprit, ce qui est à mon avis, la définition de l'art. La chance vous est offerte d'éliminer tout remplissage... Vous devez être explicite, précis, aller directement l'essentiel... Pas de conneries. On trouve les antécédents de l'interview au confessionnal, dans un débat ou un contre-interrogatoire. Une fois la chose dite, vous ne pouvez pas la retirer. Trop tard. Il s'agit d'un moment existentiel.

Je suis, en quelque sorte, "accro" au jeu de l'art et de la littérature ; mes héros sont des artistes et des écrivains.

J'ai toujours désiré écrire, mais je me figurais que rien ne bon ne sortirait. A moins que, pour une raison quelconque, ma main se mette au travail sans que j'y sois vraiment pour quelque chose. Comme l'écriture automatique, mais cela n'est jamais arrivé.

Bien-sûr, j'ai fait des poèmes. Notamment "The pony express" quand j'étais en classe de sixième ou cinquième. C'est le premier dont je me rappelle. C'était un poème dans le style ballade mais je ne l'ai jamais vraiment achevé.

"Horse Latitudes" remontent à mes années de lycée. Au cours de mon adolescence j'ai rempli des tas de carnets. Puis, quand j'ai quitté l'école, je les ai tous jetés... pour des raisons stupides, peut-être par sagesse ? Je remplissais ces pages nuit après nuit. Si je ne les avais pas jetés ; sans doute n'aurais-je jamais écrit quoi que ce soit d'original. Ils étaient, essentiellement, des accumulations de choses que j'avais lues et entendues, des citations tirées de livres. Si je ne m'en étais pas débarrassé, je crois que je n'aurais jamais pu être libre.

La vraie poésie ne veut rien dire, elle ne fait que révéler les possibles. Elle ouvre toutes les portes, à vous de franchir celle qui vous convient.

[...] C'est la raison pour laquelle je suis tellement attiré par la poésie, elle est si éternelle. Tant qu'il y aura des hommes, ils pourront se souvenir des mots et de leurs combinaisons. Seules la poésie et les chansons peuvent survivre à un holocauste. Personne ne peut mémoriser un roman entier, un film, une sculpture ou une peinture. Mais tant qu'il y aura des êtres humains, les chansons et la poésie pourront perpétuer.

Si ma poésie a un but, c'est de libérer les gens de leur œillères, de démultiplier leurs sens.

Auteur: Morrison Jim

Info: Los Angeles, 1970

[ confrontation ] [ sens de l'éternité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

non

Je viens de surfer sur Internet avec comme objet les interventions de Frédéric Lordon. Vif, touche-à-tout, avec la distance calculée d'un humour pesé au grès de l'interlocuteur, Lordon démolit avec aisance le libéralisme et ses excès, maintenant bien connus depuis - au moins - les années 2008. Ses arguments ont le mérite de la clarté et tapent souvent au bon endroit. Par exemple lorsqu'il dit qu'il faudrait interdire purement et simplement la spéculation - merci Jorion ? - comme ce fut le cas au 19e siècle. Ce qui me frappe à chaque fois au sortir ce genre d'intervention c'est le paradoxe, rarement soulevé je trouve - de l'arroseur arrosé.

Le système capitalistique mondial est comme disait frère Schütz de Taizé (si j'ai bonne mémoire) à l'image de l'homme : avide, conquérant, égoïste, stupide, etc... Pour dissiper toute ambigüité sachez que je n'intègre pas nécessairement "femme" dans cette "image de l'homme". D'autant que les structures de pouvoir des strates sociétales accumulées de l'histoire du monde ne sont pas, loin s'en faut, marquée par un matriarcat dominant. La force bête et brutale restant, de nos jours encore - voyez les USA avec leur armée et le NSA -, le fond ultime de toute discussion.

Cet égoïsme des mâles, se matérialise sous la forme du pouvoir, ou ses homonymes : l'argent et les armes. Deux outils pas si stupides puisque leur domination s'opère sous des aspects moins triviaux, c'est à dire par le soft power, terme qui condense, de manière dominante dans les médias : influence, maitrise du langage, préjugés non discutables, définitions du bon et du méchant, et tutti quanti.

Bref, pour en arriver à cette position "où on les écoute" dans la sphère médiatique, des gens comme Lordon ou Jorion, portent avec eux, beaucoup plus profondément qu'ils ne le croient, l'ADN d'un système qu'ils prétendent corriger ou améliorer. Issus de ses structures pédagogiques, pilotées par ce même pouvoir-argent-influence, ils en ont accepté le jeu, ont passés des examens, ils ont démontré, sans le vouloir et le savoir, une forme de compromission.

NB : L'adoubement final de ce système "programmeur" éducatif de base est souvent marqué par un doctorat. Je ne nie pas la bonne volonté de ces gens, intellectuels imprégnés au plus profond par la culture dominante séculaire, celle d'un pouvoir qui, se complexifiant, parait de moins en moins identifié (l'argent virtualisé en étant le symptôme actuel). Ils ne font que le renforcer. Ils en sont les lieutenants.

Tenez : en Argentine, on a voulu alphabétiser les gauchos au motif : "Ainsi tu ne te feras plus enfumer". Les gauchos refusèrent, disant : - si tu m'alphabétises tu me domines. Ils avaient compris, avant Michel Foucauld, que si tu acquiers le savoir du maître, sans t'en rendre compte, tu avales sa structure de pouvoir.

L'instinct du refus primal est de loin le meilleur, plus proche d'une conscientisation de l'homme via l'acceptation de son potentiel/défauts propre et transcendant. J'existe donc je refuse... Je sais que le chaînon manquant entre le singe et l'homme, c'est moi (Lorenz). Laissez-moi donc trouver ma voie ascendante personnelle ! Rassurez-vous, au-delà de cette attitude, je ne suis guère différent. Blanc occidental je ne puis que certifier n'avoir aucun papier ou diplôme à agiter. Ce système et ses concepts de réussite n'ont aucun intérêt. Je les ai, d'aussi loin que je me souvienne, toujours refusés.

Auteur: Mg

Info: 24 aout 2013

[ éducation ] [ formation ] [ réflexion déni ] [ réfléchir négation ] [ femmes-hommes ]

 

Commentaires: 0

annotations

Parfois, les notes sont féroces,

escarmouches contre l'auteur

qui font rage le long des bords des pages

en minuscules caractères noirs.

Si seulement je pouvais mettre la main sur vous,

Kierkegaard, ou Conor Cruise O'Brien,

semblent-elles dire,

je bloquerai la porte et vous ferais entrer la logique dans la tête.



D'autres commentaires sont plus désinvoltes, dédaigneux...

"C'est absurde." "Ben voyons !" "HA !!" -

ce genre de choses.

Je me souviens d'une fois où j'ai levé les yeux de ma lecture,

le pouce en guise de marque-page,

en essayant d'imaginer à quoi devait ressembler la personne

qui avait écrit "Ne sois pas si stupide"

en bordure d'un paragraphe de La vie d'Emily Dickinson.



Les étudiants sont plus modestes

et laissent de plus rares empreintes au hasard

des longs rivages de la page.

L'un d'eux griffonne "Métaphore" à côté d'une strophe d'Eliot.

Un autre inscrit juste "Ironie"

cinquante fois face aux paragraphes de A Modest Proposal



D'autres sont comme ces fans qui crient depuis les gradins vides,

mains autour de la bouche.

"Absolument", crient-ils

à Duns Scot et James Baldwin.

"Oui." "En plein dans le mille." "Tu es mon homme !"

Coches, astérisques et points d'exclamation

constellent les lignes de touche.



Et si vous avez réussi à obtenir votre diplôme universitaire

sans jamais avoir écrit "L'homme contre la nature"

dans une marge, peut-être est-il maintenant temps

de faire un pas en avant.



Nous nous sommes tous appropriés le périmètre blanc

et avons pris un stylo, ne serait-ce que pour montrer

que nous ne nous sommes pas contentés de paresser dans un fauteuil en tournant des pages ;

et avons laissé quelque remarque sur le bas côté,

planté une impression dans la bordure.



Même les moines irlandais en leurs scripts glaciaux

ont noté en bordure des évangiles 

de brèves remarques sur les difficultés de la copie,

le chant d'un oiseau près de leur fenêtre,

ou la lumière du soleil qui illuminait leur page -

ombres anonymes de passage dans le futur

sur un vaisseau plus durable qu'eux-mêmes.



Et tu n'as pas lu Joshua Reynolds,

disent-elles, avant que tu le découvres

intriqué dans le furieux gribouillage de Blake.



Pourtant, celle à laquelle je pense le plus souvent,

que je conserve comme un médaillon,

était inscrite dans l'exemplaire de l'Attrape-Coeurs

que j'avais emprunté à la bibliothèque locale

un été calme et chaud.

Je venais juste de commencer le lycée à l'époque,

je lisais sur un canapé du salon de mes parents,

et ne puis que difficilement avouer

à quel point ma solitude s'amplifia,

combien le monde s'est aggrandi

lorsque j'ai trouvé sur une page



quelques taches graisseuses

et à côté d'elles, écrit au crayon -

par une jolie fille, ça se devinait,

que jamais je ne rencontrerai -

Pardonnez les taches de salade aux oeufs, mais je suis amoureuse.


Auteur: Collins Billy William James

Info: Picnic, Lightning. Trad Mg

[ soulignages ] [ scolies ] [ réflexivité ] [ romantisme ] [ adolescence ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par miguel

critique de l'islam

Les Égyptiens n’étaient pas des Arabes, il tenait avant tout à m’en persuader. "Quand je pense que ce pays a tout inventé !… s’exclamait-il en désignant d’un geste large la vallée du Nil. L’architecture, l’astronomie, les mathématiques, l’agriculture, la médecine… (il exagérait un peu, mais c’était un Oriental, et il avait besoin de me persuader rapidement). Depuis l’apparition de l’islam, plus rien. Le néant intellectuel absolu, le vide total. Nous sommes devenus un pays de mendiants pouilleux. Des mendiants pleins de poux, voilà ce que nous sommes. Racaille, racaille !… (il chassa d’un geste rageur quelques gamins venus quémander des piécettes). Il faut vous souvenir, cher monsieur (il parlait couramment cinq langues étrangères : le français, l’allemand, l’anglais, l’espagnol et le russe), que l’islam est né en plein désert, au milieu de scorpions, de chameaux et d’animaux féroces de toutes espèces. Savez-vous comment j’appelle les musulmans ? Les minables du Sahara. Voilà le seul nom qu’ils méritent. Croyez-vous que l’islam aurait pu naître dans une région aussi splendide ? (il désigna de nouveau la vallée du Nil, avec une émotion réelle).  Non, monsieur. L’islam ne pouvait naître que dans un désert stupide, au milieu de bédouins crasseux qui n’avaient rien d’autre à faire – pardonnez-moi – que d’enculer leurs chameaux. Plus une religion s’approche du monothéisme – songez-y bien, cher monsieur –, plus elle est inhumaine et cruelle ; et l’islam est, de toutes les religions, celle qui impose le monothéisme le plus radical. Dès sa naissance, il se signale par une succession ininterrompue de guerres d’invasion et de massacres ; jamais, tant qu’il existera, la concorde ne pourra régner sur le monde. Jamais non plus, en terre musulmane, l’intelligence et le talent ne pourront trouver leur place ; s’il y a eu des mathématiciens, des poètes, des savants arabes, c’est tout simplement parce qu’ils avaient perdu la foi. À la lecture du Coran, déjà, on ne peut manquer d’être frappé par la regrettable ambiance de tautologie qui caractérise l’ouvrage : "Il n’y a d’autre Dieu que Dieu seul", etc. Avec ça, convenez-en, on ne peut pas aller bien loin. Loin d’être un effort d’abstraction, comme on le prétend parfois, le passage au monothéisme n’est qu’un élan vers l’abrutissement. Notez que le catholicisme, religion subtile, que je respecte, qui savait ce qui convient à la nature de l’homme, s’est rapidement éloigné du monothéisme que lui imposait sa doctrine initiale. À travers le dogme de la Trinité, le culte de la vierge et des saints, la reconnaissance du rôle des puissances infernales, l’admirable invention des anges, il a peu à peu reconstitué un polythéisme authentique ; c’est à cette seule condition qu’il a pu recouvrir la terre de splendeurs artistiques sans nombre. Un dieu unique ! Quelle absurdité ! Quelle absurdité inhumaine et meurtrière !… Un dieu de pierre, cher monsieur, un dieu sanglant et jaloux qui n’aurait jamais dû dépasser les frontières du Sinaï. Comme notre religion égyptienne, lorsqu’on y songe, était plus profonde, plus humaine et plus sage… Et nos femmes ! Comme nos femmes étaient belles ! Souvenez-vous de Cléopâtre, qui envoûta le grand César. Regardez ce qu’il en reste aujourd’hui… (il désigna au hasard deux femmes voilées qui progressaient péniblement en portant des ballots de marchandises). Des tas. Des gros tas de graisse informes qui se dissimulent sous des torchons. Dès qu’elles sont mariées, elles ne pensent plus qu’à manger. Elles bouffent, elles bouffent, elles bouffent !… (son visage se gonfla dans une mimique expressive à la de Funès). Non, croyez-moi, cher monsieur, le désert ne produit que des désaxés et des crétins. Dans votre noble culture occidentale, que j’admire d’ailleurs, que je respecte, pouvez-vous me citer ceux qui ont été attirés par le désert ? Uniquement des pédérastes, des aventuriers et des crapules. Comme ce ridicule colonel Lawrence, homosexuel décadent, poseur pathétique. Comme votre abject Henry de Monfreid, prêt à toutes les compromissions, trafiquant sans scrupules. Rien de grand ni de noble, rien de généreux ni de sain ; rien qui puisse faire progresser l’humanité, ni l’élever au-dessus d’elle-même."

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme

[ mahométisme ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Bandini

homme-par-femme

Serena Joy serre mes mains comme si c'était elle, et non pas moi, qui se faisait baiser, comme si elle trouvait la chose agréable, ou douloureuse, et le Commandant baise, à un rythme régulier de pas cadencé, une, deux, sans relâche, comme un robinet qui goutte. Il est absorbé, comme un homme qui fredonne sous la douche sans se rendre compte qu'il fredonne ; comme un homme qui a d'autres choses en tête. C'est comme s'il était ailleurs, à attendre de jouir, tout en tambourinant des doigts sur une table. Il y a une impatience dans sa cadence, à présent. Mais n'est-ce pas le rêve érotique de tout homme ? deux femmes à la fois? C'est ce que l'on disait. Excitant, disait-on. Ce qui se passe dans cette chambre sous le baldaquin argenté de Serena n'a rien d'excitant. Cela n'a aucun rapport avec la passion, ni l'amour, ni le romantisme, ni avec aucune des autres idées qui nous servaient à nous émoustiller. Cela n'a rien à voir avec le désir sexuel, du moins pour moi, et certainement pas pour Serena. Le désir et l'orgasme ne sont plus considérés nécessaires; ils ne seraient qu'un symptôme de frivolité, comme des jarretelles tape-à-l'œil, ou des grains de beauté : distractions superflues pour des écervelés. Démodées. Cela paraît étrange que les femmes aient jadis consacré tant de temps et d'énergie à s'informer de ces choses, à y penser, à s'en inquiéter, à écrire à leur propos. Il est tellement évident que ce sont des divertissements. Ceci n'est pas divertissant, même pour le Commandant.
Il s'agit d'une affaire sérieuse. Le Commandant, lui aussi, fait son devoir. Si j'entrouvrais les yeux, je pourrais le voir, son visage pas déplaisant suspendu au-dessus de mon torse, avec peut-être quelques mèches de ses cheveux d'argent lui tombant sur le front, absorbé par son voyage intérieur, ce lieu vers lequel il se hâte, et qui recule comme en rêve aussi vite qu'il s'en approche.
Je verrais ses yeux ouverts. S'il était plus beau, est-ce que je prendrais davantage de plaisir à ceci ?
Au moins il représente un progrès par rapport au précédent, qui sentait le vestiaire d'église par temps de pluie ; l'odeur de votre bouche quand le dentiste commence à vous curer les dents; l'odeur d'une narine. Le Commandant, lui, sent l'antimite, ou cette odeur est-elle une forme vindicative de lotion d'après-rasage ? Pourquoi doit-il porter ce stupide uniforme ? Mais est-ce que son corps blanc, hirsute, cru, me plairait davantage ? Il nous est interdit de nous embrasser. Cela rend la chose supportable.
On prend de la distance. On décrit. Il jouit enfin, avec un grognement étouffé comme de soulagement. Serena Joy, qui retenait son souffle, le laisse s'exhaler. Le Commandant, qui était arc-bouté sur les coudes, à distance de nos corps combinés, ne se permet pas de plonger en nous. Il se repose un instant, se retire, se rétracte, se rebraguette. Il fait un signe de tête, puis se détourne et quitte la pièce, en fermant la porte derrière lui avec un soin exagéré, comme si nous étions toutes deux sa mère souffrante. Il y a là quelque chose d'hilarant, mais je n'ose pas rire. Serena Joy me lâche les mains. "Vous pouvez vous lever, dit-elle. Levez-vous et partez." Elle est censée me laisser me reposer, dix minutes, les pieds sur un coussin pour augmenter les chances. Elle est supposée consacrer ce moment à une méditation silencieuse, mais elle n'est pas d'humeur à cela. Il y a de la haine dans sa voix, comme si le contact de ma chair l'écœurait et la contaminait. Je me démêle de son corps, me lève; le jus du Commandant me coule le long des jambes. Avant de me détourner, je la vois lisser sa jupe bleue, serrer les jambes; elle reste étendue sur le lit à contempler le baldaquin au-dessus d'elle, raide et droite comme une statue.
Pour laquelle des deux est-ce pire, elle, ou moi ?

Auteur: Atwood Margaret

Info: La Servante écarlate

[ s'accouplant ] [ plan à trois ] [ reproduction nécessaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

cinéma

Cher Robert,
Conformément à la décision dont nous sommes convenus après notre entrevue avec Mr. Joseph Breen, je vous écris cette lettre dans laquelle je vais indiquer et tenter d'expliquer les grandes lignes selon lesquelles nous pourrions établir un scénario de Madame Bovary.
Le premier point que je souhaite souligner est la nécessité de suivre le livre de Flaubert avec une fidélité absolue ; pourtant, comme le sujet est très vaste - d'un champ beaucoup plus étendu que celui habituellement traité dans un film - je pense que nous pouvons, sans prendre de liberté avec l'histoire, faire ressortir avec force certains points et en laisser d'autres dans l'ombre.
Nous devons également tenter de tirer une morale des expériences émotionnelles de l'infortunée Emma. Flaubert y parvient fort bien par le biais du roman car il profite pleinement du commentaire et de la description. Un film étant limité au dialogue et à la photographie, il nous faut trouver un autre moyen pour mettre en évidence cette morale.
Pour commencer, j'insisterai sur l'éducation d'Emma et certains faits qui ont formé son caractère : l'erreur profonde commise par son père en l'envoyant dans un collège à la mode, où elle fut en contact avec des filles beaucoup plus riches qu'elle, coudoyant ainsi un monde qui était loin d'être le sien ; c'est là aussi qu'elle a appris à mépriser son père, un simple fermier normand. J'aimerais insister sur ses rêves, les livres qu'elle lit et aussi, peut-être, l'aspect superficiel de son sentiment religieux. Avec l'aide de ces éléments, je pourrais peut-être commencer à élaborer un film sur une base solide - et on ne peut plus familière au public. Le refus d'affronter les faits et de voir la vie telle qu'elle est constitue une erreur courante chez les jeunes filles d'aujourd'hui. Et en Amérique en particulier, si tant de femmes passent d'un divorce à un autre et mènent pour finir une vie extrêmement malheureuse, c'est parce que, comme Emma Bovary, elles perdent leur temps à poursuivre un idéal impossible, d'autant plus impossible et inaccessible qu'il n'existe que dans leur imagination.
Pour montrer en pleine lumière l'erreur fondamentale de Madame de Bovary, j'aimerais que l'acteur qui joue le rôle du mari soit un homme d'apparence normale qui, outre ses grandes qualités ­ - il a bon coeur et c'est une bonne nature - donne l'impression d'être homme d'intelligence normale. En mariant Emma à un vieux barbon, qui serait affreux et stupide au dernier degré, il me semble qu'on détruirait le message à portée morale que j'aimerais faire passer par l'intermédiaire de ce film. Un mari aussi répugnant suffirait largement, aux yeux de la majorité de notre public, à absoudre Madame Bovary de toute faute. Je veux montrer que l'erreur d'Emma vient d'elle, qu'elle est sa propre victime, son pire ennemi ; et que si sa vie avait été bâtie sur des principes plus sains, elle aurait été parfaitement heureuse avec son mari.
Je ne puis vous donner une idée claire d'une intrigue pour le film tant que je n'ai pas écrit le scénario, mais je puis vous dire maintenant que la direction qui me paraît la meilleure est celle donnée par l'auteur lui-même, à la différence que tout devrait être vu ou plutôt ressenti par Emma et de son point de vue. Le roman nous donne une description générale dans laquelle l'héroïne n'est qu'un des éléments. Flaubert dissèque Emma et l'explique à la manière d'un chirurgien qui analyse un cadavre au cours d'une leçon d'anatomie. Au lieu que le public contemple son cas d'un oeil froid, j'aimerais qu'il participe plus intimement à l'expérience de cette femme et, ce faisant, qu'il éprouve plus profondément les conséquences désastreuses de son erreur.
[...]
Je vous prie de ne voir dans cette lettre, Robert, que l'expression hâtive de ma première réaction. Tout ce que j'ai dit doit être revu et discuté. Néanmoins, j'espère que ce premier effort de ma part sera satisfait pour vous.
Cordialement vôtre.

Auteur: Renoir Jean

Info: Lettre du 8 juin 1946 à Robert Hakim, ami et collaborateur

[ transposition ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

holisme

L'histoire est en train de se terminer parce que la culture dominante conduit l'espèce humaine dans une impasse, et alors que la chaostrophie inévitable approche, les gens cherchent métaphores et réponses. Chaque fois qu'une culture éprouve des difficultés, elle se retourne vers le passé à la recherche du dernier moment sain qu'elle ait jamais connu. Et le dernier moment était dans les plaines d'Afrique, il y a 15 000 ans, bercé dans le berceau de la déesse du Grand Champignon à cornes, avant l'histoire, avant les armées alignées, avant l'esclavage et la propriété, avant la guerre., les alphabets phonétiques et le monothéisme, avant, avant, avant et avant. Et c'est là que l'avenir nous emmène parce que la foi secrète du XXe siècle n'est pas le modernisme, la foi secrète du XXe siècle est la nostalgie de l'archaïque, la nostalgie du paléolithique, et cela nous amène vers les piercings corporels, l'expressionnisme abstrait, le surréalisme, le jazz, le rock-n-roll, la théorie des catastrophes. L'esprit du XXe siècle est nostalgique du paradis qui existait autrefois sur les plaines parsemées de champignons d'Afrique où se produisait la symbiose plante-homme qui nous fit sortir du corps animal pour passer dans la créature utilisatrice d'outils, créatrice de culture, exploratrice d'imaginaires que nous sommes. Et en quoi cela importe-t-il ? C'est important parce que cela montre que la voie de sortie est derrière nous et que l'avenir est une fuite en avant dans le passé. Voilà ce que signifie l'expérience psychédélique. C'est une porte de sortie de l'histoire et un retour dans le câblage sous le tableau de bord de l'éternité. Et je vous dis cela parce que si notre communauté comprend ce qui la limite, elle sera mieux à même de se profiler pour s'envoler dans l'hyperespace parce que nous avons besoin d'un nouveau mythe, d'une nouvelle histoire vraie, qui nous dit où nous allons dans l'univers, et cette histoire vraie est que l'ego est une pathologie, ainsi lorsque la psilocybine fait régulièrement partie de l'expérience humaine l'ego est annihilé et la suppression de l'ego signifie la défaite des dominateurs, des matérialistes et des marchands. Les psychédéliques nous ramènent à notre propre valeur intérieure, à l'importance du sentiment de l'expérience immédiate - ce que personne ne peut vous vendre ou vous acheter, donc la culture dominante ne s'intéresse pas à la présence ressentie de l'expérience immédiate, mais à ce qui maintient la communauté ensemble. Et lorsque nous brisons les mythes stupides de la science et les obsessions infantiles du marketing, ce que nous découvrons à travers l'expérience psychédélique, c'est que dans le corps, DANS LE CORPS, il y a des Niagaras de beauté, de beauté inconnues, de dimensions étrangères qui font partie du moi, la part la plus riche de la vie. Je pense qu'aller dans sa tombe sans avoir eu une expérience psychédélique c'est comme mourir sans avoir jamais eu de relations sexuelles. Ça veut dire que tu n'as jamais compris de quoi il s'agissait. Le mystère est dans le corps et la façon dont il s'intègre dans la nature. Ce que la Renaissance Archaïque signifie, c'est le chamanisme, l'extase, la sexualité orgiaque et la défaite des trois ennemis du peuple. Et ces trois ennemis du peuple sont l'hégémonie, la monogamie et la monotonie ! Et si vous les mettez en fuite, vous verrez les dominateurs transpirer les gars, parce que cela signifie qu'il faudra tout reconnecter, et tout reconnecter veut dire mettre de côté l'idée de la séparation et de l’auto-définition via des machins-fétiches. Pour tout connecter, il faut puiser dans l'esprit de Gaïa, et cet esprit gaïen est ce que nous appelons l'expérience psychédélique. C'est une expérimentation du fait vivant, de l'entéléchie de la planète. Sans cette expérience, nous errons dans un désert de fausses idéologies. Avec cette expérience, la boussole du moi peut être réglée, et c'est l'idée ; trouver comment réinitialiser la boussole du moi via la communauté, par la danse extatique, par le psychédélique, la sexualité, l'intelligence, l'INTELLIGENCE. C'est ce dont nous avons besoin avant de nous échapper vers l'hyperespace.

Auteur: McKenna Terence

Info:

[ solution ] [ unicité ] [ fuite en arrière ]

 

Commentaires: 0

Kali Yuga

Nous somes actuellement dans l'ère des cinq dégénérescences, à une époque où un bon éon est en train de s'achever. Par "nous", je ne fais pas référence à notre génération, ni même à une période en incluant une ou deux précédant la nôtre. Notre ère est la même que celle du Bouddha Sakyamouni : lui aussi est né et a enseigné durant ces temps dégénérés. Le bon éon a eu ses propres bouddhas, les quatre premiers. Nous sommes extrêmement chanceux qu'un bouddha se soit manifesté dans cet éon difficile. Pendant de nombreuses et nombreuses générations, des êtres ont vécu et continuent de vivre dans des conditions trés difficiles. Pour désigner ces conditions, on parle des "cinq dégénérescences", ou des cinq crises. Celles-ci sont aussi courantes de nos jours qu'elles l'étaient il y a deux mille ans.

La vie physique : la durée de la vie humaine se limite à environ cent ans. Même avec les avancées de la médecine moderne et la possibilité d'avoir une alimentation saine, cette espérance de vie reste limitée. Nos corps physiques sont sujets à de nombreuses maladies capables d'abréger notre existence.

L'époque : nous sommes soumis à des conditions environnementales précaires, résultats de notre karma collectif. Nous sommes controntés à de nombreuses catastrophes naturelles qui peuvent frapper à tout moment, telles que les ouragans, les tornades, les tremblements de terre, les innondations, les incendies, et les guerres soudaines déclenchées par des individus stupides.

L'imperfection des êtres : notre nature actuelle n'est pas parfaite. Même si nous avons le potentiel de la développer de façon positive, ce n'est pas notre tendance, car nos nombreuses imperfections, telles que l'agressivité, entravent nos possibilités de nous améliorer.

Nous vivons une époque où la plupart des gens nuisent les uns aux autres. Nous nous retrouvons au beau milieu de guerres et d'un climat de violence et d'exploitation. Beaucoup de gens subissent de terribles atrocités perpétrées par leurs semblables. Nous sommes aussi cruels envers les animaux, et les animaux eux-mêmes s'attaquent les uns aux autres. Le mal que les êtres vivants s'infligent mutuellement est à son paroxysme.

Les vues erronées : l'ennui avec les vues erronées, c'est qu'elles créent de nombreux problèmes dans le monde. Les points de vue imparfaits des masses trouvent leurs racines dans la saisie égocentrique, la confusion et l'égoïsme. Ces erreurs de mode de pensée perpétuent dans la société l'injustice et une discrimination néfaste. Les vues erronées se sont malheureusement taillé leur place dans tous les domaines de la vie - que ce soit le système social comme celui religieux, culturel, politique ou juridique.

Emotions perturbatrices : partout, les gens sont sous l'emprise des émotions négatives. En fait, les émotions perturbatrices s'élèvent constamment, de façon très naturelle. Bien que, pour elles, il existe des remèdes, leur mise en application se révèle être une tâche plutôt ardue. Si nous souhaitons développer ne serait-ce qu'une vertu infime, nous devons exercer un grand effort, car la plupart du temps les émotions négatives nous submergent tout simplement.

Nous pouvons observer que l'époque qui est la notre est particulièrement mauvaise. Pratiquement tous les êtres vivants agissent presque exclusivement poussés par leur esprit qui est dans un état d'affliction. La plupart du temps, même la première impulsion à agir se fonde sur un esprit affligé et est lié à un mauvais karma. Ce que nous accomplissons, nous l'accomplissons uniquement pour notre bienfait. Même ceux qui, dans leur vie, essayent de faire le bien, de pratiquer le dharma ou autre chose de positif rencontreront de nombreux obstacles dans leur existence. Si on les compare à ceux qui vivent de façon malhonnête et sont motivés par ce qui est négatif, nous voyons que ces derniers ont tendance à vivre longtemps et à connaître le succès. Un horrible leader peut être réélu par exemple ! En cette sombre époque, il n'y a pratiquement aucune méthode dans le dharma qui puisse être un bon remède, mis à part la pratique de l'échange de soi avec autrui.

Auteur: Shamar Rinpoché

Info: Lo Djong, la voie vers l'Eveil.

[ chaos ] [ fin de cycle ] [ historique ] [ jugement pessimiste ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Neshouma

émission tv

Dès le début, dès le générique de ce "Fort Boyard", on pressent que ça va être gênant de regarder ça jusqu’au bout. Quel est cette espèce de fortin saugrenu et laid dont se rapproche la caméra, posé en pleine mer, semblable à une grosse boucle de ceinturon à la dérive ? Qu’est-ce qui s’y déroule de si excitant, tous les vendredis soirs, sur Antenne 2 ? Cela faisait longtemps que je me le demandais, mais je passais toujours sur une autre chaîne avant d’avoir la réponse parce que je me doutais que celle-ci n’aurait pas plus d’intérêt que ma question. Cette fois je suis resté, et je me suis forcé à regarder, du début à la fin, sans sourciller, cette chose morbide entre toutes, et quasiment impensable, qu’on appelle un jeu télévisé.

Les jeux ne sont pas mon fort, en tout cas pas ceux-là. En limitant le jeu au jeu, on essaie toujours de vous convaincre que la vie n’est pas un Jeu. Voilà encore un truc de contrat social. Jeu est un autre !  Je me doute bien que celui-ci, "Les clés de Fort-Boyard", n’est pas le pire de tous : un rouage entre mille, dans la grande Machine à divertir d’après la fin d tout. Mais puisqu’il semble condenser quelques-uns des ingrédients essentiels qu’il faut pour me déplaire, allons-y.

L’architecture sombre et sauvage du décor, pour commencer ; les remous antipathiques de l’océan autour de ces murailles isnistres de cachot ; le romantisme aquatique à son plus haut degré de stupidité iodée autour du romantisme de l’enfermement ; l’animateur et l’animatrice, aussi, avec leur enthousiasme farineux et leurs promesses à faire dresser les cheveux sur la tête ("Vivre en une heure les aventures romanesques de toute une vie !") ; le barde à fausse barbe, également, malheureux figurant dans sa vigie de pacotille payé pour proposer des devinettes ineptes ("Bien pendue, elle est bavarde" : mais oui, c’est la langue, vous êtes formidable !) ; et puis tous ces périls sans danger, toutes ces bêtes féroces qui ne vous feront aucun mal, ces mygales qui ne piquent pas, ces tigres qui resteront à tourner comme des idiots démobilisés derrière leurs barreaux mais qu’on vous montre, comme une nostalgie de jungle, comme un souvenir de l’aventure perdue, comme un échantillon de risque, donc d’Histoire, terminés ; à la façon dont on vous esquisse également des nostalgies de sexe sous la forme d’un bref combat de femmes dans la boue (jolies visions de fesses, intéressants aperçus de cuisses et de cellulite) ; ou encore, au détour d’un labyrinthe, sous les apparences de cette fille nue dont vous n’apercevrez qu’un bout de sein furtivement dressé dans l’obscurité…

C’est ça, un jeu télé, à la fin du XXe siècle ? Oui ; mais j’oubliais l’essentiel, c’est-à-dire les candidats bien sûr. Quatre ou cinq garçons et filles en pleine santé, amis des sports et du grand air, quatre ou cinq asperges dynamiques sélectionnées parce qu’elles ont des têtes à avoir inventé le saut à l’élastique. Rien n’est plus déprimant à contempler, et rien en même temps n’est plus comique, que ces jeunes damnés du Tertiaire, démoniaques et souriants représentants des classes moyennes, incarnations de la nouvelle France profonde jaillie enfin en pleine lumière, sataniques employés de banque ou attachés commerciaux en train de cavaler à travers ce Luna Park de cauchemar, pour exécuter avec un esprit de sérieux épouvantable leur misérable parcours du combattant et récupérer je ne sais combien de clés qui leur feront gagner un monceau d’or. Rien n’est plus instructif non plus : il n’y a pas que la face cachée du spectacle qui soit captivante ; inutile d’espérer rien comprendre à celle-ci si on néglige de contempler, de temps en temps, sa face exhibée, la face montrée de la grande Terreur, l’effrayante et souriante et pathétique face visible de la Tyrannie, avec son armée carnavalesque de sergents recruteurs. Comme dit en ce moment un slogan pour un autre jeu : "On commence par gratter et on finit à la télé." C’est valable littéralement et dans tous les sens, dans un monde où Eros et Thanatos, désormais, portent des nez rouges.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 414-415

[ critique ] [ caricature ] [ reflet du monde ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-animal

Q - Comment communiquez-vous avec les animaux, quel type de langage utilisez-vous ? Vous servez-vous d'images, de télépathie ? De votre intuition, peut-être ? Ou d'une sorte de langage "extraterrestre" venant d'une civilisation inconnue ?
R - Il suffit simplement de calmer le mental et de manifester l'intention de se connecter. Les animaux captent cela tout de suite, très facilement. Puis j'envoie soit une image mentale ou une pensée/phrase (non vocalisée) ou une émotion… ce qui me vient naturellement. Aucun effort n'est nécessaire pour envoyer ce genre de choses. Le transfert opère à un niveau quantique, dans un langage universel de pure énergie.
Q - Comment nos amis animaux vous répondent-ils ? Et comment recevez-vous et déchiffrez-vous ce qu'ils ont à vous dire ?
R - Les animaux montrent simplement leurs réalités de manière énergétique et ce message va arriver de mon côté (dans sa pure forme quantique) passant par réception inconsciente/intuitive vers mon mental conscient – moment auquel mon cerveau y raccordera une image mentale, un mot, une sensation ou une émotion. C'est déjà un premier niveau "d'interprétation" et certaines choses peuvent se perdre dans la "traduction".
Q - Est-il possible de "guider" des animaux sans utiliser de réels mots/gestes ? C'est à dire, pouvez-vous leur dire d'accomplir certaines tâches et pourront/voudront-ils répondre à vos demandes ?
R - Oui, grâce au procédé ci-dessus, nous pouvons demander ou suggérer. Ils ont malgré tout toujours le choix – en tant qu'êtres conscients, auto-déterminés – d'être d'accord ou non pour s'exécuter.
Q - Cette étonnante technique de communication peut-elle s'appliquer à n'importe quel animal ? Animaux sauvages, domestiques, reptiles (serpents?), insectes (fourmis?) ? Pardonnez-moi si certaines de mes questions semblent un peu naïves, mais c'est un thème tellement intrigant et inhabituel. Par ailleurs, il semble qu'on en connaisse très peu sur le sujet.
R - Les techniques sont exactement les mêmes quelle que soit l'espèce avec laquelle on communique, des poissons aux mouches, des fourmis aux éléphants, des chats aux choux verts. Oui, avec les plantes aussi comme avec tous les autres aspects du monde de la nature.
Q - Sur quel genre de services vous centrez-vous avec vos clients ? Quel est votre domaine d'expertise ? Vous occupez-vous d'animaux qui ont des problèmes de comportement ou émotionnels ?
R - Je me centre sur l'animation d'ateliers pour rendre les gens capables de faire par eux-mêmes – de renouer avec leur intuition naturelle. Mes voyages et le programme de mes ateliers ne me permettent plus que rarement d'avoir le temps pour des consultations privées. Une bonne partie de mon temps est consacré à mon travail bénévole axé sur la vie sauvage : réhabilitation, sauvetage, réintroduction, etc. Je travaille plus particulièrement avec les babouins, les éléphants, les dauphins et les problèmes de sauvegarde des lions.
En cas de problème de comportement ou émotionnel, la démarche est de communiquer directement avec l'animal pour découvrir ce qui motive son comportement. Dès qu'on le sait, on peut discuter littéralement avec l'animal des conséquences et des alternatives. C'est un excellent moyen pour trouver des solutions mutuelles… ou déterminer quelles interventions curatives peuvent être nécessaires ou souhaitées si besoin par l'animal.
Q - Avez-vous des anecdotes que vous aimeriez nous faire partager ? Des exemples où vous avez pu identifier les causes derrière le comportement étrange d'un animal ?
R - Il y en aurait beaucoup, par exemple des chevaux qui expliquent pourquoi ils veulent ou non certains cavaliers sur leur dos en fonction de la personnalité des humains ou peut-être d'événements traumatisants de leur passé qui continuent d'affecter leur mode de réponse actuel.
Il y a eu aussi le cas d'un chat qui ne rentrait pas ses griffes quand il jouait, parce que – dans sa vision des choses – les femmes de la maison "ne rétractaient pas leurs griffes", alors pourquoi le ferait-il ? En fait il voyait les ongles des humains comme des griffes et il était contrarié par cette injustice. Quand j'ai expliqué que nous humains ne pouvions rétracter nos "griffes", il a répondu d'un air moqueur qu'il trouvait ce défaut de naissance bien stupide !
Un autre exemple est celui d'un chat qui s'était lié d'amitié avec une vipère et voulait la conduire en lieu sûr hors de la maison occupée par des gens bien décidés à tuer le serpent s'ils le trouvaient.
J'ai travaillé avec des éléphants qui ont été si gravement traumatisés en voyant les membres de leur famille massacrés au nom d'une soi-disant surpopulation qu'ils sont incapables de se relier aux autres autrement que d'une manière automatisée.

Auteur: Breytenbach Anna

Info: How to communicate with animals with Anna Breytenbach, Michael Theys, Sep 20, 2010, https://africafreak.com

[ parapsychologie ] [ transmission ] [ échange ] [ message ]

 

Commentaires: 0