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psychanalyse-psychologie
Le terme de frustration [...] est devenu le leitmotiv des mères pondeuses de la littérature analytique de langue anglaise, avec tout ce qu’il comporte d’abandonnisme et de relation de dépendance. Or, ce terme est tout simplement absent de l’œuvre de Freud. L’usage primaire de notions extraites de leur contexte, comme celle d’épreuve de la réalité, ou de notions bâtardes comme celle de relation d’objet, le recours à l’ineffable du contact affectif et de l’expérience vécue, tout cela est proprement étranger à l’inspiration de l’œuvre de Freud.
Ce style tend depuis quelques temps à se rabattre au niveau d’un optimisme niais mis au principe d’un moralisme équivoque, et fondé sur un schématisme également grossier, qui est bien l’image la plus sommaire dont il ait été donné à l’homme de redécouvrir son propre développement – la fameuse succession des phases dites prégénitales de la libido. La réaction n’a pas manqué de se faire sentir, si bien que nous en sommes maintenant à la restauration pure et simple d’une orthopédie du moi [...].
Ce glissement assez invraisemblable tient, je crois, à ceci, qu’il y a une profonde méconnaissance à penser que l’analyse est faite pour nous servir de passerelle afin d’accéder à une sorte de pénétration intuitive, et de communication facile avec le patient. Si l’analyse n’avait été qu’un perfectionnement de la relation médecin-malade, nous n’en aurions littéralement pas besoin.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 373-374
[
révisionnisme freudien
]
[
critique
]
[
malentendu
]
[
historique
]
[
inassouvissement
]
[
manque
]
vivant
En quoi est ce que j’ai écrit au niveau du cercle du réel le mot "vie" ? C’est qu’incontestablement de la vie [...], nous ne savons rien d’autre, et tout ce à quoi nous induit la science c’est de voir qu’il n’y a rien de plus réel... ce qui veut dire rien de plus impossible ...que d’imaginer comment a pu faire son départ cette construction chimique, qui d’éléments... répartis dans quoi que ce soit et de quelque façon que nous voulions le qualifier par les lois de la science ...se serait mis tout d’un coup à construire une molécule d’ADN, c’est-à-dire quelque chose dont je vous fais remarquer que très curieusement, c’est bien là qu’on voit déjà, qu’on voit la première image d’un nœud, et que s’il y a quelque chose qui devrait nous frapper, c’est qu’on ait mis si tard à s’apercevoir que quelque chose dans le réel... et pas rien : la vie même ...se structure d’un nœud.
Comment ne pas s’étonner qu’après ça, nous ne trouvions justement nulle part, nulle part ni dans l’anatomie, ni dans les plantes grimpantes, qui sembleraient expressément faites pour ça, aucune image de nœud naturel ? Je vais vous suggérer quelque chose : est-ce que ça ne serait pas là le signe d’un autre type de refoulement, d’Urverdrängt ? Enfin quand même, ne nous mettons pas trop à rêver, nous avons avec nos "traces" assez à faire.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
La Troisième, 1er novembre 1974
[
question
]
[
hypothèse
]
relation amoureuse
C’est dans une sorte d’engluement corporel de la liberté que s’exprime la nature du désir. Nous voulons devenir pour l’autre un objet qui ait pour lui la même valeur de limite qu’a, par rapport à sa liberté, son propre corps. Nous voulons devenir pour l’autre non seulement ce en quoi sa liberté s’aliène – sans nul doute, il faut que la liberté intervienne, puisque l’engagement est un élément essentiel de notre exigence d’être aimé – mais il faut aussi que ce soit beaucoup plus qu’un engagement libre. Il faut qu’une liberté accepte de se renoncer elle-même pour être désormais limitée à tout ce que peuvent avoir de capricieux, d’imparfait, voire d’inférieur, les chemins dans lesquels l’entraîne la captivation par cet objet que nous sommes nous-même.
Ainsi, devenir par notre contingence, par notre existence particulière dans ce qu’elle a de plus charnel, de plus limitatif pour nous-même, pour notre propre liberté, devenir la limite consentie, la forme d’abdication de la liberté de l’autre, c’est l’exigence qui situe phénoménologiquement l’amour dans sa forme concrète – le genital love, comme disait tout à l’heure notre ami Balint. C’est là ce qui l’institue dans cette zone intermédiaire, ambigüe, entre le symbolique et l’imaginaire.
Si l’amour est tout pris et englué dans cette intersubjectivité imaginaire, [...] il exige dans sa forme achevée la participation au registre du symbolique, l’échange liberté-pacte, qui s’incarne dans la parole donnée.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 334
[
structuration
]
[
couple
]
[
régulations narcissiques
]
éthique
Le moraliste traditionnel, et quel qu’il soit il retombe invinciblement dans cette ornière, est là pour nous persuader que le plaisir est un bien, que la voie du bien nous est tracée, indiquée par le plaisir.
Le leurre est à vrai dire saisissant. Car il a lui-même un aspect de paradoxe qui lui donne aussi son air d’audace. Et c’est bien là par quoi on est floué à une sorte de second degré : on croit qu’il n’y a qu’un double fond, et on est tout heureux de l’avoir trouvé, mais on est encore plus couillonné quand on l’a trouvé que quand on ne le soupçonne pas, ce qui est peu commun. Car tout un chacun sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche.
Le fait est le suivant : qu’à dénuder dès le départ, et avant les formulations extrêmes de l’Au-delà du principe du plaisir, la formulation dans FREUD du principe du plaisir lui-même bien sûr a un au-delà, et à partir de ce moment on peut tout à fait clairement s’apercevoir qu’il est justement fait pour nous tenir en deçà. Dès le départ, dès sa première formulation dans FREUD sous le terme de principe de déplaisir, ou encore de moindre pâtir, il était clair que la fonction du plaisir, de ce "bien", que son usage de "bien" tient en ceci qu’en somme il nous tient éloignés de notre jouissance.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
23 mars 1960
[
psychanalyse
]
[
régulation
]
[
préjugé
]
narcissisme
Je m’aime moi-même sans doute, et de toute la rage collante où la bulle vitale bout sur elle-même et se gonfle en une palpitation à la fois vorace et précaire, non sans fomenter en son sein le point vif d’où son unité rejaillira, disséminée de son éclatement même. Autrement dit, je suis lié à mon corps par l’énergie propre que Freud a mis au principe de l’énergie psychique, l’Éros qui fait les corps vivants se conjoindre pour se reproduire, qu’il appelle libido.
Mais ce que j’aime en tant qu’il y a un moi où je m’attache d’une concupiscence mentale, n’est pas ce corps dont le battement et la pulsation échappent trop évidemment à mon contrôle, mais une image qui me trompe en me montrant mon corps dans sa Gestalt, sa forme. […] Je m’aime moi-même en tant que je me méconnais essentiellement, je n’aime qu’un autre, un autre avec un petit a initial, d’où l’usage de mes élèves de l’appeler "le petit autre".
Rien d’étonnant à ce que ce ne soit rien que moi-même que j’aime dans mon semblable. Non seulement dans le dévouement névrotique, […] mais aussi bien dans la forme extensive et utilisée de l’altruisme, qu’il soit éducatif ou familial, philanthropique, totalitaire ou libéral, à quoi l’on souhaiterait souvent voir répondre comme la vibration de la croupe magnifique de la bête infortunée, l’homme ne fait rien passer que son amour-propre.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 46-47
[
miroir
]
[
ego
]
manque
Freud insiste sur ceci, que toute façon pour l’homme de trouver l’objet est, et n’est jamais que, la suite d’une tendance où il s’agit d’un objet perdu, d’un objet à retrouver.
Il ne s’agit nullement de l’objet considéré dans la théorie moderne comme étant l’objet pleinement satisfaisant, l’objet typique, l’objet par excellence, l’objet harmonieux, l’objet qui fonde l’homme dans une réalité adéquate, dans la réalité qui prouve la maturité – le fameux objet génital. [...] Freud nous indique que l’objet est saisi par la voie d’une recherche de l’objet perdu. [...]
Il est clair qu’une discordance est instaurée par le seul fait de cette répétition. Une nostalgie lie le sujet à l’objet perdu, à travers laquelle s’exerce tout l’effort de la recherche. Elle marque la retrouvaille du signe d’une répétition impossible, puisque précisément, ce n’est pas le même objet, ça ne saurait l’être. La primauté de cette dialectique met au centre de la relation sujet-objet une tension foncière, qui fait que ce qui est recherché n’est pas recherché au même titre que ce qui sera trouvé. C’est à travers la recherche d’une satisfaction passée et dépassée que le nouvel objet est cherché, et qu’il est trouvé et saisi ailleurs qu’au point où il est cherché. Il y a là une distance foncière qui est introduite par l’élément essentiellement conflictuel que comporte toute recherche de l’objet. C’est la première forme sous laquelle dans Freud apparaît la relation d’objet.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 16-17
[
inadéquation
]
[
quête éperdue
]
détermination
Dans cette histoire [la fable des disques blancs et des disques noirs], un couple de signes distinctifs, blanc ou noir, permet de discriminer le rapport d’un sujet avec deux autres. Chaque sujet se repère en se référant à la recherche que font ces deux autres en fonction de ce qu’ils voient de lui-même et de l’un d’entre eux. Les trois passent par une succession d’oscillations synchrones qui finit par les déterminer de façon conclusive à ce que j’appellerai ici un Wahl, un choix fondamental, par quoi chacun décide de ce qu’il est effectivement, blanc ou noir, et s’avère prêt à le déclarer, ce pour quoi la fable est construite.
Eh bien, n’est-ce pas là ce qui nous est familier dans la structure de la pulsion ?
Nous y trouvons l’identification relative, la dénégation, le refus d’articuler, la défense, qui sont aussi cohérents avec la pulsion que l’envers et l’endroit d’une même chose. L’affaire se conclut par une décision qui devient pour le sujet la marque de ce que, en fait, il fait toujours le même choix, dans les mêmes situations. Ce pouvoir de répétition, nous l’appelons selon les sujets comme nous pouvons – une tendance masochiste, un penchant à l’échec, le retour du refoulé, l’évocation fondamentale de la scène primitive – il ne s’agit que d’une seule et même chose, la répétition, dans le sujet, d’un type de sanction dont les formes dépassent de beaucoup les caractéristiques du contenu.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 466
[
inconscient
]
signifiant de la phobie
Il est l’élément autour de quoi tourneront toutes sortes de significations qui formeront en fin de compte un élément suppléant à ce qui a manqué au développement du sujet, c’est-à-dire aux développements qui lui ont été fournis par la dialectique de l’entourage où il est immergé. Mais ce n’est possible qu’imaginairement. [...]
Le sujet en choisit une [de forme] pour remplir une fonction bien précise, celle d’assurer la stabilisation momentanée de certains états – dans le cas présent, de l’état d’angoisse. Pour remplir la fonction de transformer cette angoisse en peur localisée, le sujet choisit une forme qui constitue un point d’arrêt, un terme, un pivot, un pilotis, autour de quoi s’accroche ce qui vacille, et que menace d’emporter le courant intérieur issu de la crise de la relation maternelle. [...]
C’est un point autour duquel le sujet peut continuer à faire tourner ce qui, autrement, se déclarerait dans une angoisse impossible à surmonter. [...]
Dans la mesure où ce signifiant est là en tant qu’il correspond métaphoriquement au père, il permet que s’accomplissent tous les transferts, toutes les transformations nécessaires de tout ce qui est compliqué et problématique dans la relation inscrite sur la ligne du bas – à savoir la mère, la fonction phallique et l’enfant – qui nécessite à chaque fois, par rapport à la mère réelle, un triangle distinct. Il faut pour cela un terme qui soit immaîtrisable pour l’enfant, qui fasse peur, et même qui morde.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 561-562
[
modalité de suppléance
]
[
carence de la fonction paternelle
]
concept psychanalytique
Chaque fois qu’un état de besoin est suscité, le principe du plaisir tend à provoquer un réinvestissement dans son fond entre guillemets - puisqu’à ce niveau métapsychologique il ne s’agit pas de clinique - un réinvestissement hallucinatoire de ce qui a été antérieurement hallucination satisfaisante. C’est en cela que consiste le nerf diffus du principe du plaisir. Le principe du plaisir tend au réinvestissement de la représentation et donne aux Vorstellungen [représentations] une forme satisfaisante. L’intervention de ce qu’il [Freud] appelle principe de réalité peut donc être tout à fait radicale, elle n’est jamais qu’une seconde étape.
[…] L’appareil psychique, tel qu’il est décrit en somme à partir de son expérience de ce qu’il a vu surgir d’irréductible, du fond des substitutions hystériques, est ceci : c’est que la première chose que peut faire l’homme démuni, lorsqu’il est tourmenté par le besoin, est de commencer par halluciner sa satisfaction, et il ne peut rien faire d’autre que contrôler. Par bonheur il a fait en même temps à peu près les gestes qu’il fallait pour se rapprocher de la zone où cette hallucination coïncide avec un réel approximatif.
Voilà de quelle espèce de départ de misère, toute la dialectique de l’expérience, en termes freudiens - si l’on veut respecter les textes fondamentaux - s’articule. C’est ce que je vous ai dit en parlant du rapport du principe du plaisir et du signifiant. Car les Vorstellungen, d’ores et déjà, à l’origine, ont le caractère d’une structure signifiante.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
3 février 1960
[
manque
]
[
suppléance
]
civilisation
Si la société entraîne par son effet de censure une forme de désagrégation qui s’appelle la névrose, c’est dans un sens contraire d’élaboration, de construction, de "sublimation", disons le mot, que peut se concevoir la perversion quand elle est produit de la culture. Et si vous voulez, le cercle se ferme : la perversion apportant des éléments qui travaillent la société, la névrose favorisant la création de nouveaux éléments de culture. Cela n’empêche pas - toute sublimation qu’elle soit - que l’amour grec reste une perversion. Nul point de vue culturaliste n’a ici à se faire valoir. Il n’y a pas à nous dire que sous prétexte que c’était une perversion reçue, approuvée, voire fêtée, que ce n’était pas une perversion. L’homosexualité n’en restait pas moins ce que c’était : une perversion.
Que vouloir nous dire - pour arranger les choses - que si nous, nous soignons l’homosexualité c’est que de notre temps l’homosexualité c’est tout à fait autre chose, ce n’est plus à la page, et qu’au temps des grecs par contre elle a joué sa fonction culturelle et comme telle est digne de tous nos égards, c’est vraiment éluder ce qui est à proprement parler le problème. La seule chose qui différencie l’homosexualité contemporaine à laquelle nous avons affaire et la perversion grecque - mon Dieu - je crois qu’on ne peut guère la trouver dans autre chose que dans la qualité des objets. Ici, les lycéens sont acnéiques et crétinisés par l’éducation qu’ils reçoivent.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
23 novembre 1960
[
individuel-collectif
]
[
gay
]