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touristes

Certains jours, nous avions de la visite. Pas plus de deux ou trois personnes à la fois que nous guettions d'en haut avec nos jumelles. Andrea les appelait "les éphémères". Davide les accueillait sur le seuil, leur servait une assiette de polenta avec de la tomme et un verre de vin, les accompagnait à l'étage s'ils voulaient rester dormir puis nous rejoignait à la cuisine. Nous gardions nos distances, non pas parce que nous n'aimions pas les visiteurs, mais parce qu'ils appartenaient au monde d'en bas et nous en apportaient des nouvelles, des nouvelles que nous préférions ne pas avoir. On s'en passait très bien. Quand les éphémères repartaient, nous les regardions s'éloigner, se faire de plus en plus petits, puis disparaître au détour d'un chemin, et c'est avec soulagement que nous retrouvions notre solitude.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ montagne ]

 

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réception

[…] il y a des plateaux de minuscules crackers tartinés d’autruche, de l’opossum sur des brochettes en bambou, des têtes de crevettes enroulées dans de la vigne, d’énormes assiettes de tentacules disposées sur des bouquets de persil, mais je ne peux rien avaler et je suis à la recherche d’un sofa en cuir sur lequel m’effondrer parce que je suis incapable de dire si les gens ne s’intéressent vraiment à rien comme ils en ont l’air ou s’ils s’ennuient à mort tout simplement. Quoiqu’il en soit –c’est contagieux. Les gens passent leur temps à chasser les mouches quand ils ne sont pas trop occupés à murmurer ou à se cacher. Je me contente de dire "Hi". Je suis les instructions. C’est vraiment une fête alarmante et chaque invité est un monstre. C’est aussi un miroir.

Auteur: Ellis Bret Easton

Info: Glamorama

[ pince-fesses ] [ cocktail ]

 

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manuscrit

Chiure de mouche n. Signe primitif de ponctuation. Il a été très justement observé par Garvinus que le système de ponctuation utilisé dans les écrits de nombreuses nations dépend à l'origine des habitudes sociales et de l'alimentation des mouches qui infestent ces différents pays. Ces insectes, qui sont toujours attestés dans le voisinage des auteurs, embellissent avec générosité ou parcimonie les manuscrits tout au long de leur composition, et, s'accordant à leurs besoins naturels, mettent en relief avec une sorte d'instinct supérieur l'oeuvre des écrivains, à leur insu. [...] Pour réaliser pleinement la contribution déterminante que les mouches apportent à la littérature, il suffit de placer la page d'un romancier populaire à côté d'une assiette de crème-caramel dans une pièce ensoleillée, et d'observer "comment brille l'esprit et s'épure le style" dans une proportion exacte de la durée d'exposition.

Auteur: Bierce Ambrose

Info: Le Dictionnaire du Diable, 1911, Editions Rivages 1989 p.46

[ ratures ] [ salissure ]

 

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ambiance

Ah ! Chez Max ! C'était spacieux. Il y avait du mouvement, et l'air circulait. Ce que j'aimais Chez Max, c'était la musique d'ambiance. C'était la même musique de tango qui tournait sans cesse. Quand j'avais questionné Max à ce sujet, il m'avait dit que c'était ainsi depuis l'ancien patron. Quand le bar avait été racheté, l'une des choses entre autres, comme le plat du jour, que le repreneur n'avait pas changée, c'était cette musique de tango. Cela faisait insolite mais, en même temps, ce tango en sourdine laissait planer dans le bar un air de tristesse et de force. Une musique qui rappelait à l'âme ses mouvements, ses sautes d'humeur, dans une atmosphère de mysticisme. Malgré les bruits de verres, de commandes, d'assiettes à l'heure du déjeuner, cette musique flottait sur les murs, sur les tables, sur les gens, comme un fantôme invisible.

Auteur: Ken Bugul Mariétou Mbaye Bileoma

Info: Mes Hommes a Moi

[ musique ] [ bistrot ]

 

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repas

Les mets sont disposés sur des assiettes et dans des bols. Il y a une soupe aux liserons d'eau et à la citronnelle, des crevettes sautées à l'ail, un crabe farci, des nouilles aux légumes, du porc à la sauce aigre-douce, des beignets de banane et des gâteaux de riz gluant. C'est un véritable festin. Toutes les nourritures répandent dans la maison leurs parfums délicieux de coriandre fraîche, de cannelle, de gingembre, de légumes, de caramel. Monsieur Linh encourage son ami à goûter ces mets et lui-même se sert copieusement, reprenant plusieurs fois de chaque plat. Voilà une éternité qu'il n'avait pas pris autant de plaisir à manger. Il verse à son ami de petits verres d'alcool de riz. Tous deux boivent et mangent, et se sourient. Par les fenêtres de la pièce, on voit les rizières et la lumière du soleil qui étincelle dans l'eau.

Auteur: Claudel Philippe

Info: La petite fille de Monsieur Linh

[ Asie ]

 

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repas

Le plaisir qu'on tire de ce récipient rond et plat qu'on nomme " gamelle ", c'est d'abord qu'il se dévisse. Déjà, le fait d'en dévisser le couvercle vous met l'eau à la bouche, surtout quand on ne sait pas encore ce qu'elle contient parce que, par exemple, c'est votre femme qui vous la prépare chaque matin. Une fois qu'on en a ôté le couvercle, on voit le manger qui s'y trouve : des saucisses aux lentilles, ou des oeufs durs avec des betteraves, ou bien encore de la polenta avec de la morue, tout cela bien rangé dans cette aire circulaire comme le sont, sur la mappemonde, les continents et les mers. Et même s'il n'y a pas grand-chose, on a cependant l'impression que c'est substantiel et compact. Une fois dévissé, le couvercle sert d'assiette, si bien qu'on a alors deux récipients et qu'on peut trier le contenu de la gamelle.

Auteur: Calvino Italo

Info: Marcovaldo

[ manger ]

 

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auberge espagnole

Pour s’endormir, il fallait un entraînement que je n’avais pas encore. Ici, on enjambait les dormeurs, on leur rampait dessus, on les utilisait comme supports pour poser des objets en tout genre – assiettes, cendriers, journaux, etc. Le magnétophone, comme trois des douze lampes murales, restait toujours allumé, et à n’importe quelle heure de la nuit, il y avait toujours quelqu’un qui fumait, lisait, buvait du café ou du thé, prenait une douche ou cherchait un slip propre, écoutait de la musique ou, tout simplement, se baladait. Quand on était habitué au couvre-feu des Faisans, instauré à vingt et une heures pétantes, ce nouveau régime n’était pas facile à supporter. Cependant, je faisais de mon mieux pour m’y adapter. Car vivre dans ce groupe méritait bien quelques efforts ; ici, chacun faisait ce qu’il voulait, quand il le voulait, et y consacrait tout le temps qu’il jugeait nécessaire. Il n’y avait même pas d’éducateur.

Auteur: Petrosyan Mariam

Info: La Maison dans laquelle

[ colocation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

deuil

Etienne a expliqué que lorsqu'on aime très fort celui qui part, on peut le retenir encore. Il faut occuper la maison du mort, marcher en faisant du bruit, ouvrir les portes comme on va au travail, les fenêtres comme on fait entrer le soleil. Il a dit qu'il faut parler haut, rire, choquer les couverts et l'assiette comme si le repas était en train. Il a dit qu'il faut que l'eau coule, qu'il y ait des fleurs coupées dans les vases. Il a dit que les lumières doivent éclairer les pièces, que le lit doit être défait au soir et refait au matin. Il a dit qu'il faut respirer fort pour deux. Il a dit qu'ainsi, la lampe ne se doute de rien. Elle ne sait pas la mort. Elle sommeille contre sa lucarne et l'âme reste blottie contre le coeur éteint, jusqu'à ce qu'il soit glacé, tellement, qu'elle gèle aussi et finit par se rendre.

Auteur: Chalandon Sorj

Info: Une promesse, Grasset, 2006 p.162

[ souvenir ]

 

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action

J'ai rempli un rack d'assiettes et de tasses à café, je l'ai envoyé dans le lave-vaisselle puis j'ai commencé à récurer les poêles du mieux que je pouvais. Au bout de dix minutes de frottage et de décrassage, j'étais presque aussi trempé que si on m'avait enfermé dans un lave-auto en marche. Mes mains se ratatinaient déjà dans la gibelotte du dish pit, le bout de mes doigts était éraflé par la laine d'acier, mes bras s'enlisaient jusqu'aux coudes dans l'eau brune et graisseuse. La vapeur d'eau faisait coller sur mon visage les miettes de nourriture et les éclats d'aliments calcinés qui revolaient sous le jet du gun à plonge. Je comprenais peu à peu pourquoi Dave voulait se débarrasser de ce travail. Mais ça faisait mon affaire, de ne pas avoir le temps de penser à mes histoires. Les assiettes, les marmites et les poêles crasseuses ne cessaient de s'accumuler peu importe la vitesse à laquelle je les récurais. Tout ça m'occupait la tête. Étrangement, j'avais l'impression de reprendre le contrôle de ma vie.

Auteur: Larue Stéphane

Info: Le plongeur

[ équilibre ] [ travail ] [ chair-esprit ]

 

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cuisine

En Provence, la bouillabaisse borgne est la bouillabaisse du pauvre. L'oeuf remplace la rascasse et la vive, le roucaou, la galinette, rouge et barbue, les merveilleux petits poissons de roche qui passent par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Ou le saint-pierre dont la tête est plus grosse que le corps, ou le loup, si tendre.
Pour cette bouillabaisse, il suffit d'un oignon et d'un poireau qu'on fait transpirer jusqu'à la transparence, une tomate, quelques gousses d'ail, safran et bouquet garni, un brin de fenouil (rien de plus parfumé que le fenouil sauvage), et surtout ne pas oublier l'écorce d'orange roussie qui confère un très discret arrière-goût d'amertume, légèrement caramélisé. On ajoute l'eau, on laisse cuire avec quelques pommes de terre -- de celles qui savent se tenir à table.
Tout à la fin, on poche dans ce bouillon un oeuf par personne. Dans mon assiette j'aime crever l'oeuf : la fusion du liquide safrané et du jaune onctueux est un régal. Je m'amuse à penser que cet oeil doré cerné de blanc est à l'origine de ce qualificatif de borgne.

Auteur: Pujade-Renaud Claude

Info: Sous les mets les mots, p 62

[ recette ]

 

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