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rigoler

Une certaine vision ironique conserve-t-elle les individus, ou cette vision est-elle le signe d'une bonne santé foncière, permettant de franchir les étapes morbides ? Je ne sais. Ce qui est certain, c'est que l'injure des ans s'attaque moins à des gaillards comme Adrien Hébrard ou Georges Clemenceau qu'à d'autres, d'aspect plus robuste et durable. Se fichant de presque tout et de tout le monde, ces privilégiés de la durée n'attachent plus à leur santé ni à la fuite des heures ce prix excessif qui engendre la mélancolie et met les tissus organiques en dépression. Selon Alphonse Daudet, l'ironie est le grand antiseptique et je pense que cette comparaison va très loin. Plus que l'Académie française, le rire confère, dès ici-bas, l'immortalité conditionnelle.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 p.265

[ self-conservation ] [ défense ]

 

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écriture

Ces poèmes sont le fruit d'une bien étrange histoire. J'avais appris dans les livres que la poésie était un moyen de communication privilégié entre les hommes et les dieux. Dire qu'ils communiquent avec nous par ce moyen était pour moi un pas difficile à franchir. Aujourd'hui encore, cela me paraît très étrange. Et pourtant, une nuit, j'ai rêvé 7 poèmes. Ils sont sortis tout faits avec leurs pieds et leurs rimes. Portant un sens caché dans une clarté obscure. Le matin au réveil, ils étaient parfaitement présents voire pesants. Impossible de m'en débarrasser... Je décidais alors de les coucher sur le papier en espérant m'en débarrasser. Ce fut une libération... Au fur et à mesure que le papier se noircissait, ma mémoire devenait blanche.

Auteur: Burensteinas Patrick

Info: Heptalion

[ médium ] [ septénaire ] [ mystique ] [ songes ] [ thérapie ]

 

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travail

De retour au travail, aujourd'hui. Dès l'instant où tante Janet et moi sommes entrées dans l'atelier de filature, ma tête s'est remise à faire mal à cause du bruit. Au premier fil que j'ai eu à rattacher, je ne voulais pas aller sous la machine. Elle me semblait vivante. Je en voulais plus rattacher les fils ni lever les bobines. Je voulais dévaler l'escalier, sortir par la grande porte, traverser le pont, courir dan la rue Mill en longeant le chemin de fer, puis franchir la clôture du jardin de la rue Edward où je serais restée cachée toute la journée dans les buissons, à jouer à faire semblant,
Mais je suis ouvrière de filature, alors de me suis forcée à aller sous la machine. La deuxième fois c'était moins dur.

Auteur: Ellis Sarah

Info: 27 Juin 1887, À la sueur de mon front

[ asservissement ]

 

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enfance

Seulement, une fois que Johan eût franchi la porte et que les veilleuses du couloir furent éteintes, je fus pris par cette peur qu'on éprouve tout gamin lorsqu'on se retrouve face à un couloir affreusement noir, un couloir dont notre esprit a ôté murs et limites pour en faire un espace illimité de dangers et d'angoisses insurmontables. Un espace que l'on doit franchir coûte que coûte parce qu'on a oublié notre foutu jouet à l'autre bout. Un défi lancé à notre imagination. Sans parler du fait qu'on ne veut absolument pas paraître ridicule aux yeux des adultes qui nous attendent là, en bas, en train de blaguer à la lueur d'une ampoule 100 watts et à mille lieues d'imaginer l'épreuve que l'on s'inflige. Voilà où j'étais à ce moment-là. Face à mon couloir d'adulte.

Auteur: Quentin Emmanuel

Info: Dormeurs

[ peur ] [ obscurité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

séduction

Kamila sent le mollet du metteur en scène qui presse sa jambe gauche sous la table. Elle s'en rend bien compte, pourtant elle ne retire pas la jambe. C'est un contact qui établit entre eux une communication sensuelle, mais qui aurait pu aussi se produire tout à fait par hasard, et dont elle aurait pu fort bien ne pas s'apercevoir tant il était insignifiant. C'est donc un contact situé exactement à la frontière de l'innocence et de l'impudique. Kamila ne veut pas franchir cette frontière, mais elle est heureuse de pouvoir s'y maintenir (sur ce mince territoire d'une soudaine liberté) et elle se réjouira davantage encore si cette ligne magique se déplace d'elle-même vers d'autres allusions verbales, d'autres attouchements et d'autres jeux. Protégée par l'innocence ambiguë de cette frontière mouvante, elle désire se laisser emporter loin, loin et encore plus loin.

Auteur: Kundera Milan

Info: La Valse aux adieux

[ femmes-hommes ] [ contact ]

 

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politiquement correct

— Pardonnez-moi. Je n’ai nullement l’intention de vous arrêter, mais je dois aller travailler.

— Travailler, vous dites ? Juste une chose, monsieur ment. J’aimerais savoir comment vous avez réussi à faire monter un éléphant par l’escalier ? Moi-même, j’ai déjà du mal à le monter. Il a dû en baver, le pauvre.

— Un éléphant ?

— Oui, parfaitement. D’ailleurs ça me rappelle l’histoire du mouton. Vous la connaissez ? C’est un mouton qui tente de franchir la frontière avec la Finlande. "Pourquoi tu veux fuir en Finlande ? lui demande le douanier. – A cause du NKVD, répond le mouton. Le camarade Staline a ordonné que tous les éléphants soient arrêtés. – Mais tu n’es pas un éléphant, dit le douanier. – Oui, je sais, répond le mouton, mais essayez d’expliquer ça aux tchékistes." Elle est bonne, hein ?

Auteur: William Ryan

Info: Le royaume des voleurs, une enquête de l'inspecteur Korolev

[ aveuglement ] [ blague anti collectiviste ] [ vocabulaire dévoyé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humour

Lee Lightouch et Pato Conchi franchirent la frontière à l’aube. Lightouch était habillé de cuir, Conchi de lin. Le premier portait un couvre-chef gras de sueur, le deuxième allait boucles au vent. L’un était grand, l’autre rond. Le grand maigre, arborant moustache et barbiche, marchait mains dans les poches, le gros glabre avait glissé une machette dans sa ceinture. Leur mule les suivait comme une ombre. Ils voyagèrent cinq jours d’affilée. Le soir, ils mangèrent du lard : une couenne était attachée au bat. Ils firent de petits feux sans fumée. Le matin, ils burent une infusion de chicorée. Les nuages à l’horizon ne changeaient ni de taille ni de couleur, quelle que soit l’heure, quel que soit le jour. Sauf le soir, quand ils viraient au rouge, comme d’ailleurs le reste du monde.
– C’est magnifique, dit Lightouch.
– Bof, dit Conchi.

Auteur: Biermann Mika

Info: Booming

[ western ] [ décalage ]

 

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mort vivant

Cet automne-là, j'ai appris que l'homme peut franchir le trait qui le sépare de la mort alors que son corps est encore vivant. Il y a en vous, quelque part, du sang qui coule mais, physiologiquement, vous êtes déjà passé par la préparation qui précède la mort. Et vous avez déjà vécu la mort elle-même. Tout ce que vous voyez autour de vous, vous le voyez déjà comme depuis la tombe, sans passion, et vous avez beau ne pas vous mettre au nombre des chrétiens, et même parfois vous situer à l'opposé, voilà que vous apercevez tout à coup que vous avez bel et bien pardonné à ceux qui vous ont offensé et que vous n'avez plus de haine pour ceux qui vous ont persécuté. Tout vous est devenu égal, voilà tout;il n'y a plus en vous d'élan pour réparer quoique ce soit; vous n'avez aucun regret.

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: Le Pavillon des cancéreux

[ détachement ultime ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sens-de-la-vie

Chez les sumériens, le thérapeute devait aider son patient à répondre à tout instant à la question que lui poserait son ange gardien au moment de sa mort, au nom de l'Absolu :

"Qu'as-tu fait de ma gloire ?" Celui qui ne peut pas répondre ne passe pas le seuil ! Autrement dit : avons-nous transformé les ténèbres rencontrées en nous-mêmes et autour de nous en plus de compassion, en plus d'amour, en tendresse, en écoute, en pardon, en tolérance, en joie ? A Sumer, le mot maladie n'existe pas, on dit : enténèbrement. Tomber malade, c'est perdre la "lumière de gloire". Et guérir (symbolisé par l'idéogramme du serpent) , c'est traverser les épreuves, acquérir une nouvelle force grâce à la maladie. Nous ne sommes pas sur terre pour ne pas tomber malade, mais peut-être pour apprendre à franchir des ponts, des épreuves, et à transformer, chacun à sa manière unique, l'obscurité en lumière.

Auteur: Tonnac Jean Philippe de

Info: Le cercle des guérisseuses. P. 36 Entretien avec Marguerite Kardos, praticienne en énergique chinoise traditionnelle

[ dépassement ] [ corps-esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

conjoints

La capacité à culpabiliser les transgressions ne naît pas avec le couple, mais elle est réactivée par lui. L'appariement que constitue le couple est aussi celui de deux surmoi, chacun ayant ses propres exigences ethniques, sa conception de ce qui sera ou ne sera pas une transgression par rapport à la loyauté due à cette institution nouvellement fondée.

La structure surmoïque du partenaire va jouer un rôle déterminant en cas de difficulté. Les plus culpabilisables seront probablement les plus culpabilisants, en vertu du principe selon lequel ce qui est bon pour soi est également bon pour les autres...

Cet engagement sur des valeurs est aujourd'hui le plus souvent tacite. Chacun pense que l'autre a reconnu ses propres valeurs et les partage. Et c'est cela qui surprend : en l'absence d'un discours commun véhiculé par les prêtres ou par le maire, chaque couple constitue sa propre morale, donc ses propres limites. Chacun sait ce qu'il peut faire ou ne pas faire, les frontières à ne pas franchir.

Auteur: Neuburger Robert

Info: L'art de culpabiliser

[ psychanalyse ] [ binôme ] [ cellule de base ] [ tétravalence ]

 

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