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prédestination

On oublie que l’individu, la personne, n’est pas la volonté en tant que chose en soi, mais qu’elle est le phénomène de la volonté, et, comme telle, déjà déterminée et engagée dans la forme de la représentation, le principe de raison. De là ce fait singulier que chacun se croit a priori absolument libre, et cela dans chacun de ses actes, c’est-à-dire croit qu’il peut à tout instant changer le cours de sa vie, en d ‘autres termes, devenir un autre. C’est seulement a posteriori après expérience qu’il constate, à son grand étonnement, qu’il n’est pas libre, mais soumis à la nécessité ; qu’en dépit de ses projets et de ses réflexions, il ne modifie en rien l’ensemble de ses actes, et que, d’un bout à l’autre de sa vie, il doit développer un caractère auquel il n’a pas consenti et continuer un rôle commencé.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Le monde comme volonté et comme représentation

[ prédétermination ] [ existence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

inégalités

...je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu'on est libre, que le bonheur se décide, que c'est un choix moral. Les professeurs d'allégresse pour qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la mélancolie un péché. Je suis d'accord, c'est un péché, c'est même le péché mortel, mais il y a des gens qui naissent pécheurs, qui naissent damnés, et que tous leurs efforts, tout leur courage, toute leur bonne volonté n'arracheront pas à leur condition. Entre les gens qui ont un noyau fissuré et les autres, c'est comme entre les pauvres et les riches, c'est comme la lutte des classes, on sait qu'il y a des pauvres qui s'en sortent mais la plupart, non, ne s'en sortent pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c'est comme dire à un affamé qu'il n'a qu'à manger de la brioche.

Auteur: Carrère Emmanuel

Info: D'autres vies que la mienne, p 156

[ disparités ] [ donneurs de leçons ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

indépendance

Pour être libre, il suffit de l'être, sans en demander l'autorisation à personne. Il faut se faire une hypothèse sur son propre destin et s'y tenir, sans se soumettre ni céder aux circonstances. Une telle liberté exige de l'homme de véritables ressources intérieures, un niveau élevé de conscience individuelle, et le sens de la responsabilité devant lui-même et par là devant les autres.
La tragédie est hélas que nous ne savons pas être libres. Nous réclamons une liberté qui doit coûter à l'autre mais sans rien lui abandonner en échange, voyant déjà là comme une entrave à nos libertés et à nos droits individuels. Nous sommes tous caractérisés aujourd'hui par un extraordinaire égoïsme. Or ce n'est pas cela la liberté. La liberté signifie plutôt apprendre à ne rien demander à la vie ni à ceux qui nous entourent, à être exigeant envers soi-même et généreux envers les autres. La liberté est dans le sacrifice au nom de l'amour.

Auteur: Tarkovski Andreï

Info: Le Temps scellé, p 169

[ autonomie ]

 

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alimentation

Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas de fer. Jamais de fer ! Le fer rougit la viande du veau qui sera égorgé, et alors la consommation baisse, car l'axiome est que le consommateur "veut" de la viande blanche. Sinon, il passe aux topinambours. Pas de fer, donc pas de foin, qui en contient. Un veau laissé libre, ce qui n'arrive presque jamais, commence à ruminer très tôt. Mais pour cela il lui faut des aliments solides, qu'il mangerait volontiers dès l'âge de 2 semaines, progressivement.
Ce serait insupportable. On lui donne à manger des aliments liquides, dans une poche plastique. Le besoin de téter doit être éradiqué, et l'est. L'idéal, qui n'est pas toujours atteint, c'est d'entraver le veau. De l'attacher de façon à éviter que ses petits mouvements désordonnés dans l'espace concédé ne conduisent au développement des muscles. Si le sang circule dans le corps et les muscles, malheur ! La viande sera forcément rosacée.

Auteur: Nicolino Fabrice

Info: Bidoche. L'industrie de la viande menace le monde

[ industrie ] [ absurde ]

 

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subalterne

Issue de la recommandation, couramment pratiquée pendant tout le haut Moyen Age, la vassalité demeure un contrat conclu entre deux individus et n'engageant que deux personnes, au cours d'une cérémonie dont l'hommage est l'acte essentiel. Décrit par les chroniqueurs et les actes de la pratique, illustré par maintes représentations figurées, le rite comporte un don de soi-même du dépendant au seigneur. Le futur vassal se présente tête nue, sans armes, s'agenouille, place ses mains dans celles du seigneur (immixtio manuum), geste qui rappelle sans doute le mélange des sangs qui scellait les compagnonnages anciens ou le don total de soi-même puisque les mains sont sans armes. Il devient ainsi l'homme du seigneur. Ce geste rituel suffirait à créer les liens de subordination, mais afin de préciser que la dédition est l'acte volontaire d'un homme libre, il est souvent accompagné d'une déclaration de volonté qui en renforce la portée. La subordination du vassal, contrairement à celle de l'esclave, est librement consentie.

Auteur: Balard Michel

Info: Le Moyen Age en Occident

[ distinguo ] [ serviteur ] [ feudataire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vieillir

Je me demande à quel moment j'ai compris qu'il fallait faire beaucoup plus d'efforts qu'auparavant pour continuer à vivre. Simplement à vivre. Je m'étais toujours figuré, je ne sais pourquoi, que l'existence avait la forme d'une montagne. L'enfance, l'adolescence et le début de l'âge adulte correspondaient à la montée. Ensuite, arrivé à quarante ou cinquante ans, la descente s'amorçait, une descente vertigineuse, bien entendu, vers la mort. Cette idée, assez commune je crois, est fausse. Je le découvre un peu plus précisément chaque jour. C'est par la descente qu'on commence, en roue libre, sans effort. On dispose de tout son temps pour contempler le paysage et se réjouir des parfums - c'est pourquoi les odeurs d'enfance sont si tenaces.
Ce n'est que plus tard que la véritable côte nous apparaît, et l'on met bien du temps à la reconnaître pour ce qu'elle est : une pénible ascension qui a la même issue que la folle pente sur laquelle on s'imaginait projeté à pleine vitesse.

Auteur: Desarthe Agnès

Info: Mangez-moi

[ effort ]

 

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solipsisme

C'est votre conscience qui a tout fait. Il n'y a pas d'individu, il y a vous, c'est-à-dire le fonctionnement du tout, la conscience en acte.

Vous êtes cette conscience, tous les attributs de la Divinité sont aussi les vôtres, mais vous vous cramponnez au corps-esprit, et ce faisant vous vous laissez aller au temps et à la mort - vous vous l'imposez à vous-mêmes.

Je suis l'univers tout entier. Je n'ai besoin de rien, puisque je suis tout. Mais je me suis niché dans du tout petit, dans un corps ; je me suis limité à un fragment, et maintenant j'éprouve le manque, un corps a besoin de tant de choses.

Sans le corps, est-ce que vous existez, est-ce que vous avez existé ? Sans le corps, est-ce qu'il y a, est-ce qu'il y a eu quelque chose ? Retournez à cet état d'avant le corps. Votre véritable nature est présente, elle est libre, mais vous la cachez, en vous imaginant toutes sortes de choses. 

Auteur: Nisargadatta Maharaj Sri

Info: Conscience et Absolu, 8 novembre 1980

[ hologramme ] [ incarnation ] [ univers miroir ]

 

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philosophie

Ce n’est pas le moindre paradoxe que de voir la science expérimentale moderne, fréquemment adepte d’un matérialisme mécanique rigoureusement déterministe, ne pas se rendre compte que le choix d’un protocole d’expérimentation n’est possible que si l’on présuppose la liberté de l’expérimentateur.

Le passage du réel au virtuel s’effectue par les outils qu’utilise l’esprit pour se représenter le monde. À cet égard, la mathématisation du réel n’a pu s’imposer que par la notion mathématique de variable, dont le paradigme est le nombre réel : une variable x est un nombre dont je peux choisir librement la valeur. Il n’est donc pas aberrant de dire que toute l’algèbre (et une bonne part de la logique) repose sur la possibilité de choisir librement un élément dans un ensemble. (Que l’on pense aux notions de monoïde libre, de groupe libre, etc.) Si l’on n’accepte pas de conférer au psychisme humain - au point sur un plan méthodologique - cette liberté de choix, on se condamne à d’inextricables contradictions. 



 

Auteur: Thom René

Info: Actualité du déterminisme, 1987, figure dans le recueil " Apologie du logos ", 1990

[ indépendance ] [ subjectivité ]

 

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art pictural

LE PARC DE SAINT-CLOUD AU CAVALIER, 1906

Parmi la série de 10 tableaux réalisés durant son séjour à Sèvres, cette œuvre est importante à plus d’un titre. Il s’agit d’abord d’une des dernières huiles que Kandinsky peint directement en plein air ; elle montre de manière explicite l’influence Signac et des néo-impressionnistes. Si la touche est plus ample et plus incisive que celle du maître de Saint-Tropez, elle est également plus libre, moins " vériste ", insistant d’avantage sur les purs effets de la couleur que sur l’opposition des formes par des jeux d’ombre et de lumière.

Kandinsky semble déjà tenté de s’échapper de l’ " apparence des choses " pour y substituer une autre réalité, celle de la pure vibration d’un chromatisme bariolé. Timidement encore, le style est annonciateur d’un expressionnisme qu’il va développer à Murnau.

Enfin, figure emblématique, ce cavalier bleu qui nous tourne le dos ne peut manquer de nous rappeler ce thème cher à Kandinsky, qui se trouvera sublimé dans la forme symbolique du Blaue Reiter.

Auteur: Tio Bellido Ramon

Info: Kandinsky

 
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sens dévoyé

Car celui qui use des mots pour toucher autrui se heurte en eux à une société qui tend à imposer son ordre avec son langage. En prétendant m’exprimer ainsi personnellement sur la liberté, je me heurterai constamment à une sourde résistance qui pèsera sur le sens que j’essaye de lui rendre. Il est donc nécessaire, dès le niveau du langage, de commencer par où commence tout acte libre, par la prise de conscience de la détermination. Pour retrouver le sens originel du terme, je dois soumettre à l’exorcisme de la conscience le contenu fallacieux, produit de l’inconscient collectif d’une époque. Acte de liberté, ce combat ne pourra jamais être livré une fois pour toutes.

La crise du langage reflète celle de la société. La puissance qui tend à vider ce terme de liberté de son contenu est celle d’un monde qui tend à la détruire – soit que le plus grand nombre n’éprouve plus dans sa vie ce qu’il veut dire, soit que pour quelques-uns la menace rende la liberté si vraie qu’elle en devient indicible.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, pages 32-33

[ parole creuse ] [ élagage signifiant ] [ sémantique désamorcée ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson