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légendes

Le merveilleux occupe une place primordiale dans la production littéraire, y compris dans les ouvrages à prétention scientifique, où l’imaginaire déborde largement le réel. Ainsi au début du VIIIe siècle paraît la plus ancienne description médiévale d’êtres monstrueux, le Liber "monstruorum" de "diversis generibus", où l’on parle des femmes à barbe d’Arménie, qui utilisent tigres et léopards comme chiens de chasse, des géants noirs cannibales de la mer Rouge, des Orientaux mangeurs de miel sauvage et de viande crue, des animaux fantastiques tels que les cynocéphales, ces hommes à tête de chien, au sujet desquels même saint Augustin se posait des questions.

Auteur: Minois Georges

Info: Charles Martel

[ inventions ]

 

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intelligence

Je disais : être intelligent, c'est comprendre, c'est entendre. Ce n'est pas seulement comprendre les idées, les choses, les faits qui rentrent dans votre tempérament, dans vos habitudes d'esprit, etc., c'est comprendre également les idées, les choses, les faits qui vous sont différents, contraires, et les plus divers. Autrement, on n'a qu'une intelligence limitée, et qu'est-ce, qu'une intelligence limitée. C'est l'intelligence qui cesse tôt ou tard de fonctionner et qui se ferme sur un ensemble d'idées donné. On pourrait codifier : être intelligent, c'est, après connaître exactement sa propre façon de sentir et de penser, pouvoir encore se prêter à toutes les autres.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986 <11 février 1906 I p.268>

 

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mythe

Les obsèques du Maréchal Joffre, comme celles du même genre, cette glorification, cette apothéose, ce transport solennel d'un corps mort, cette sorte de déification de ce qui n'est plus rien, au fond c'est encore un reste des vieilles superstitions, c'est tout près des idolâtries des peuplades sauvages, cela n'a absolument rien de très relevé, au contraire. Le tombeau de Napoléon, le corps de Lénine, conservé dans un cercueil de verre et exposé à la vénération du peuple, l'exposition du corps du maréchal Joffre, la conservation de l'épée de celui-ci ou du chapeau de celui-là, tout cela se tient : c'est un mysticisme extrêmement primitif qui survit.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986 <13 janvier 1931 II p.669>

[ cadavre ] [ deuil ]

 

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beauté

À son dernier cours, ou à l'avant-dernier, Valéry a donné cette définition du Beau : "Le Beau, c'est le rare." On reconnaît bien là le précieux, le fabricant de poésie qu'est Valéry. Sa définition est aussi sotte que fausse, et que néfaste à propager. Le rare, c'est le fabriqué, le maniéré, le compliqué, le torturé, l'artificiel dans toute son acception. Quand on sait que les poèmes de Mallarmé, sous leur vocabulaire quintessencié, ont pour sujet (en clair) les motifs les plus plats et ainsi ne sont rares que par leurs chinoiseries de mots et de syllabes, cela en dit long sur ce qu'entend et propose la définition de Valéry.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986

[ vacherie ]

 

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ens reale-ens rationis

En recourant à l’outillage mental de l’époque, il est possible de reconstituer le classement des productions de l’esprit afin de déterminer quel est, à la fin du XVIe siècle, le statut des objets littéraires. Les entia rationis de la métaphysique (les "êtres de raison" par opposition aux êtres réels) entretiennent des rapports complexes avec les concepts de la logique. Les logiciens qui les acceptent tentent de sélectionner les entia rationis ficta, mais "possibles", qui ne sont pas contradictoires, en excluant les objets impossibles et les propositions hérétiques. D’autres — particulièrement en France—refusent toute fiction littéraire, considérée comme "caduque" (Philippe Canaye, Scipion Dupleix) jusqu’à ce que Port-Royal* leur restitue une certaine neutralité.

Auteur: Demonet Marie-Luce

Info: Résumé de : Les êtres de raison, ou les modes d’être de la littérature, juin 2014.*La Logique de Port-Royal est le nom habituellement donné à l'ouvrage d'Antoine Arnauld et Pierre Nicole, intitulé La Logique ou l'art de penser et publiée pour la première fois en 1662, à Paris sans nom d’auteur.

[ historique ] [ sémiotique ] [ entités sémantiques ] [ scolastique baroque ]

 
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réflexivité

Je n'avais jamais pu me convaincre tout à fait qu'une oeuvre littéraire, une poésie ou une pièce de théâtre, m'ouvrait une fenêtre sur l'âme de l'auteur, même quand j'y avait trouvé un important degré de résonance personnelle. Le langage avait évolué pour faciliter la coopération dans la conquête du monde physique, pas pour décrire la réalité subjective. L'amour, la colère, la jalousie, le ressentiment, le chagrin, étaient tous définis en dernière analyse, en terme de circonstances externes et d'actions observables. Quand une image ou une métaphore sonnaient jusqu'à mes oreilles cela prouvait seulement que je partageais avec l'auteur un ensemble de définitions, une liste d'association de mots résultant de notre culture.

Auteur: Egan Greg

Info: Axiomatique. Plus près de toi, p. 448

[ langage ] [ conventions ] [ consensus ]

 

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écriture

C'est grâce à Holan, autant qu'à Michaux, que j'ai compris que certaines visites que la vie nous rend sont si mystérieuses qu'elles doivent prendre la forme d'un poème, que la prose la plus éclatante ne rendrait justice ni à leur transparence ni à leur opacité qui sont forcément voisines puisque nous ne comprenons pas la transparence mais pouvons seulement la flairer comme un limier flaire un gibier dont il sait qu'il n'est pas pour lui. Ce sont eux qui m'ont, sur le tard, conduit à écrire des poèmes, non par ambition littéraire, mais pour survivre et mieux vivre, sachant, à travers eux, que la poésie est le seul antidote contre la solitude et la mort.

Auteur: Bouvier Nicolas

Info: Oeuvres complètes, p. 885

[ indicible ] [ poésie ]

 

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lecture

... j’ai entendu l’écrivain italien Antonio Tabucchi dire que, dans une certaine mesure, la littérature est comme le message de la bouteille (ou les messages de ce panneau de taverne) car elle aussi dépend d’un récepteur ; en effet, comme nous savons que quelqu’un, une personne indéterminée, lira notre message de naufragé, nous savons que quelqu’un lira notre écrit littéraire, quelqu’un qui, plus que destinataire, sera complice dans la mesure où ce sera forcément cette personne qui conférera un sens à l’écrit. Ce qui permet à chaque message d’avoir toujours des rajouts, de nouvelles significations, de croître, d’entrer en résonance. Et c’est précisément ce que la littérature a d’étrange et de fascinant : ne pas être un organisme statique, mais quelque chose qui, à chaque lecture, est sujet à des mutations, se modifie constamment.

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: La modestie et autres récits. Souvenirs inventés

[ interprétation ] [ réflexivité ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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médias

Extraordinaire affaire de la fausse nouvelle donnée hier soir par les journaux, d'après une dépêche américaine, l'Intransigeant et la Presse en tête, de l'arrivée à New York des aviateurs Nungesser et Coli, les deux "héros" selon le langage ridicule en cours à notre époque. Et non seulement l'annonce de leur arrivée, mais encore des détails sur leur débarquement et les propos tenus par Nungesser. Ce matin, rien de vrai, et non seulement rien de vrai, mais la plus grande inquiétude sur le sort de ces deux hommes. Quelle douche pour le Paris hystérique d'hier soir ! Le peuple n'a pas changé. Le même qu'au moyen âge. La même superstition, la même idolâtrie, la même crédulité, avec cette abjection en plus : l'hyper orgueil national. Quelles scènes si on annonçait demain la fin du monde.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986, 10 mai 1927 I p.1944

[ emballement ] [ naïveté populaire ]

 

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transposition

De même, dans certaines langues la qualité d'un texte littéraire, la richesse et la beauté d'un style reposent en bonne partie sur l'emploi d'un vocabulaire étendu, et dans d'autres, sur l'emploi d'une large gamme de moyens grammaticaux : autant dire qu'un texte traduit d'une langue du premier type dans une langue du second, ou le contraire, risque d'avoir l'air plat, puisque la langue d'arrivée ne dispose pas des mêmes ressources que la langue de départ, ce qui ne veut pas dire qu'elle en a moins. Pour que le résultat de son travail soit lisible, le traducteur doit donc s'atteler à restyler le texte dans la langue d'arrivée, selon le génie de celle-ci : toute traduction est un acte de création littéraire, et pour réussir il est vital d'avoir un sens aigu de la langue dans laquelle on traduit.

Auteur: Minaudier Jean-Pierre

Info: Poésie du gérondif

[ re-création ] [ adaptation ] [ spécificités ]

 

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