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maman-enfant

L'enfance de Myriam [au Gabon] se résume à la proximité des corps, sensations plutôt que souvenirs. Le rythme du pas de sa mère décolle son ventre de bébé du dos protecteur, puis l'y recolle en ventouse. Le corps n'est jamais enfermé dans le froid de la solitude, il est posé sous le bras, écrasé contre la poitrine, manié par les grandes mains, contact permanent de la chair tiède, souffle de la respiration, un coeur marquant le tempo de l'autre, palpitation grouillante des organes, ronronnement du ventre, éclats des voix, des rires. Jamais séparée, la petite fille est toujours reliée à une autre vie.

Auteur: Granotier Sylvie

Info: La rigole du diable, p. 113

[ fusion ] [ famille ]

 

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osmose

Anne-Marie et Régis ne devaient pas avoir entendu grand-chose de cette belle démonstration. A demi couchés sur le divan, ils se chuchotaient des mots à l'oreille en souriant. Régis avait son visage le plus énamouré, avec la charmante expression enfantine qu'il prenait alors. La tiède intimité du petit salon l'avait arraché à la musique. Il avait couché une main langoureuse sous les reins de la jeune fille, il s'attardait à contempler un petit coin de son visage, le pli des lèvres, sa peau fine près des tempes, la petite joue rebondie, il les effleurait de sa bouche, et, gaminement, du bout de son nez.

Auteur: Rebatet Lucien

Info: les deux étendards (1952, 1312 p., Gallimard) p. 355

[ romantisme ] [ étreinte ] [ émotion ] [ attendrissement ] [ délicatesse ]

 
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femme-par-homme

Cette nuit-là, Parker dormit dans la cabine pour gagner du temps, une sensation de hâte le dominait depuis le moment où il avait décidé de revoir cette femme. “Maytén”, répétait-il dans sa tête. Le son de ce prénom évoquait la terre et le paysage, les lacs bleutés de la cordillère, la brise tiède du printemps qui caressait les corps ; il produisait un écho fragile et cristallin, un accent, un final sans voyelle, ce qui ajoutait une grâce subtile, vaporeuse. Plus Parker se répétait ce prénom dans la pénombre du camion immobile sous les étoiles, plus il prenait de significations, jusqu’à devenir magique et parfumer l’aube.

Auteur: Varela Eduardo Fernando

Info: Patagonie route 203

[ romantisée ] [ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dénonciation

Au bout du petit matin, l'échouage hétéroclite, les puanteurs exacerbées de la corruption, les sodomies monstrueuses de l'hostie et du victimaire, les coltis infranchissables du préjugé et de la sottise, les prostitutions, les hypocrisies, les lubricités, les trahisons, les mensonges, les faux, les concussions --- l'essoufflement des lâchetés insuffisantes, l'enthousiasme sans ahan aux poussis surnuméraires, les avidités, les hystéries, les perversions, les arlequinades de la misère, les estropiements, les prurits, les urticaires, les hamacs tièdes de la dégénérescence. Ici la parade des risibles et scrofuleux bubons, les poutures de microbes très étranges, le poisons sans alexitère connu, les sanies de plaies bien antiques, les fermentations imprévisibles d'espèces putrescibles.

Auteur: Césaire Aimé

Info: Cahier d'un retour au pays natal

[ logorrhée ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

déclaration d'amour

Ma chérie, je n'ai pas plus de mérite à t'aimer, que les rivières n'en ont à couler, où le feu à brûler : c'est ma nature, c'est mon essence : Je t'aime parce que je t'aime. Je t'adorerais encore, même s'il me serait libre de choisir l'indifférence ou l'amour, la constance ou l'inconstance, mais cela ne l'est pas, ne pouvant contredire mon coeur qui t'aime : Je t'aime. Aime-moi de même, quand un coeur d'amour est brûlant, il ne sent pas ce qui est tiède. Dis-le-moi souvent, dis-moi que tu n'as jamais aimé comme tu m'aimes, que je sois le seul que tu puisses aimer ainsi. Dis-le-moi encore, dis-le-moi toujours.

Auteur: Mirabeau Honoré Riqueti comte de

Info: Lettres à Sophie Ruffei 1777-1780

[ . ]

 

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crépuscule

La nuit arriva dans un grand coup de vent. Elle n'était pas venue comme une eau par un flux insensible à travers les arbres, mais on l'avait vue sauter hors des vallées de l'est. D'un coup, elle avait pris d'abord jusqu'aux lisières du fleuve puis, pendant que le jour restait encore un peu sur les collines de ce côté-ci elle s'était préparée, écrasant les osiers sous ses grosses pattes noires, traînant son ventre dans les boues. Au premier vent elle avait sauté. Au premier vent elle avait sauté. Elle était déjà loin, là-bas devant, avec son haleine froide ; ici on était caressé par son corps tiède plein d'étoiles et de lune.

Auteur: Giono Jean

Info: Le chant du monde

 

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émoi

Il arrive aussi, toutefois, que je reconnaisse l'intelligence d'un écrivain ou la fluidité et l'élégance de son style, mais que je ne ressente pas grand-chose de plus. De tels livres semblent s'évaporer presque immédiatement après que je les ai lus, sans doute parce que la mémoire est consolidée par l'émotion. Les expériences d'émotion intense s'attardent dans l'esprit; les tièdes, non. Les grands livres, à mon avis, se distinguent par une urgence dans le récit, une nécessité que l'on peut sentir viscéralement. La lecture n'est pas une activité purement cognitive consistant à déchiffrer des signes; c'est l'entrée dans une danse de significations dont les résonances vont bien au-delà de ce qui n'est qu'intellectuel.

Auteur: Hustvedt Siri

Info: Vivre, penser, regarder

[ lecture ] [ conservation ]

 

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nourriture

Plusieurs femmes ont apporté de chez elles des casseroles de soupe. On m'explique qu'en Toscane une soupe est souvent servie en début de repas, que ce soit au déjeuner ou au dîner. Personne ne semble se soucier que cela refroidisse, pendant que nous dévorons les pici. J'apprends alors qu'on déguste ici le potage à la température de la pièce, agrémenté d'un filet d'huile d'olive et d'une pincée de pecorino, du fromage de brebis râpé. "Le goût est meilleur quando la minestra è servita tiepida, me dit Floriana, qui est assise en face de moi. Les gens veulent toujours que ce soit servi très chaud, mais ils se brûlent le palais et perdent le véritable goût. Tiède, c'est mieux."

Auteur: De Blasi Marlena

Info: Mille jours en Toscane

[ dégustation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

Femme femme toujours
Paysage d'aube et de nuit elle s'étire et se déploie et se déplie, féline, tiède, souple, rose, rose et douce comme corail dans le satin. Elle a dix ans, elle a quinze ans, vingt ans déjà l'ont faite femme. Altière et dure à ses trente ans, puis chaude et profonde et lourde des fruits à venir, et le temps passe sur elle et la voilà un peu fanée mais si fragile encore avec de l'ombre au coin des yeux et quelques larmes et quelques rides. Vide d'enfants inhabitée abandonnée destituée, sans une main sur sa peau nue : et cependant l'amour est là et la faim et la soif tout au fond de ce coeur usé, tout au creux de ce corps oublié.

Auteur: Schraûwen Liliane

Info: Instants de femmes, Editions Luce Wilquin 1997, p. 11

[ femmes-par-femmes ]

 

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crépuscule

Ainsi, par les soirs purs d'octobre, lorsque le soleil s'est couché, le ciel d'avant la nuit est envahi d'une blême transparence qui très vite se décolore, jusqu'à donner aux regards qui s'y perdent le vertige d'un vide absolu. Après, la Loire les prend et les attire vers elle ; ils se reposent sur sa surface polie, en éprouvent joyeusement la densité et la couleur ; une alternance de coulées lilas, tièdes encore comme des fleurs au crépuscule, et de minces glacis vert émeraude, extrêmement pâles et froids, mais dont la nuance demeure sensible et franche jusqu'aux limites de son évanouissement. Lorsqu'elle a enfin disparu, la Loire reflète un ciel nocturne et familier, peuplé d'étoiles, et son friselis vivant prolonge à travers la vallée le murmure du vent assoupi.

Auteur: Genevoix Maurice

Info: Val de Loire terre des hommes, p 150

[ littérature ]

 

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