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personnage

L'homme [...] était un individu courtaud et trapu, au front bas et fuyant, avec une grosse tignasse et des yeux si petits et si rapprochés qu'il semblait que seul son nez cassé les empêchât de se rejoindre et de n'en former qu'un de dimension normale. Un mouchoir crasseux, tortillé autour de son cou comme une corde, en laissait apparaître les grosses veines, renflées et saillantes comme à force d'avoir ravalé de violentes passions de méchanceté et de colère. Son costume était de veloutine élimée, d'un noir fané, rouilleux, blanchi, comme la cendre d'une pipe ou d'un feu de charbon éteint depuis vingt-quatre heures, défiguré par la souillure de plus d'une ancienne débauche et encore empesté d'odeurs d'estaminet.

Auteur: Dickens Charles

Info: Barnabé Rudge

 

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dépendance

J'avais essayé d'arrêter une demi-douzaine de fois, mais jamais je n'avais eu peur. Je veux dire, on prenait tout le temps des risques, ça c'est obligé. On avait tous peur de l'overdose, de rester accro toute notre vie, de bousiller nos veines, des trucs comme ça. C'est normal. Mais ce jour-là, c'était différent. Ce jour-là, j'avais compris que j'étais vraiment un junkie. Ca sautait aux yeux. Parce que vous savez de quoi a peur un junkie ? Pas du sida, ni de l'overdose, comme vous pourriez le croire. Il a peur de manquer d'héro. Et ça, c'était la première fois que ça m'arrivait. C'était la première fois que je savais que je ne pouvais plus me passer d'héroïne. 

Auteur: Burgess Melvin

Info: Junk, p. 302

[ addiction ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

déclaration d'amour

Je vous écris - quoi d'autre à dire ? J'ai tout dit si je vous écris.(...) Par quel hasard être venu ? Dans mon désert, dans mon silence, je ne vous aurai pas connu, j'aurai pu vivre en souffrance. (...) Non, tu entras, je fus certaine, un froid brasier emplit mes veines, je lus dans l'âme : Le voilà! (...) Qui donc es-tu, es-tu un ange ou un démon au charme étrange ? : résous le doute qui me prends. Peut-être que tout cela est vide, l'erreur d'un coeur encore candide ! Mon sort, peut-être, est différent... mais soit ! Accepte mon offrande : mes jours sont tiens, si lourds qu'ils soient. Je suis en larmes devant toi.

Auteur: Pouchkine Alexandre

Info: Eugène Onéguine, Lettre de Tatiana à Eugène

[ coup de foudre ]

 

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isolement

La solitude est une chose bien étrange. Elle vous envahit, tout doucement et sans faire de bruit, s’assoit à vos côtés dans le noir, vous caresse les cheveux pendant votre sommeil. Elle s’enroule autour de vous, vous serre si fort que vous pouvez à peine respirer, que vous n’entendez presque plus la pulsation du sang dans vos veines, tandis qu’elle file sur votre peau et effleure de ses lèvres le fin duvet de votre nuque. Elle s’installe dans votre cœur, s’allonge près de vous la nuit, dévore comme une sangsue la lumière dans le moindre recoin. C’est une compagne de chaque instant, qui vous serre la main pour mieux vous tirer vers le bas quand vous luttez pour vous redresser.

Auteur: Tahereh Mafi

Info: Insaisissable, tome 1 : Ne me touche pas

[ laisser-aller ]

 

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femme-par-femme

Le jeune Ersha, dans son nid d’hiver, vit une existence secrète à l’instar des moutons. Les routes qui y mènent sont bloquées par une épaisse couche de neige, et on se retrouve coupé du monde extérieur tout au long de l’hiver. On dispose d’une nourriture frugale : on rêverait de légumes et de fruits. Le vent du nord souffle à longueur de jour. Aussi la nouvelle épouse d’Ersha perd-elle rapidement son air de jeune fille pour devenir une femme émaciée et robuste. Jeune campagnarde née dans une famille de paysans sédentarisés, un jour, elle a choisi la vie nomade, et cette vie lui a paru familière, comme si dans sa rude existence elle ravivait un souvenir lointain charrié par ses veines.

Auteur: Li Juan

Info: Sous le ciel de l'Altaï

[ atavisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sensations

La brûlure suave du vin réchauffait ses veines. J'en avais rudement besoin. J'étais bien las. Ses yeux parcouraient inappétants les rayons de boîtes, sardines, pinces de homards brutalement coloriées. Toutes les drôles de choses que l'homme déniche pour se nourrir. Dans coquilles, bigorneaux, avec une épingle ; sur les arbres ; les escargots par terre, les français les mangent ; dans la mer avec un appât au bout d'un hameçon. Le poisson imbécile n'apprend rien en mille ans. Si on ne savait pas, ça serait risqué de mettre n'importe quoi dans la bouche. Baies empoisonnées. Sorbier des oiseaux. La rondeur ça donne confiance. Une couleur voyante on se méfie. Un l'a dit à l'autre et ainsi de suite. Bon d'essayer d'abord sur le chien.

Auteur: Joyce James

Info: In "Ulysse", Gallimard-folio, p. 254

[ nourriture ] [ courant de conscience ] [ idees générales ] [ lieux communs ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

colonialisme

Le moindre geste de protestation implique ici la prison ou la mort. Pour incroyable que cela paraisse, les salaires des travailleurs haïtiens ont perdu, entre 1971 et 1975, un quart de leur très faible valeur réelle. Il est significatif qu'on ait vu un nouveau flux de capitaux nord-américains entrer dans le pays pendant cette période. (...) En fin de compte, les tueries du général Videla ne sont pas plus civilisées que celles de "Papa Doc Duvalier" ou de son héritier, même si la répression en Argentine se situe à un niveau technologique supérieur. Caractéristique essentielle : les deux dictatures travaillent au service du même objectif : fournir de la main-d'oeuvre à très bas prix à un marché international qui exige des produits peu coûteux.

Auteur: Galeano Eduardo

Info: Les veines ouvertes de l'amérique latine

[ finance ]

 

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introspection

Car, après tout, on grandit, on dépasse ses idéaux, qui se brisent en fragments, se muent en poussière et cendres ; et si on n'a pas d'autre vie, il faut en construire une à partir de ces fragments. Et pendant tout ce temps, l'âme aspire à quelque chose d'autre. Et c'est en vain que le rêveur fouille dans ses vieux rêves, qu'il ratisse comme un tas de cendres pour trouver une braise, si minuscule soit-elle, étincelle pour raviver la flamme qui réchauffera son sang glacé et y faire revivre tout ce qui lui était cher jadis, tout ce qui l'a touché au cœur, qui a fait couler son sang dans ses veines, qui lui a arraché des larmes et qui l'a si magnifiquement dupé !

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les Nuits blanches

[ nostalgie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

autoportrait

Je viens d’avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt petit. J’ai des cheveux châtains coupés court afin d’éviter qu’ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe une calvitie menaçante. Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont : une nuque très droite, tombant verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l'on en croit les astrologues) des personnes nées sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossué, aux veines temporales exagérément noueuses et saillantes. (...) Mes yeux sont bruns, avec le bord des paupières habituellement enflammé ; mon teint est coloré ; j'ai honte d'une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante (...).

Auteur: Leiris Michel

Info: Je viens d'avoir trente-quatre ans, §1 in Michel Leiris, L'Âge d'homme, Gallimard, 1939

 
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Ajouté à la BD par miguel

temps

Instructions pour remonter une montre.
Là-bas au fond il y a la mort, mais n'ayez pas peur. Tenez la montre d'une main, prenez le remontoir entre deux doigts, tournez-le doucement. Alors s'ouvre un nouveau sursis, les arbres déplient leurs feuilles, les voiliers courent des régates, le temps comme un éventail s'emplit de lui-même et il en jaillit l'air, les brises de la terre, l'ombre d'une femme, le parfum du pain.
Que voulez-vous de plus? Attachez-la vite à votre poignet, laissez-la battre en liberté, imitez-la avec ardeur. La peur rouille l'ancre, toute chose qui eût pu s'accomplir et fut oubliée ronge les veines de la montre, gangrène le sang glacé de ses rubis. Et là-bas dans le fond, il y a la mort si nous ne courons pas et n'arrivons avant et ne comprenons pas que cela n'a plus d'importance.

Auteur: Cortazar Julio

Info: Cronopes et Fameux

[ durée ] [ littérature ] [ allégorie ] [ sursis ]

 

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