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existence

Pendant la jeunesse, les plus arides indifférences, les plus cyniques mufleries, on arrive à leur trouver des excuses de lubies passionnelles et puis je ne sais quels signes d’un inexpert romantisme. Mais plus tard, quand la vie vous a bien montré tout ce qu’elle peut exiger de cautèle, de cruauté, de malice pour être seulement entretenue tant bien que mal à 37°, on se rend compte, on est fixé, bien placé pour comprendre toutes les saloperies que contient un passé. Il suffit en tout et pour tout de se contempler scrupuleusement soi-même et ce qu’on est devenu en fait d’immondice. Plus de mystère, plus de niaiserie, on a bouffé toute sa poésie puisqu’on a vécu jusque-là. Des haricots, la vie.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit

[ pessimisme ] [ compromissions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

charisme

Le poète est célèbre. Lorsqu'il entre dans une brasserie du boulevard Saint-Michel, les consommateurs se poussent du coude et contemplent avec une curiosité nuancée d'admiration, ce crâne chauve, ce front bosselé comme un antique chaudron, cette face camuse, ce nez socratique.



Un murmure s'élève : C'EST LUI. Et les femmes, le regardant à travers sa renommée, sont presque tentées de le trouver beau [...]. 



Ce sauvage est, croyez-le bien, sauvage par nécessité. Il serait heureux de ne pas mourir à l'hôpital. Il y mourra cependant, et pour sa plus grande gloire, afin que la postérité puisse dire que notre société ingrate et capitaliste n'a pas su affranchir de la misère le “poète de la jeunesse française”. 

Auteur: Brisson Adolphe

Info: A propos de Paul Verlaine dans "Les annales politiques et littéraires", 1894

[ écrivain ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jalousie

La haine est le degré suprême de l'inhumanité transformée en passion, et heureux qui n'a pas éprouvé son voisinage attentif. Jessie aurait bien ri si on lui avait dit que Morgane la haïssait pour de bon et, dans sa haine, n'était pas loin de sangloter à ses pieds en implorant son pardon comme on aspire à du repos après un travail au-dessus de nos forces. Les autres femmes belles ou jolies n'éveillaient chez Morgane qu'une émotion amère et méchante, prête à se transformer en critique. Mais Jessie se situait à part comme le mot principal de la jeunesse et de la douceur. Pour Morgane, elle était, en une seule personne, tout un monde qui avait grandi à côté d'elle.

Auteur: Grine Alexandre

Info: Jessie et Morgane

[ amitié ] [ proximité ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Afrique

Il semble assez clair, avec le recul du temps, qu'un type comme Sankara, tué par le félon Compaoré, représentait tout ce que le colonialisme capitaliste pouvait honnir : frugalité, indépendance, désintéressement, jeunesse, idéal... Ne nous faisons aucune illusion, l'occident était, que ce soit en première ou cinquième intention, derrière son assassinat. Babyface Compaoré, qui prétendit plus tard en privé "c'était lui ou moi", savait qu'au niveau international les tenants du commerce seraient rassuré par sa mort. Il fut rapidement félicité par les gouvernements ivoirien et français, avant de remettre son pays sur la voie de la coopération, c'est à dire de la soumission à la dette des occidentaux. Sans rien faire pour s'opposer au salissement de la mémoire de son prédécesseur.

Auteur: Mg

Info: 31 aout 2015

[ colonialisme ]

 
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enfance

"A l'âge de quinze ans, dans mon village, quand le soleil brûlait et que les oiseaux chantaient les chansons du paradis, je rêvais de Dieu. Mon âme se projetait au loin... Plus d'une fois j'ai rêvé... et pleuré, sans savoir d'où venaient ces larmes. Ainsi passa ma jeunesse. Dans une sorte de contemplation, dans une sorte de rêve. Plus tard, quand la vie me heurtait, je courais me réfugier dans un coin pour prier en secret." Pourtant à l'aube de sa vie d'adulte, Raspoutine trouvait un exutoire non dans un élan romantique, mais dans la débauche, les bagarres et l'alcool : "J'étais insatisfait. Il y avait plein de choses auxquelles je ne trouvais pas de réponses, alors j'ai commencé à boire".

Auteur: Raspoutine Grégory Efimovitch

Info: interview au journal Temps nouveau en 1911, sur ses années de jeunesse, in Fédorovski Vladimir, Le roman de Raspoutine

[ adulte ] [ alcool ] [ fuite ] [ poivrot ]

 

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monde jungle

Car le monde des adultes, c'est pas la sortie du dimanche, c'est un monde balisé, fiché, piégé aux carrefours, avec des gendarmes pour contrôler ; sans ça où irions-nous ? Vous croyiez comme ça que vous alliez tous les deux aller et venir sur la terre sans coordonnées, sans papiers, sans étiquette ni étoile jaune ? Comme des sauvages ! Mais le temps des sauvages est passé. Il dure l'espace d'une révolution. Après vient le temps des lois, du bakchich, des balises sur les routes, le temps des papiers d'identité et du brouet noir. Parce que le paradis, il y a ceux qui le cherchent et ceux qui y sont arrivés, et ce ne sont jamais les mêmes ... et les arrivés sont toujours des arrivistes.

Auteur: Mammeri Mouloud

Info: La traversée

[ pouvoir ] [ compromission ] [ ordre ] [ jeunesse naïve ]

 

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combativité

Comment peut-on être rebelle aujourd’hui ?

Je me demande surtout comment on pourrait ne pas l’être ! Exister, c’est combattre ce qui me nie. Être rebelle, ce n’est pas collectionner des livres impies, rêver de complots fantasmagoriques ou de maquis dans les Cévennes. C’est être à soi-même sa propre norme. S’en tenir à soi quoi qu’il en coûte. Veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse. Préférer se mettre tout le monde à dos que se mettre à plat ventre. Pratiquer aussi en corsaire et sans vergogne le droit de prise. Piller dans l’époque tout ce que l’on peut convertir à sa norme, sans s’arrêter sur les apparences. Dans les revers, ne jamais se poser la question de l’inutilité d’un combat perdu.

Auteur: Venner Dominique

Info: "Le cœur rebelle", Les Belles Lettres, 1994, réédition Pierre-Guillaume de Roux, 2014

[ affrontement ] [ loi individuelle ] [ révolte ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mère

L'univers vieillit, se flétrit et doit finir, mais je ne peux accepter que maman aussi, c'est injuste, c'est ridicule. Elle perçoit elle aussi cette perversité astrale, le temps dans son irréversible dilatation éloignant les hommes, noyant les photos, détruisant l'amour, la vie, la jeunesse, l'espérance et, surtout, nous séparant de nous-mêmes, l'exilant, elle, de Maria, la fille d'un cil de lumière à l'aube de ses jours, comme si nous tous, qui un jour jugerons les anges, nous vivions ici, sur terre, une tragique métamorphose à rebours : de paresseux lépidoptères naviguant sur les mers d'iridium au seuil de notre jeunesse, nous devenons chenilles, lombrics, vers aveugles, mille-pattes et scolopendres, notre peau vieillit, vaincue, porteuse de mille blessures de notre corps répugnant, suppurant d'inutiles salives.

Auteur: Cartarescu Mircea

Info: L'Aile tatouée

[ mort ]

 

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idéologie politique

Oui, il m’arrive au cœur des bouffées de regret – le regret de ma jeunesse sacrifiée, de ma vie livrée à la famine, de mon orgueil livré aux chiens, de mon avenir gâché pour une foule qui me semblait avoir une âme, et à qui je voulais faire, un jour, honneur de toute ma force douloureusement amassée.

Et voilà que c’est sur les talons des soldats qu’elle marche à présent, cette foule ! Elle emboîte le pas aux régiments, elle acclame des colonels dont les épaulettes sont encore grasses du sang de Décembre – et elle crie "A mort !" contre nous qui voulons boucher avec de la charpie le pavillon des clairons !

Oh ! c’est la plus grande désillusion de ma vie. 

Auteur: Vallès jules

Info: Dans "L'Insurgé", Librairie générale française, 1986, page 157

[ socialisme ] [ peuple ingrat ] [ servitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décor nocturne

Au clair de la lune, près de la mer, dans les endroits isolés de la campagne, l'on voit, plongé dans d'amères réflexions, toutes les choses revêtir des formes jaunes, indécises, fantastiques. L'ombre des arbres, tantôt vite, tantôt lentement, court, vient, revient, par diverses formes, en s'aplatissant, en se collant contre la terre. Dans le temps, lorsque j'étais emporté sur les ailes de la jeunesse, cela me faisait rêver, me paraissait étrange; maintenant, j'y suis habitué. Le vent gémit à travers les feuilles ses notes langoureuses, et le hibou chante sa grave complainte, qui fait dresser les cheveux à ceux qui l'entendent. Alors, les chiens, rendus furieux, brisent leurs chaînes, s'échappent des fermes lointaines; ils courent dans la campagne, çà et là, en proie à la folie.

Auteur: Lautréamont Isidore Ducasse

Info: Les Chants de Maldoror

[ sonorités ]

 

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Ajouté à la BD par miguel