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philosophie

[...] il reviendra à Hegel d’introduire la conception d’une divinité qui, au contraire, est habitée par une agitation interne, une mobilité qui donne à l’histoire son mouvement et sa vie. En outre, cet esprit ne possède pas d’emblée la connaissance et la conscience de lui-même, il ne l’obtient qu’au terme d’un long processus temporel qui lui donne enfin accès à sa réalité jusqu’ici ignorée. En ce sens l’Absolu est, pour Hegel, selon une formule devenue célèbre : "essentiellement résultat". […] Le discours sur Dieu est donc indissociable du discours sur l’histoire et la culture. Dans la mesure où Dieu est lui-même déploiement historique, conscience en marche, il n’est pas facile de savoir, comme le soulignait J. d’Hondt si, en dernière analyse, ce Dieu est "le créateur des hommes, ou leur créature ultime, ou l’homme se créant lui-même" ? Ce qui est certain, c’est que l’entité que Hegel appelle Dieu, grandit, se construit dans le laborieux devenir culturel de l’humanité qui, elle-même, est le milieu par lequel l’esprit peut progresser.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 140

[ résumé ] [ hypothèse anthropocentrique ]

 
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corps-esprit

Comment pourrait naître, de l’équivalence de deux hypothèses opposées, autre chose qu’une indécision oscillant sans force dans le vague ? Cette situation fait bien ressortir l’avantage d’un principe explicatif unique, celui-ci permettant de prendre un parti nettement défini. Nous nous heurtons ici indubitablement à un problème fort ardu. Il nous faut une réalité, un fondement explicatif réel sur lequel nous puissions nous appuyer, et il est pourtant impossible au psychologue moderne de se cantonner dans le recours à l’ordre physique après qu’il a pris conscience de ce que l’interprétation spiritualiste a de justifié. Mais il ne pourra pas davantage adopter totalement celle-ci, car ce serait perdre de vue les motifs de la validité relative du point de vue physique. A quel saint alors se vouer ?

[…] Le conflit entre la Nature et l’Esprit n’est que la traduction de l’essence paradoxale de l’âme : elle possède un aspect physique et un aspect spirituel qui ne paraissent se contredire que parce qu’en dernière analyse nous ne saisissons pas son essence.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: L'Homme à la découverte de son âme

[ limitation ] [ inconnaissable ] [ indécision ]

 

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moi

Au début, les histoires des individus sont presque toujours de nature épique, le tout commençant avec l’épisode théâtral de la naissance. Quoi de plus épique ?
L’épopée du début de la vie part de là. Le sentiment de progrès et de défis victorieux est le pain quotidien du héros quand il est un tout jeune enfant. Le héros marche. Le héros parle. Les applaudissements et les encouragements dont l’inondent ses parents sont suffisants pour que même le plus modeste des jeunes enfants se croie promis à une glorieuse destinée. […]
Quelque part en route, il met en place son propre narrateur, le "Je" du héros, le narrateur qui parle en son nom. La narration de cette histoire choisit presque toujours le genre épique, le seul à même de convenir.
Le "Je" du héros proclame alors : "Je suis" ; "J’aime" ; "Je n’aime pas".
Certaines expressions épiques sont utilisées pour relier des épisodes disparates et créer une intrigue cohérente. Des expressions comme "Et alors, je… " ou "Et après cela, je…"

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ constitution de l'ego ]

 
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maladie

La jeune fille sait qu’elle va pouvoir ainsi [par le biais de son anorexie] éprouver la vigueur de sa volonté. Lorsqu’elle était enfant, sa gentillesse exceptionnelle n’était qu’une mascarade ; de toute façon, elle n’a jamais été vraiment bien gentille et, parfois, elle désirait même ne pas être gentille du tout. Maintenant, elle va pouvoir maîtriser ses sentiments et ses impulsions à travers un combat intense qu’elle aura choisi personnellement. Elle sera une personne, et non une fille ou une élève.
[…] Comment se fait-il qu’une gentille petite fille, élevée par des parents pleins de bonnes intentions, attentifs, se mette à tomber aussi dangereusement malade ? […] Cette jeune fille a toujours vécu pour les autres, s’est jugée selon leurs normes et les a laissé définir son identité. A cause de son éducation, elle lutte pour arriver à la perfection et pour rechercher l’approbation de parents narcissiques ; elle est à présent capable de se lancer un défi qui la torture chaque jour physiquement et sans répit, mais qu’elle est la seule à pouvoir affronter.

Auteur: Bell Rudolph

Info: L'anorexie sainte : Jeûne et mysticisme du Moyen Âge à nos jours

[ adolescence ]

 

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contemplation

"Pourquoi regardez-vous toujours les choses sous un angle aussi terriblement prosaïque ? […] Il me semble que votre prosaïsme vous empêche de voir la beauté ; vous détruisez la beauté comme ces garçons qui, en attrapant les papillons, font disparaître la poudre de leurs magnifiques ailes."

Il secoua la tête.

"La beauté a un sens, mais auparavant je l'ignorais. Je me contentais d'accepter la beauté comme une chose dénuée de sens ; elle était simplement là, sans rime ni raison. Je ne connaissais rien à la beauté. À présent je sais, ou plutôt je commence à savoir. Cette herbe est plus belle pour moi maintenant que je sais pourquoi elle est une herbe, et quelle chimie du soleil, de la pluie et de la terre l'a fait devenir ce qu'elle est. La vie d'un brin d'herbe est un vrai roman, savez-vous, et même un roman d'aventures. J'en palpite rien que d'y penser. Lorsque je songe au jeu de l'énergie et de la matière, et au formidable combat qu'elles se livrent, j'ai l'impression que je pourrais écrire une épopée sur l'herbe.

Auteur: London Jack

Info: Martin Eden, Chapitre XIV

[ émerveillement ] [ profondeur ] [ hyper-complexité ] [ splendeur ]

 

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autodestruction

- Mais qu'est-ce qui a amené ce "déclin de la civilisation" ? demanda Conroy. Pas seulement l'introduction de ce nouveau type d'armement dont vous avez parlé, le "Système C" ?
- La promotion maximale des ventes d'armes impliquait une augmentation maximale des hostilités interhumaines. Toutes les sources qui sont à l'origine de ce phénomène ont été enregistrées ; parmi les plus fructueuses, je citerai le patriotisme, l'esprit de clocher, la xénophobie, l'ochlophobie, les différences raciales, linguistiques et religieuses, ainsi que le phénomène nommé "fossé des générations". Il s'avéra possible, et même facile, d'accentuer ces tendances latentes, jusqu'au point où une unité d'armement intégré dite "Système C" fut considéré si hautement désirable par la partie informée de la population que la perspective de voir un autre individu acquérir cet équipement théoriquement invulnérable devint une raison suffisante pour l'attaquer avant qu'il ne l'achète […]. Dans certaines régions, notamment en Californie et dans l'État de New York, l'incidence atteignit 70 %.
- Vous voulez dire que 70 % des riches qui furent assassinés le furent parce que leurs voisins avaient peur de les voir acheter cette arme ?
- Oui.

Auteur: Brunner John

Info: L'Orbite déchiquetée, Denoël, Paris, 1971

[ paranoïa ] [ Etats-Unis ]

 

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religieux-civil

La liberté que Rome leur laisse, la plupart des catholiques ne s’en servent guère aujourd’hui. Dans le clergé, dans le bas clergé surtout, les idées libérales sont odieuses ou suspectes. L’esprit de réaction, fomenté dans son sein par la presse religieuse, a, depuis la révolution du 4 septembre [1870 : proclamation de la République] et les désillusions des dernières années, pris sur lui un nouvel ascendant. […] La faute en est-elle uniquement aux préventions de son éducation, étrangère au monde et isolée du siècle, aux conseils des feuilles qui, loin de l’éclairer sur une société qu’il ignore, persistent à le bercer de dangereux souvenirs et de décevantes espérances ? Non, pour n’être pas injuste, nous devons reconnaître que la faute en est en partie à d’autres, à ceux qui, se targuant du nom de libéraux ou de démocrates, arrêtent leur libéralisme à leurs amis et à leurs doctrines; à ceux qui, faussant cyniquement la notion de liberté, prétendent faire de l’intolérance religieuse la marque du libéralisme; à tous ceux, en un mot, dont l’exclusivisme sectaire entretient la répulsion des catholiques pour les libertés modernes et travaille à les dégoûter de la société contemporaine.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 271-272

[ antimoderniste ] [ antagonismes ]

 

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babas cool

Je quittai le cottage et Tucson après une prise de bec avec Webb au sujet des hippies. Non que le solitaire que j’étais éprouvât une tendresse particulière pour ces mectons. Qui venaient de se rendre compte, nuance, qui ne découvraient que maintenant, que la guerre était une saloperie, que passer quarante ou quarante-huit heures par semaine à faire un métier en tous points détestable vous foutait en l’air, et que le mariage était un piège tout aussi mortel. Je n’éprouvais toutefois pas la pleine petite envie de me joindre à eux. Outre qu’ils avaient un train de retard, les hippies adoraient se rassembler pour former de grandes rondes et gueuler leur mécontentement. Ah oui, parlons des drogues ! Qu’avaient-elles de si sensationnel ? J’en prenais lorsqu’on m’en offrait – amphétamines, barbituriques, antidépresseurs, LSD. Tout m’allait. Je les avalais sans faire mon délicat, mais je ne planais pas très longtemps. […]
Il découle de tout cela que je n’avais rien à voir avec ces hippies qui chantaient LOVE LOVE LOVE. De plus, ça sonnait comme un ordre, et mon poil se hérissait dès qu’on essayait de m’en donner. Aussi me tenais-je à bonne distance des hippies.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", pages 173-74

[ moquerie ] [ mouvement ] [ beat generation ]

 

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unité vivante

[Vladimir] Vernadsky s'est distingué des autres théoriciens par son refus constant d'ériger une catégorie spéciale pour la vie. Rétrospectivement, nous pouvons voir la valeur de ce point de vue ; parce que la vie est effectivement devenue une catégorie, les théoriciens de la vie ont cherché à concrétiser quelque chose qui n'existe pas en elle-même. La référence de Vernadsky à la "matière vivante" n'était pas un subterfuge rhétorique. En une attaque verbale habile, Vernadsky a coupé court à des siècles de fatras mystique attaché au mot "vie". Il a tout fait pour considérer la vie comme une partie d'autres processus physiques et a utilisé invariablement le gérondif "vivant" pour souligner le fait que la vie était moins une chose qu'un événement, un processus. Les organismes, pour Vernadsky, sont des formes spéciales, décentralisées de minéral commun et d'eau. L'eau animée, la vie dans toute son humidité, montre un pouvoir de mouvement surpassant celui du calcaire, du silicate, et même de l'air. Elle façonne la surface de la Terre. Soulignant la continuité de la vie liquide et des roches, […] Vernadsky a noté la façon dont ces couches apparemment inertes sont des "traces du passé des biosphères".

Auteur: Margulis Lynn

Info: Dans "What is life ?" avec Dorion Sagan

[ interaction ] [ mouvante ] [ panpsychisme ] [ synéchisme ] [ abiogenèse ]

 
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désir de complétude

Obsédé par la guérison du genre humain, Auguste Comte en arrive presque, génialement, à inventer une partie du freudisme cinquante ans avant Freud. En affirmant que l’activité du cerveau n’est pas isolable de celle de l’organisme. […] Au premier tome de sa Politique positive, on trouve une classification systématique des "dix-huit fonctions intérieures du cerveau". Il a passé trois ans, de 1846 à 1850, à y travailler. C’est son "tableau systématique de l’âme". L’ennui est que tout cela est présenté dans l’optique du rétablissement d’une harmonie originaire qui aurait été brisée mais serait restaurable. Cette Harmonie est fondamentale dans l’économie de l’organisation dixneuviémiste. Rien ne prouve, n’est-ce pas, qu’il y aurait à la base une béance, un manque, un trou. Pourquoi pas plutôt une Harmonie oubliée ? A tous les niveaux – poétique, politique, philosophique, idéologique – de la sublimation sexuelle, le 19e est mobilisé par le militantisme de l’Harmonie. Ce qui explique d’ailleurs en partie la répulsion générale, plus tard, pour l’intervention de Freud remettant le genre humain dans son ornière de castration. Réactualisant brusquement sous d’autres noms la dissonance qui constitue le sujet alors que celui-ci vient justement de se persuader qu’il était tombé d’une Harmonie indicible.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 78

[ positivisme ] [ psychanalyse ]

 

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