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vigie

Quand il y a du soleil, on est très bien là-haut dans la tonne d'observation, le nid-de-pie, comme on l'appelle. C'est à peine si une légère brise agite le gréement recouvert de givre. Le Santa Anna semble rêver dans son blanc vêtement étincelant, orné comme de main de maître des merveilles cristallines de la gelée et enveloppé de neige floconneuse jusqu'au pont. Parfois les guirlandes de neige se détachent du gréement et tombent comme des fleurs, avec un léger bruit, sur le bateau endormi, qui, de là-haut, apparaît plus mince et plus long. Les hautes vergues élancées ont l'air élégantes, presque fragiles. Comme inondés de rayons éblouissants, les agrès jettent un reflet magique sur le vaisseau rêveur, qui repose depuis un an et demi sur sa couche glacée.

Auteur: Albanov Valerian

Info: Au pays de la mort blanche

[ navigation ] [ banquise ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Je pense, je pense sans cesse ; mais ma pensée ne contient pas de raisonnements, mon émotion ne contient pas d'émotion. Je tombe sans fin, du fond de la trappe située tout là-haut, à travers l'espace infini, dans une chute qui ne suit aucune direction, infinie, multiple et vide. Mon âme est un maelström noir, vaste vertige tournoyant autour du vide, mouvement d'un océan infini, autour d'un trou dans du rien ; et dans toutes ces eaux, qui sont un tournoiement bien plus que de l'eau, nagent toutes les images de ce que j'ai vu et entendu dans le monde - défilent des maisons, des visages, des livres, des caisses, des lambeaux de musique et des syllabes éparses, dans un tourbillon sinistre et sans fin.


Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité, p. 36. 1988

[ vertige ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

océan

Tahiti, 15 mars 2002, il fait particulièrement beau. Le vent du Nord creuse la mer et les oiseaux, là-haut, désignent le poisson. Tavae Raioaoa a 56 ans et remercie le Seigneur pour l'exceptionnelle journée de pêche qui s'annonce. Quelques heures plus tard, il a dépassé l'île de Maiao puis celle de Moorea, quand une épaisse fumée s'échappe de son moteur diesel. Dans sa longue vie de pêcheur, Tavae n'est jamais tombé en panne. Et maintenant il dérive. La côte est trop loin pour un appel radio. Il va errer 118 jours, sans eau et sans nourriture, au milieu du pacifique.
"Le vent m'avait entraîné loin des terres, j'ignorais où m'emportait le courant, et j'eus soudain le sentiment vertigineux d'être entré sans y prendre garde dans le vide infini du monde".

Auteur: Raioaoa Tavae

Info:

[ survie ]

 

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femmes-par-hommes

Femme, soeur, amie,
J'ai tourné autour de ton ventre plus de fois que je n'ai couru les bals.
Femme, soeur, amie, amante,
J'ai contemplé ton ventre plus souvent que les arts d'ici-bas, que les constellations là-haut.
Femme, soeur, amie, amante, prêtresse,
j'ai écouté ton ventre avec tant de croyance que ne m'en restait plus pour la croyance en l'homme.
Femme, soeur, amie, amante, prêtresse, pécheresse, j'ai appris de ton ventre plus que ne m'enseignèrent les livres.
Femme, soeur, amie, amante, prêtresse, pécheresse, agnelle, louve, succube, garce, grâce, FOLLE, j'ai noyé dans ton ventre plus de raison que ne s'en vidait mon esprit.
Mais , Femme unique, jamais, au grand jamais, je ne pourrai jurer, sur ton vente, à sa source, que je sais où je vais lorsque je vais en lui.

Auteur: Moreau Marcel

Info: Tectonique de la femme, Editions Cadex, 2006

[ poème ]

 

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question

Mettons de côté l'aliénation. Si vous demandez à ces jeunes filles qui descendent du trottoir et sont probablement des dactylos qui retournent au bureau : "Vous vous sentez aliénées? ", elles vous diront: " Nous nous sentons fatiguées." Posez la même question à cet homme qui est perché là-haut au volant de cet autobus, vous aurez la même réponse, et peut-être qu'il ajoutera: "Même s'ils me payaient dix fois plus, ce serait toujours une vie de chien." Maintenant, le véritable problème, le voici : le poids du travail, son caractère pénible, qui fait qu'on le ressent comme une condamnation, quand finira-t-il? Trouvera-t-on la quadrature du cercle, un genre de travail qui ne puisse pas dans les réserves vitales? C'est comme parler de morts-vivants, une contradiction dans les termes!

Auteur: Morselli Guido

Info: Le communiste

[ oppression ] [ labeur maudit ]

 

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paysage

Dimanche matin, la pluie cessa. Derrière les nuages se profila, jaune pâle, le disque solaire, puis de nouveaux lambeaux de nuages plus sombres se glissèrent devant, et le soleil disparut encore. Comme s’il jouait à cache-cache. Rien ne bougeait. Je trouvais étrange que là-haut dans le ciel les nuages remuent, et qu’ici, à terre, tout soit si calme. Plus silencieux qu’à l’accoutumée. Un morne lierre rampait à l’assaut des hauteurs, enserrant le sumac de son étreinte mortelle. Les gouttes de pluie en dévalaient les feuilles grasses et luisantes, puis glissaient sur les feuilles en dessous… Ainsi de suite, toujours un cran plus bas jusqu’à toucher terre. Et former une flaque dans l’herbe. Les allées de béton parcouraient la pente de zébrures scintillantes et convergeaient vers le portail.
Je me tenais à ma fenêtre.

Auteur: Nadas Peter

Info: Dans "La Bible", traduction de Marc Martin

[ urbain ] [ observation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

religion

Je pense que si Dieu existe, il est pas comme celui de la Bible, parce que c'est une histoire bizarre. Il est Notre père et nous sommes Ses enfants. C'est tout. Où est notre mère ? Qu'est-ce qu'Il a fait à notre maman ? Il s'est passé quelque chose, forcément. Quelque part au Paradis, il y a une véranda sous laquelle est enterrée une femme. Quelqu'un doit vérifier le coffre de la bagnole de Dieu pour voir s'il n'y a pas de javel, de corde ou de fibres.
Comment on peut ne pas avoir de mère ? Au pire, peut-être que Dieu est divorcé, qu'il a une ex-femme. Dieu, c'est un père célibataire qui nous élève seul. Nous on prie et lui il fait genre "Je fais ce que je peux, OK ? Je suis tout seul là-haut."

Auteur: Louis C. K. Szekely

Info: Saturday Night Live, monologue, 29 mars 2014

[ humour ] [ démiurge ] [ femmes-hommes ]

 

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élégie

Paco de Lucia. Guitariste clair et puissant, être simple, doux, discret, immense virtuose de l'instrument, homme entier au sens où son art reposait sur sa terre originelle du sud de l'Espagne, pas comme ces artistes qui copient bêtement les bêlements clinquants de la culture mercantile dominante.
Inconsolable à la mort de son ami et alter ego le chanteur Camaron de la Isla, avec qui il partageait et transmettait le plus dense et le plus puissant des duende, Paco a imperturbablement continué de transmettre le feu du flamenco. Cette musique qui a capté l'âme de l'Islam et son humilité devant Allah le grand, lumière du désert, pas une divinité occidentale avide et anthropocentriste, mais l'ultime créateur miséricordieux et grand qui aide l'humain à transformer son vide intérieur en espace.
Ça doit chauffer là-haut.

Auteur: Mg

Info: 27 fév. 2013. Suite à la mort de Paco

[ passion ] [ musique ]

 
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dernières paroles

L'agonie fut terrible. Elle l'étouffait devant les yeux de tous. A un moment, on eut cette impression que c'était le moment ultime. Il ouvrit soudain les yeux pour envelopper tous ceux qui l'entouraient. Un regard horrible, entre la démence et le courroux, plein d'horreur face à la mort et aux visages des médecins penchés sur lui. Ce regard nous enveloppa tous en une fraction de seconde. Et alors - chose incompréhensible et terrifiante que je ne comprends pas encore aujourd'hui, mais que je ne puis oublier -, il éleva la main gauche (la valide, on aurait dit qu'il indiquait quelque chose là-haut, ou qu'il nous menaçait tous). Le geste était incompréhensible, mais menaçant, et on ne savait à qui ni à quoi il s'adressait. L'instant d'après son âme, après un dernier effort, s'arracha à son corps.

Auteur: Staline Joseph

Info: rapporté par sa fille Svetlana Allilouïeva

[ . ]

 

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langage masque

Les troubles de l'humanité ne changent pas, ce sont les mots pour les décrire qui évoluent au gré des civilisations et des époques. La nôtre se cache derrière des mots bien pensés, des phrases bien construites, un ton posé et calme pour donner l'impression que nous maitrisons notre destin. Grand-père n'a pas Alzheimer, il perd la tête ; Maman n'a pas un cancer, elle est gravement Malade ; Papa n'est pas mort, il est parti là-haut ; Jean-Phi n'est pas psychotique et maniaco-dépressif, il est bipolaire. J'aimerais tirer au bazooka sur toutes ces conventions sociales, une bonne fois pour toutes, histoire qu'on puisse enfin se regarder dans le blanc des yeux, montrer ce qui se cache dans nos coeurs, dans nos âmes, mais tout cela est peine perdue. L'humanité poursuit sa route et l'hypocrisie bien-pensante l'accompagne sans doute.

Auteur: Grondeau Alexandre

Info: Génération H

[ relatif ] [ inutile ] [ politiquement correct ]

 

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