Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 175
Temps de recherche: 0.0706s

crépuscule des idoles

Ce serait une erreur de surestimer l'influence des théories freudiennes sur l'idée que l'amour résulte de l'attirance sexuelle, ou plutôt qu'il n'est rien d'autre que la satisfaction sexuelle, réfléchie en un sentiment conscient. La chaîne causale procède essentiellement en sens inverse. Les théories de Freud furent en partie influencées par l'esprit du XIXème siècle ; en partie aussi , elles durent leur popularité à la mentalité qui s'imposa après la Première Guerre mondiale. Parmi les facteurs qui influencèrent à la fois les conceptions populaires et les conceptions freudiennes, relevons, tout d'abord, la réaction contre la moralité stricte de l'époque victorienne. Un second facteur qui a marqué les théories freudiennes, c'est l'image dominante de l'homme, fondée sur la structure du capitalisme. Pour prouver que le capitalisme correspondait aux besoins naturels de l'homme, il fallait montrer que l'homme était par nature compétitif et rempli d'hostilité envers autrui. Les économistes le "prouvèrent" en invoquant un insatiable désir de gain, et les darwiniens en énonçant la loi biologique de la survie du plus adapté. Pour sa part, Freud aboutit au même résultat en avançant l'hypothèse que l'homme est poussé par un désir sans limites, le désir de conquérir sexuellement toutes les femmes, et que seule la pression de la société l'en empêche. Il en résulte que les hommes sont fatalement jaloux les uns des autres : jalousie et rivalité qui persisteraient même en supposant que disparaissent leurs raisons sociales et économiques. En fin de compte, la pensée de Freud a hérité du matérialisme scientiste qui régnait au XIXème siècle.

Auteur: Fromm Erich

Info: "L'art d'aimer"

[ psychanalyse ] [ positivisme ] [ justification consumériste ] [ avidité disculpée ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Neshouma

conscience individuelle

Nous sommes ainsi arrivés de façon tout à fait inattendue au problème le plus obscur, l’apparition du "moi", c’est-à-dire d’un complexe de neurones qui maintiennent leur investissement, qui sont donc pour de courts laps de temps un complexe de niveau constant. Traiter génétiquement ce problème sera des plus instructifs. Le moi se compose à l’origine de neurones nucléaires qui accueillent les Qn* endogènes par des conductions et les éconduisent par la voie menant à la modification interne. L’expérience vécue de satisfaction a créé pour ce noyau une association avec une perception (l’image de souhait) et une information de mouvement (la partie réflexe de l’action spécifique). C’est dans l’état de répétition propre au désir, dans l’attente, que se produisent l’éducation et le développement de ce moi initial. Celui-ci apprend d’abord qu’il ne doit pas investir les images de mouvement – de manière à provoquer une éconduction – tant que certaines conditions ne sont pas remplies du côté de la perception. Il apprend en outre qu’il ne doit pas investir la représentation de souhait au-delà d’une certaine mesure, parce que sinon il s’illusionnerait sur un mode hallucinatoire. Mais s’il respecte ces deux barrières et tourne son attention vers la nouvelle perception, il a une chance d’atteindre la satisfaction recherchée. Il est donc clair que les barrières qui empêchent le moi d’investir l’image de souhait et l’image de mouvement au-delà d’une certaine mesure sont la raison d’un emmagasinage de Qn dans le moi et qu’elles obligent éventuellement celui-ci à transférer sa Qn jusqu’à certaines limites, sur les neurones qui lui sont accessibles.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Projet d'une psychologie" dans les Lettres à Wilhelm Fliess, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006, page 674 *Quantität

[ ego ] [ neurologie ] [ origines de la psychanalyse ] [ corps-esprit ]

 
Commentaires: 9
Ajouté à la BD par Coli Masson

liberté

La complexité fixe des limites étroites à la raison elle-même, dans la mesure où elle exige que la taille de complexité des conclusions recherchées ne dépasse pas celle des axiomes postulés. Par là, la possibilité de trouver des axiomes évidents, sur lesquels fonder des conclusions complexes, s’amenuise et disparaît en fait. En outre, puisqu'ils n'arrivent pas à traduire en un langage symbolique, donnant prise au nombre et à la mesure, les idées et les concepts qu'ils utilisent sans une perte d'information presque totale, les philosophes ne peuvent jamais évaluer la taille de complexité et des axiomes qu'ils posent et des conclusions auxquelles ils parviennent. Ils tâtonnent dans les ténèbres, puisqu'ils ne sont pas en mesure de déterminer si la déduction qu'ils développent est valide ou non. (...)

Dans ce livre, nous avons montré où se situaient les limites de la raison. Mais est-il possible de montrer que, en dépit de ces limites, la raison reste assez puissante pour garantir aux hommes une autonomie qui lui permette de se déterminer lui-même, sans qu'intervienne la peur, suscitée par l'usage de la force sous toutes ses forme ou incitée par diverses pressions morales ? Peut-être pas, mais une chose est claire. Seul cet usage de la raison, promue au premier rang par la philosophie pendant vingt-cinq siècles en Occident, a jusqu'ici permis et permet encore de prendre conscience du caractère injustifié et injustifiable d'un certain nombre de propositions mises en avant par la religion, par la science et par les grands moyens de communication, qui en sont les relais, pour modifier le comportement de l'être humain.

Auteur: Brisson Luc

Info: Puissance et limites de la raison: Le problème des valeurs

[ mathématiques ] [ indépendance ]

 

Commentaires: 0

humanisme

Car l’ "Humain" est d’emblée l’institution de son double structural : l’Inhumain. Il n’est même que cela, et les progrès de l’Humanité, de la Culture, ne sont que la chaîne des discriminations successives qui frappent les "Autres" d’inhumanité, donc de nullité. [...]

[...] la définition de l’humain s’est, au fil de la culture, inexorablement rétrécie : chaque progrès "objectif" de la civilisation vers l’universel a correspondu à une discrimination plus stricte, au point qu’on peut entrevoir le temps de l’universalité définitive de l’Homme qui coïncidera avec l’excommunication de tous les hommes – seule rayonnant dans le vide la pureté du concept. 

[...]

Michel Foucault a analysé l’extradition des fous à l’aube de la modernité occidentale, mais nous savons aussi ce qu’il en est de l’extradition des enfants, de leur renfermement progressif, au fil même de la Raison, dans leur statut idéalisé d’enfance, dans le ghetto de l’univers infantile, dans l’abjection de l’innocence. Mais aussi les vieillards sont devenus inhumains, rejetés à la périphérie de la normalité. Et tant d’autres "catégories", qui ne sont justement devenues des "catégories" que sous le signe des ségrégations successives qui marquent le développement de la culture. Les pauvres, les sous-développés, les Q.I. inférieurs, les pervers, les transsexuels, les intellectuels, les femmes – folklore de la terreur, folklore de l’excommunication sur la base d’une définition de plus en plus raciste de l’ "humain normal". Quintessence de la normalité : à la limite, toutes les "catégories" seront exclues, ségrégées, proscrites, dans une société enfin universelle, où le normal et l’universel seront enfin confondus sous le signe de l’humain.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 205 à 207

[ cruauté ] [ réification ] [ objectivation ] [ annihilation ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

transhumanisme

Tel un pionnier, il [le human engineer] repousse ses frontières toujours plus loin ; il s’éloigne toujours davantage de lui-même ; il se "transcende" toujours plus [1] – et s’il ne se transporte pas dans la région du surnaturel, il change néanmoins, puisqu’il repousse les limites innées de sa nature vers le royaume de l’hybride et de l’artificiel. Bref, le but de l’expérience est de soumettre la nature physique, qu’on a toujours considérée (à l’exception de la magie et de la médecine) comme un "fatum", à une transformation, de la dépouiller de sa fatalité – ce qui, pour elle, signifie en même temps [...] la débarrasser de tout ce qui est "fâcheux", de tout ce dont elle a honte. Qui sait si, derrière la passion avec laquelle les arrière-petits-fils des Puritains se livrent à cette transformation masochiste du corps, il n’y a pas secrètement à l’œuvre, sans qu’ils le sachent eux-mêmes, des restes de cette énergie avec laquelle leurs ancêtres ont haï le corps, des restes qui ne trouveraient plus d’autre utilisation dans le monde d’aujourd’hui ?



[1] Les folles exigences que l’homme impose à son corps pour le rendre capable d’accomplir les folles tâches que lui imposent ses instruments ressemblent étonnamment à ces folles exigences que les métaphysiciens spéculatifs imposaient autrefois à la raison : dans un cas comme dans l’autre, on a ignoré le fait que les capacités de l’homme étaient limitées. Ici aussi, des limites doivent être repoussées ou franchies. Sauf que, cette fois-ci, l’homme ne prétend pas être omniscient "à l’égal de Dieu", mais vise à devenir semblable à l’instrument, c’est-à-dire "l’égal d’un gadget".

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 55

[ ingénierie humaine ] [ dénigrement corporel ] [ dualisme ] [ technolâtrie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

automates

[…] s’il y avait de telles machines qui eussent les organes et la figure d’un singe ou de quelque autre animal sans raison, nous n’aurions aucun moyen pour reconnaître qu’elles ne seraient pas en tout de même nature que ces animaux : au lieu que s’il y en avait qui eussent la ressemblance de nos corps, et imitassent autant nos actions que moralement il serait possible, nous aurions toujours deux moyens très certains pour reconnaître qu’elles ne seraient point pour cela de vrais hommes. Dont le premier est que jamais elles ne pourraient user de paroles ni d’autres signes en les composant, comme nous faisons pour déclarer aux autres nos pensées. Car on peut bien concevoir qu’une machine soit tellement faite qu’elle profère des paroles, et même qu’elle en profère quelques-unes à propos des actions corporelles qui causeront quelque changement en ses organes […] ; mais non pas qu’elle les arrange diversement, pour répondre au sens de tout ce qui se dira en sa présence, ainsi que les hommes les plus hébétés peuvent le faire. Et le second est que, bien qu’elles fissent plusieurs choses aussi bien, ou peut-être mieux, qu’aucun de nous, elles manqueraient infailliblement en quelques autres, par lesquelles on découvrirait qu’elles n’agiraient pas par connaissance, mais seulement par la disposition de leurs organes : car au lieu que la raison est un instrument universel, qui peut servir en toutes sortes de rencontres, ces organes ont besoin de quelque particulière disposition pour chaque action particulière : d’où vient qu’il est moralement impossible qu’il y en ait assez de divers en une machine pour la faire agir en toutes les occurrences de la vie de même façon que notre raison nous fait agir.

Auteur: Descartes René

Info: Le discours de la méthode, Librairie générale française, 1973, pages 156-157

[ androïdes ] [ intelligence artificielle ] [ limites ] [ liberté ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

délaissement égotique

Refusant l’obéissance à la règle et aux lois de Dieu et de l’Église, ils [les Frères du Libre Esprit] trahissent la mission la plus élevée de l’existence humaine, celle-là même pour laquelle Dieu l’a créée : ils refusent à Dieu la possibilité d’expérimenter la finitude et la relativité, et ce refus est véritablement satanique : ils rejettent la finitude et la limite que Dieu a voulues comme l’ordre même de l’existence créée. Ils croient ainsi les dépasser : illusion et tromperie qui se trompe elle-même [...]. Concluons donc que le seul dépassement possible de la finitude, pour l’être créé, c’est son acceptation. 

[...]

La solution libertaire est une impasse, puisqu’elle soumet la créature à la dictature de ses désirs, et une contradiction puisqu’elle nie la réalité relative de cette créature. Au contraire, la désappropriation de la volonté [...] réalise la liberté de la volonté et accomplit la raison d’être de l’état de créature, la justifie d’être ce qu’elle est, puisqu’elle devient alors le lieu sans lequel Dieu ne peut opérer. [...]

Ainsi, tout véritable ami de Dieu est appelé, à l’imitation de Jésus-Christ, à offrir son humanité pour qu’elle devienne le lieu de l’opération divine. C’est là le secret de l’homme déifié et l’enseignement le plus profond de la Theologia teutsch

[...]

Voilà ce que l’Anonyme Francfortois entend nous rappeler. Il nous enseigne que le oui est plus profondément libérateur que le non, que le consentement à la limite est plus grand et vient de plus haut que la révolte contre la règle et le refus de la finitude. Car d’où peut surgir, en effet, la puissance de ce consentement, sinon de l’Infini ? Seul le Plus "peut" le moins. Briser les formes, c’est perdre l’essence ; s’y soumettre est œuvre d’amour.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 175 à 179

[ réceptivité ] [ sophisme de la liberté ] [ réfutation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

terminologie

L’avènement de la mécanique quantique révèle sans doute pour la première fois que le langage descriptif de la physique ne constitue pas un simple "reflet" du monde qui nous entoure (et dont nous faisons partie intégrante), mais informe activement notre vision du "réel" : l’insistance de Bohr sur le fait que ce langage est littéralement imprégné par une série "d’images et de représentations qui se réfèrent aux événements de la vie quotidienne" (Bohr 1991 : 252) montre assez qu’à ses yeux il a une dimension proprement modélisante, qui va bien au-delà de son fonctionnement strictement dénotatif. Or, les paradoxes irréductibles auxquels on se heurte dès qu’on essaie de décrire l’univers quantique en fonction du système de représentations hérité de la physique "classique" laissent entrapercevoir les limites d’une telle démarche sur le plan ontologique : rien (autrement dit, aucune instance métaphysique semblable au Dieu cartésien qui ne saurait vouloir nous tromper) ne garantit en fait la pertinence de notre activité modélisante, puisqu’on ne saurait affirmer avec certitude à l’heure actuelle (a) que "les mots dont nous disposons – entendons les concepts que ceux-ci désignent – correspondent de façon bi-univoque à des "moellons" de la réalité" (d’Espagnat 2002 : 227) et (b) que les structures mêmes du langage verbal et/ou logico-mathématique utilisé par les physiciens correspondent par isomorphisme (ou, à tout le moins, par homomorphisme) aux linéaments d’un aliquid* préstructuré indépendamment de nos aptitudes perceptionnelles et des normes qui régissent nos activités expérimentales (v. d’Espagnat 2002 : 167, 427-428, 452, 499 n. 1, 518). La description raisonnée du "réel" microphysique (quel que soit le sens de cette expression) est donc pour nous un perpétuel défi, dans la mesure où elle nécessite de notre part un effort d’adaptation constant sur le plan conceptuel et discursif afin de verbaliser l’indicible et de penser l’impensable.

Auteur: Ilias Yocaris

Info: Des images et des paraboles : Niels Bohr et le discours descriptif en physique quantique. Conclusion. *quelque chose d’imaginaire ou supposé

[ limitation ]

 

Commentaires: 0

écrivain-sur-éditeur

Je me fous énormément de ce que l'éditeur peut penser de mes livres. Il n'est pas même question de solliciter son avis.

Son goût est mauvais forcément - autrement il ne ferait pas ce métier de semi-épicier semi-maquereau. Que voulez-vous qu'il connaisse ce Jean-foutre ?

Je suis de l'avis de ce pauvre Élie Faure (juif) : Lorsqu'on demande au conservateur d'un musée d'exposer le meilleur de ses Rembrants, invariablement il choisit le plus mauvais, celui qui répond à ses goûts, à son goût de sale vieux con.

Kif des éditeurs, critiques, et toute cette clique.

Leurs avis sont peut-être utiles en effet aux auteurs merdeux dans leur genre dont ils feraient eux-mêmes à peu près les livres s'ils étaient un peu moins fainéants, mais là s'arrête la compétence des éditeurs, pour la bonne raison qu'il est impossible à un être humain d'excéder son aire psychique... il comprend tout ce qui tombe dans son rayon... tout ce qui le dépasse il l'excècre... ainsi du singe qui tend à massacrer tout ce qu'il ne comprend pas... et tout de suite ! Ainsi le critique, ainsi l'éditeur.

Ce que veut le con c'est un miroir pour son âme de con où il puisse s'admirer - d'où le cinéma et les romans d'immenses tirages - "miroirs pour les âmes du plus grand nombre de cons possibles".

Cette loi vaut aussi pour la psychologie, la graphologie etc...

Comment comprendre ce qui vous dépasse ? Impossible. Alors en avant pour le bla-bla-bla...!

Il y a moins de fous qu'on le pense écrivait Vauvernagues, il y a surtout des gens qui ne se comprennent pas. Pardi !

Quant à l'éditeur au surplus il est abruti par tout ce qu'il lit, qu'il se croit obligé de lire.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre à Milton Hindus, 28/07/1947

[ vacheries ] [ stupides ] [ limites ] [ commerciaux ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

recherche industrielle

Le lecteur innocent et beaucoup de mathématiciens confirmés seront probablement surpris de trouver dans mon livre quelques allusions très appuyées à des sujets extra-mathématiques et particulièrement aux relations entre science et armement. Cela ne se fait pas : 'la Science est politiquement neutre', même lorsque quelqu’un la laisse par mégarde tomber sur Hiroshima. Ce n’est pas non plus au programme : le métier du mathématicien est de fournir à ses étudiants ou lecteurs, sans commentaires, des instruments dont ceux-ci feront plus tard, pour le meilleur et pour le pire, l’usage qui leur conviendra.

Il me paraît plus honnête de violer ces misérables et beaucoup trop commodes tabous et de mettre en garde les innocents qui se lancent en aveugles dans des carrières dont ils ignorent tout. En raison de ses catastrophiques conséquences passées ou potentielles, la question des rapports entre science, technologie et armement concerne tous ceux qui se lancent dans les sciences ou les techniques ou les pratiquent. Elle est gouvernée depuis un demi-siècle par l’existence d’organismes officiels et d’entreprises privées dont la fonction est la transformation systématique du progrès scientifique et technique en progrès militaire dans la limite, souvent élastique, des capacités économiques des pays concernés.

Il serait impossible de discuter ce sujet, encore moins d’en faire l’histoire d’une façon un tant soit peu systématique, dans le cadre d’un traité de mathématiques, sauf à y ajouter des volumes supplémentaires. On peut toutefois, en quelques dizaines de pages, en donner une idée et, en particulier, montrer que la question et le sujet existent. Dans une France où les discussions sur les relations entre Science et Défense sont dominées depuis des décennies par un épais “consensus”, la chose à dire à la jeunesse est que l’une des formes de la liberté intellectuelle est de ne pas se laisser dominer par les idées dominantes...

Auteur: Godement Roger

Info: Science, technologie, armement Extrait de la Préface à "Analyse Mathématique", Éditions Springer, 1997

[ guerres ] [ conflits d'intérêts ] [ critique ] [ indépendance ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson