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littérature

Ici s'achève la migration des oiseaux, notre migration, la migration des mots.

Et après nous, un horizon pour les nouveaux oiseaux; après nous, un horizon pour les oiseaux nouveaux.

Et nous qui battons le cuivre du ciel, nous battons le ciel pour qu'il creuse des routes après nous.

Nous nous sommes concilié nos noms au versant des lointains nuages, les nuages lointains.

Nous descendrons bientôt comme des veuves dans la place des souvenirs

Et nous dresserons notre tente pour les ultimes vents : soufflez, soufflez, que vive le poème.

Auteur: Darwich Mahmoud

Info: Plus rares sont les roses

[ rêve ] [ éphémère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art plastique

Afin de donner à sa langue toute sa résonance, Rosso a fini par renoncer aux mots. Il n'est pas le premier à qui il est reproché un manque de clarté. Dans beaucoup de bustes de nos contemporains, il faut dans un premier temps chercher le visage. Le génie de notre temps n'aime pas se montrer à découvert, on pense à ces images ingénieuses qu'il faut déchiffrer comme un rébus. Une fois qu'on a trouvé le visage, on repère le bout du nez, et avec lui, le génie. Mais nos descendants, auront-ils la même patience et la même curiosité ?

Auteur: Meier-Graefe Julius

Info: in "Medardo Rosso, le Méphisto de la sculpture", éd. L'Echoppe, p. 28-29 - Medardo Rosso, sculpteur d'origine italienne, naturalisé français (1858-1928)

[ sculpture ] [ énigme ] [ postérité ] [ modernité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-par-femmes

Vous les femmes, vous avez toujours ce besoin de dire.
Je vais t'expliquer ce qui nous rapproche tant: porter la vie et trop souvent la perdre. Tu vois, dans toutes les maisons qui nous entourent, pas une seule femme qui n'ait perdu un ou plusieurs de ses enfants. Ici même, entre tous ceux qui sont assis à notre table, il y a l'ombre de ceux qui sont morts. Cette douleur infinie, viscérale, nous la portons toutes. C'est ce lien invisible qui nous pousse dans les bras les unes des autres pour pleurer, mais aussi pour nous épancher avec les mots.

Auteur: Recondo Léonor de

Info: Pietra viva, P 92

[ sororité ] [ deuil ] [ bavarde ] [ parler ] [ thérapie ]

 

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Dieu

D’habitude, notre imagination met des mots dans les bruits comme on joue paresseusement à voir des formes dans les fumées. Mais quand nous sommes trop épuisés, quand nous n’avons plus le courage de jouer, alors il nous faut de vrais mots. Nous crions pour en avoir. Le cri nous déchire les entrailles. Nous n’obtenons que le silence.

Après avoir passé par là, les uns se mettent à se parler à eux-mêmes comme les fous. Quoi qu’ils fassent après cela, il ne faut avoir pour eux que de la pitié. Les autres, peu nombreux, donnent tout leur cœur au silence.

Auteur: Weil Simone

Info: "La pesanteur et la grâce", Librairie Plon, 1988, page 187

[ signe ] [ attente ] [ espérance ] [ folie ] [ confiance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

familiarité

La permission, naturellement, lui fut donnée ; et Don Fabrizio qui avait vut Timeo regarder à la dérobée par dessus l'épaule des autres, lui cria : "Et vous aussi, bien entendu, don Ciccio, et venez avec Teresina." Et s'adressant aux autres il ajouta : "Et après dîner, à neuf heures et demie, nous serons heureux de voir tous nos amis." Donnafugata commenta longuement ces derniers mots. Le Prince, qui avait trouvé le village inchangé, fut en revanche trouvé très changé, lui qui n'aurait jamais auparavant utilisé des mots si cordiaux ; et à partir de ce moment commença, invisible, le déclin de son prestige.

Auteur: Lampedusa Giuseppe Tomasi di

Info: Le Guépard

[ détrônement ] [ déclic ] [ démystification ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

deuil

Car lui donner un nom revient à le circonscrire. Comme si certaines choses n'étaient pas le désert. J'essaie d'imaginer d'autres lieux, mais c'est impossible. Parfois, les mots de mère n'ont pas de sens pour moi, ce qui ne les empêche pas d'être importants. Maintenant qu'elle n'est plus là, il ne me reste que ses mots.
Désert en est un. Elle le détestait, car elle avait connu d'autres choses, la pluie par exemple. Je crois que ces autres choses lui manquaient, comme elle me manque. Une chose ne peut vous manquer que si vous l'avez connue. je ne peux pas détester le désert. Je n'ai rien connu d'autre.

Auteur: Pajares Santiago

Info: Imaginer la pluie, Actes Sud, p. 11

[ mémoire ]

 

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femmes-par-femme

Il devint une présence fugace dans sa vie. Elle fantasmait sur lui plus ou moins tous les jours, en général pendant qu'elle passait l'aspirateur. Elle gagnait sa vie comme femme de ménage et la rêvasserie constituait une part vitale du bonheur que lui procurait ce job. Ne sachant rien de lui en dehors de son goût pour la drogue et les livres de la bibliothèque, elle pouvait laisser libre cours à ses rêveries. Elle lui prêtait un accent espagnol, un brevet de pilote, un talent dans le maniement des mots. Elle le costumait de différentes manières uniforme UPS, blouse de laboratoire, cuir moto - et lui inventait des monologues intéressants.

Auteur: Beagin Jen

Info: On dirait que je suis morte. P. 12, Buchet-Chastel, 2019

[ phantasmant ] [ rêvassant ] [ s'attachant ] [ gambergeant ]

 

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perdu

On devrait enfin cesser de se laisser abuser par les mots. Le peuple peut bien croire, à la rigueur, que la connaissance va au fond des choses, mais le philosophe lui doit se dire : "Si j'analyse le processus qu'exprime la préposition "je pense", j'obtiens toute une série d'affirmations téméraires qu'il est difficile, peut-être impossible de fonder; par exemple que c'est moi qui pense, qu'il faut qu'il y ait quelque chose qui pense, que la pensée est le résultat de l'activité d'un être conçu comme cause, qu'il y a un "je", enfin que ce qu'il faut entendre par pensée, est une donnée bien établie. Que je sais ce qu'est penser.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Par-delà le bien et le mal

[ plus rien à quoi se raccrocher ]

 

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élocution

Il parlait avec volubilité, mais en même temps avec une grande assurance et sans chercher ses mots. Malgré sa précipitation, ses idées étaient nettes, précises et bien définies, et ce trait frappait particulièrement ses auditeurs. Sa prononciation était extraordinairement claire, ses paroles tombaient comme de gros grains uniformes, toujours soigneusement choisies et préparées d’avance pour toutes les occasions. Au début, cela plaisait, mais ensuite on se sentait agacé, et précisément par cette articulation trop nette, par ce débit rapide et régulier. On finissait par se figurer qu’il devait avoir une langue d’une forme toute particulière, une langue extraordinairement mince et longue, munie d’une pointe effilée, d’un rouge vif et toujours en mouvement.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "Les démons", trauction de Boris de Schloezer, éditions Gallimard, 1955, page 279

[ énonciation ] [ éloquence ] [ serpent ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dépotoir

Par moments, elle suspend sa lecture et laisse ses yeux dériver au-dessus de la décharge. Les sacs lui apparaissent alors tels des livres échoués. Des histoires, des témoignages fragmentés, des instants contenant ce qui a été mangé, bu, porté, désiré, jeté après usage. Il y a en eux des portions pourrissantes de vies ordinaires qui achèvent de se désagréger et sur lesquelles on marche. Là aussi, on trouve des mots. Ceux des journaux, des lettres, des cartes postales, des affiches, des carnets, toute une existence de vocables utiles ou désuets, oubliés, méprisés, servant à emballer les épluchures, les rognures d'ongles, les poils et les cheveux, des des mots déchirés, froissés, à moitié brûlés.

Auteur: Zukerman David

Info: San Perdido

[ décharge en plein air ]

 

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Ajouté à la BD par miguel