Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 106
Temps de recherche: 0.055s

lecture

Et j’ai appris quelle merveille il y avait dans les mots. Que ces petits traits et ces petites marques sur une page pouvaient me faire pleurer, me mettre en colère ou me donner envie d’attraper Jem Mason pour l’embrasser et faire courir mes mains sur ses muscles durs. De simples marques sur une page sont capables de faire ça et des marques sur une page peuvent aussi vous faire sentir que votre esprit tout entier s’ouvre et explose en lumières célestes. M. Wordsworth disait qu’on naissait et qu’on était faits par Dieu, traînant des nuages de gloire, qu’on était au paradis à notre naissance mais qu’ensuite tout disparaissait. Dans ce poème, c’était un jeune homme plein de regrets et de tristesse. Comme tous les poètes dont j’ai lu les œuvres, alors je me demandais si on pouvait écrire un poème sans le rendre triste et beau comme eux le faisaient. Les poèmes, c’est de la tristesse et de la douceur dans les mêmes mots : c’est deux choses en une seule comme les fleurs et les épines.

Auteur: Kitson Mick

Info: Poids plume

[ poésie ] [ émotion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

jeunes-vieux

La jeunesse est le levain qui fait fermenter dans le monde toutes ces attitudes interrogatives, éprouvantes.  S'il n'y avait pas cette activité gênante de la jeunesse, avec sa haine des sophismes et des gloses, son insistance sur les choses telles qu'elles sont, la société mourrait par pure décadence.  La politique de la génération plus âgée, au fur et à mesure qu'elle s'adapte au monde, est de cacher les choses désagréables là où elle le peut, ou de préserver une conspiration du silence et de faire semblant qu'elles n'existent pas.  Mais pendant ce temps, les plaies continuent à suppurer de la même manière.  La jeunesse est un antiseptique radical.  Elle ne laisse pas les anciens pleurer en paix, là où il n'y a pas de paix.  Par ses sarcasmes féroces, elle maintient les problèmes en vie dans le monde jusqu'à ce qu'ils soient réglés correctement.  Elle fait sortir les squelettes des placards et insiste pour qu'ils soient expliqués.  Il n'est pas étonnant que la vieille génération craigne et se méfie de la jeune.  La jeunesse est la Némésis vengeresse à ses trousses.

Auteur: Bourne Randolph

Info: republié dans "Left and Right : The Prospects for Liberty", Left and Right : A Journal of Libertarian Thought 1, no 1 (printemps 1965), p. 22.

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

superstition

J’ai oublié de vous dire, mesdames, que, lorsque les Serbes soupçonnent quelqu’un de vampirisme, ils évitent de le nommer par son nom ou de le désigner d’une manière directe, car ils pensent que ce serait l’évoquer du tombeau. Aussi, depuis quelque temps, Georges, en parlant de son père, ne l’appelait plus que le vieux.

Il se passa quelques instants de silence. Tout à coup, l’un des enfants dit à Sdenka, en la tirant par le tablier :

– Ma tante, quand donc grand-papa reviendra-t-il à la maison ?

Un soufflet de Georges fut la réponse à cette question intempestive.

L’enfant se mit à pleurer, mais son petit frère dit d’un air à la fois étonné et craintif :

– Pourquoi donc, père, nous défends-tu de parler de grand-papa ?

Un autre soufflet lui ferma la bouche. Les deux enfants se mirent à brailler et toute la famille se signa.

Nous en étions là quand j’entendis l’horloge du couvent sonner lentement huit heures. À peine le premier coup avait-il retenti à nos oreilles que nous vîmes une forme humaine se détacher du bois et s’avancer vers nous.

Auteur: Tolstoï Alekseï Konstantinovitch

Info: La famille du Vourdalak

[ spectres ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pensée-de-femme

Notre enfant aura quatre ans l'an prochain. Sous-alimentation, alcoolisme du père ou je ne sais quelle maladie : toujours est-il qu'il n'est guère plus grand qu'un bébé de deux ans. La faiblesse de ses jambes ne lui permet pas de marcher et ses lèvres ne s'ouvrent que pour un vague bredouillement. J'en viens à me demander si ce n'est pas un retardé mental. Un jour que je l'avais amené aux bains publics et que je le tenais nu dans mes bras, j'ai été tellement peinée de le voir si petit, si malingre, que je me suis laissée aller à pleurer devant tout le monde. Le pauvre a le ventre fragile et fait souvent de la fièvre mais mon mari n'en a cure et reste rarement au calme à la maison. Si je lui dis que l'enfant est fiévreux, il me répond d'un air évasif : "Mène-le donc au médecin." Et, sans plus, prend son macfarlane et va je ne sais où. C'est bien joli de dire : "Mène-le donc au médecin" ! Encore faut-il en avoir les moyens. Tout ce que je peux, c'est me coucher à ses côtés et lui caresser la tête en silence.

Auteur: Dazai Osamu

Info: La Femme de Villon

[ maman ] [ impuissante ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

thérapie

En cette même nuit, la femme allait avec son koto aider un homme à renaître. Battu par les pluies de tous les printemps et de tous les automnes depuis quatorze ans, le coeur dénaturé du jeune mendiant était avec le temps devenu plus dur qu'un roc. Plus aucune flèche ne pouvait le transpercer. Il semblait destiné à connaître la triste fin de son père, c'est à dire mourir en pleine nature, son cadavre exposé à tous les vents. Ou bien peut-être finirait-il sa vie enchaîné en prison, après avoir été suivi sur tous les chemins par sa misérable réputation. Pourtant aujourd'hui, soudainement, les accords nocturnes du koto faisaient ressurgir en l'apaisant la tendresse qu'il avait si longtemps enfouie au fond de son coer. Pour la première fois depuis des années, il se mit à pleurer. A moins que ces larmes n'eussent été des gouttes de rosée? Non, il ne les aurait échangées pour rien au monde, pas même contre plusieurs châteaux. Il n'avait connu ni l'amour ni la compassion, et ignorait même à quoi la personne qui jouait de l'instrument pouvait ressembler, mais en entendant la musique s'échapper par-dessus le mur du jardin, il se sentit heureux.

Auteur: Higuchi Ichiyô Kitsuko

Info: La Treizième Nuit : Et autres récits

[ mélodie ]

 

Commentaires: 0

désintéressement

Je m’en fous. C’est quoi, l’argent? De l’argent, rien de plus. Franchement, je ne me suis alors jamais dit que ma vie était foutue ou que j’avais bossé pour rien. Tout cela était au-dessus de ma tête. (…) Le RC Lens, c’est ma famille et j’ai nourri ma famille. En fait, quand je me suis retrouvé sans rien, ce sont les gens qui avaient de la compassion pour moi. Plus que moi. C’était touchant"...

Mais je n’ai aucun regret d’avoir perdu tout mon argent pour le foot. Je suis tellement confiant que seul l’avenir m’intéressait. Le passé, je m’en fous. Si vous passez votre temps à regarder dans le rétroviseur, vous êtes sûr de rentrer dans le derrière de la voiture qui est devant vous! On m’a prêté une vieille Renault Vel Satis alors que, quelques années avant, je roulais en Jaguar. Cette vieille voiture, je l’appelais ma diligence. J’étais bien dedans. Je ne suis pas matérialiste, vous savez. J’étais heureux dans cette voiture. Franchement, je n’allais pas pleurer d’avoir perdu de l’argent pour un club qui rendait les gens heureux. On me redirait de faire la même chose de ma vie avec la même fin, je le ferais quand même.

Auteur: Martel Gervais

Info: https://www.beinsports.com, après avoir perdu l'ensemble de sa fortune, en la dépensant pour le club nordiste :

[ altruisme ] [ philanthropie ] [ allocentrisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femme-par-homme

Et voilà la belle Kate qui le regarde en face immortellement, et puis se laisse aller cachant son visage dans la poitrine du chaste prince, et se remet à fondre en larmes, à pleurer toutes ses larmes sur ce pourpoint de velours noir où Ophélie en a déjà pas mal versé le mois passé.

Hamlet croit devoir lui semer la nuque de baisers calmants et autres, en lissant les bandeaux de ses cheveux.

Il faudrait la plume de Hamlet pour vous servir le sentiment de la beauté de Kate. Kate est une de ces apparitions qui, dans la rue, vous clouent là, sans qu’on songe à la suivre (à quoi bon ? se dit-on, ce que sa vie doit être prise, à celle-là) et que dans un salon on regarde, non d’un air beau, fou ou tendre, mais indifférent et lointain (ce qu’elle doit être habituée aux têtes qui se retournent ahuries ! pas la peine d’en grossir la cohue, pense-t-on). Puis on apprend qu’elle vit comme une autre, ou mariée, ou seule, ou par-ci par-là. Et l’on s’étonne qu’elle ne soit pas la fameuse une telle, une accablée de drames internationaux malgré ses vingt-cinq ans et son air de monstre qui a toujours bien dormi la veille.

Auteur: Laforgue Jules

Info: Moralités légendaires - Hamlet ou les Suites de la piété filiale

[ séduisante ] [ captivante ] [ charismatique ] [ envoûtement ] [ finalement ordinaire ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Benslama

racines

C’était une chose de faire des recherches sur un sujet, une autre, ô combien différente, de l’avoir vécu. De l’avoir éprouvé. Comment expliquer à Marjorie que ce qu’il voulait capter avec son projet était la sensation du temps, l’impression d’être une part de quelque chose qui remontait si loin en arrière, qui était si désespérément vaste qu’il était facile d’oublier qu’elle, lui, chacun d’entre nous, en faisait partie – non pas isolément, mais fondamentalement.

Comment expliquer à Marjorie qu’il n’aurait pas dû être là ? Vivant. Libre. Que le fait qu’il soit né, ne soit pas enfermé dans la cellule d’une prison quelque part, n’était pas dû à un travail acharné ou à sa foi dans le Rêve Américain ; il n’était pas arrivé là à la force du poignet, mais par simple chance. Il avait seulement entendu raconter l’histoire de l’arrière-grand-père H par Ma Willie, mais ces histoires suffisaient à le faire pleurer et à l’emplir de fierté. On l’appelait H les Deux Pelles. Mais comment avait-on appelé son père et le père de son père avant lui ? Et les mères ? Ils avaient tous fait partie de leur temps et, en marchant dans Birmingham aujourd’hui, Marcus était une somme de ces époques. C’était là son sujet.

Auteur: Yaa Gyasi

Info: No home

[ filiation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Mon cher papa, ma chère maman, ma chère soeur,
Dans quelques heures, je serai parti rejoindre Nérone, car aujourd'hui à 15 heures, aura lieu mon exécution.
Mon cher papa, je vais mourir, mais il ne faut pas que le chagrin vous abatte, toi et ma chère maman ; il faut que vous soyez forts, aussi fort que je le suis en ce moment.
Ma mort n'est pas un cas extraordinaire, il faut qu'elle n'étonne personne et que personne ne me plaigne, car il en meurt tellement sur les fronts et dans les bombardements qui'il n'est pas étonnant, que moi, un soldat, je tombe aussi.
Oui, je comprends bien que ce sera dur pour vous tous qui m'aimez de ne plus me voir, mais encore une fois, je vous en conjure, il ne faut pas pleurer.
J'écris ces quelques lignes d'une main ferme et la mort ne me fait pas peur. J'aurais voulu vous serrer une dernière fois sur ma poitrine, mais je n'en ai pas le temps.
Pendant toute ma captivité, j'ai souvent pensé à vous, mais jamais je n'ai eu un moment de défaillance, j'espère qu'il en sera de même pour vous.
Mes chers parents, je termine cette courte lettre en vous embrassant bien fort et en vous criant courage.
Papa, maman, soeurette, adieu. Spartaco.

Auteur: Fontano Spartaco

Info: Fresnes, le 21 février 1944

[ exécution ]

 

Commentaires: 0

sociologie

La foule, c'est le mensonge. Et je me prendrais à pleurer, en tout cas à soupirer après l'éternité en songeant à la misère de notre temps, même si on le compare simplement à l'immense détresse de l'antiquité, quand je vois la presse quotidienne et anonyme accroître cette démence grâce au "public", l'abstraction proprement dite, qui se prétend le tribunal de "la vérité" ; car les assemblées qui émettent cette prétention ne se rencontrent certes pas ; quand je vois qu'un anonyme peut faire dire par la presse jour après jour (et même en matière intellectuelle, éthique et religieuse) tout ce qu'il veut des choses dont il n'aurait peut-être nullement le courage de faire, personnellement, la moindre mention en tant qu'Individu ; quand je vois que, chaque fois qu'il ouvre — je ne saurais dire sa bouche, mais sa gueule, en s'adressant en une seule fois, mille fois à mille personnes, il peut avoir dix mille fois dix mille personnes pour répéter ce qu'il a dit — sans que nul n'ait de responsabilité ; je soupire quand je vois qu'à la différence de l'Antiquité où elle ignorait relativement le repentir, la foule est cet être tout-puissant, mais absolument dénué de repentir, qu'on appelle : personne ; qu'on a un être anonyme pour auteur, qu'un résidu anonyme constitue le public, parfois même composé d'abonnés anonymes, c'est-à-dire de personne.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Lignes, remaniées et bcp augmentées, écrites pour accompagner la dédicace "À l'Individu" in : Discours édifiants à divers points de vue, Cop., printemps 1847. (Cf. OC XIII 8 ; jusqu'alors, Kierkegaard dédiait ses discours religieux à la mémoire de son père.)

[ bêtise collective ] [ stupidité communautaire ] [ auto-allumage ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel