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écrivain

Pour le reste, si peu qu’on ait fréquenté familièrement quelques compagnies d’ecclésiastiques, parfaitement respectables dans leur vie et dignes de leurs fonctions – pour peu qu’on ait assisté à quelques "dîners de curé" dans la vieille France – on s’aperçoit bien vite que l’esprit du moine Rabelais, du curé Rabelais, c’est pour une large part un esprit professionnel : un esprit d’homme d’Eglise catholique, qui ne prend pas le rire pour un péché et qui, parlant des choses du culte librement et familièrement, ignore certaines pudeurs circonspectes, certaines attitudes timorées qui sont le fait du réformé – ou du mécréant.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, page 161

[ contextualisation ]

 
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bombances

Les festivités ont toujours exprimé une conception du monde. Jamais aucun “exercice” d’aménagement et de perfectionnement du processus du travail collectif, aucun “jeu au travail”, aucun repos ou trêve dans le travail n’ont pu devenir des fêtes en eux-mêmes. Pour qu’ils deviennent fêtes, il faut qu’un élément venu d’une autre sphère de la vie courante, celle de l’esprit et des idées, les rejoigne. Leur sanction doit émaner non du monde des moyens et conditions indispensables, mais de celui des buts supérieurs de l’existence humaine, c’est-à-dire du monde des idéaux. Sans cela, aucun climat de fête ne peut exister.   

Auteur: Bakhtine Mikhaïl

Info: L'oeuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Age et sous la Renaissance. (p 17)

[ historiques ] [ idéal grégaire ]

 

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comportement au quotidien

Jung avait un côté rabelaisien qui déroutait passablement son entourage. De Toni et Emma à ses enfants et petits-enfants, tout le monde éprouvait une certaine répulsion devant sa façon de se tenir à table, surtout au petit-déjeuner. Tous les jours, il prenait des œufs à la coque qu’il mélangeait dans son bol avec du pain en se pourléchant avant d’aspirer le tout bruyamment, sans même se soucier de mettre une serviette. Emma détournait les yeux et faisait comme si elle ne voyait rien, et les enfants mouraient d’envie de demander à leur père d’enlever les croûtes jaunes restées collées à sa moustache ou à son menton, mais bien sûr personne n’osait ouvrir la bouche.

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 482

[ repas ] [ anecdote ]

 
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patronyme

Baudelaire est le nom d’une ouverture sobre, d’une passe, d’un passage à travers l’épaisseur du 19e. Sans lui, nous n’aurions pas de nom pour désigner l’autre côté de la dixneuviémité, son extériorité bizarre et sa conjuration sans cesse répétée dans l’ironie et la solitude. Ça doit d’ailleurs être la raison pour laquelle on a commencé par le déformer, ce nom, quand il est apparu dans les journaux, les médias de ce temps-là. En lui mettant un e pour faire plus beau. Or, le nom de Baudelaire vient de l’ancien français badelaire qui désigne une épée à deux tranchants (voir Rabelais dans le prologue du Tiers Livre de Pantagruel : les Corinthiens occupés à "affiler cimeterres, brancs d’acier, badelaires"). En écrivant Beau, on retire les tranchants. On émousse le fil, les choses rentrent dans l’ordre. Dans le tas. Les Fleurs du Mal redeviennent de la botanique poétique.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 208

[ affadissement ] [ modification ]

 

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écrivain

D’un mot, pourquoi Rabelais ? Parce que toute étude attentive du roman et de la pensée rabelaisienne met en cause, par-delà l’œuvre même, l’évolution totale du siècle qui le vit naître. Qui le fit naître. [...]

Chacun de ses livres scande l’un des temp d’une évolution qu’il enregistre – et qu’il accélère. Pantagruel, 1532 ; Gargantua, 1534 : deux manifestations du premier humanisme, de celui qui se croyait servi par la première Réforme, la servait à son tour. Au Tiers Livre, tout change : le Rabelais de 1546 est un philosophe que le conflit des catéchismes irrite, mais n’intéresse plus directement. Et le Rabelais de 1552 un Gallican nationaliste : son Quart Livre sert la cause du roi de France contre Rome ; elle ne défend point de Credo. Ici, Putherbe l’enragé ; là, Calvin le démoniacle : également révolté par leurs fanatismes rivaux, mais parfois concordants, Rabelais se détourne de leurs fureurs rabiques, et s’abîme, en vrai platonicien, dans la contemplation de Beauté et d’Harmonie.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 24-25

[ historique ] [ bibliographie ] [ société ]

 
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verbalisation

Il y a un proverbe juif admirable : "L'homme pense, Dieu rit". Inspiré par cette sentence, j'aime imaginer que François Rabelais a entendu un jour le rire de Dieu et ce que c'est ainsi que l'idée du premier grand roman européen est née. Il me plaît de penser que l'art du roman est venu au monde comme l'écho du rire de Dieu.

Mais pourquoi Dieu rit-il en regardant l'homme qui pense ? Parce que l'homme pense et la vérité lui échappe. Parce que plus les hommes pensent, plus la pensée de l'un s'éloigne de la pensée de l'autre. C'est à l'aube des Temps modernes que cette situation fondamentale de l'homme, sorti du Moyen Âge, se révèle : don Quichotte pense, Sancho pense, et non seulement la vérité du monde mais la vérité de leur propre moi se dérobent à eux. Les premiers romanciers européens ont vu et saisi cette nouvelle situation de l'homme et ont fondé sur elle l'art nouveau, l'art du roman.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'Art du roman

[ virtualisation ] [ écriture ] [ séparation ] [ illusoire esprit ]

 

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littérature

- Rabelais, dit-il, est le premier écrivain à l'ère de l'imprimerie. Comme Luther est le dernier écrivain de l'ère manuscrite. Bien sûr, dit-il, sans l'imprimerie Luther serait resté un simple moine hérétique. L'imprimerie, dit-il, en ôtant la mousse à la surface de sa tasse, a fait de Luther le puissant qu'il est devenu mais c'était essentiellement un prédicateur, et non un écrivain. Il connaissait son public et écrivait pour lui. Rabelais, lui, dit-il en suçant sa cuiller, a compris ce que signifiait pour l'écrivain ce nouveau miracle qui était l'imprimerie. Ça signifiait avoir gagné le monde et perdu le public. Ne plus savoir qui vous lisait ni pourquoi. Ne plus savoir pour qui vous écriviez. Rabelais, dit-il, trouvait ça insupportable, comique et délectable, tout ça en même temps. - Tu comptes écrire sur Rabelais ? demande-t-elle. - Oui, dit-il. Je crois que oui. Je voudrais expliquer aux gens sa modernité. Ce qu'il signifie et devrait signifier pour nous tous, maintenant. Il la regarde. Elle sourit.

Auteur: Josipovici Gabriel David

Info: Tout passe

[ évolution ] [ historique ] [ lecture ]

 
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mathématiques

Méthodes pas fixées, symboles insuffisants. Les signes + et – se rencontrent sans doute en 1489 dans l’arithmétique commerciale de Jean Widman, d’Eger – mais comme abréviations, non comme symboles d’opérations. En 1484, le Parisien Nic. Chuquet, travaillant à Lyon pour les marchands, utilisait encore dans son Triparty les notions p et m pour abréger plus et minus. Au vrai, Viète est le premier auteur vraiment connu qui ait utilisé ces signes de façon constante, à partir de 1591, et peu à peu lancé leur emploi. Le signe d’égalité = introduit en 1557 par Robert Recorde dans un traité longtemps demeuré manuscrit, ne fut d’usage courant, lui aussi, qu’au XVIIe siècle. Le "multiplié par" X, employé par Oughtred en 1631, ne l’emporta pas tout de suite ; Leibniz désigne encore la multiplication par le signe ᵔ ; quant au signe : (divisé par) il date lui aussi de 1631. Faut-il ajouter que les logarithmes ne furent inventés qu’en 1614 par Neper – et que, de tout cela, les contemporains de Rabelais n’avaient pas le plus léger soupçon ?

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, page 364

[ calcul ] [ historique ] [ renaissance ]

 

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écrivains

[...] la religion gigantale est plus proche de la religion érasmienne, interprétée littéralement et sans curiosités exagérées, que de la religion réformée. Par son souci de la morale, nous l’avons vu. Par sa profonde humanité. Par son optimisme et sa répudiation de tout ascétisme, de toute violence faite à la nature. Et pour le détail, rappelons-nous : toutes les railleries, toutes les critiques, toutes les attaques de Rabelais contre les théologiens, les moines, les nonnes, les abus et les pratiques : elles sont dans Erasme, elles sont même d’Erasme, si elles sont également dans les écrits et dans les pensées des "Evangéliques" et des Réformés de ce temps. Le catéchisme des Géants ? Ses articles essentiels, Erasme les contresignerait avec autant d’empressement que les Evangéliques et les Réformés. Il les a, pourrait-on dire, contresignés d’avance... Et des deux critères à adopter pour savoir si une doctrine est ou non pleinement "réformée" : l’un, le recours à l’Evangile comme à la source unique de la religion, s’applique à la fois à Luther, à Erasme et à Rabelais ; l’autre, la justification par la foi, cet apport personnel de Luther qui passera de lui à Calvin, ne s’applique ni à Erasme ni à Rabelais.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, page 302

[ influence ] [ protestantisme ]

 
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cénacle

Il existait à cette époque - en 1888 : j'avais dix-sept ans à peine - une école littéraire audacieuse et tout idéaliste, le Symbolisme, fourmillante de beaux esprits et de poètes que nous admirions sans les connaitre : de Stéphane Mallarmé à Paul Verlaine, ceux-là des dieux, de Verhaeren et Henri de Régnier à Stuart Merrill, de Saint-Pol-Roux-le-Magnifique au tout modeste Albert Samain voir du grand mage de la Rose-Croix, Joséphin Péladan, que nous imaginions chapeauté d'un haut bonnet étoilé, à Téodore de Wyzewa [...]
"Nous apprîmes que derrière l'Odéon une grande partie de ce beau monde se réunissait chaque jour à l'apéritif ou dans la soirée, en un certain illustre Café Voltaire. timidement, nous y fûmes, et c'était, je crois, autant que pour nous initier aux mystères de la poésie, pour admirer de près l'éclatante beauté de Madame Rachilde, le monocle hautain de Régnier, le flegme de Vielé-Griffin, la magnificence de Saint-Pol-Roux, l'impeccable veston noisette du chevalier du Plessys de Linan, le gilet à Chasse-à-courre de Dujardin, la barbe assyrienne de Fontainas, la cravache de Laurent Tailhade, l'allure de page de Merrill, le bidon rabelaisien du cher Demolder et - en outre ! - les moustaches impériales et bleu corbeau, de Jean Moréas.

Auteur: Fort Paul

Info:

[ Gaule ] [ Paris ] [ dix-huitième siècle ] [ mouvement littéraire ]

 

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