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souffrance

Sagesse dans la douleur. - Dans la douleur il y a autant de sagesse que dans le plaisir : tous deux sont au premier chef des forces conservatrices de l'espèce. S'il n'en était pas ainsi de la douleur, il y a longtemps qu'elle aurait disparu ; qu'elle fasse mal, ce n'est pas là un argument contre elle, c'est au contraire son essence. J'entends dans la douleur le commandement du capitaine de vaisseau : "Amenez les voiles !" L'intrépide navigateur "homme" doit s'être exercé à disposer les voiles de mille manières, autrement il en serait trop vite fait de lui, et l'océan bientôt l'engloutirait. Il faut aussi que nous sachions vivre avec une énergie réduite : aussitôt que la douleur donne son signal de sûreté, il est temps de réduire cette énergie, - quelque grand danger, une tempête se prépare et nous agissons prudemment en nous "gonflant" aussi peu que possible.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Le Gai Savoir, Oeuvres II, Robert Laffont, Bouquins 1990 <318 p.187>

 

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philosophie antique

Les épicuriens sont assimilés au plaisir. Mais il faut voir ce qu’ils entendent par plaisir, ce n’est pas très rigolo. Le plaisir pour eux, c’est la cessation de la douleur. Si les âmes sont malheureuses, c’est parce qu’elles ne savent pas limiter leurs désirs. Eux, ils limitent leurs désirs à ceux qui sont naturels et nécessaires, et éventuellement naturels et non nécessaires. Mais ils se refusent aux plaisirs qui ne sont ni naturels ni nécessaires. C’est une ascèse assez austère, qui vise à libérer l’homme de ses craintes et de ses contraintes. On pourrait dire avec Goethe et Kant que, dans la vie, il faut tantôt adopter une attitude épicurienne, tantôt stoïcienne, dans la mesure où il est des circonstances où il faut se détendre comme un épicurien, et des circonstances de "tension", malheureusement souvent tragiques, où il faut être fort et actif en faisant consciencieusement son devoir comme un stoïcien.

Auteur: Hadot Pierre

Info:

[ pratique ] [ résumé ] [ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

massacre

- Il ne faut pleurer sur aucune des choses qui arrivent aujourd’hui. 

- Il ne faut pas pleurer ?

- Non, petite. Pas sur le sang qui est répandu aujourd’hui.

- Il ne faut pas pleurer à cause de l’offense ? Il ne faut pas pleurer de douleur ?

- Si nous pleurons, nous acceptons. Il ne faut pas accepter.

- Les hommes sont tués, et il ne faut pas pleurer ?

- Si nous les pleurons, nous les perdons. Il ne faut pas les perdre.

- Et il ne faut pas pleurer ?

- Bien sûr que non ! Que faisons-nous, si nous pleurons ? Nous rendons inutile tout ce qui a été.

Était-ce cela, pleurer ?

Rendre inutile tout ce qui avait été ? Et quoi encore ? Effacer le sang répandu ? Rendre inutile la douleur même ? Était-ce cela ?

Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", éd. Gallimard, Paris, 1947, pages 121-122

[ aveu de défaite ] [ résistance ] [ viatique moral ] [ défini ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

deuil

Ainsi, à la question : Qu'est-ce que nous perdons quand que nous perdons la personne de l'être que nous aimons ? nous répondons : en perdant le corps vivant de l'autre, nous perdons l'une des sources qui nourrit la force du désir sans pour autant perdre cette force qui, elle, perdure, indestructible et inépuisable, tant que la vie est en nous. Nous perdons aussi la silhouette animée qui, comme un étai, soutenait le miroir intérieur qui réfléchissait nos images. Mais en perdant la personne de l'aimé, nous perdons encore le rythme sous lequel vibre la force réelle du désir. Perdre le rythme, c'est perdre "l'autre symbolique", la limite qui rend consistant l'inconscient. Bref, en perdant celui que nous aimons, nous perdons une source nourricière, l'objet de nos projections imaginaires et le rythme de notre désir commun. C'est à dire que nous perdons la cohésion et la texture d'un fantasme indispensable à notre structure.

Auteur: Nasio Juan David

Info: Le livre de la douleur et de l'amour

[ psychanalyse ] [ absence ] [ couple ]

 

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rapports humains

Oh ! oui, elle savait rentrer ses émotions, ses blessures, sa douleur, elle ne faisait même que ça. Elle était devenue une championne dans sa catégorie. A part cette nuit quand elle était venue trouver Johan... Johan qui n'était même pas là pour l'écouter, pour l'entendre. Des mots, des mots bruts sortis du coeur, le sang de son âme, versés en vain. Son père avait peut-être raison, après tout, on ne devrait jamais se livrer, en aucune circonstance, pour ne pas laisser les autres avoir barre sur vous ni leur offrir la possibilité de vous blesser. On se forgeait une armure de silence et de solitude, et on s'y retranchait, pour mieux s'y dessécher, lentement, tranquillement, de l'intérieur, jusqu'à ce qu'enfin il ne deumeure plus que cette cuirasse et rien dedans, un tronc sec dont la sève et les entrailles ont disparu, faute d'amour, et de tendresse, de complicité, pour les irriguer.

Auteur: Marcastel Jean-Luc

Info: Le dernier hiver

[ masque ] [ solitude ]

 

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anecdote

Il est possible que l'écoute de certaines musiques ait un effet favorable sur l'angoisse, la dépression, l'insomnie et même la douleur ; une telle aide ne doit certes pas être négligée. Faut-il ériger cette simple constatation en "thérapie" ? Je me pose la question. Je me permets de relater un fait personnel concernant un patient autiste de 26 ans qui n'a jamais eu de langage mais qui est assez bien adapté à la vie sociale puisqu'il accompagne souvent sa mère, animatrice des offices de l'église où je suis organiste. Il manifestait toujours des signes de contentement à l'écoute de la musique. Il y a quelques années, alors que je venais de jouer un choral de Bach chargé d'affectivité, "Ô homme, pleure sur tes lourds péchés", il m'appela à haute voix par mon prénom et me dit merci, au grand étonnement de son entourage qui n'avait jamais entendu le son de sa voix. 

Auteur: Lechevalier Bernard

Info: Le plaisir de la musique

[ interaction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

équité

Insuffisance de la justice divine : La crainte des peines de l'autre vie n'est pas un motif si réprimant que la crainte des peines de celle-ci, parce que les hommes ne sont pas frappés des maux à proportion de leur grandeur, mais a proportion que le temps où ils arriveront est plus ou moins éloigné, de façon qu'un petit plaisir présent nous touche plus qu'une grande peine éloignée : témoin les femmes, qui ne font pas de cas des peines de l'enfantement, dans le moment qu'elles vont se les procurer, parce que l'enfantement est une chose éloignée : le plaisir agit de près ; la douleur affecte de loin ; de façon que c'est un grand bonheur de la nature qu'il faille tant de temps depuis la conception jusqu'à l'enfantement. Or ceux qui voient les maux aussi près que le plaisir, comme ceux qui craignent les maux vénériens, s'abstiennent du plaisir ordinairement.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Mes pensées, oeuvres complètesI/la Pléiade/Gallimard 1949, 1945 p.1472

[ différée ] [ temporelle ]

 

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homme-animal

La tentative la plus téméraire pour élargir le fossé entre humains et animaux fut une doctrine rendue célèbre à partir de 1630 par le philosophe et homme de science français René Descartes. Cette doctrine déclarait que les animaux n'étaient que de purs et simples machines ou automates, pareils à des horloges, capables d'avoir un comportement complexe, mais totalement incapables de parler, de raisonner ou même d'avoir des sensations, soutenant que les animaux n'éprouvaient pas de douleur et que leur cris, leurs hurlements, leurs contorsions n'étaient que des réflexes externes, sans lien avec une sensation interne.
Elargir à ce point le fossé entre l'homme et l'animal fournissait de loin la meilleure rationalisation jamais entendue en faveur de l'exploitation humaine des animaux. Le cartésianisme, justifiant l'ascendant des hommes, les autorisait à les maltraiter et libérait, comme le dit Descartes, "de tout soupçon de crime, si souvent qu'ils mangeassent de la viande ou tuassent des animaux".

Auteur: Patterson Charles

Info: Un éternel Treblinka

[ camp de concentration ]

 

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spiritualité

L'enfant ignore la faim et la douleur physique, et il joue avec les objets. De la même façon, l'heureux connaisseur de Brahman trouve ses délices en lui-même, mais sans le sens du "mien" ni du "je". C'est ainsi que le sage, silencieux, alerte et solitaire, qui est l'incarnation du non-désir, traite les objets désirables. Existant en tant qu'Atman impersonnel, il est toujours satisfait de demeurer en cet Atman. Dénué de toute possession, il est toujours réjoui ; bien que sans compagnons, il se sent puissant. Se nourrissant à peine, il est toujours satisfait ; sans égal, il regarde en spectateur ses semblables ; bien que cueillant le fruit, il n'en ressent rien. Vivant dans un corps, il est néanmoins désincarné ; bien que déterminé, il est néanmoins omniprésent ; et jamais ce connaisseur de Brahman, désincarné et immortel, n'est affecté par l'agréable ou le désagréable, pas plus que dans le bien ou le mal.

Auteur: Buttex Martine

Info: Les 108 upanishads, Atman Upanishad, II, 10-17, p. 337

[ unicité ] [ nirvana ]

 

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barbarie

Je suis sur un lit d'hôpital, recroquevillée en chien de fusil sous un drap. Une infirmière est venue arracher ma robe. Elle a tiré méchamment sur le tissu, la souffrance m'a paralysée. Je ne vois presque rien, mon menton est collé sur ma poitrine, je ne peux pas le relever. Je ne peux pas bouger les bras non plus. La douleur est sur ma tête, sur mes épaules, dans mon dos, sur ma poitrine. Je sens mauvais. Cette infirmière est si méchante qu'elle me fait peur quand je la vois entrer. Elle ne me parle pas. Elle vient arracher des morceaux de moi, elle met une compresse et elle s'en va. Si elle pouvait me faire mourir, elle le ferait, j'en suis sûre. Je suis une sale fille, si on m'a brûlée c'est que je le méritais puisque je ne suis pas mariée et que je suis enceinte. Je sais bien ce qu'elle pense.

Auteur: Souad

Info: Brûlée vive

[ femmes-hommes ] [ Islam ]

 

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