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condition humaine

L’un des petits mystères de nos humaines existences tient d’ailleurs à ce que nous parvenions à ne pas nous absorber constamment dans le sensible et le vertige. A ce que nous soyons capables de demeurer ainsi dans la surface humaine des choses, le milieu fragile qu’est notre monde, quelque part entre le tout et le rien, entre l’absurde et le sublime.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 137

[ équilibre ] [ contradictoire ] [ tiraillé ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

néant

Je me suis étendu sur la couverture, le buste adossé à la tête du lit, et Irène s’est tournée vers moi, allongée sur le flanc, une main sous son visage. Je lui ai dit : "J’ai l’impression que rien n’existe, que tout n’est qu’une illusion de mon esprit." Ces mots énormes, trop grands, trop abstraits, ont à eux seuls commencé à faire dégonfler l’angoisse. Adressés à quelqu’un, ils semblaient presque grotesques. J’insistai tout de même : "Mais toi, tu es sûre qu’il y a quelque chose, tu es sûre que j’existe là, devant toi ?"

Je ne me souviens plus exactement de ce qu’après un bref instant de silence, en prenant ma main, elle a répondu à mon interrogation. Quelques mots presque maladroits mais simples, pleins – et prononcés par quelqu’un.

Et, précisément, je n’avais pas besoin d’une réponse, d’une démonstration, ni surtout d’un repli supplémentaire dans la conscience. Seule l’évidence d’une autre présence humaine était bienfaisante. Je me suis affaissé, un peu soulagé, et suis resté un moment immobile, les yeux ouverts, à écouter la respiration d’Irène qui se rendormait lentement, sentant l’épaisseur et la chaleur de sa main autour de la mienne.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, pages 94-95

[ matérialité réconfortante ] [ surmentalisation ] [ parler ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

étymologie

Le mot "scolie", qui signifie peu ou prou une glose, vient comme le mot "école" du grec skholê σχολή, qui désigne d’abord le "repos", le  "loisir" et ensuite "l’occupation d’un homme de loisir", puis le "lieu d’études". Le latin l’a repris en schola, qui signifie les "loisirs consacrés à l’étude", qui est devenu l’"école". Autant dire que le mot skholè serait une très judicieuse traduction du mot araméen "Talmoud"…

Auteur: Zagdanski Stéphane

Info: https://laggg2020.substack.com/p/le-manque-et-loubli-spinoza-et-la-05d?

[ signification ] [ équivalent ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe-sur-philosophe

Spinoza traite aussi la volonté comme une chose (Sache), il peut donc démontrer tout naturellement qu'elle doit nécessairement être déterminée, dès qu'elle se met en œuvre, par une autre chose (Sache), laquelle à son tour doit être déterminée par une troisième, et ainsi de suite à l'infini. D'où l'absence de vie qui caractérise son système, la sécheresse de la forme, l'indigence des concepts et des formulations, la rudesse, la rigidité implacable des déterminations qui s'accordent parfaitement avec sa manière abstraite d'envisager les choses ; d'où enfin, et de façon tout à fait conséquente, son interprétation mécaniste de la nature.

Auteur: Schelling Friedrich Wilhelm Joseph von

Info:

[ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

société de surveillance

Il y a vingt ans [dans les années 1920], le petit bourgeois français refusait de laisser prendre ses empreintes digitales, formalité jusqu'alors réservée aux forçats. Oh! oui, je sais, vous vous dites que ce sont là des bagatelles. Mais en protestant contre ces bagatelles le petit bourgeois engageait sans le savoir un héritage immense, toute une civilisation dont l'évanouissement progressif a passé presque inaperçu, parce que l'Etat Moderne, le Moloch Technique, en posant solidement les bases de sa future tyrannie, restait fidèle à l'ancien vocabulaire libéral, couvrait ou justifiait du vocabulaire libéral ses innombrables usurpations. Au petit bourgeois français, refusant de laisser prendre ses empreintes digitales, l'intellectuel de profession, le parasite intellectuel, toujours complice du pouvoir, même quand il paraît le combattre, ripostait avec dédain que ce préjugé contre la Science risquait de mettre obstacle à une admirable réforme des méthodes d'identification, qu'on ne pouvait sacrifier le Progrès à la crainte ridicule de se salir les doigts. Erreur profonde ! ce n'étaient pas ses doigts que le petit bourgeois français, l'immortel La Brige de Courteline, craignait de salir, c'était sa dignité, c'était son âme. Oh ! peut-être ne s'en doutait-il pas, ou ne s'en doutait-il qu'à demi, peut-être sa révolte était-elle beaucoup moins celle de la prévoyance que celle de l'instinct. N'importe ! On avait beau lui dire : "Que risquez-vous ? Que vous importe d'être instantanément reconnu, grâce au moyen le plus simple et le plus infaillible ? Le criminel seul trouve avantage à se cacher..." Il reconnaissait bien que le raisonnement n'était pas sans valeur, mais il ne se sentait pas convaincu. En ce temps-là, le procédé de M. Bertillon n'était en effet redoutable qu'au criminel, et il en est encore de même maintenant. C'est le mot de criminel dont le sens s'est prodigieusement élargi, jusqu'à désigner tout citoyen peu favorable au Régime, au Système, au Parti, ou à l'homme qui les incarne. Le petit bourgeois français n'avait certainement pas assez d'imagination pour se représenter un monde comme le nôtre si différent du sien, un monde où à chaque carrefour la Police d'Etat guetterait les suspects, filtrerait les passants, ferait du moindre portier d'hôtel, responsable de ses fiches, son auxiliaire bénévole et public. Mais tout en se félicitant de voir la Justice tirer parti, contre les récidivistes de la nouvelle méthode, il pressentait qu'une arme si perfectionnée, aux mains de l'Etat, ne resterait pas longtemps inoffensive pour les simples citoyens. C'était sa dignité qu'il croyait seulement défendre, et il défendait avec elle nos sécurités et nos vies. Depuis vingt ans, combien de millions d'hommes, en Russie, en Italie, en Allemagne, en Espagne, ont été ainsi, grâce aux empreintes digitales, mis dans l'impossibilité non seulement de nuire aux Tyrans, mais de s'en cacher ou de les fuir ? Et ce système ingénieux a encore détruit quelque chose de plus précieux que des millions de vies humaines. L'idée qu'un citoyen qui n'a jamais eu affaire à la Justice de son pays, devrait rester parfaitement libre de dissimuler son identité à qui lui plaît, pour des motifs dont il est seul juge, ou simplement pour son plaisir, que toute indiscrétion d'un policier sur ce chapitre ne saurait être tolérée sans les raisons les plus graves, cette idée ne vient plus à l'esprit de personne. Le jour n'est pas loin peut-être où il semblera aussi naturel de laisser notre clef dans la serrure, afin que la police puisse entrer chez nous nuit et jour, que d'ouvrir notre portefeuille à toute réquisition. Et lorsque l'Etat jugera plus pratique, afin d'épargner le temps de ses innombrables contrôleurs de nous imposer une marque extérieure, pourquoi hésiterions-nous à nous laisser marquer au fer, à la joue ou à la fesse, comme le bétail ? L'épuration des Mal-Pensants, si chère aux régimes totalitaires, en sera grandement facilitée.

Auteur: Bernanos Georges

Info: La France contre les robots

[ mécanisme d'escalade ] [ consentement forcé ] [ flicage ]

 

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maman-enfant

Je me suis assise dans le studio et j’ai parlé à mon enfant.

J’ai dit à mon enfant qu’il devrait se réjouir de ne pas être lâché dans ce monde où même les plus grandes joies sont teintées de souffrance, où nous sommes les esclaves des forces matérielles. Il a remué et m’a donné un coup de pied. Si plein d’énergie mon enfant, mon enfant à demi créé que je vais renvoyer au néant.

Renvoyer à l’obscurité, à l’inconscience, et au paradis du non-être.

Je t’ai connu ; j’ai vécu avec toi. Tu n’es que l’avenir. Tu es l’abdication.

Je vis au présent, avec des hommes qui sont plus près de la mort. Je veux des hommes, et non une future extension de moi-même, comme une branche. Mon tout petit, pas encore né, il fait très sombre dans la pièce où nous sommes assis tous les deux, certainement aussi sombre qu’à l’intérieur de moi où tu te trouves, mais il doit être plus doux pour toi de reposer dans ma chaleur que pour moi de rechercher dans cette pièce sombre la joie de ne pas savoir, de ne pas sentir de ne pas voir, la joie de rester calmement allongée dans cette chaleur et cette obscurité. Nous tous, à jamais condamnés à rechercher cette chaleur et cette obscurité, cette vie sans souffrance, cette vie sans angoisse, sans peur et sans solitude. Tu es impatient de vivre ; tu frappes de tes petits pieds, mon tout petit, pas encore né ; tu dois mourir.

Tu dois mourir avant de connaître la lumière, la souffrance et le froid. Tu dois mourir dans la chaleur et l’obscurité. Tu dois mourir parce que tu es sans père.

Auteur: Nin Anaïs

Info: Journal, 1932-1934. Agée de 30 ans, elle a décidé d'avorter

[ interruption de grossesse ] [ IVG ]

 
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écrivaine

Dans ce sujet télévisé sur Anaïs Nin il est raconté combien elle fut louvoyeuse, menteuse, libre... 

Elle multiplia les amants simultanés, ne pouvait s'imaginer en mère et se fit avorter, demandant qu'on ne l'anesthésie pas durant l'opération afin de pouvoir mieux conter la chose. (12 pages dans son journal)

Retrouvant son père à l'âge de 30 ans - après quasi 20 ans de séparation - elle coucha de plein gré avec lui, deux fois, mais sans parvenir à la jouissance, preuve d'une "limite" dans sa psyché... 

Nancy Huston analyse la vie d'Anaïs comme la transmutation de cette incarnation-là en littérature alors que Belinda Cannone, en toute fin, la considère comme insaisissable.

Auteur: Mg

Info: A propos du documentaire d'Daniel Ablin et Serge July "Anïs Nin : Vivre sans entrave"

[ personnage ] [ résumée ]

 
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ouverture

Il y a une fissure dans ma vision, dans mon corps, dans mes délires, une fissure immuable, et la folie fera sans cesse des aller retour, aller retour. Les livres sont noyés, les pages se plissent ; le lit grince ; chaque pyramide de perfection est anéantie sous la poussée du sang. Les efforts que je fais pour délimiter, ciseler, séparer, simplifier, sont idiots. Je dois me laisser couler dans plusieurs directions à la fois. J’ai appris au moins une chose importante : réfléchir, oui, mais pas trop, de façon à ne pas dresser un barrage aux événements avant qu’ils ne se produisent, à ne pas gêner le mouvement de la vie par trop de critique préalable.

Auteur: Nin Anaïs

Info: Journal de l’Amour

[ éparpillement ]

 

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couple

La beauté magique de la simultanéité, voir l'être aimé se précipiter vers vous au même moment qu'on se précipite vers lui, le pouvoir magique de la rencontre, à minuit exactement, pour réaliser l'union, l'illusion d'un rythme commun obtenu en surmontant les obstacles, en abandonnant les amis, en rompant d'autres liens - tout cela fut bientôt dissous par sa paresse, par son habitude de manquer chaque moment, de ne jamais tenir sa parole, de vivre de façon perverse dans un état de chaos, de nager avec naturel dans une mer d'intentions ratées, de promesses non tenues et de souhaits avortés.

Auteur: Nin Anaïs

Info: The Four-Chambered Heart: V3 in Nin's Continuous Novel

[ désagrégation ]

 

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profession de foi

Je veux vivre seulement pour l'amour de l'homme, et comme artiste, comme maîtresse, comme créatrice […] 

Pas de maternité, d'immolation, d'altruisme.

Auteur: Nin Anaïs

Info: Incest: From "A Journal of Love": The Unexpurgated Diary of Anaïs Nin, 1932-1934. Traduit le SPT

[ liberté ] [ indépendance ]

 

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