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écriture

- On affirme souvent que "tout le monde peut écrire".
- Je l’ai moi-même cru longtemps, et j’ai été plutôt enclin à inciter à écrire tous ceux qui en manifestaient le désir. On est tous, tout le temps dans l’écriture – d’un rapport, d’une carte postale, pour laquelle on essaie de trouver une tournure un peu fine, un peu drôle. Et on est tenté de se dire qu’il suffirait d’allonger la phrase pour lui faire porter une histoire, et que, ma foi, de la carte postale au roman, il n’y aurait qu’une question de temps et d’énergie. En fait, je crois de plus en plus que ce saut de la carte postale au livre, c’est l’engagement de toute une vie. Ce n’est pas quelque chose qui se fait impunément. Il y a un prix très lourd à l’écriture, qui consiste à abandonner, en fait, quasiment toute ambition sociale.

Auteur: Rouaud Jean

Info:

[ sacrifice ] [ don de soi ]

 

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écriture

Lorsque Rorty énonce "Le monde est là, mais ses descriptions n'y sont pas" tout est dit.

Il ne s'embringue pas dans le délire structuraliste du signifiant/signifié de Saussure et suivants. Il fait confiance au langage tel qu'accepté par le consensus humain dans son codage du réel. Voilà alors la littérature, cet art/science des hommes qui leur permet de se transmettre les uns les autres messages, listes, représentations mentales et autres hypotyposes* presque magiquement.

"Cette idée de représenter un son par un symbole graphique est en elle-même si stupéfiante que ce qui est remarquable n'est pas tant que ce soit arrivé assez tard dans l'histoire de l'humanité, mais que cela soit arrivé tout court."

Telle est la fondation principale des "Fils de la pensée" faire confiance au chaines de signes des humains, en tentant d'éviter les montages les moins drôles ou les plus insincères, sans parler des défixions.

Auteur: Mg

Info: 25 juin 2018. *figure de style consistant en une description réaliste, animée et frappante

[ sémantique ] [ évolution ] [ historique ] [ pragmatisme ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ métaphores ]

 

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écriture

Quand je démarre un roman, je fais des fiches personnages très approfondies dans lesquelles j’indique l’apparence physique, les traumatismes d’enfance, l’histoire familiale… Pour ce bouquin, j’ai ajouté un bloc stylistique dans lequel j’ai défini précisément la syntaxe de chacun : nerveuse, courte, hachée, proustienne avec des périodes ondulantes… Le registre : familier, argotique, jeune, littéraire XIXème ou XXème siècle. Et les dominantes pour chaque personnage en termes de consonnes et de voyelles : sombres ou claires. Mais à ça, s’est ajouté une couche typographique [chaque personnage est associé à une sélection de glyphes, des variations ou altérations de certaines lettres, ndlr]. Pour Sahar, on a décidé d’enlever le point sur le "j" et la petite barre du "f", pour traduire l’absence de sa fille. Lorca, lui, est saturé de Tishka qui est symbolisée par ce point. La typologie a un rôle narratif, une utilité dans le récit, ce n’est plus juste une dimension esthétique ou caractérisante.

Auteur: Damasio Alain

Info: A propos de la création des "Furtifs". https://www.ernestmag.fr/2019/04/19

[ méthodologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Pour pouvoir écrire un roman, pour endurer les très longues et fastidieuses séances de travail assis que ça implique, mois après mois, année après année, il faut que l’histoire garde des bulles de lumière dans votre tête. Des scènes qui sont des îles d’émotion brûlante. Et c’est à cause du désir d’en arriver à l’une de ces scènes qui, vous ne savez pas pourquoi, vous couvrent de frissons, que vous traversez peut-être des mois d’ennui royal et insoutenable au clavier. De sorte que le paysage que vous entrevoyez quand vous commencez une œuvre de fiction est pareil à un long collier d’obscurité éclairé de temps à autre par une grosse perle iridescente. Et vous avancez laborieusement sur ce fil d’ombres, d’une perle à l’autre, attiré comme les mites par leur éclat, jusqu’à atteindre la scène finale, qui est pour moi la dernière de ces îles de lumière, une explosion irradiante.


Auteur: Montero Rosa

Info: L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir

[ motivation ] [ émoi ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Je suis un rouage modeste mais assez opérationnel de l'industrie du cinéma. Je reprends des scenarii écrits par d'autres. Je réécris. Je coupe et je polis. Je coupe ce qui est en trop. Je polis ce qui reste. Je suis un écrivaillon doté d'une plume qui a fini par être considéré comme un talent. Les gens qui vivent à Los Angeles et qui font un boulot similaire au mien, on les appelle les "nègres d'Hollywood". L'expression "nègre de New York", mystérieusement, n'existe pas. À New York, le nègre, on l'appelle doc.
Je n'ai jamais rien écrit moi-même. Il y a très longtemps, j'ai essayé, mais j'ai abandonné après plusieurs tentatives. Je ne suis peut-être qu'un écrivaillon, mais je sais ce qu'est le talent, et j'ai compris assez vite que je n'en avais pas. Ce ne fut pas une prise de conscience dévastatrice. Plutôt quelque chose de l'ordre d'une confirmation de ce que je soupçonnais depuis le début.

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ lucidité ] [ humilité ]

 

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écriture

Le scénario avançait bien. Ecrire n'avait jamais été un travail pour moi. Aussi loin que remontaient mes souvenirs, ça s'était toujours déroulé de la même façon : mettre la radio sur une station de musique classique, allumer une cigarette ou un cigare, ouvrir une bouteille. La machine à écrire faisait le reste. Il me suffisait d'être là. Tout ça me permettait de continuer quand la vie elle-même avait peu à m'offrir, quand elle virait au film d'horreur. Il y avait toujours la machine pour m'apaiser, me parler, me divertir, me sauver. Dans le fond, c'est pour ça que j'écris : pour sauver ma peau, pour échapper à la maison de fous, à la rue, à moi-même.
Un jour, l'une de mes ex m'avait lancé : - Tu bois pour fuir la réalité !
- Bien sûr, ma chère..., lui avais-je répondu.
J'avais la bouteille et la machine à écrire. Deux tiens valent mieux qu'un tu l'auras !

Auteur: Bukowski Charles

Info: Hollywood p 113 Livre de Poche

[ thérapie ] [ fuite ]

 

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écriture

Pourquoi j'écris ? J'écris parce que j'écris. Il n'y a pas d'origine à ça. C'est sans origine et, semble-t-il, sans fin. J'écris depuis toujours. Depuis que je suis né. Écrire, c'est un état, avant que d'être un art. C'est pourquoi c'est aussi un malheur. Un malheur-bonheur, si l'on veut. Mais un malheur quand même. Comme d'être juif, par exemple, selon Heine: "Juif ne désigne pas une religion, mais un malheur" - Écrire, c'est pareil. Ce n'est pas un choix, ce n'est pas une décision, encore moins une carrière. C'est comme le style pour Barthes : " Il est une forme sans destination, il est le produit d'une poussée, non d'une intention... " Mais pourquoi un malheur ? Parce qu'écrire, pour qui écrit, est de l'ordre de l'inévitable. C'est davantage qu'une vision du monde qui nous serait consubstantielle. C'est une vision du monde sans vues sur le monde, sans convoitise. Qu'y a-t-il d'ailleurs à convoiter, puisqu'écrire rend le monde absent ? (...)

Auteur: Raczymow Henri

Info:

[ motivation ]

 

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écriture

Il me faut aller à tâtons et rien ne m'ennuierait ou ne me découragerait davantage en commençant un roman que de savoir exactement ce qu'il va être, quels personnages vont l'habiter, quand et comment ils vont apparaître ou disparaître, à quoi ressemblera leur vie ou la partie de leur vie que je vais raconter. Tout cela arrive à mesure que le roman s'écrit et appartient au domaine de l'invention, en prenant le mot dans son sens étymologique de découverte, de trouvaille; et même, il y a des moments où l'on s'arrête et où l'on sent deux voies ouvertes pour continuer le récit, à l'opposé l'une de l'autre [c'est moi qui souligne]. Une fois le livre fini [...], il semble impossible qu'il eût pu être différent de ce qu'il est. Et alors on croit qu'on peut parler du livre, et même qu'on peut l'expliquer, avec d'autres mots que les siens propres, comme si ceux-ci ne pouvaient en aucun cas suffire.

Auteur: Marías Javier

Info: Préface de L'Homme sentimental, Editions Rivages, 1990, pp. 9-10

[ voyage ] [ création ]

 

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écriture

"Affronter son propre cas". Je n'ai jamais inventé d'histoires. Je n'ai pas d'imagination. Tout ce qu'il y a dans mes livres est arrivé. On pourrait donc dire que tout ce que j'écris est autobiographique. Que mes livres racontent ma vie. Or il n'en est rien, parce que telle n'a jamais été mon intention. Vouloir raconter sa vie, c'est dire : "Moi, voilà comme je suis." "Moi je". C'est ce que Deleuze appelait la manie du "sale petit secret". La prétention à ériger ses fantasmes en performances de portée universelle. Ecrire en partant de mon propre cas, ça n'a jamais consisté à "me" raconter, mais à "le" décrire, le re-présenter pour essayer d'y voir plus clair. Il n'est pas question de dire ce qui s'est passé pour moi, mais d'essayer de comprendre "comment" telle ou telle chose a pu se produire comme elle s'est produite. Ce ne sont pas des confidences, mais plutôt des descriptions de situations. Des leçons d'anatomie, des rapports de détective privé.

Auteur: Hocquard Emmanuel

Info: In "Le Cours de Pise", éd. P.O.L, p. 193

[ dénégation ] [ recherche ] [ référence philosophique ] [ littérature ] [ codage du réel ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

écriture

Louange à Dieu ! Louange qui parvienne à Le satisfaire. Bénisse les plus nobles de ceux qu'Il a choisis, Ceux qui vivent dans Sa compagnie et Son alliance ! Qu'Il leur accorde un salut qui n'ait pas de terme.

Comme mes idées papillonnent quand elles tournent les pages du grand livre des choses qui s'ouvre devant elles, comme très vite ensuite, elles s'en détournent et disparaissent, il m'a paru indispensable de les retenir dans leur fuite vers l'oubli.

"Consignez le savoir par écrit" a dit le Prophète. Que d'idées me sont venues que je n'ai eu le loisir de fixer et qui ont fui en me laissant dans le regret !

Lorsque, sur le mystère divin, j'ouvre l’œil de ma réflexion, les merveilles qu'il recèle se révèlent, innombrables, à ma vue et des explications qu'il ne m'est pas possible de taire, s'amoncellent devant moi comme sables sur la dune.

Ainsi ai-je fait de ce livre un filet que j'ai tendu aux idées fugitives.

Auteur: Shaykh Âbu al-Faraj Ibn al-Jawzi

Info: La pensée vigile

[ pensées captées ] [ Allah ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste