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démons intérieurs

Certes, terrible est le sort de ceux que Dieu a destinés à de continuelles rencontres avec les yeux phosphorescents du Mal, et ce n'est pas tant des catholiques que nous voulons parler - leur Mal se trouve, en définitive, uniquement dans l'absence de plaisir -, mais des protestants, par exemple, qui y croient, et tantôt le pendent, tantôt lui coupent la tête, tantôt l'envoient brûler avec mille étincelles sur une très moderne chaise ; terrible est donc le destin de qui est placé par Dieu, ou par sa propre ambition (ceci n'est pas encore clair), en lutte continuelle avec la perversité. Mais as-tu jamais pensé, Lecteur, quel peut être le supplice de la Perversité et de la Méchanceté même, placée dans l'impossibilité, pour des raisons mathématiques, dirons-nous, de lutter avec soi, de fuir de soi, et qui, toujours, le jour et la nuit, doit supporter l'horreur de sa propre présence désespérée - cette présence étant soi-même ? Non, tu n'y as certes pas pensé.

Auteur: Ortese Anna-Maria

Info: In "L'iguane", éd. Gallimard, p. 96-97 - trad. J.N. Schifano

[ religions ] [ haine de soi ] [ adresse au lecteur ] [ 2e personne du singulier ] [ conscience ] [ inévitabilité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

portraits

Ils étaient tous les deux d'âge mûr, fiers et habillés de manière impeccable, mais la ressemblance s'arrêtait là. Alors que Keating paraissait aussi dur, net et tranchant que l'acier, Bancroft était comme de la pierre ancienne, poreuse et prompte à s'effriter, ses traits s'affaissant sous l'effet du temps et de la boisson. Son tempérament colérique, en revanche, n'était en rien altéré. Ce qu'on lisait dans les regards qu'il dardait sur Magnus ressemblait beaucoup à de la haine.

La façon dont Keating observait Tobias rappelait à Evelina un scientifique examinant une nouvelle forme d'algue. Tobias semblait faire de son mieux pour divertir la fille de Keating, mais Evelina voyait bien qu'il agissait par politesse. Il était préoccupé et tentait de le cacher tandis que la pauvre Alice déployait tous ses efforts pour le charmer. Eveline ressentit un pincement d'antipathie qui n'avait rien à voir avec Alice elle-même et tout avec sa proximité avec Tobias. Voyant Evelina désœuvrée, Magnus s'engouffra dans la brèche tel un requin aux onctueuses manières.

Auteur: Holloway Emma Jane

Info: Baskerville : Une étude en soie - deuxième partie

[ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

abrutissement

Les apologistes du travail : Dans la glorification du 'travail', dans les infatigables discours sur la 'bénédiction du travail', je vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et conformes à l'intérêt général : la crainte de tout ce qui est individuel. On se rend maintenant très bien compte, à l'aspect du travail - c'est-à-dire de ce dur labeur du matin au soir - que c'est là la meilleure police, qu'elle tient chacun en bride et qu'elle s'entend vigoureusement à entraver le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires, et la soustrait à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l'amour et à la haine, il place toujours devant les yeux un but minime et accorde des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société, où l'on travaille sans cesse durement, jouira d'une plus grande sécurité : et c'est la sécurité que l'on adore maintenant comme divinité suprême.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Aurore, 1881

[ pouvoir ]

 

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occultisme

L'homme n'est pas composé d'eau, comme on le dit habituellement, mais de soif, disait le petit homme à travers la pénombre, et il y a dans la vie d'autres énergies importantes, comme la peur, la chaleur, la faim, la douleur, etc. Elles forment quelque chose comme une langue oubliée. La mémoire des défunts n'est pas composée de souvenirs des choses physiques, car ils n'ont pas l'idée de ce que cela peut être, mais de souvenirs d' "énergies" qui les ont stimulés dans la vie. C'est pourquoi il existe ce lien entre les vivants et les morts. C'est le matériau immatériel commun aux uns et aux autres, où peuvent se joindre les deux mondes - celui-ci et celui-là. Notez donc sur un morceau de papier toutes vos énergies comme elles vous viennent à l'esprit et sans en changer l'ordre, marquez-les avec les lettres de l'alphabet de A à Z. N'oubliez pas l'amour, la haine, la joie et la tristesse, les parfums et la puanteur. C'est très important pour la suite...

Auteur: Pavic Milorad

Info: fin n°2 du Cahier Bleu, dans "Exemplaire unique" (ce roman propose, dans une boîte distincte, cent fins possibles)

[ outre-tombe ] [ communication ] [ instructions ] [ 2ème personne du pluriel ] [ subjectivisme ] [ au-delà ] [ moteur rémanents ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

jeunes-vieux

La jeunesse est le levain qui fait fermenter dans le monde toutes ces attitudes interrogatives, éprouvantes.  S'il n'y avait pas cette activité gênante de la jeunesse, avec sa haine des sophismes et des gloses, son insistance sur les choses telles qu'elles sont, la société mourrait par pure décadence.  La politique de la génération plus âgée, au fur et à mesure qu'elle s'adapte au monde, est de cacher les choses désagréables là où elle le peut, ou de préserver une conspiration du silence et de faire semblant qu'elles n'existent pas.  Mais pendant ce temps, les plaies continuent à suppurer de la même manière.  La jeunesse est un antiseptique radical.  Elle ne laisse pas les anciens pleurer en paix, là où il n'y a pas de paix.  Par ses sarcasmes féroces, elle maintient les problèmes en vie dans le monde jusqu'à ce qu'ils soient réglés correctement.  Elle fait sortir les squelettes des placards et insiste pour qu'ils soient expliqués.  Il n'est pas étonnant que la vieille génération craigne et se méfie de la jeune.  La jeunesse est la Némésis vengeresse à ses trousses.

Auteur: Bourne Randolph

Info: republié dans "Left and Right : The Prospects for Liberty", Left and Right : A Journal of Libertarian Thought 1, no 1 (printemps 1965), p. 22.

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

être humain

Se lamenter sur un cadavre est aussi inconséquent que de verser des larmes sur une fleur qu'on vient de couper. L'horreur, ce n'est pas la mort mais la vie que mènent les gens avant de rendre leur dernier soupir. Ils n'ont aucune considération pour elle et ne cessent de lui pisser, de lui chier dessus. Des copulateurs sans conscience. Ils ne s'obsèdent que sur la baise, le cinoche, le fric, la famille, tout ce qui tourne autour du sexe. Sous leur crâne, on ne trouve que du coton. Ils gobent tout, Dieu comme la patrie, sans jamais se poser la moindre question. Mieux, ils ont vite oublié ce que penser voulait dire, préférant abandonner à d'autres le soin de le faire. Du coton, vous dis-je, plein le cerveau ! Ils respirent la laideur, parlent et se déplacent de manière tout aussi hideuse. Faites-leur donc entendre de la bonne musique, eh bien ils se gratteront l'oreille. La majeure partie des morts l'étaient déjà de leur vivant. Le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
Vous voyez, sans les chevaux je perds mon sens de l'humour.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau, pp 17,18

[ détestable ] [ haine ] [ abrutissement ]

 
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être humain

- Comment un homme s'assure-t-il de son pouvoir sur un autre, Winston?

Winston réfléchit:

- En le faisant souffrir répondit-il.

- Exactement. En le faisant souffrir. L'obéissance ne suffit pas. Comment, s'il ne souffre pas, peut-on être certain qu'il soit, non à sa volonté, mais à la vôtre? Le pouvoir est d'infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l'esprit humain en morceaux que l'on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l'on a choisies. Commencez vous à voir quelle sorte de monde nous créons? C'est exactement l'opposé des stupides utopies hédonistes qu'avaient imaginées les anciens réformateurs. Un monde de crainte, de trahison, de tourment. Un monde d'écraseurs et d'écrasés, un monde qui, au fur et à mesure qu'il s'affinera, deviendra plus impitoyable. Le progrès dans notre monde sera le progrès vers plus de souffrance. L'ancienne civilisation prétendait être fondée sur l'amour et la justice, la nôtre est fondée sur la haine. Dans notre monde, il n'y aura pas d'autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l'humiliation. Nous détruirons tout le reste, tout. 

Auteur: Orwell George

Info: 1984, Ed.Folio, trad. Amelie Audiberti, p 376

[ bête politique ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bouc-émissaire

On a longtemps pensé que pour être la cible du racisme, il fallait appartenir à une minorité. Ce que le racisme anti-Blancs nous montre c'est que pour être victime de racisme, il suffit de faire l'objet d'un récit haineux qui réduit l'individu à une apparence que l'on ne peut choisir. Le récit sur la “blanchité” est déployé par les racialistes, ces soi-disant antiracistes influencés par le mouvement woke et par les islamistes. Ce racisme anti-blanchité s'est construit sur notre sol autour d'un récit mensonger qui fait du “Blanc” et de l'Occident la source de tous les maux. La colonisation et l'esclavage, pourtant pratiqués également par les arabo-musulmans, les Blancs, les Noirs, les Juifs sont vus comme la seule tare des Blancs. Et dans le même temps leur est refusé le fait que ce sont des Blancs qui ont théorisé le refus de l'esclavage et pensé la dignité humaine fondant l'égalité de tous les hommes. Leur but, c'est de créer un ressentiment dans certaines couches de la population que l'on invite à s'identifier à des victimes de persécutions pendant que l'on désigne les Blancs comme responsables de toutes les difficultés. Et cela fonctionne.

Auteur: Pina Céline

Info: Le Figaro Vox du 6 octobre 2021

[ motifs de haine ] [ autoflagellation ] [ xénophobie ] [ contrecoup ] [ choc en retour ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dialogue

- Sans vouloir vous choquer, Tom, la première fois que je l'ai vue, elle était en train de se couvrir de ses propres excréments.
- Je ne suis pas choqué.
- Pourquoi ?
- Je l'ai déjà vue se couvrir de merde. Ça choque la première fois. Eventuellement la deuxième. Ensuite on s'habitue et cela devient une composante du décor.
- Où l'avez-vous vue la première fois ?
- A San Francisco. Elle faisait une tournée de lectures. Elle s'est retrouvée dans un authentique asile de fous. L'endroit le plus sinistre que j'aie jamais vu. J'étais incapable de dire si se tartiner de merde relevait de l'expression de la haine de soi ou d'une façon personnelle de repeindre sa chambre.
- Vous faites de l'humour sur la psychose de votre soeur. Vous êtes vraiment quelqu'un de bizarre !
- C'est la manière sudiste, docteur.
- La manière sudiste ? dit-elle.
- L'immortelle expression chère à ma mère. Nous rions quand la douleur se fait trop forte. Nous rions quand la pitié de l'humaine condition devient trop pitoyable. Nous rions quand il n'y a rien d'autre à faire.
- Quand pleurez-vous ?
- Après avoir ri, docteur. Toujours. Toujours après avoir ri.

Auteur: Conroy Pat

Info: Le Prince des Marées

[ fiente ] [ folie ]

 

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manipulation

[…] l’amour gratuit est ambivalent. Prétendant être sublime, il peut être une chose terrible. C’est en particulier du côté d’un amour qui prétend aller au-delà de la loi, un amour qui excède la mesure, que se trouve la perversion. […] Le paradoxe tient en ceci que la perversion ne se trouve pas du côté d’un amour humain qui reste pris dans les méandres du désir et qui fait qu’imaginairement on s’aime soi-même dans l’autre. Elle n’est pas du côté d’un amour qui accepte de recevoir ce qui manque sous la forme du semblant. Elle est toute située sur le versant d’un amour divin délié des contraintes de la loi, c’est-à-dire d’un amour qui va "plus loin" que la simple bienveillance. Lacan a perçu la mince frontière qui sépare l’amour désintéressé de la jouissance perverse, au point qu’il est souvent difficile de savoir si l’on se trouve d’un côté ou de l’autre. Il a mis ainsi en évidence […] qu’on trouve dans l’amour chrétien une version tout à fait compatible avec les impératifs de Sade. Il souligne par ailleurs que les chrétiens ont transformé en "déluges d’amour" une haine ignorée d’eux-mêmes, une haine qui est la face cachée d’un certain type d’amour.

Auteur: Causse Jean-Daniel

Info: Dans "Lacan et le christianisme", page 74

[ inconscient ] [ utilitarisme ] [ ombre jungienne ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson