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douleur

Artaud a cette phrase terrible, atroce, insoutenable, qu’on peut en effet mettre sur le compte du délire, de la psychose, etc. – la "passion d’Artaud", a dit cliniquement Lacan l’une des très rares fois où il a daigné s’exprimer là-dessus, lui qui avait diagnostiqué en 1937 ou 38, je ne sais plus, qu’Artaud "n’écrirait plus une ligne"* –, ce passage se trouve dans les cahiers d’Ivry, ceux sortis en fac-similé – justement –, et je crois bien n’avoir jamais rien lu de si bouleversant. C’est une phrase où un abîme éthique est en jeu : "Je ne veux pas être bien, parce que je me / reposerais / et que je serais / soulagé dans le mal / Je veux être mal dans / le mal / et mal tant qu’il y aura du mal / Je ne veux pas être bien / Tant qu’il y / aura un atome / un soupçon de mal / je veux souffrir / toujours".

Auteur: Belhaj Kacem Mehdi

Info: Artaud et la théorie du complot. *Une anerie lacanienne de plus. Mg

[ souffrance ]

 

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désidôlatrie

"Je ne dis même pas: la politique, c'est l'inconscient, mais tout simplement: l'inconscient, c'est la politique."

La précision syntaxique de Lacan est toujours au service de la logique du sens: "la politique, c'est l'inconscient" mettrait l'inconscient en place de "grand Autre" qui en tant que doté de quelque subtile substance existerait, dominerait et régulerait l'activité politique réelle, où l’engagement politique prendrait ses vraies racines non pas dans l'idéologie ou l'intérêt personnel, mais dans de sombres motivations libidinales inconscientes... or Lacan, soulignant l’asymétrie de la proposition, enfonce le clou: "l’inconscient c’est la politique" signifie dès lors que c’est le grand Autre lui-même qui perd son caractère dominant, il n'est plus l'Inconscient majuscule, substantiel et unique, mais se transforme par ce renversement même en un champ langagier inconsistant et fragile, surdéterminé par les luttes et enjeux politiques.

Voilà qui permet d’approcher en quoi la psychanalyse est une clinique du discours ET un discours, sans lequel elle ne saurait opérer en tant que psychanalyse.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 03.09.20

[ discours du maître ]

 

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processus

L'expérience analytique est [...] définie par Lacan comme un procès où se "reconstitue" l'image "restaurée dans sa réalité propre" de cause psychique. D'où la fameuse définition de son processus : "induire dans le sujet une paranoïa dirigée". Non pas : provoquer une paranoïa, mais la diriger sur l'image du psychanalyste de sorte que tout le kakon* ignoré du sujet soit projeté progressivement sur elle, pour qu'en retour l'analyste le lui rende dans la nomination de son origine historique. Ainsi, rattachée au réel par sa projection sur l'image du dit psychanalyste, l'image est à mesure désassimilée du réel par la nomination qui lui redonne son statut propre d'image. Par là, de "diffuse et brisée" qu'elle était, elle s'élève chez le sujet à la conscience de son "unité", soit à la réussite du miroir : le sujet s'y reconnaît enfin.
Mais à une condition absolue d'ascèse : que la personnalité de l'analyste soit un "miroir pur d'une surface sans accidents", "un personnage aussi dénué que possible de caractéristiques individuelles" [...].

Auteur: Julien Philippe

Info: Dans "Pour lire Jacques Lacan", page 57. *Source d'une pulsion négative potentielle : par exemple l’affect lié au kakon se situe à l'origine du délire de persécution.

[ désêtre ] [ transfert ] [ analyste transparent ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

contrôle illusoire

L’impasse des sociétés occidentées, dominées par l’aplatissement de "la réalité" au binarisme des deux dimensions (une réalité appauvrie donc de sa charge de réel emphatisée sous sa determination oppositionnelle de "réalité augmentée") réside en ceci: l’algorithme est massivement utilisé à des fins d’évitement du réel, "tous" les scénarios sont envisagés pour éviter la rencontre du "réel traumatique", or le réel se définit précisément de ce qui ne peut être ni imaginé, ni symbolisé.

À la formule-clé du Discours Capitaliste "Tout est possible!" Lacan oppose un constat plus sobre: l'impossible arrive.

Le Réel pose donc a posteriori ses présupposés.

La loi de la performativité rétroactive du signifiant se trouve déjà de facto dans la logique de Hegel (dialectique) qui consiste à poser des présupposés.

Le réel ne se prédit pas, le réel se produit, le réel c’est ce qui se sera produit.

Raison pour laquelle pour un psychanalyste, le seul réel que nous touchons, c’est la fente dont se définit le sujet...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 14.03.2021

[ impuissance ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

consensus

Le discours capitaliste, ce n'est pas le discours tenu par "des capitalistes", c'est une structure, posée en termes de mathèmes* par Lacan, où le sujet peut s’imaginer qu’en tant qu’auto-entrepreneur en puissance, il est le maître du langage ; le discours capitaliste c’est le discours hégémonique que vous entendez partout, tous les jours, dans tous les mass médias, le discours des gouvernements et de leur "opposition" institutionnalisée, le discours des entreprises, des marques, des pipoles qui "font l'actualité"... le Discours Capitaliste est au plan technique, dans son acception stricte lacanienne, le résultat de la copulation perverse du Discours Universitaire avec le Discours du Maître, une structure qui se reconnaît à ceci: le Réel en tant qu'il est l'impossible (l'un-possible) l'impossible à dire, l'impossible à représenter, l'impossible à imaginer est évacué, dénié, refoulé au profit de nouveaux mots (ou de mots arrachés à leur étymon: la novlangue), de formules, d'explications, de résolutions, d'injonctions, d'une idéologie plus ou moins larvée de la promesse, du Progrès à venir, d'un "retour sur investissement"... c'est possible! un jour... vous verrez... yes we can! ...aïe!

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: *formalisation algébrique des concepts de psychanalyse

[ illusion ] [ définition ] [ performatif ] [ profit refuge ]

 

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métaphysique

La philosophie hégélienne apparaît ainsi comme l’essence même de la pensée oraculaire : elle annonce dans le réel la manifestation d’un Réel autre dont on ne saurait douter, puisqu’il est déjà tout entier présent au niveau du réel immédiatement perçu. Et peu importe que, chez Hegel, ce réel et ce Réel ne soient qu’un ; tout au contraire : cette duplication rigoureuse n’en épouse que de plus près la structure oraculaire, dont la fin est de faire coïncider, en un événement unique, la surprise et la satisfaction de l’attente. […] Ainsi la structure hégélienne du réel se retrouve-t-elle en toutes lettres dans la structure du réel selon J. Lacan. Peu importe que chez Lacan le réel ne soit pas garanti, comme chez Hegel, par un autre réel, mais plutôt par un "signifiant" qui "n’est de par sa nature symbole que d’une absence" [Écrits, p25]. Ce qui compte est l’égale insuffisance du réel à rendre compte de lui-même, à assurer sa propre signification comme chez Lucrèce ; l’égal besoin de rechercher "ailleurs" - fût-ce en une "absence" plutôt qu’en un "au-delà" - la clef permettant de déchiffrer la réalité immédiate.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Le réel et son double" in L'école du réel, page 49

[ psychanalyse ] [ idéalisme ]

 
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concept psychanalytique

Le symptôme a tout d’abord été compris comme une formation pathologique susceptible d’être (idéalement au moins) dissoute par l’interprétation analytique : c’est une indication que, d’une certaine manière et à un moment donné, le sujet a cédé sur son désir, une indication d’une déficience ou d’un dysfonctionnement de la Loi symbolique qui garantit la capacité désirante du sujet. Bref, les symptômes étaient des séries d’exceptions, des perturbations, de dysfonctionnements mesurés à l’aune de l’idéal d’une pleine intégration à la Loi symbolique, au grand Autre. Par la suite, pourtant, l’idée de symptôme universalisé a permis à Lacan d’accomplir un réaménagement paradoxal, passant de la logique de la Loi "masculine" et de son exception constitutive à une logique "féminine" dans laquelle il n’y a aucune exception à la série des symptômes – dans laquelle il n’y a que des symptômes et dont la Loi symbolique n’est qu’une exception parmi d’autres (le plus efficace, le plus établi...) de cette série de symptômes. [...] Dans cette perspective, la "dissolution du symptôme", loin de permettre l’accès à un état non pathologique caractérisé par une pleine capacité à désirer, mène plutôt à une catastrophe psychotique totale, à la dissolution de l’univers entier du sujet.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 170-171

[ historique ] [ sinthome ] [ sens ]

 
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réel-symbolique-imaginaire

[...] qu’y a-t-il en premier, le signifiant ou une impasse dans le Réel ? Parfois, Lacan présente comme un fait premier la colonisation traumatique du corps vivant par un Ordre symbolique parasite : c’est l’intervention du symbolique qui fait dérailler et sortir de ses gonds la mécanique bien équilibrée de l’organisme naturel, en transformant les instincts naturels en pulsions monstrueuses qui ne peuvent jamais être pleinement satisfaites puisqu’elles sont condamnées au retour éternel et à une immortalité obscène. Ailleurs et à d’autres moments, sur un mode plus mythico-spéculatif, Lacan semble être à la recherche d’une sorte d’excès ou de déséquilibre naturel, d’un mauvais fonctionnement ou d’un déraillement monstrueux ; il conçoit alors l’Ordre symbolique comme une in(ter)vention secondaire destinée à "civiliser" cet excès monstrueux et à résoudre son impasse. Il est tentant de soutenir que c’est ici, entre ces deux versions, que se trace la ligne de partage entre matérialisme et idéalisme : la primauté de l’Ordre symbolique est clairement idéaliste, ce n’est en dernier ressort qu’une nouvelle version de l’intervention divine dans l’ordre de la nature ; alors que la deuxième version – l’apparition de l’Ordre symbolique comme réponse à un excès monstrueux dans le Réel – est la seule solution vraiment matérialiste.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 133-134

[ oscillation ] [ langage ]

 
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manipulation

[…] l’amour gratuit est ambivalent. Prétendant être sublime, il peut être une chose terrible. C’est en particulier du côté d’un amour qui prétend aller au-delà de la loi, un amour qui excède la mesure, que se trouve la perversion. […] Le paradoxe tient en ceci que la perversion ne se trouve pas du côté d’un amour humain qui reste pris dans les méandres du désir et qui fait qu’imaginairement on s’aime soi-même dans l’autre. Elle n’est pas du côté d’un amour qui accepte de recevoir ce qui manque sous la forme du semblant. Elle est toute située sur le versant d’un amour divin délié des contraintes de la loi, c’est-à-dire d’un amour qui va "plus loin" que la simple bienveillance. Lacan a perçu la mince frontière qui sépare l’amour désintéressé de la jouissance perverse, au point qu’il est souvent difficile de savoir si l’on se trouve d’un côté ou de l’autre. Il a mis ainsi en évidence […] qu’on trouve dans l’amour chrétien une version tout à fait compatible avec les impératifs de Sade. Il souligne par ailleurs que les chrétiens ont transformé en "déluges d’amour" une haine ignorée d’eux-mêmes, une haine qui est la face cachée d’un certain type d’amour.

Auteur: Causse Jean-Daniel

Info: Dans "Lacan et le christianisme", page 74

[ inconscient ] [ utilitarisme ] [ ombre jungienne ]

 

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soumission

[…] Lacan s’appuie sur le récit biblique du sacrifice d’Isaac par Abraham. Rompant avec les interprétations édifiantes sur l’oblativité (le don de son fils à l’Elohim), il montre le ressort de ce récit : "Aller sacrifier son petit garçon à l’Elohim du coin, à l’époque c’était courant." Autour d’Israël, il était coutumier de sacrifier le plus cher à son Baal ; en Israël, c’était défendu, mais la répétition de l’interdit indique bien que ça sacrifiait dur, les rois comme le peuple.
[…] [Abraham] est dans l’angoisse du désir de l’Autre dont il a reçu un enfant sans autre appui que la promesse, et qui l’a fait père par une femme bréhaigne. Il pare à cette angoisse par le "sacrifice" de son unique. Pendant trois jours et trois nuits, il marche sans broncher, en croisé se vouant à la jouissance de l’Autre […]. Or, sur la montagne du sacrifice la main de l’ange d’Elohim arrête son bras. Ce geste qui barre est le "non" de la loi du désir : pas de savoir sur la jouissance de l’Autre (côté perversion), pas de demande de l’Autre à satisfaire comme identifiée à son désir (côté névrose). Ainsi, ce "non" ouvre-t-il une béance entre désir et jouissance.

Auteur: Julien Philippe

Info: Dans "Pour lire Jacques Lacan", page 132

[ obéissance ] [ ignorance ]

 

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