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colonialisme

Cette nuit j'ai regardé le documentaire de René Vautier sur le comportement des français en Algérie. J'invite tout le monde à le voir. Le site Internet qui le diffuse l'intitule "Où sont les barbares ?". Une compilation affligeante de meurtres de villages entiers et autres sévices gratuits. Actes répugnants et dégueulasses de militaires français venus imposer leur belle civilisation... et surtout "se servir" sur ordre, dans un pays magnifique, habité par des gens simples et accueillants. Tout ceci avec cette morgue des "gens qui savent", de l'"élite". Le sentiment est pire que l'équipée Voulet/Chanoine de sinistre mémoire. L'analogie avec Ben Laden, tué cette nuit et présenté comme un épouvantable criminel de masse par les américains, me frappe (il y eut 3000 victimes le 11 sept 2001). Combien de centaines de milliers de civils ont-ils été tués et martyrisés au Moyen-Orient par des opérations US destinées à garder le contrôle sur l'approvisionnement pétrolier ? De quel côté est le bon, où se situe le progrès de la race humaine, l'exemple qu'on aurait envie de suivre ? Par de tels actes ?..
Inutile d'ajouter que les instances scolaires françaises, à qui le documentaire de Vautier fut présenté afin de faire passer une véritable information historique dans les écoles, refusèrent d'entrer en matière, reconnaissant elles-mêmes que le sujet, malgré sa qualité intrinsèque, est par trop sensible.

Auteur: Mg

Info: 2 mai 2011

[ injustice ]

 

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enfance

- C'est quand... ça s'appelle... " bredouilla Gaïka, terrassée par cette énigme.
Aliona était une femme du monde, elle perçut le malaise et fit preuve de présence d'esprit:
"Tu n'as qu'à demander à Lilia comment ça s'appelle! Elle sait tout!."
Gaïka, serrant la poupée contre son cœur, se dirigea vers la cuisine. Lilia était perchée sur son tabouret, elle avait changé de jambe, si bien que c'était maintenant la jambe nue qui se balançait dans le vide, et ses pupilles couraient sur les lignes à toute allure.
"Lilia! dit Gaïka en lui touchant l'épaule. Dis-moi, mais pour de vrai, hein? Comment ça s'appelle, ce qu'on fait pour avoir des enfants?"
Lilia leva un regard distrait, réfléchit un instant, et dit avec le plus grand sérieux, d'une voix un peu enrouée:
"Le cosinus!"
Et elle se replongea dans son livre. Sa grand-mère lui avait tout expliqué honnêtement, de façon scientifique, l'année précédente.
Gaïka se sentit le cœur le plus léger. Le cosinus, quand même, c'était le cosinus, et pas ce mot affreux, grossier et indécent. Mais sur le chemin du retour, elle fut traversée par l'idée déplaisante que ses propres parents, quand ils avaient voulu les mettre au monde, avaient fait ce cosinus, eux aussi... Enfin, il existait peut-être une façon plus convenable de faire ça, que même Lilia ne connaissait pas...

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: Un si bel amour et autres nouvelles

[ procréation ] [ mystère ]

 

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identité numérique

Les sept lois de l'identité
1. Contrôle et consentement de l'utilisateur : Les systèmes d'identité numérique ne doivent révéler des informations permettant d'identifier un utilisateur qu'avec son consentement.
2. Divulgation limitée pour usage limité : La solution qui divulgue le moins d'informations d'identification et qui limite le mieux son utilisation est la solution la plus stable et à long terme.
3. La loi du moins grand nombre de parties : Les systèmes d'identité numérique doivent limiter la divulgation d'informations d'identification aux parties ayant une place nécessaire et justifiable dans une relation d'identité donnée.
4. Identité dirigée : Un métasystème universel d'identité doit prendre en charge à la fois les identificateurs "omnidirectionnels" destinés aux entités publiques et les identificateurs "unidirectionnels" destinés aux entités privées, facilitant ainsi la découverte tout en empêchant la libération inutile des identificateurs de corrélations.
5. Pluralisme des opérateurs et des technologies : Un métasystème d'identité universel doit canaliser et permettre l'interfonctionnement de multiples technologies d'identité gérées par plusieurs fournisseurs d'identité.
6. Intégration humaine : Un métasystème identitaire unificateur doit définir l'utilisateur humain comme un composant intégré par des communications homme-machine protégées et non ambiguës.
7. Expérience cohérente dans tous les contextes : Un métasystème identitaire unificateur doit fournir une expérience simple et cohérente tout en permettant la séparation des contextes grâce à de multiples opérateurs et technologies.

Auteur: Cameron Kim

Info: Dans un post de 2005, avec ce commentaire : "Nous avons entrepris un projet visant à développer une compréhension formelle de la dynamique à l'origine du succès ou de l'échec des systèmes d'identité numérique dans divers contextes, exprimés sous la forme des lois de l'identité. Ensemble, ces lois définissent un métasystème identitaire unificateur qui peut offrir à l'Internet la couche d'identité dont il a si manifestement besoin. Elles permettent également aux personnes qui découvrent la discussion sur l'identité d'en comprendre les principaux enjeux. Cela leur permet de participer activement, plutôt que tout le monde doive recommencer la discussion à zéro.

[ sphère privée ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

infantilisation

La guerre que mène le monde moderne contre de multiples différenciations (celles qui opposent les sexes, les âges, les espèces, etc.) est une guerre contre le passé du monde en tant qu'ensemble de conflits nés précisément de toutes ces différenciations et sources de douleurs. En éradiquant ces différences au nom de l'avenir radieux, on crée un type d'individu nouveau totalement désarmé, réinfantilisé, dépendant, flexible comme on dit aujourd'hui, prêt à croire n'importe quelle imbécillité, par exemple qu'Internet c'est le paradis sur la terre ou que se déplacer sur des roulettes est une manière d'atteindre un stade de félicité quasi totale, en somme en état de sidération devant le nouveau monde. C'est à cela que vise l'éloge permanent, et sur tous les plans, de l'indifférenciation. J'ajoute que même si cette indifférenciation a des "chefs d'orchestre" mondiaux, elle n'est pas pour autant imposée aux populations, bien au contraire. Celles-ci en demandent et en redemandent. La métaphore complète de cette situation, c'est ce que j'appelle la nouvelle civilisation hyperfestive, laquelle procède de l'abolition de l'ancienne distinction entre temps festif et temps non festif, et cette abolition me semble programmative de toutes les autres abolitions de différences, de toutes les autres transgressions de frontières, mélanges de genres et renversements de tabous (évidemment hérités, selon la vulgate gâteuse de l'époque, de la morale judéo-chrétienne).

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels III", page 292

[ individu-collectif ] [ aplanissement ] [ centralisme mou ] [ indifférenciation égalitariste ] [ politiquement fédérateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

solitude

Ai-je encore quelque chose de commun avec ce garçon se débauchant avec les filles du port, dépouillant de son porte-monnaie un soldat ivre ? Je le vois ce garçon se saoulant en compagnie de Brocca, s'enfuyant avec l'argent de sa maîtresse, et il n'est pas moi, me semble-t-il. Je suis détaché du déserteur de Londres qui tourmentait Maggy, qui l’a abandonnée en lui criant : "II faut être deux pour faire un enfant." Non. Il n’est plus. La mer m’a sauvé.

Timonier à bord de mon premier cargo, je regarde et j'écoute les longues lames de l'Atlantique du nord. Elles m’apportent la paix. Elles ont écarté les terres de moi, elles m'ont enlevé au monde. Je ne suis plus pressé par la foule. Je n'entends plus les talons sur la pierre autour de moi qui dessine. Leur eau lave et emporte toutes les images qui m'obsèdent. Dans leur épaisseur, la figure du parâtre, de Brocca, des filles, des tenanciers de pubs se diluent. Leur poussière salée m'ôte de la bouche le goût de l'alcool.

Je respire, mon cœur dans ma poitrine dilatée bat à son aise. Semaine à semaine, mois à mois, année à année, la mer m’a guéri. Jamais plus je n’ai été la "petite crapule" d'autrefois et même aux jours de pire détresse je n'ai pas volé une pomme.

Auteur: Peisson Édouard

Info: Le cavalier nu

[ thérapie maritime ] [ océanique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

racines

Et je veux croire que sans le sentiment d'étrangeté suscité par ce que, évident ou crypté, tout nom propre contient de fatal ou de favorable, sans cette relation rêveuse que j'ai très tôt entretenue avec eux, je n'aurais sans doute pas noué avec les deux langues dans lesquelles j'ai vu le jour, le français et ce dialecte qu'on appelait patois et qui était un des ultimes rameaux de la langue limousine, le rapport de consanguinité à la fois impossible et heureux par quoi, dépassant tout conflit linguistique, je sortirais de ma condition et du drame dans lequel je ne voyais pas que je m'enfonçais, pour devenir un jour écrivain et tenter, à ma façon, d'empêcher tout un monde de sombrer dans l'oubli ou d'en accompagner la fin, aujourd'hui que le patois est mort et le français à l'agonie - du moins le français savoureux, truffé de régionalismes alertes, arc-bouté sur une syntaxe forte et parfois non dénuée d'élégance, que parlaient les gens des hautes terres et qui leur venait autant des instituteurs et des prêtres que de leur mère et de leur père et du sentiment qu'une langue possède un corps et que ce corps, comme celui des humains, est un objet d'amour et de souffrance, de respect et de haine, la condition du salut et aussi de la perte.

Auteur: Millet Richard

Info: Ma vie parmi les ombres

[ conservation ] [ nostalgie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rejetés

Rassemblez-vous des enfants dans un collège ? Cette image en raccourci de la société, mais image d’autant plus vraie qu’elle est plus naïve et plus franche, vous offre toujours de pauvres ilotes, créatures de souffrance et de douleur, incessamment placées entre le mépris et la pitié : l’Évangile leur promet le ciel.

Descendez-vous plus bas sur l’échelle des êtres organisés ? Si quelque volatile est endolori parmi ceux d’une basse-cour, les autres le poursuivent à coups de bec, le plument et l’assassinent.

Fidèle à cette charte de l’égoïsme, le monde prodigue ses rigueurs aux misères assez hardies pour venir affronter ses fêtes, pour chagriner ses plaisirs. Quiconque souffre de corps ou d’âme, manque d’argent ou de pouvoir, est un Paria. Qu’il reste dans son désert ; s’il en franchit les limites, il trouve partout l’hiver : froideur de regards, froideur de manières, de paroles, de cœur ; heureux, s’il ne récolte pas l’insulte là où pour lui devait éclore une consolation. Mourants, restez sur vos lits désertés. Vieillards, soyez seuls à vos froids foyers. Pauvres filles sans dot, gelez et brûlez dans vos greniers solitaires.

Si le monde tolère un malheur, n’est-ce pas pour le façonner à son usage, en tirer profit, le bâter, lui mettre un mors, une housse, le monter, en faire une joie ?

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 324

[ laissés-pour-compte ] [ forts-faibles ] [ acharnement ] [ endurance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

papa

[...] il est vrai que je m'inspire toujours de personnages réels. Et je peux vous dire aussi qui était mon père : un grand homme, avocat, donc, et écrivain connu. Dans les années 1940, il avait commencé par militer au sein de Jeune Égypte, avant de se rendre compte que les membres de ce groupe étaient fascistes. Socialiste, il avait rejoint l'avant-garde wafdiste, la gauche du Wafld, un parti qui réclamait l'indépendance et l'instauration de la démocratie. Mon père, dont j'étais le fils unique, m'a construit, et en un sens, je suis l'une de ses oeuvres littéraires. Quand il est mort, l'année de mes 19 ans, j'avais une vision très claire de ce que je devais faire dans ce monde.
Être écrivain a toujours été le rêve de ma vie. La littérature était omniprésente à la maison. Je disais souvent que nous étions quatre à vivre sous le même toit : mon père, ma mère, l'écriture et moi. Mes parents fréquentaient de grands intellectuels, et mon père me gardait toujours à ses côtés quand ils venaient chez nous. Sur ses conseils, je me suis quand même inscrit en médecine. Il me disait que seul un autre métier me permettrait de préserver la littérature, et donc d'être capable d'écrire. Aujourd'hui encore, je continue à me rendre à mon cabinet dentaire.

Auteur: El Aswany Alaa

Info: Entretien Télérama N° 3343, février 2014

[ modèle ]

 

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nom-du-père

La question de la carence du père mérite que l’on y revienne, mais on entre ici dans un monde tellement mouvant qu’il faut essayer de faire une distinction qui permette de voir en quoi la recherche pèche. Elle pèche non pas à cause de ce qu’elle trouve, mais à cause de ce qu’elle cherche. Je crois que la faute d’orientation est celle-ci – on confond deux choses qui ont un rapport, mais qui ne se confondent pas, le père en tant que normatif et le père en tant que normal. Bien entendu, le père peut être très dénormativant en tant que lui-même n’est pas normal, mais c’est là rejeter la question au niveau de la structure – névrotique, psychotique – du père. Donc, la normalité du père est une question, celle de sa position normale dans la famille en est une autre.

Troisième point que j’avance – la question de sa position dans la famille ne se confond pas avec une définition exacte de son rôle normativant. Parler de sa carence dans la famille n’est pas parler de sa carence dans le complexe [d’Œdipe]. En effet, pour parler de sa carence dans le complexe, il faut introduire une autre dimension que la dimension réaliste, définie par le mode caractérologique, biographique, ou autre, de sa présence dans la famille.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 168-169

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ métaphore paternelle ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

Internet

Mon cabinet dentaire du Caire a été attaqué par les islamistes à deux reprises. Les mêmes ont failli nous lyncher, mon traducteur et moi, à l'Institut du monde arabe, à Paris, où je donnais une conférence en 2013. Je vis depuis des années avec l'idée que des gens veulent ma mort, parce que je serais, selon eux, contre l'islam - les journalistes de Charlie Hebdo ont d'ailleurs été exécutés pour les mêmes raisons. A leurs yeux, j'ai de l'influence, ce dont je suis fier. Bien sûr, j'ai eu peur. La peur vient se nicher dans votre tête mais disparaît aussi sec lorsque vous êtes confrontés aux situations les plus extrêmes. Quand, aux premiers jours de la révolutions égyptienne, un jeune homme qui se tenait à mes côtés a été abattu par un sniper, ma peur s'est définitivement envolée. Et puis, j'oublie tout dès que je prends la plume, ce qui m'évite de m'autocensurer. Pourtant, j'ai arrêté d'écrire pour la presse de mon pays. Le régime militaire n'a jamais opposé de veto à mes textes, mais il a fait pression sur les journaux pour que je sois traité d'une manière inacceptable, m'amenant à rompre notre collaboration. Restent mes livres, les médias occidentaux et surtout Twitter, où je compte 1500 000 followers. La preuve qu'il est désormais impossible de faire taire un écrivain.

Auteur: El Aswany Alaa

Info: Télérama N° 3392 - janvier 2015

[ liberté ] [ islam ]

 

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Ajouté à la BD par miguel