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condition humaine

Nous, nous ne pensons qu’aux offensés. Ô hommes, ô hommes !

A peine y a-t-il offense aussitôt nous sommes du côté de qui est offensé et nous disons que c'est l'homme. Voici l'homme. Des larmes ? Voici l'homme.

Et celui qui a offensé, qu’est-il ?

Nous ne pensons jamais que lui aussi soit l’homme. Que peut-il donc être d’autre ? Vraiment le loup ?

Nous disons aujourd’hui : c’est le fascisme. Même : le nazifascisme. Mais qu’est-ce que cela signifie que ce soit le fascisme ? Le fascisme, je voudrais le voir hors de l’homme. Que peut-il être ? Que peut-il faire ? Pourrait-il faire ce qu’il fait, s’il n’était pas en l’homme de pouvoir le faire ? Je voudrais voir Hitler et ses Allemands si, ce qu’ils font, il n’était pas en l’homme de pouvoir le faire. Je voudrais les voir en train de chercher à le faire. Leur ôter l’humaine possibilité de le faire et puis leur dire : Allons, faites-le. Que feraient-ils ?

Rien du tout, dit ma grand-mère.

Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", trad. Michel Arnaud, éd. Gallimard, 1947, page 206

[ conception incomplète ] [ vision unilatérale ] [ bien-mal ] [ ambivalence ] [ victime coupable ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

bagarre

M. H. Gauthier-Villars néglige de vous spécifier que :
- 1° Je ne me suis résigné aux voies de fait que parce qu'il a refusé de me donner par les armes une réparation des injures qu'il m'avait gratuitement prodiguées. Il prouve une fois de plus son aversion pour le duel. Est-ce par philanthropie ? C'est peu probable.
- 2° Je n'ai à mon tour reçu de coups, après avoir dûment marqué M. Gauthier-Villars à l'oeil, que parce que mon agression avait ameuté contre moi tout le commerce de la librairie du quai, qui voulut venger l'attentat sur l'un des siens et lui prêter main-forte.
En outre, j'ai frappé mon adversaire le premier pour lui laisser le choix des armes; dans le cas où il se serait décidé à une rencontre. Mais, ni d'une façon ni de l'autre, il n'entend se battre, comme offenseur ou comme offensé. Ceci a de l'importance.

Agréez, Monsieur le Directeur, l'assurance de ma considération très distinguée, et veuillez, je vous en prie, accorder l'hospitalité à ces lignes, - les dernières.

Auteur: Leclercq Julien

Info:

[ anecdote littéraire ]

 

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colonialisme

Il avait cent ans d’avance quand il dénonçait la déculturation à l’œuvre aux Marquises : " Les missionnaires ont considéré que de sculpter, décorer, c’était le fétichisme, c’était offenser le Dieu des chrétiens. Tout est là, et les malheureux se sont soumis. La nouvelle génération, depuis le berceau, chante dans un français incompréhensible les cantiques, récite le catéchisme. Si une jeune fille ayant cueilli des fleurs fait artistiquement une jolie couronne et la met sur la tête, Monseigneur se fâche ! Bientôt le Marquisien sera incapable de monter à un cocotier, incapable d’aller dans la montagne chercher les bananes sauvages qui peuvent le nourrir. L’enfant, retenu à l’école, privé d’exercices corporels, le corps (histoire de décence) toujours vêtu, devient délicat, incapable de supporter la nuit dans la montagne. Ils commencent à porter tous des souliers, et leurs pieds, désormais fragiles, ne pourront courir dans les rudes sentiers, traverser les torrents sur les cailloux. Ainsi nous assistons à ce triste spectacle qui est l’extinction de la race en grande partie poitrinaire, les reins inféconds et les ovaires détruits par le mercure. "

Auteur: Gauguin Paul

Info: Relevé par Laure Dominique Agniel dans " PG : Une vie "

[ abrutissement ] [ religion importée ]

 

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poème

Jamais ne se puisse lasser
Ma muse de chanter la gloire
D'un ver petit, dont la mémoire
Jamais ne se puisse effacer :
D'un ver petit, d'un ver luisant,
D'un ver sous la noire carrière
Du ciel, qui rend une lumière
De son feu le ciel méprisant.
Une lumière qui reluit
Au soir, sur l'herbe roussoyante,
Comme la tresse rayonnante
De la courrière de la nuit.
D'un ver tapi sous les buissons,
Qui au laboureur prophétise
Qu'il faut que pour faucher aiguise
Sa faux, et fasse les moissons.
Gentil prophète et bien appris,
Appris de Dieu qui te fait naître
Non pour néant, mais pour accroître
Sa grandeur dedans nos esprits !
Et pour montrer au laboureur
Qu'il a son ciel dessus la terre,
Sans que son œil vaguement erre
En haut pour apprendre le heur
Ou de la teste du Taureau,
Ou du Cancre, ou du Capricorne,
Ou du Bélier qui de sa corne
Donne ouverture au temps nouveau.
Vraiment tu te dois bien vanter
Etre seul ayant la poitrine
Pleine d'une humeur cristalline
Qui te fait voir, et souhaiter
Des petits enfants seulement,
Ou pour te montrer à leur père,
Ou te pendre au sein de leur mère
Pour lustre, comme un diamant.
Vis donc, et que le pas divers
Du pied passager ne t'offense,
Et pour ta plus sûre défense
Choisis le fort des buissons verts.

Auteur: Belleau Rémi

Info:

[ insecte ]

 

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post-réforme

Le wokisme est une fièvre idéologique liée aux évolutions du protestantisme américain. En effet, les grandes Églises protestantes traditionnelles ont vu leur influence reculer, laissant des individus livrés à eux-mêmes et en crise métaphysique, à la recherche d'un sens. Quelques-uns ont répondu à ce recul en se convertissant au catholicisme, beaucoup en optant pour le néo-protestantisme évangélique (bien plus démonstratif que le vieux calvinisme), d'autres encore, chez les plus jeunes, en basculant dans le wokisme. 

Le wokisme reprend la matrice du protestantisme mais en la sécularisant et en l'hystérisant. Il hérite du logiciel protestant l'obsession pour la pureté, le péché, la culpabilité. Comme le déclarait l'universitaire Joseph Bottum dans une passionnante interview accordée au Figaro : “Quand je dis à mes étudiants qu'ils sont les héritiers de leurs grands-parents protestants, ils sont offensés. Mais ils ont exactement la même approche moralisatrice et le même sens exacerbé de leur importance, la même condescendance et le même sentiment de supériorité exaspérante et ridicule, que les protestants puritains. Il y a des douzaines d'exemples de religiosité visibles dans le comportement woke : ils s'allongent par terre face au sol et gémissent, comme des prêtres que l'on consacre. Ils ont organisé une cérémonie à Portland durant laquelle ils ont lavé les pieds de personnes noires pour montrer leur repentir pour la culpabilité blanche. Ils s'agenouillent. Tout cela sans savoir que c'est religieux !”

Auteur: Bonnamy Jean-Loup

Info: interviewé dans Le Figaro Vox du 5 janvier 2022

[ cancel culture ]

 

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triades

" Tu as écrit un recueil de tercets, brefs et condensés comme ta vie. Tu n'en parlas à personne. Ta femme les découvrit après ta mort dans le tiroir de ton bureau: [...] Le jour m'éblouit, Le soir m'apaise, La nuit m'enveloppe. Dominer m'oppresse, Subir m'asservit, Etre seul me libère. La chaleur me gêne, La pluie m'enferme, Le froid m'éveille. Le tabac m'irrite, L'alcool m'endort, La drogue m'isole. Le mal me surprend, L'oubli me manque, Le rire me sauve. L'envie me porte, Le plaisir me déçoit, Le désir me reprend. [...] L'équilibre me tient, La chute me révèle, Le rétablissement me coûte. [...] Le temps me manque, L'espace me suffit, Le vide m'attire. [...] Le bord me tente, Le trou m'aspire, Le fond m'effraie. Le vrai m'émeut, L'incertain me gêne, Le faux me fascine. Le bavardage m'égare, La polémique m'enflamme, Le silence me rachète. L'obstacle m'élève, L'échec m'endurcit, Le succès m'adoucit. [...] L'offense me surprend, La répartie me tarde, L'affection me rédime. [...] Le sermon m'irrite, L'exemple me persuade, L'acte me prouve. Nettoyer m'ennuie, Ranger m'apaise, Jeter me délivre. [...] Savoir me grandit, Ignorer me nuit, Oublier me libère. Perdre m'énerve, Gagner m'indiffère, Jouer me déçoit. Nier me tente, Affirmer m'exalte, Suggérer me contente. [...] Dire m'engage, Ecouter m'apprend, Taire me tempère. Naître m'advient, Vivre m'occupe, Mourir m'achève. Monter m'est difficile, Descendre m'est facile, Stationner m'est inutile. [...] La menace me trompe, L'angoisse me meut, La peur m'exalte. [...] La fatigue me calme, La lassitude me décourage, L'épuisement m'arrête. Construire m'obsède, Conserver m'apaise, Détruire m'allège. [...] Le groupe m'oppresse, La solitude me tient, La folie me guette. Plaire me plaît, Déplaire me déplaît, Indifférer m'indiffère. L'âge me gagne, La jeunesse me quitte, La mémoire me reste. Le bonheur me précède, La tristesse me suit, La mort m'attend.

Auteur: Levé Edouard

Info: Suicide

[ autodestruction ] [ dernières paroles ]

 

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guitare

Cher Monsieur Reinhardt,
En Juillet dernier, je fus convié à participer à New York à un colloque sur la paix dans le monde. Le soir venu, avec quelques amis, nous nous sommes rendus au Café Society à Greenwich village afin d'assister au concert donné par Duke Ellington, car on nous avait informé que vous étiez maintenant membre de son orchestre et telle ne fut pas notre surprise de constater votre absence.
À la fin du concert, j'allais féliciter Monsieur Ellington pour sa prestation pianistique et la grande qualité de son orchestre.
Il nous présenta la très chaleureuse Rosetta Tharpe qui assurait la première partie de la soirée. C'est une femme très douée, pourvue de grandes qualités morales s'accompagnant d'une étrange guitare, possédant en son centre une espèce de couvercle de métal vibrant engendrant un son envoûtant correspondant parfaitement à son répertoire au caractère très spirituel.
Vous pensant quelque peu souffrant, j'interrogeais Monsieur Ellington, qui eut l'air navré de ne pas satisfaire ma requête, ne sachant pas où vous étiez présentement. Il me rassura sur votre état de santé et me confia que la veille au soir vous étiez dans une " forme électrique" (c'est le terme qu'il a employé). J'en déduisis que vous étiez en bonne santé tout en constatant que Monsieur Ellington avait une conception quelque peu personnelle de l'électricité. Très posément, il me fit votre éloge vantant vos qualités d'expressions hors normes laissant même ses propres musiciens dont le jovial Fred Guy, subjugués par votre facilité à changer de tonalité dans l'improvisation.
J'ai cru comprendre que vos habitudes étaient peu compatibles avec la rigueur imposée par les tournées américaines et comme je vous comprends : toute ma vie, j'ai lutté pour la liberté et je continue à lutter contre toutes les contraintes susceptibles de juguler l'esprit créatif si cher au musicien comme au scientifique.
Vous et moi sommes de la famille des déracinés, quelque part nous sommes des incompris et je serais le plus heureux des hommes le jour où je vous serrerais la main. Et ce jour-là, nous pourrions échanger, si vous n'y voyez pas offense quelques notes, vous et votre guitare que beaucoup considèrent comme exceptionnelle et moi avec mon violon, un Aegidius Klotz de très bonne facture que ma mère avait exigé de mon père qu'il l'achetât afin que j'entreprenne une carrière de violoniste, car tels étaient ses désirs... J'en joue encore un peu à l'occasion lorsque j'ai besoin de ressentir, et je pense que vous me rejoindrez sur ce thème, la sphéricité du tout qui est si peu de chose comparé au vide créateur.
Nous nous rencontrerons un jour, j'en suis sûr, car rien n'est établi.
Sincèrement vôtre.

Auteur: Einstein Albert

Info: Lettre du 15 Septembre 1946

[ jazz ]

 

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injustice

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L’âne vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

Auteur: La Fontaine Jean de

Info: Les Animaux malades de la peste

[ tête de turc ] [ poème ]

 
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rapports humains

J'ai vu des miracles se produire, quand les gens disent la vérité. Pas la “belle” vérité. Pas la vérité qui cherche à plaire ou à réconforter. Mais la vérité sauvage. La vérité féroce. La vérité qui dérange. La vérité tantrique. La foutue vérité. La vérité que tu as peur de dire.

L'horrible vérité sur toi que tu caches pour “protéger” les autres. Pour éviter d'être "trop". Pour éviter d'avoir honte et de te sentir rejeté. Pour éviter d'être vu. La vérité de tes sentiments les plus profonds. La rage que tu as ressassée, dissimulée, maîtrisée. Les terreurs dont tu ne veux pas parler. Les pulsions sexuelles que tu as essayé d'engourdir. Les désirs primaires que tu ne peux supporter de formuler.

Les défenses se décomposent enfin, et ce matériel "dangereux" émerge du plus profond de l'inconscient. Tu ne peux plus le retenir. L'image du "bon garçon" ou de la "gentille fille" s'évapore. Celle du "parfait", de "celui qui a tout compris", de l'évolué : ce sont des images qui brûlent.

Tu trembles, tu transpires, tu es au bord des vomissements. Tu penses que tu pourrais en mourir, mais finalement tu la dis cette putain de vérité, cette vérité dont tu as profondément honte. Pas une vérité abstraite. Pas une vérité “spirituelle”, soigneusement formulée et conçue pour prévenir l'offense. Pas une vérité habilement emballée. Mais une vérité humaine désordonnée, enflammée, bâclée. Une vérité sanglante, passionnée, provocatrice, sensuelle. Une vérité mortelle, indomptée et sans fard. Et fragile, collante, suante, vulnérable. La vérité de ce que tu ressens. La vérité qui permet à l'autre de te voir à l'état brut. La vérité qui fait haleter, qui fait battre ton cœur. C'est la vérité qui te libérera.

J'ai vu des dépressions chroniques et des angoisses permanentes s'effacer du jour au lendemain. J'ai vu s'évaporer des traumatismes profondément enracinés. J'ai vu de la fibromyalgie, des migraines à vie, de la fatigue chronique, des maux de dos insupportables, des tensions corporelles, des troubles de l'estomac, disparaître, ne jamais revenir. Bien sûr, les "effets secondaires" de la vérité ne sont pas toujours aussi dramatiques. Et nous n'entrons pas dans notre vérité avec un résultat en tête. Mais pense aux énormes quantités d'énergie nécessaires pour réprimer notre sauvagerie animale, engourdir notre nature farouche, réprimer notre rage, nos larmes et notre terreur, soutenir une fausse image, et faire semblant d'être "bien".

Pense à toute la tension dans le corps, et aux dommages causés à notre système immunitaire, quand nous vivons dans la peur de “ nous montrer”. Prends le risque de dire ta vérité. La vérité dont tu as peur. La vérité dont tu crois que le monde dépend. Trouve une personne sûre, un ami, un thérapeute, un conseiller, toi-même, et laisse-les entrer. Laisse-les te tenir alors que tu te brises. Laisse-les t'aimer alors que tu pleures, rages, trembles de peur, que tu es en plein gâchis.

Dis ta putain de vérité à quelqu'un, cela pourrait simplement te sauver la vie, te guérir du plus profond de toi et te connecter à l'humanité d'une manière que tu n'avais jamais imaginée.

Auteur: Foster Jeff

Info:

[ calculés ] [ masques ] [ sincérité thérapie ] [ lâcher prise ]

 

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femmes-par-homme

Au respectable Luigi Guicciardini de Mantoue qui m’est aussi cher qu’un frère, Diantre, Luigi, voyez à quel point, dans des affaires de même sorte, la fortune donne aux hommes différentes fins. Vous qui veniez de vous foutre d’elle, vous avez eu envie de vous refoutre d’elle et vous en voulez une autre prise. Pour ma part, arrivé là depuis quelques jours, aveuglé par les frustrations du mariage, je tombai sur une vieille femme qui lavait mon linge. Elle habitait une maison plus qu’à demi enterrée, où la lumière ne pénétrait que par l’entrée. Un jour, passant par là, elle me reconnut et m’ayant fait bon accueil, elle me demanda de daigner entrer un moment chez elle, où elle avait de belles chemises à me montrer, dans le cas où je désirerais lui en acheter. Croyant à une bonne affaire, une fois à l’intérieur, je vis dans une faible lumière une femme, dont la tête et le visage étaient cachés par un bout de toile, qui jouait la honteuse, reléguée dans un coin de la pièce. La vieille scélérate me prit par la main et, m’ayant mené à cette dernière, elle me dit : – Voilà la chemise que je veux vous vendre, mais essayez-la d’abord, vous paierez ensuite. – Moi, tout timide que je suis, j’en fus tout déconfit, mais je restai seul avec elle dans le noir, puisque la vieille femme était sortie sur le champ en refermant la porte. Pour faire bref, je forniquai un coup et bien que je trouvai ses cuisses flasques et son con humide, et que son haleine empestait un peu, je n’en étais pas moins empreint d’un rut si désespéré que je la possédai. Une fois l’affaire conclue, me venant aussi l’envie de voir la marchandise, je prélevai un tison rougeoyant de l’âtre et j’allumai une lanterne qui pendait là, mais à peine avais-je allumé la lumière qu’elle faillit me tomber des mains. Hélas, je manquai de tomber raide mort sur le sol tant cette femme était laide. La première chose qu’on voyait d’elle était une touffe de cheveux à mi-chemin entre le noir et le blanc, d’un gris sale, et bien qu’elle fut au sommet de son crâne chauve, sur la calvitie duquel on voyait se promener à découvert quelques poux, de rares cheveux, dont l’implantation descendait jusqu’au-dessus des yeux, venaient s’y ajouter. Sa petite tête ridée était traversée en son milieu par une cicatrice de feu, comme si elle avait été marquée au fer rouge près de la colonne du Marché. Ses cils, au niveau de leurs racines, formaient des bouquets de poils plein de lentes. Ses yeux, dont l’un était plus grand que l’autre, n’étaient pas à la même hauteur, leurs coins étaient plein de chassie et leurs paupières recouvertes d’emplâtres. Son nez tout fripé s’enfonçait dans son visage et l’une de ses narines, entaillée, était remplie de morve. Sa bouche ressemblait à celle de Laurent de Médicis mais, tordue d’un côté, il en sortait un filet de bave, car faute de dents elle ne pouvait retenir la salive. Une moustache clairsemée recouvrait sa lèvre supérieure de poils assez longs, et de son menton en galoche, à la fois long et pointu, pendait un lambeau de peau qui descendait jusqu’à la base de sa gorge. Comme la vue de ce monstre me stupéfia et que je me sentis tout à fait perdu, la femme s’en aperçut et voulut me dire : – Qu’avez-vous monsieur ? – mais en vain, parce qu’elle était bègue, et tandis qu’elle ouvrait la bouche, il s’en échappa une haleine si pestilentielle que se trouvèrent offensées par cette puanteur les portes de deux sens très dédaigneux, mes yeux et mon nez, et portées à un dédain si grand que mon estomac, ne pouvant supporter une telle offense, en fut si affecté qu’il s’ouvrit et que je vomis sur la vieille femme. L’ayant ainsi payée de la monnaie qu’elle valait, je partis. Et j’en atteste le ciel, je ne crois pas que, tant que je resterai en Lombardie, le rut me reprenne. Pour vous, remerciez Dieu de l’espoir que vous avez de retrouver tant de plaisir, moi je le remercie d’avoir désormais la certitude de ne plus jamais vouloir ressentir tant de dégoût. Nicolas

Auteur: Machiavel Nicolas

Info: 8 décembre 1509, lettre à son ami Luigi Guicciardini

[ dégoût ] [ hideuse ] [ anecdote ] [ épistole ] [ mésaventure ]

 

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