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obèse

Donna Toscana était devenue une femme imposante... Ses chevilles enflées ressemblaient à des goitres. Ses minuscules chaussures semblaient prêtes à éclater sous la pression de ses cent-vingt-cinq kilos. Une douzaine de seins superposés semblaient s'écraser sur sa poitrine. Elle était bâtie comme une pyramide, sans hanches. Ses bras étaient si charnus qu'ils ne tombaient pas à la verticale, mais faisaient un angle avec son corps ; ses doigts enrobés de graisse évoquaient des saucisses. Elle n'avait quasiment pas de cou. Quand elle tournait la tête, les bourrelets de chair se déplaçaient avec la lenteur mélancolique de la cire molle. On voyait son crâne rose à travers ses cheveux blancs clairsemés. Son nez était mince et exquis, mais ses yeux évoquaient deux raisins noirs écrasés. Dès qu'elle parlait, ses fausses dents jacassaient dans l'idiome qui leur était propre.

Auteur: Fante John

Info: Bandini

[ littérature ]

 

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femmes-hommes

J'ai appris à découvrir d'autres choses en elle. Quand elle faisait la moue, qu'elle ne décrochait pas un mot quoi qu'il arrive, et que je me creusais la cervelle à essayer de comprendre pourquoi. Quand, parfois, elle semblait douce et tendre, et que je l'adorais. Quand je m'asseyais devant elle, les yeux sur son visage, ses mains, ses jambes, et que j'en pleurais presque de désir. Quand je regardais ses yeux brillants et ses joues tentantes, quand mes doigts couraient sur ses bras, que mes jambes s'approchaient des siennes, et qu'elle me refusait, j'ai appris la souffrance. La dernière fois, j'ai cru devenir fou. J'avais acquis la certitude qu'elle ne m'aimait pas. Elle m'a pris dans ses bras, et m'a laissé toucher sa poitrine et ses mains, embrasser ses joues et ses lèvres. Mais elle était froide."

Auteur: Ibrahim Sonallah

Info: Cette odeur-là, p. 42

[ passion ] [ insuccès ] [ littérature ]

 

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symbiose

Pendant des années, quand arrivait l'été, Vincent allait presque toutes les nuits se baigner nu dans la rivière. Peut-être parce qu'il était sourcier et prévoyait la pluie, il avait surmonté sa crainte des eaux sombres. Il faisait partie de la rivière au même titre que les poissons. Certaines nuits, quand la lune était pleine et que les chouettes chassaient à ras des champs, il ne sortait pas de l'eau avant le lever du soleil. Maintenant, même la vase qui au début le dégoûtait lui inspirait une excitation insolite. Un samedi soir, après le bal, il avait ôté ses vêtements, s'était allongé à plat ventre dans un remous, la poitrine posée sur l'herbe chaude de la rive, et avait fait l'amour à la vase. Le lendemain matin, il s'était réveillé affolé, persuadé que son membre allait pourrir et se détacher de son ventre.

Auteur: La Valdène Guy de

Info: Le Beau Revoir

[ nature ] [ superstition ]

 

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racisme

Bon exemple de la bêtise brute, celle qui s'enflamme à la moindre sollicitation, l'antisémitisme pulsionnel en l'occurrence, cause de l'assassinat de Moritz Schlick à Vienne.
En 1935, face à la montée du nazisme en Allemagne et en Autriche, de nombreux membres du Cercle de Vienne quittèrent le continent pour les États-Unis ou le Royaume-Uni. Schlick, qui en était un membre proéminent, avait exprimé sa stupéfaction face aux événements ayant lieu en Allemagne. Fin juin 1936, alors qu'il monte les marches de l'université pour se rendre à un cours, il est confronté à un ancien étudiant Johan Nelböck, qui sort un pistolet et lui tire en pleine poitrine. Schlick meurt peu après. L'étudiant sera jugé et condamné, mais il deviendra un symbole des sentiments anti-juifs en progression dans la ville à cette époque.
Stupidité aveugle, qui s'arrange de tout. Schlick n'était pas juif.

Auteur: Mg

Info: 3 avril 2015

[ racisme ] [ bêtise ] [ malentendu ] [ anecdote ]

 

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superstitions

Soudain, mon cœur bondit dans ma poitrine quand je vis qu'il était gaucher. Je suppose qu'il sait ce que l'on dit des gauchers, qu'ils sont gens faits à l'envers, certains doutant même qu'ils soient des gens, et tous s'accordant pour dire qu'ils sont de mauvais augure. Pour connaître l'origine de cette croyance, il n'est que de lire la Bible : les condamnés seront à la gauche du Seigneur au jour du jugement dernier, c'est écrit noir sur blanc et sûrement pas pour rien.

Or, en dépit de ce que faire affaire avec un gaucher est pire que de croiser un corbeau ou d'entendre une chouette, il se trouve que Pablo Cimorro possède une grosse et fidèle clientèle.

Ce qui le sauve, je crois, c'est qu'il n'est pas roux - un gaucher, roux de surcroît, ne survivrait pas à la peur de ses voisins.

Auteur: Alfonso Mateo-Sagasta

Info: Voleurs d'encre

[ rouquin ]

 

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pensée-de-femme

Mais vois-tu, l'hallucinante vision qui me poursuit, qui me jette éperdue, la tête enfouie dans l'oreiller, c'est cette queue gonflée de sperme que tu branles hardiment au-dessus de ton ventre. Comme tes doigts se crispent autour de cette pine magnifique, comme tu l'agites, mon cher amour ! Gagnée par cette ferveur sadique, vois mon doigt que je viens de glisser sur mon bouton et comme toi, je me branle, je me branle. Mais pour que ta jouissance soit complète, tiens, sens dans ton cul le doigt volontaire que je viens d'y planter. Tu ne peux résister à pareille luxure et tu décharges follement sur ma poitrine, sur mon ventre. Un flot épais et tiède vient de mouiller ma chair et mes doigts étalent sur tout mon corps le sperme de ta queue. Brisés tous deux par cette folle orgie, nous restons étendus sans forces et sans pensées.

Auteur: Anonyme

Info: Mademoiselle S.: Lettres d'amour 1928-1930

[ passion ] [ sexe ] [ stupre ]

 

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teinte

Le rose n’est pas une couleur, c’est le bâtard du rouge triomphant et de la lumière coupable ; né d’un inceste où l’enfer comme le ciel ont joué un rôle, il est resté la teinte de la honte. Mais cela, je ne l’ai senti que plus tard, quand il m’était devenu impossible de sortir encore de la géhenne.

La connaissance d’après coup, celle qui arrive trop tard pour vous sauver, me rappela que le rose est jumelle à l’horreur.

Pleur sanglante des poumons phtisiques, mousse aux lèvres des hommes qui meurent la poitrine percée, tissus visqueux des fœtus, prunelles affreuses des albinos morbides, témoin du virus et du spirochète, compagnon des sanies et de toutes les purulences, il a fallu l’innocence et l’admiration des enfants et des jeunes filles pour l’entourer de désirs et de préférences, et cela même démontre sa malice et sa ténébreuse essence.

Auteur: Ray Jean

Info: Les derniers contes de Canterbury

[ dénigrement ] [ églantine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Par moments, les légers marabouts ou les cheveux de l'inconnue effleuraient la tête de Raphaël et lui causaient une sensation voluptueuse contre laquelle il luttait courageusement ; bien tôt il sentit le doux contact des ruches de blonde qui garnissaient le tour de la robe, la robe elle-même fit entendre le murmure efféminé de ses plis, frissonnement plein de molles sorcelleries ; enfin le mouvement imperceptible imprimé par la respiration à la poitrine, au dos, aux vêtements de cette jolie femme, toute sa vie suave se communiqua soudain à Raphaël comme une étincelle électrique ; le tulle et la dentelle transmirent fidèlement à son épaule chatouillée la délicieuse chaleur de ce dos blanc et nu. Par un caprice de la nature, ces deux êtres désunis par le bon ton, séparés par les abîmes de la mort, respirèrent ensemble et pensèrent peut-être l'un à l'autre. Les pénétrants parfums de l'aloës achevèrent d'enivrer Raphaël.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: La Peau de chagrin Balzac

[ envoûtement ]

 

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agonie

Sa tête tomba en arrière dans la main de l'homme. Les muscles du cou ne la soutenaient plus, Arthur sentait le crâne peser dans sa paume. Elle le regardait toujours.
Trop jeune pour arriver à partir en paix ; la peur, plus forte que tout, de crever seule sans savoir pourquoi.
- Je peux rien faire pour toi, petite.
Son coeur battait encore et elle le suppliait, avant qu'elle ne puisse plus entendre, de dire quelque chose. Bowman approcha sa main de son visage. La jeune fille, voyant les doigts se poser sur ses yeux, eut un sursaut de panique.
- Chhh. C'est pas moi qu'il faut regarder. Faut pas avoir peur. C'est ton moment, petite. Respire. Y a plus rien d'autre. Juste encore un peu d'air.
Son corps se détendit. Sa poitrine se souleva lentement, puis Arthur sentit sur sa main l'air expulsé de la bouche, un petit souffle tiède, qui s'arrêta (...)

Auteur: Varenne Antonin

Info: Trois mille chevaux vapeur

[ dernier soupir ]

 

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déforestation

L'arbre se changea en main qui chasse des nuages

inutilement tendue vers la lumière au loin ;

sur ses doigts se promenaient de minuscules lézards

qui guettaient entre les feuilles un souvenir obscur.



Des haches l'abattirent, on lui ouvrit la poitrine

à l'aide de crochets, rengaines et paumes baveuses ;

le faîte reposait son oreille sur le sol

enrobé dans sa pluie de grenouilles violacées.



Tombèrent le pin, l'ombu, le mauve eucalyptus,

le peuplier de lait et le saule de douleur.

On les passait la nuit par la scie ou la hache

pour tromper les oiseaux et recenser le bois.



( Les papillons inlassables dans les creux de l'air

de tous côtés cherchaient l'emplacement des feuilles ;

le criquet égaré déambula longtemps

et les oiseaux nichèrent dans l'image disparue ).

Auteur: Supervielle Jules

Info: Cherchez, cherchez, oiseaux... Abattage

[ poème ] [ coupes sylvestres ]

 

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