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expérience de pensée

Le pardon est impossible parce qu’il est impossible de ne plus en vouloir à quelqu’un par le simple truchement d’une décision. […]
Ce qui est possible, en revanche, c’est de comprendre. C’est une opération dingue que seuls les Sans Roi, les voyants et les acteurs connaissent vraiment. C’est entrer dans la logique de l’autre : revivre ses angoisses, ses incertitudes, ses joies, repasser en détail chaque instant qui précède ses prises de décision. C’est avoir peur à sa place, honte à sa place, croire à des sornettes à sa place, être dingue à sa place. C’est voir le monde à travers ses yeux et goûter les fruits de son amertume par sa bouche. Il faut le vivre comme le profiler vit les crimes du serial killer : s’infliger jusqu’aux flashs aveuglants, jusqu’aux signes équivoques et aux tentations. Il faut avoir l’impression que tout autre geste était alors impossible pour celui qui a agi. C’est un comportement à la fois animal et froid : dans un état de détachement total, il faut se déplacer dans l’appareil nerveux de l’autre et décrypter son fonctionnement.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Sycomore sickamour", page 98

[ conscience ] [ altérité ] [ empathie ]

 

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fin de l'analyse

Dans les traitements psychothérapeutiques, une interruption, une fin peut survenir à tous les stades possibles du développement, sans que l’on ait toujours le sentiment qu’un but a été atteint pour autant. Il est typique que des suspensions temporaires surviennent : 1. Après que le sujet a reçu un bon conseil ; 2. Après qu’a eu lieu une confession plus ou moins complète, mais toutefois suffisante ; 3. Après la reconnaissance et l’acceptation d’un contenu psychique jusqu’alors inconscient, bien qu’essentiel, et dont la prise de conscience donne un nouvel élan à l’activité et à la vie du sujet ; 4. Après un détachement obtenu grâce à un travail psychologique prolongé, d’avec la psyché de l’enfance ; 5. Après la réalisation d’une nouvelle adaptation rationnelle à des conditions de vie peut-être difficiles ou exceptionnelles ; 6. Après la disparition de symptômes douloureux ; 7. Après un tournant positif de la destinée : examen, fiançailles, mariage, divorce, changement de profession, etc. ; 8. Après la redécouverte de l’appartenance à une confession religieuse, ou après une conversion ; 9. Après que s’est esquissée l’édification d’une philosophie pratique de la vie ("philosophie" au sens antique !).

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie et alchimie", éd. Buchet-Chastel, 2014, trad. par Henry Pernet et Roland Cahen, pages 24-25

[ causes ] [ raisons ] [ dénouement ]

 

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ordre sous-jacent

Dès que David Bohm a commencé à réfléchir à l'hologramme, il a vu que celui-ci offrait également une nouvelle façon de comprendre l'ordre. Comme la goutte d'encre dans son état dispersé, les motifs d'interférence enregistrés sur un morceau de film holographique semblent également désordonnés à l'œil nu. Tous deux possèdent des ordres cachés ou enveloppés, de la même manière que l'ordre d'un plasma est enveloppé dans le comportement apparemment aléatoire de chacun de ses électrons. Mais ce n'est pas le seul aperçu que l'hologramme apportait. Plus Bohm y réfléchissait, plus il était convaincu que l'univers utilise des principes holographiques dans ses opérations, qu'il était lui-même une sorte d'hologramme géant et florissant, et que cette prise de conscience lui permettait de cristalliser toutes ses diverses idées en un ensemble vaste et cohérent. Il publia ses premiers articles sur sa vision holographique de l'univers au début des années 1970, et en 1980, il présenta une synthèse approfondie de ses idées dans un livre intitulé Wholeness and the Implicate Order. Dans cet ouvrage, il ne se contente pas de relier entre elles ses innombrables idées. Il les transfigurait en une nouvelle façon de voir la réalité, aussi époustouflante que radicale.

Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: L'univers holographique

[ champs scalaires ] [ implicite-explicite ] [ fractal cosmos ]

 

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gouvernance éclairée

Le mot latin auctoritas, racine du mot autorité, caractérise dans son sens premier le protecteur - le gardien qui s'occupe de ceux qui ne peuvent se suffire à eux-mêmes, ou le conseiller de ceux qui doutent. L'autorité, si l'on considère cette origine, signifie bien davantage qu'une simple domination. Elle englobe la protection que les parents apportent à leurs enfants aussi bien que les garanties que les lois concèdent aux adultes. Au temps des Romains, un protecteur comme l'empereur Auguste, loin d'être un représentant de l'oppression humiliante, permit, grâce à son pouvoir, l'épanouissement de ceux qui lui obéissaient. Inversement, un régime comme celui de Caligula, qui n'assura pas sa protection à ceux qui se conformaient à ses règles, fut considéré comme ayant perdu son autorité même aux beaux jours du pouvoir de l'empereur. Mais surtout l'autorité, prise au sens d'une règle ou d'un jugement qui ferait autorité, implique l'établissement de valeurs et de critères définissant ce qui est important. L'autorité établit le poids de ce qui compte pour ceux qui vivent dans son orbite. C'est une formulation de conscience : une personne ou une institution sert de conscience aux autres. L'histoire que nous avons retracée culmine dans la façon dont l'autorité s'établit aujourd'hui sur le plan visuel.

Auteur: Sennett Richard

Info: La conscience de l'oeil : urbanisme et société

[ priorités communautaires ] [ bon sens ] [ étymologie ]

 

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prise de conscience

Il est un moment dans la vie de chaque garçon lorsqu'il considère pour la première fois la vie dans l'autre sens. C'est peut-être l'instant où il franchit une frontière de la virilité. Le jeune gars marche dans la rue de sa ville. Il pense à l'avenir et à la place qu'il occupera dans le monde. Ambitions et regrets s'éveillent en lui. Soudain, quelque chose se passe ; il s'arrête sous un arbre et attend, comme si une voix l'appellait. Des fantômes d'éléments anciens s'insinuent en lui ;  voix extérieures qui lui murmurent un message sur les limites de la vie. Le voilà incertain de lui-même et de son avenir. S'il est un garçon imaginatif, une porte se déchire et pour la première fois il contemple le monde et voit, comme s'ils marchaient en procession devant lui, les innombrables figures humaines qui, avant lui, sont sorties du néant, ont vécu leur vie avant de disparaître à nouveau. Une tristesse de la sophistication s'est imposée au garçon. Avec un léger soupir, il se perçoit comme une humble feuille portée par le vent dans les rues de son village. Il sait qu'en dépit de tous les discours de ses camarades, il devra vivre et mourir dans l'incertitude, élément soufflé par les vents, destiné à se flétrir comme le maïs au soleil. 

Auteur: Anderson Sherwood

Info: Winesburg, Ohio: A Group of Tales of Ohio Small Town Life

[ puberté ] [ hommes-par-homme ]

 

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insomnie

Je retournai dans ma chambre, refermai les portes et me couchai en sermonnant : "Il faut que je dorme. Il faut tout oublier jusqu’à demain. Il faut que je dorme." J’éteignis la lumière. Je fermai les yeux et, m’appliquant à ne penser à rien, m’efforçai de m’endormir. La lutte pour le sommeil est déjà quelque chose d’effrayant. On n’a pas de prises. La seule volonté de dormir vous tient éveillé. Je ne pensais à rien, mais il y avait pourtant en moi la volonté de dormir qui à mon insu me tenait éveillé. Je me retournais sans cesse. De temps en temps, à travers l’obscurité, venait à moi de très loin le tintement d’une horloge. Tout était noir. Je n’avais déjà plus de volonté. Pourtant, je ne dormais pas. Combien de temps s’écoula ainsi ? Je ne le sais pas. J’avais complètement perdu la notion du temps. J’étais absolument comme si je dormais, pourtant une conscience suffisante faisait que je savais que j’étais éveillé. A la longue, après m’être retourné je ne sais combien de fois, mon engourdissement se fit plus grand. Une joie minuscule m’envahit. J’allais perdre toute notion des choses lorsque, insensiblement, j’eus la sensation que mon cerveau grossissait, grossissait, que mon corps était de plomb, que tout mon être se gonflait et que, à mesure qu’il gonflait, je pouvais de moins en moins remuer afin de reprendre mon aspect habituel.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, pages 106-107

[ sensations ]

 

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mystique

L'adjectif "numineux" est apparu en premier chez Rudolf Otto dans le livre intitulé : "Le Sacré". L’expérience numineuse est l’expérience affective du sacré, considéré comme un concept-clé de la religion. R.Otto se trouve dans la filiation de Schleiermacher qui fait partie de l’école allemande philologique, théologique et philosophique. Elle élargit le concept de religion pour y introduire des formes religieuses où l’idée de Dieu n'est pas centrale et où l'accent est mis sur l’idée de puissance. Schleiermacher inaugure une psychologie philosophique qui s'oppose au rationalisme et au moralisme de la philosophie des Lumières. Il met l'accent sur l’expérience du sacré, qui est une prise de conscience de la dépendance et une saisie de l'infini dans tout être fini. La religion est dans l'intuition conçue comme sentiment, comme sens et goût de l'infini. Rudolf Otto reprend cette visée dans "Le Sacré"; il pense que cette expérience est spécifique et crée le terme de "numineux" qui découle de "numen" : le divin, la souveraineté divine. Pour R. Otto, l'homme est naturellement doué du sens religieux, le schème affectif du numineux constitue un a priori formel de l’affectivité. Jung rattache le numineux aux archétypes, formes symboliques innées et constitutives de l'inconscient collectif sur lesquels nous reviendrons en temps voulu. Le mot religion renvoie donc a des modalités culturellement différentes d'exprimer des archétypes et de prendre conscience de la puissance numineuse qui les investit.

Auteur: Vergote Antoine

Info: Religion, Foi, Incroyance, VE, p. 124 et suivantes. Remodelé par Colimasson

[ quête ]

 

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liturgie chrétienne

Le mot "épiclèse", qui n’est entré que progressivement dans le vocabulaire chrétien et qui ne se trouve pas dans la Bible, signifie une invocation (epiklêsis) du Saint-Esprit, plus particulièrement en connexion avec les prières eucharistiques. Selon les Grecs, l’épiclèse est déterminante pour la transsubstantiation [...] tandis que selon les Latins, ce sont les paroles du Christ qui opèrent le sacrement [...]. Pour l’Église d’Occident, la parole du Christ – et du prêtre parlant in persona Christi – opère la consécration parce que Dieu crée par sa parole ; pour l’Église d’Orient au contraire, c’est le Saint-Esprit qui opère la consécration parce qu’il avait opéré l’Incarnation dans la Vierge. 

[...]

Par l’épiclèse, le prêtre "supplie" et "conjure" Dieu le Père de faire descendre le Saint-Esprit sur les espèces eucharistiques et de les changer – "par une faveur de ta bonté", dit saint Basile – au corps et au sang du Christ. [...]

Or, de deux choses l’une, si nous voulons être logiques : ou bien la transsubstantiation est certaine ex opere operato et en vertu de l’ordre divin (hoc facite in meam commemorationem), et alors la supplication est inutile ; ou bien la supplication est utile, et alors la transsubstantiation est incertaine [...]. [...]

Prise littéralement, l’épiclèse consécratoire est une sorte de tautologie ; mais il faut comprendre son intention sous-jacente, qui est surtout morale, et qui est de marquer notre conscience de l’immense disproportion entre la grâce divine et l'impuissance humaine.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Christianisme/Islam", éditions Archè Milano, 1981, pages 23 à 25

[ définie ] [ problèmes ] [ signification ] [ créateur-créature ]

 

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cartésianisme

Autrement dit, tout le système du savoir tel que Descartes l’a décrit est tiré, par une opération purement intellectuelle, d’un petit nombre de principes a priori estimés évidents. Cette affirmation est capitale, car elle implique la méconnaissance de la vraie révolution intellectuelle du XVIIe siècle, c’est-à-dire de la méthode consistant à aller des faits aux causes et non plus à supposer des principes universels dans la nature pour en déduire les phénomènes et leurs explications. L’usage cartésien de la notion de causalité tourne le dos à la science de son temps, dont sa philosophie ne peut donc nullement être considérée comme la "totalisation" ni même comme le début d’une prise de conscience moyennement lucide. Inconscient des concepts neufs qui naissaient sous ses yeux, Descartes recommande "de commencer par la recherche des premières causes, c’est-à-dire des principes", ce qui est préconiser le retour aux physiques et aux biologies déductives de l’Antiquité, dans ce que l’Antiquité offrait de plus stérile, et non pas dans ce qu’elle offrait de points d’appui pour lutter contre la scolastique. […]

Aussi ne faut-il pas se méprendre sur les applications pratiques et les expériences dont Descartes annonce le programme à la fin du Discours de la méthode. Il ne se propose pas d’expérimenter au sens où Galilée le faisait. A l’inverse, comme Platon, il a confiance dans la validité absolue de ses principes a priori, aperçus par la seule lumière du raisonnement, et donc, par avance, il est sûr de leur efficacité dans la pratique.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Préface au Discours de la méthode de René Descartes, Librairie générale française, 1973, page 17

[ critique ] [ conservateur ] [ préjugé ]

 

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déception

Lorsque [Walter] Benjamin écrit ses souvenirs, en 1942, il a déjà quarante ans et un sens aigu de la dangerosité de l'époque et de sa propre finitude. Il a assisté à la naissance de l'état fasciste et de la prise du pouvoir par Hitler et les nazis et il s'est exilé. En France, à Berlin, à Ibiza aussi. Il ne lui reste à vivre qu'une poignée d'années et s'il ne le sait pas, il en a peut-être la prémonition, en tant que juif, en tant qu'être ultrasensible et animé par une conscience politique qui le propre d'écrivains et de philosophes de sa génération. En tout cas, il est suffisamment âgé et lucide pour savoir que la vie a été une promesse non tenue, un avenir non réalisé. Pas seulement pour lui. Pour comprendre que, déjà enfant, il se révoltait contre ses parents, contre l’école telle qu'il la vivait, contre les meubles encombrants et les armoires trop bien rangées. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Benjamin pensait que la faiblesse de l'enfant, son impuissance -voire celles de l'adulte- à leur niveau le plus extrême, étaient une chance de salut. Un pressentiment salutaire. Sa conception de l'Histoire est une seule et unique catastrophe qui ne cesse d'amonceler les ruines, les éternels vaincus, les humiliés de la faim et de la misère. Les promesses oubliées, les espérances brisées. L'enfant lui-même est victime d'une semblable catastrophe. Dans ces souvenirs, il y a déjà des conceptions mystiques et historiques qu'il exprimera dans ses Thèses sur la philosophie de l'histoire.

Auteur: Lacoste Jean

Info:

[ insoumission ] [ confrontation ] [ désir de fuite ]

 

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