Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 95073
Temps de recherche: 0.1697s

pouvoir

La propagande de guerre nous montre de toute évidence comment une superstructure s’élabore, strictement en fonction d’un état de fait qui change au jour le jour selon le communiqué. Mais la propagande n’est efficace que parce qu’elle répond aux désirs des individus, à moitié dupes et à moitié complices de ses raisons. Dans les États totalitaires, ils ne demandent pas mieux qu’on leur fournisse les justifications qui mettront fin à leur malaise en leur démontrant que leur capitulation devant la police totale est la première des vertus.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 241

[ peuple ] [ confort idéologique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

diversion

L’homme mûr s’absorbe dans son métier, la mère s’engloutit dans l’éducation de ses enfants ; mais cette "vie de sacrifice" n’est que le sacrifice d’une vie : un suicide, parfois presque conscient. En obéissant au "devoir" nous cédons souvent à la facilité, car l’être social est le fond de l’homme. Nous refusons l’impératif le plus dur : l’existence personnelle. Mais avec elle nous perdons la vertu qui les crée toutes : l’aptitude à se dépasser soi-même. La morale par excellence, celle qui ne va pas de soi, c’est d’accepter d’être seul. Ce n’est pas de donner mais de donner seul : quand tous donnent c’est parfois ne pas donner.

L’homme vertueux est sauvé par ses œuvres. Mais elles seront de plus en plus faciles, s’il est vrai que leur raison est dans le déchirement qu’elles nous évitent. La vertu dégénère en moralisme, mais le rite est encore plus commode : un simple geste et voici exorcisée l’angoisse de vivre.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 235

[ moralité refuge ] [ par-delà le bien et le mal ] [ souffrance ] [ solitude ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

évolution historique

Les justifications humaines se ramènent au slogan de Hegel : tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui est rationnel est réel. Et comme une justification statique ne suffisait plus à une époque où le cours de l’Histoire s’accélérait, Hegel dut introduire la dimension du temps dans la métaphysique ; il le fallait bien pour que celle-ci puisse valoriser les avatars d’un monde en constant changement. Le devenir de l’histoire c’est le devenir de l’esprit. Et l’esprit absolu au siècle du nationalisme et de l’armée, c’est comme par hasard l’État, prussien comme le philosophe : Berlin est sa Jérusalem céleste et son temple la faculté où il enseigne. La dialectique : la négation des contraires par le cours du temps et du discours est de nos jours le moyen le plus commode pour faire du chaos l’ordre. Le calendrier s’en charge : hier la thèse, aujourd’hui l’antithèse. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer, demain – toujours demain – on rasera gratis. Ce sera la synthèse. La formule de Hegel vaut pour n'importe quel système politique qui veut donner au relatif toute la rigueur de l’absolu : pour l’idéologue réactionnaire qui voit dans l’état social l’image du divin, et pour l’idéologue progressiste qui divinise une société dont le mouvement est l’état. Dans la voie de Hegel le marxisme n’est que la conclusion d’une pensée toujours possédée par le démon de l’Absolu bien qu’elle n’ait plus d’au-delà.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, pages 220-221

[ philosophie ] [ critique ] [ immanence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

désillusion

Avant Valérie, en fait, je n’avais rencontré aucune fille qui arrive à la cheville des prostituées thaïes ; ou alors peut-être quand j’étais très jeune, avec des filles de seize ou dix-sept ans, j’avais pu ressentir quelque chose. Mais dans les milieux culturels que je fréquentais, c’était carrément la catastrophe. Ces filles ne s’intéressaient pas du tout au sexe, mais uniquement à la séduction – et encore il s’agissait d’une séduction élitiste, trash, décalée, pas du tout érotique en fait. Au lit, elles étaient tout bonnement incapables de quoi que ce soit. Ou alors il aurait fallu des fantasmes, tout un tas de scénarios fastidieux et kitsch dont la seule évocation suffisait à me dégoûter. Elles aimaient parler de sexe, c’est certain, c’était même leur seul sujet de conversation ; mais il n’y avait en elles aucune véritable innocence sensuelle. Les hommes, d’ailleurs, ne valaient guère mieux : c’est une tendance française, de toute façon, de parler de sexe à chaque occasion sans jamais rien faire ; mais ça commençait à me peser sérieusement.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme

[ femmes-par-homme ] [ libido ] [ théorie-pratique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Bandini

volupté

J’avais de la chance. Elle connaissait les différentes choses qui conservent le désir d’un homme, enfin pas intégralement, ce n’est pas possible, mais disons qui le maintiennent à un niveau suffisant pour faire l’amour de temps en temps en attendant que tout se termine. Connaître ces choses, à vrai dire, n’est rien, c’est tellement facile, tellement dérisoire et facile ; mais elle aimait les faire, elle y prenait plaisir, elle se réjouissait de voir le désir monter dans mon regard. Souvent, au restaurant, en revenant des toilettes, elle posait sur la table sa culotte qu’elle venait d’enlever. Elle aimait, alors, glisser une main entre mes jambes pour profiter de mon érection. Parfois, elle défaisait ma braguette et me branlait aussitôt, à l’abri de la nappe. Le matin aussi, quand elle me réveillait par une fellation et me tendait une tasse de café avant de me reprendre dans sa bouche, je ressentais des élans vertigineux de reconnaissance et de douceur. Elle savait s’arrêter juste avant que je jouisse, elle aurait pu me maintenir à la limite pendant des heures. Je vivais à l’intérieur d’un jeu, un jeu excitant et tendre, le seul jeu qui reste aux adultes ; je traversais un univers de désirs légers et de moments illimités de plaisir.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme

[ femme-homme ] [ complicité sexuelle ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Bandini

langage

"Aussi réel que", dit Eddie.

"Aussi réel que quoi ?" dit Jack.

"J'aimerais bien le savoir, dit Eddie. Mais je suis incapable de touver des substantifs concordants. Personne n'est parfait, n'est-ce pas ? J'arrive à débuter :  aussi grand que, aussi obscène que, aussi répugnant que. Mais je ne peux pas aller plus loin.  Un peu comme dans la vie :  aussi injuste que..."

Auteur: Rankin Robert Fleming

Info: The Hollow Chocolate Bunnies of the Apocalypse

[ sans comparaisons ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

oisiveté

C'est en apprenant à supporter l'ennui que nous découvrons qui nous sommes vraiment.

Auteur: Alderman Naomi

Info:

[ face à soi-même ] [ découverte ] [ inoccupation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femme

La langue des femmes est aussi tranchante qu'une épée à deux tranchants, qui blesse d'autant plus lorsqu'elle sont en colère.

Auteur: Cavendish Margaret

Info:

[ fâchées ] [ venimeuses ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

mémoire

Le souvenir allume une lampe.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info:

[ déroulante ] [ réminiscence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pragmatisme

La religion ne doit pas s’embarrasser des faits, tandis que la science ne peut en ignorer aucun. Mais dans la culture populaire, les abus de langage et les imprécisions jamais corrigées sèment le trouble. Les verbes, "savoir" et "croire" sont devenus des synonymes dans les langues courantes, alors qu’ils sont antonymes dans leur définition la plus pure.

Auteur: Diracca Anselme

Info: Matt

[ croyances ] [ rationnel-irrationnel ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel