Je fantasmais depuis toujours sur l'idée de faire l'amour avec deux hommes. Un jour, j'en ai parlé à mon ami, comme ça, juste pour partager cette idée. Il m'a proposé de la réaliser. Je n'étais pas très chaude, j'ai réfléchi longtemps et j'ai fini par dire, plusieurs mois après : " pourquoi pas ? " Cela ne m'excitait pas spécialement, mais je pensais que ça pourrait être une expérience intéressante, vu que je fantasmais dessus depuis longtemps. Et je n'ai pas d'inhibitions du tout, donc, oui, pourquoi pas ? Et on l'a fait. Cela s'est moyennement bien passé, parce qu'on a dû trouver quelqu'un évidemment. Pas un proche ni un ami, un inconnu. Et je n'ai pas du tout accroché avec lui. Il me faisait un peu peur, me mettait mal à l'aise. Le problème, c'est que depuis ce jour-là, je n'ai plus envie de mon ami. Je me bloque complètement quand il s'approche de moi, je me rétracte. Je n'arrive pas à comprendre. Je crois que cette expérience m'a choquée dans le fond. Pourtant, j'étais épanouie sexuellement avec lui, et je l'aime. Il se mord les doigts de m'avoir proposé ça. Et on ne sait plus quoi faire pour s'en sortir.

Je suis infirmière et je travaille pour un chef de service qui est un vrai tyran. Je faisais des cauchemars en rêvant à lui. Et un beau jour, j'ai commencé à fantasmer sur lui. C'est rigolo, parce que, depuis, je le déteste toujours autant, mais il me fait rire ! Quand il est infect, je m'en vais en pensée dans mes fantasmes et je le regarde se mettre en colère ou s'énerver en restant très zen ! Cela m'est très bénéfique, et, en plus, ça a boosté ma libido avec mon ami ! Comme si j'avais réussi à apprivoiser un taureau furieux ! Je me sens plus sûre de moi. Et mon chef de service n'arrive plus à me stresser comme avant. Je sais bien que mes fantasmes, c'est uniquement imaginaire, mais ça me fait du bien. Alors, pourquoi s'en priver ?

Je fantasme sur la sodomie. Mais, je n'en parlerais jamais à mon ami. J'aurais peur qu'il veuille le faire ! Or, je n'en ai pas la moindre envie. Cela me dégoûterait complètement. C'est étonnant, car dans mon imagination, c'est très excitant et agréable. Mais je suis sûre que je n'apprécierais pas du tout de le faire. Cela paraît contradictoire, mais pour moi, ça ne l'est pas.

Moi je fantasme sur fond sado masochiste. Mais attention, c'est toujours très soft. Du genre, un homme m'attache et me fait l'amour. Mais dans mon fantasme, ce n'est pas du tout violent. Je suis toute excitée, et il le sait. C'est une sorte de jeu, pas du tout un viol. J'en ai parlé à mon ami, et il a été très choqué. Car lui ce genre d'idées ne lui viendrait pas à l'esprit. Il m'a même dit : " je me demande où tu vas chercher tout ça ! " d'un air un peu gêné ! Pourtant, ses fantasmes à lui, c'est plutôt l'amour à trois. Pour moi, c'est nettement plus choquant ! Finalement, quand on ne comprend pas bien quelque chose, on peut se sentir choqué parce qu'on a un mental différent, je pense.

C'est toujours sur le même scénario : Je suis sur la plage, un bel inconnu sort de l'eau tout mouillé. Il s'approche de moi, allongée sur ma serviette, s'allonge près de moi, et commence, tout doucement à me caresser. Je fais semblant de dormir, et petit à petit, très progressivement, ça devient de plus en plus sexuel.

Pendant la révolution féministe, le plan de bataille était simple. Il était facile de désigner l'ennemi. C'était celui qui avait un pénis. Ce n'est plus exact. Certains hommes d'aujourd'hui sont très bien, nous avons de nouveau le droit de les apprécier. Bien sûr, on les garde dans le collimateur; on n'est plus obligée de leur tirer dessus sans sommations.

L'érotisme fait peur parce qu'il excelle dans l'excès, s'épanouit dans la surabondance et l'illimité. Il élève l'instinct au rang d'un art d'aimer, et donc de vivre.

Il n'y a rien de si varié dans la nature que les plaisirs de l'amour, même s'ils sont toujours les mêmes.

Personne ne trouvait ridicule son gazouillis, sa pétulance ménagère, tout le monde l'admirait, ses fils, ses belles-filles, de s'être consacrée à l'éducation de ses enfants, au bonheur de son mari, on ne pensait pas qu'elle aurait pu vivre autrement.

Derrière nous s'étend le système patriarcal avec sa nullité, son amoralité, son hypocrisie, sa servilité. Devant nous s'étend la vie publique, le système professionnel avec leur passivité, leur jalousie, leur agressivité, leur cupidité. L'un se renferme sur nous comme sur les esclaves d'un harem, l'autre nous oblige à tourner en rond... tourner tout autour de l'arbre sacré de la propriété. Un choix entre deux maux...