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écritures saintes

Pourquoi, en Luc XII, 1, est-il écrit : " Méfiez-vous du levain c’est-à-dire de l’hypocrisie des Pharisiens " ? Là-dessus, Bultmann et autres restent plus que muets; ils passent; ils courent rejoindre, et bien en vain, le commode giron de leur sainte koïné. Car quel rapport y a-t-il dans le grec entre zumé, " le levain ", et upokrisis, " l’hypocrisie " ? réponse : aucun. Cette phrase est donc incompréhensible en grec, autant qu’elle l’est en français. Et elle orne cependant, depuis des siècles, les sermons, les missels, et les cervelles chrétiennes. Cervelles dont la plupart seraient d’ailleurs fort en peine d’expliquer ce qu’est un " pharisien ". Mais si l’on sait qu’en hébreu l’équivalent du " levain " est ĤMŞ et celui de l’ " hypocrisie " ĤNP, alors on comprend tout : on comprend le " c’est-à-dire " du grec et de la version française courante ; car, en hébreu, et en kabbale, et pas ailleurs, la guématrie du " levain " est la même que celle de l’ " hypocrisie " !"*

Ridicule et stérile en grec, évidente en hébreu, en kabbale, cette phrase n’a jamais été écrite en grec, et elle n’a pas été écrite à l’intention de lecteurs grecs (juifs ou non) ; par contre, elle a été ultérieurement traduite, et cette traduction lui a fait perdre son sens son fondement arithmétique.

Il n’existe donc une relation entre le levain et l’hypocrisie qu’en hébreu ; elle est gématrique ; elle est kabbalistique : intraduisible et illisible dans une autre langue, cette gématrie (cette kabbale) n’est plus que du zéro dans le Selon-Luc de nos manuscrits indo-européens.

Autre exemple, tiré d’un autre Évangile :

En Matthieu XXVI, 15, des pièces d’argent sont versées à Judas : 30 pièces; comme pour les poissons, pas une de plus, pas une de moins. La justification des 30 pièces est rapportée par Matthieu (et surtout par les notes de nos éditions-traductions courantes), non pas à des faits réels, s’étant historiquement produits, mais à... une citation de Zacharie XI, 12 : " Et ils prirent les 30 pièces d’argent ", citation qui ne mentionne aucunement et pour cause ! le nom de Judas. Et nos commentateurs, nos érudits, nos grécistes, se satisfont et entendent nous satisfaire de la référence, sans se poser la question, encore une fois naïve et de bon sens, qui me vient aussitôt à l’esprit : pourquoi 30 pièces et Judas ? Or, et c’est bien ce que le grec est incapable de nous dire, le nombre 30 correspond à la gématrie de l’hébreu YHWDH, " Judas " (et aussi : " la Judée ").**

Seul l’hébreu, par gématrie et par kabbale, justifie le rapport narratif entre les 30 pièces d’argent et Judas.***

Auteur: Dubourg Bernard

Info: L'invention de Jésus, tome 1 : L'Hébreu du Nouveau Testament - *Gématrie de ĤMŞ (" levain ", mais aussi " vinaigre ", d’où l’épisode du vinaigre lors de la Passion, d’où, aussi, ses sous-entendus) : 8 + 40 + 90, soit 138. Gématrie de ĤNP (" l’hypocrisie ", mais aussi, et plutôt, " l’impiété ") : 8 + 50 + 80, soit également 138." **Soit, dans l’ordre des lettres-chiffres du mot : 10 + 5 + 6 + 4 + 5 = 30. ***Encore une image de la manière anhistorique dont sont édifiés les textes évangéliques et leurs récits. Quant au fait que, par Judas (ou : par la Judée, distincte de la Galilée et de la Samarie ?), l’argent et la croix (le bois, l'arbre, etc) soient ici narrativement réunis, c'est encore la gématrie (et non le grec et non l'Histoire) qui nous l'indique : la valeur de KSP, " l’argent ", est identique à celle de cŞ, " le bois " : 160. Avec l’article H, de valeur 5, les deux mots ont pour guématrie commune 165, la même que celle de MLK + YHWDYM, autrement dit " le roi des Juifs " (ou : " des Judéens ") d’où, encore une fois hors du grec, Marc xv, 26, et sa mention du " motif de la condamnation " de Jésus-Josué : la prétention au titre de " roi des Judéens " ! Hors Histoire et hors grec, seul l’hébreu, par ses réseaux gématriques, invitait le narrateur primitif à lier ainsi le bois (la croix), l’argent et le titre royal ; dans le grec tout cela est perdu dans l'hébreu, tout cela possède (possédait) la même valeur. Équivalence absolue des trois termes. pp. 138-141

[ gematria ] [ gvematria ] [ kabbale numérique ] [ numérologie symbolique ] [ interpolations diachroniques ] [ bible ] [ manipulation ] [ malentendus ]

 

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dramaturge

Car, disons-le, l’intérêt qu’il y a à vous introduire dans ce théâtre [la Triologie du Père humilié de Paul Claudel] - même s’il a pour tel ou tel, selon ses penchants, une odeur de sacristie qui peut plaire ou déplaire, la question n’est pas là - c’est que c’est quand même une tragédie. Et c’est bien drôle que ça ait amené ce monsieur à des positions qui ne sont pas des positions faites pour nous plaire, mais il faut s’en accommoder et au besoin chercher à le comprendre. C’est tout de même de bout en bout de "Tête d’Or" au "Soulier de satin" la tragédie du désir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 24 mai 1961

[ opinion ] [ caractéristique ]

 

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monothéisme

Et comme une même ville regardée de différents côtés paraît tout autre, et est comme multipliée perspectivement ; il arrive de même, que par la multitude infinie des substances simples, il y a comme autant de différents univers, qui ne sont pourtant que les perspectives d’un seul selon les différents points de vue de chaque Monade.  

Auteur: Leibniz Gottfried Wilhelm

Info: Monadologie § 57

[ Éternel ] [ subjectivismes rassemblés ] [ perspectiviste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

concept psychanalytique

N’est pas trauma simplement ce qui a un moment fait irruption, a fêlé quelque part une sorte de structure qui paraît imaginée comme totale - puisque c’est à ça qu’a servi à certains la notion de narcissisme - c’est que certains événements viennent se situer à une certaine place dans cette structure, ils l’occupent, ils y prennent la valeur signifiante tenant cette place chez un sujet déterminé, c’est cela qui fait la valeur traumatique d’un événement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 24 mai 1961

[ définition ]

 

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écrivain

Moi, vous savez, c’est pas difficile. J’avais fini. Puisque nous parlons de "littérature", j’avais fini, comprenez moi. Après Mort à crédit, ben j’étais fini, quoi. Au fond, j’avais tout dit ce que j’avais à dire et c’était pas grand chose…

Puis alors il m’est arrivé cette saloperie, n’est-ce pas, qu’il a fallu que je foute le camp. Alors là, j’ai été pris dans une nouvelle pièce et je raconte ce que j’ai vu… Puis, c’est tout. Ça vaut la peine parce que, pour moi je veux dire, ça me donne un thème. J’ai pas à me gratter pour trouver des sujets. "Ah, la belle-mère qui adore son gendre, qui se fait enculer par son petit-fils, etc…" Moi, c’est pas la peine, c’est pas la peine. Je ne cherche pas à faire de sexologie, ni de psychologie, de métaphysique, j’ai qu’à raconter et à transposer. Évidemment, il y a la cuisine, quoi, la cuisine. On prend les faits puis on les cuisine comme il y a des gens qui mangent un poulet ou n’importe quoi.

Cuisiner, c’est pareil.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretien avec Louis Combelle, 1961

[ travail ] [ écriture ] [ comparaison ]

 

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Éternel

Tout comme une ombre physique qui cache le Soleil n'affecte en rien le Soleil lui-même, qui continue de briller à pleine puissance, de même une personne qui ne ressent pas l'existence de la Direction Supérieure n'apporte aucun changement au-dessus.

Car rien ne change ci-dessus, comme il est écrit : " Je suis le Seigneur (HaVaYaH), je ne change pas. "

Auteur: Yéhouda Leib Ha-Levi Ashlag Baal Hasoulam

Info: Shamati : J'ai entendu

[ imperturbable ] [ kabbale ] [ dieu ] [ source ]

 

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étymologie

Le mot baroque vient du mot portugais barroco, employé pour désigner des "perles qui ne sont pas parfaitement rondes" (Furetière). Au figuré, il désigne tout ce qui est "irrégulier, bizarre, inégal" (Dictionnaire de l'Académie de 1740). De là la prédilection du baroque pour le mouvement, pour la courbe et la dissymétrie, au détriment de la ligne droite. En art, le mot ne peut être séparé du contexte historique de la Contre-Réforme.


Auteur: Petitfils Jean-Christian

Info: "Louis XIII", note de bas de page

[ farfelu ] [ biscornu ] [ fantasque ]

 

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surnaturalisation

La pré-connaissance dont parle saint Paul [Rm VIII, 29] ne signifie pas que Dieu écarterait à l’avance certains êtres de la déification. Cette erreur, celle de Luther dans son traité Du serf-arbitre, est une interprétation non seulement grossière, mais encore stupide. Elle suppose en effet une coexistence du temps et de l’éternité, et passe d’un régime à l’autre comme s’ils étaient comparables. La prescience éternelle n’est pas "avant" le déroulement temporel, ni "après". La parole de saint Paul signifie seulement ceci : notre déification est une conséquence de la connaissance que Dieu a de notre être ; ou encore : être déifiés, devenir conformes à l’image du Fils – conformes fieri imaginis Filii – c’est s’identifier à la connaissance que Dieu a de nous de toute éternité : la gnose éternelle que Dieu a de nous, c’est notre déification.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 354-355

[ actualisation ] [ confusion catégorielle ]

 

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nescience

Bienheureux l’intellect qui, au temps de l’oraison, est parvenu à l’ignorance infinie.

Auteur: Evagre le Pontique

Info: De oratione, 117

[ gnose suprême ] [ épignose ] [ christianisme ] [ docte ]

 

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déification

[…] Evagre le répète inlassablement, seul l’intellect, et l’intellect parfaitement dépouillé, est capable de voir la Trinité. Mais encore est-il préférable de dire qu’un tel intellect est "voyant de la Sainte-Trinité", c’est-à-dire que cette vision est son essence même. Devenant ce qu’il connaît, l’intellect, par la contemplation seconde, est rendu "isangélique", égal aux anges. A ce degré en effet, l’homme n’est plus vraiment un homme : "les mondes changent et les noms sont abolis" [Traité de l’oraison]. Mais le dépouillement total est au-delà même de toute forme intelligible. Il s’agit alors de l’intellect informel. […] "L’intellect, entré dans le service des Commandements de Dieu – praxis – évolue dans la pensée des objets de ce monde ; entré dans la gnose (inférieure), il évolue dans la contemplation ; mais entré dans l’oraison, il pénètre dans la lumière sans forme qui est le lieu de Dieu". Dès cette entrée, l’intellect devient dieu par grâce. Et ainsi la contemplation de la Trinité coïncide avec la vision de son propre état "lorsque l’intellect est jugé digne de la contemplation de la Sainte-Trinité, alors, par grâce, il est lui aussi appelé dieu, étant parachevé dans la ressemblance de son Créateur". C’est pourquoi "c’est de Dieu même qu’il loue Dieu". Celui-là "possède dans la contemplation de lui-même le monde spirituel".

L’intellect est donc élevé à une dignité infinie, dignité qu’il possède en vertu même de sa nature intellectuelle. Un théologien occidental sera tenté de voir dans ces affirmations la confusion de la nature et de la grâce […]. Pourtant, il n’y a aucune confusion entre les deux ordres, car la pure nature de l’intellect est un don de Dieu. Il y a seulement une fusion totale dans une transformation éternelle. L’intellect, disons-nous, s’identifie à sa nature surnaturelle, son prototype in divinis. […] Nous touchons ici l’un des mystères les plus hauts de la science spirituelle. Dieu ne peut être vu que par lui-même, et donc, si l’intellect voit Dieu, ce ne peut être que Dieu lui-même, se voyant dans sa propre lumière. L’intellect est, dans cette vision, transformé en Dieu lui-même et c’est donc aussi dans sa propre lumière qu’il voit Dieu. […] ni distinction dualiste, ni identification moniste. Le mystère est plus profond, il est même d’une profondeur infinie. Ecoutons cette admirable histoire rapportée par Evagre : "Au sujet de cette Sainte Lumière (de l’oraison), le serviteur de Dieu Ammonios et moi nous avons demandé à saint Jean de Thébaïde si c’est la nature de l’intelligence qui est lumineuse et si c’est d’elle que vient la lumière, ou bien si quelque chose d’extérieur l’illumine. Il nous répondit : Aucun homme n’est capable de décider cette question ; mais en tout cas, sans la grâce de Dieu, l’intelligence ne saurait être illuminée dans l’oraison et délivrée des ennemis nombreux et acharnés à sa perte".

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 349-350

[ christianisme ] [ triade ] [ tiers exclu ]

 

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