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tristesse

Assis sur le lit, je regardai mon habit neuf, qui n’avait plus de raison d’être, et le désordre de ma chambre dans l’air frais du matin.

J’avais un mal de tête violent. Je songeai à ma vie triste, sans amis, sans argent. Je ne demandais qu’à aimer, qu’à être comme tout le monde. Ce n’était pourtant pas grand’chose.

Puis, subitement, j’éclatai en sanglots.

Bientôt, je m’aperçus que je me forçais à pleurer.

Je me levai. Les larmes séchèrent sur mes joues.

J’eus la sensation désagréable qu’on éprouve quand on s’est lavé la figure et qu’on ne se l’est pas essuyée.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Mes amis

[ division subjective ] [ intériorisation du regard extérieur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fantasme

Pour patienter, je fis les cent pas en pensant à tout ce qui se passerait d’heureux si Mlle Lacaze m’aimait. Il ne faut pas croire que je songeais à sa richesse. Si elle m’offrait de l’argent, je sentais bien que je refuserais avec indignation. Quand elle viendrait dans ma chambre misérable, je serais digne.

Pourtant, je dois dire que si elle avait été pauvre mon amour se serait évanoui. Cela, je ne le comprends pas.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Mes amis

[ amour imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ragots

J’aime qu’on me fasse des confidences, comme j’aime qu’on me dise du mal des gens. Cela donne de la vie aux conversations.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Mes amis

[ potins ] [ intérêt ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lieu public

Les gares me font entrevoir un monde que je ne connais pas. L’atmosphère qui les enveloppe est plus subtile.

J’aime les gares, la gare de Lyon particulièrement. La tour carrée qui la domine me fait songer, sans doute parce qu’elle est neuve, aux monuments des villes allemandes que j’ai contemplés aux portières des wagons à bestiaux, quand j’étais soldat.

J’aime les gares parce qu’elles vivent jour et nuit. Si je ne dors pas, je me sens moins seul.

Les gares me révèlent la vie privée des gens riches. Dans les rues, ceux-ci ressemblent à tout le monde. Quand ils quittent Paris, je les entends parler, rire, commander. Je vois comment ils se séparent. Cela m’intéresse, moi, le pauvre, sans amis, sans bagages.

On devine que ces voyageurs ne voudraient pas être à la place de celui qui, comme moi, les regarde partir.

De grandes jeunes filles attendent que les malles soient enregistrées. Elles sont belles. Je les examine en me demandant si, habillées en ouvrières, elles seraient aussi belles.

J’aime la gare de Lyon parce que, derrière, il y a la Seine avec ses berges, avec ses grues qui tournent dans l’air, avec ses péniches immobiles comme des îlots, avec ses fumées qui, dans le ciel, se sont arrêtées de monter.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Mes amis

[ description ] [ fascination ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lupanar

Les femmes apparurent enfin. Je les comptai. Elles étaient au nombre de sept.

Leurs robes courtes exhalaient cette odeur de vice et de misère qu’exhalent les toilettes pailletées qui affublent les monstres de cire exposés dans les musées forains.

Elles avaient un teint pâle et luisant de poupée de carton glacé. Des bagues, en ligne sur les doigts, brillaient.

Quand l’une de ces filles galantes était seule ses jambes semblaient bien faites, mais dès qu’elle se mêlait à ses compagnes, leurs défauts sautaient aux yeux, sans que je pusse m’en expliquer la raison.

Une femme vint s’asseoir près de nous et rebondit en riant sur la banquette. Elle avait des dents jaunes qui, à cause de la blancheur du visage, paraissaient plus jaunes encore. Les yeux étaient rayés comme un vieux cadran. Le parfum qu’elle dégageait sentait plus fort quand elle bougeait.

Neveu la regardait avec admiration. Il était complètement changé. Il parlait, il riait et ne se préoccupait plus de moi.

Soudain cette femme se leva, et, prenant le marinier par le bras, elle l’entraîna.

Je restai seul. Sur la table, il y avait trois verres et deux bouteilles.

Je payai tout et je sortis, l’âme pleine d’amertume.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Mes amis

[ bordel ] [ solitude ] [ femmes-par-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept psychanalytique

Chaque fois qu’un état de besoin est suscité, le principe du plaisir tend à provoquer un réinvestissement dans son fond entre guillemets - puisqu’à ce niveau métapsychologique il ne s’agit pas de clinique - un réinvestissement hallucinatoire de ce qui a été antérieurement hallucination satisfaisante. C’est en cela que consiste le nerf diffus du principe du plaisir. Le principe du plaisir tend au réinvestissement de la représentation et donne aux Vorstellungen [représentations] une forme satisfaisante. L’intervention de ce qu’il [Freud] appelle principe de réalité peut donc être tout à fait radicale, elle n’est jamais qu’une seconde étape.

[…] L’appareil psychique, tel qu’il est décrit en somme à partir de son expérience de ce qu’il a vu surgir d’irréductible, du fond des substitutions hystériques, est ceci : c’est que la première chose que peut faire l’homme démuni, lorsqu’il est tourmenté par le besoin, est de commencer par halluciner sa satisfaction, et il ne peut rien faire d’autre que contrôler. Par bonheur il a fait en même temps à peu près les gestes qu’il fallait pour se rapprocher de la zone où cette hallucination coïncide avec un réel approximatif.

Voilà de quelle espèce de départ de misère, toute la dialectique de l’expérience, en termes freudiens - si l’on veut respecter les textes fondamentaux - s’articule. C’est ce que je vous ai dit en parlant du rapport du principe du plaisir et du signifiant. Car les Vorstellungen, d’ores et déjà, à l’origine, ont le caractère d’une structure signifiante.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 3 février 1960

[ manque ] [ suppléance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

activité scientifique

[...] c’est à proprement parler de Verwerfung [forclusion] qu’il s’agit dans le discours de la science qui, si l’on peut dire, rejette la perspective et la présence de la Chose. 

Et le discours de la science, en somme, est de nous profiler l’idéal dans sa perspective du "savoir absolu", c’est-à-dire de quelque chose qui pose la Chose quand même, tout en n’en faisant pas état, et dont chacun sait que c’est cette perspective qui s’avoue en fin de compte, et s’avère dans l’histoire, comme représentant un échec.

Ce discours de la science peut se profiler comme déterminé par cette Verwerfung. C’est probablement cela qui, selon la formule que je vous donne, que "Ce qui est rejeté dans le symbolique reparaît dans le réel", la science se trouve déboucher sur une perspective où c’est bien tout de même quelque chose d’aussi énigmatique que la Chose qui s’avère se profiler, apparaître au terme de la physique.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 3 février 1960

[ inconscient ] [ retour du refoulé ]

 

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beaux-arts

Nous dirons que d’une certaine façon, tout art […] se caractérise, en somme, par une certaine manière, un certain mode d’organisation autour de ce vide.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 3 février 1960

[ das ding ] [ la chose ] [ béance ] [ origine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

art pictural

Ce qu’il nous livre, c’est le visage d’un vieil homme attristé et fatigué par les tourbillons incompréhensibles de la vie qui l’ont mené jusque-là. Vêtu de noir, il détourne les yeux de l’obscurité occupant un côté du tableau, mais on a l’impression qu’elle avance lentement vers son visage et s’infiltre déjà dans sa peau.



 




Auteur: Park David

Info: Un espion en Canaan. Il évoque l'Autoportrait en apôtre de Rembrandt

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoirs

Nous avons placé trop d'espoirs dans les transformations politico-sociales, et il se révèle qu'on nous enlève ce que nous avons de plus précieux : notre vie intérieure. À l'Est, c'est la foire du Parti qui la foule aux pieds. À l'ouest, la foire du Commerce : ce qui est effrayant, ce n'est même pas le fait du monde éclaté, c'est que les principaux morceaux en soient atteints d'une maladie analogue.

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: Le Déclin du courage, conférence de Harvard, 1978

[ policiers ] [ financiers ] [ de haut en bas ] [ déspiritualisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel