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intraduisible

On ne peut arrêter de vivre. Ce qui signifie qu'on doit vivre, ce qui veut dire que nous sommes vivants, que nous sommes des individus humains : certains d'entre nous sont méchants, certains sont confus, certains couchent avec les mauvaises personnes, certains prennent de mauvaises décisions et d'autres sont des meurtriers. Et cela semble terrible, mais c'est en fait libérateur : l'idée que queer n'équivaut pas à bon, pur ou juste. C'est simplement un état d'être, soumis à la politique, à ses propres forces sociales, à des récits plus larges, à des complexités morales de toutes sortes. Alors, place aux méchants queers, aux héros queers, aux acolytes queers, aux personnages secondaires, aux protagonistes et aux figurants queers. Ils peuvent constituer un casting complet à eux seuls. Qu'ils aient une influence, puis qu'ils s'en aillent.  

Auteur: Machado Carmen Maria

Info: In the Dream House. * de l'anglais " étrange ", " peu commun " ou " bizarre ", est utilisé de manière péjorative, neutre ou méliorative pour désigner tout ou partie des minorités sexuelles et de genres

[ lgbt ] [ apparence ] [ liberté ] [ tolérance ] [ état d'être ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transgresseurs

Les agresseurs n'ont pas besoin d'être, et sont rarement, des fous furieux. Ils ont juste besoin de vouloir quelque chose sans se soucier de la manière dont ils l'obtiennent.

Auteur: Machado Carmen Maria

Info: In the Dream House

[ délinquants ] [ violeurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chronos

Rappelons que ce n'est pas parce que l'acuité de la tristesse s'est estompée qu'elle ne fut pas terrible par le passé. Cela signifie seulement que le temps et l'espace, créatures d'une ampleur et d'une tendresse infinies, se sont interposés entre vous deux, et qu'ils vous protègent comme ils en étaient incapables auparavant.

Auteur: Machado Carmen Maria

Info: In the Dream House

[ cautérisant ] [ thérapeute ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

odeur

L'arôme des feuilles de thé, marron, presque noires, arrachées aux montagnes vertes de l'Inde; il voyageait jusqu'en Angleterre sans perdre son humidité ni son parfum astringent qui était né de la larme que le Boudha avait versé pour les malheurs du monde; des malheurs qui voyageaient également avec le thé : on buvait la montagne verte et la pluie et on buvait aussi ce que boit la reine, on buvait la reine et on buvait le travail et on buvait le dos brisé de celui qui se baisse pour couper les feuilles et de celui qui les porte. Grave aux moteurs à vapeur, on ne buvait plus les coups de fouet.

Auteur: Cabezón Cámara Gabriela

Info: Les aventures de China Iron

[ tisane ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

forêt

Le vent se faufile entre les arbres et tout est si silencieux à cette heure que le murmure des feuilles grandit comme la respiration d’un animal immense. Il écoute sa respiration. Un souffle. Les branches remuent comme des côtes, se gonflent et se dégonflent avec l’air qui s’introduit dans les entrailles.

Auteur: Selva Almada

Info: Ce n'est pas un fleuve

[ organique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

politique

Le grand problème des temps nouveaux, c’est en Europe, non moins qu’en Amérique, la conciliation de ces deux termes, démocratie et liberté. Hors de là il ne saurait y avoir qu’agitations et révolutions successives. Telle sera la tâche du siècle prochain, car le nôtre, à son déclin, est déjà trop vieux pour se flatter de l’accomplir. C’est là manifestement une œuvre de longue haleine, au-dessus des forces d’une seule génération. Elle a beau paraître malaisée, en désespérer, ce serait désespérer de la civilisation. Le triomphe même de la démocratie rend le libéralisme plus nécessaire, car, si elle n’était pas conquise à la liberté, comme autrefois les barbares l’ont été au christianisme, la démocratie nous vaudrait le despotisme le plus ignorant et le plus brutal qu’ait jamais vu le monde.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ gouvernement ] [ risque ] [ régulation ] [ perspectives ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

idéologie

La vérité, pour en revenir à notre point de départ, c’est qu’en politique il n’y a pas d’ordinaire de solution définitive ; c’est que les doctrines absolues ne peuvent s’appliquer dans toute leur intégrité au monde mobile des faits. La vérité, c’est que, pour opérer un changement durable dans les mœurs et dans l’esprit public, il faut plus de temps, plus d’efforts, plus de luttes que ne l’imaginaient nos pères ; c’est que la fondation d’un gouvernement libre est une œuvre singulièrement plus longue et plus compliquée qu’ils ne l’avaient rêvé. La vérité enfin, c’est que le libéralisme, non moins que l’ancien dogmatisme autoritaire, a eu lui aussi des prétentions démesurées ; c’est qu’il a eu trop de foi dans les formes et les formules, qu’il a montré trop de dédain pour les droits historiques et les institutions traditionnelles, qu’il a trop cru à la facilité d’édifier un gouvernement sur des notions abstraites, oubliant la fragilité des constructions élevées sur de pareilles bases ; c’est, en un mot, ainsi que nous le disions en commençant, qu’il a trop présumé de l’homme et de la raison et peut-être aussi de la liberté, qui en somme n’est qu’un moyen et non un but, car, si elle favorise le développement intellectuel et matériel des sociétés, elle ne saurait suppléer aux doctrines morales, les seules dont une civilisation se nourrisse et vive.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ résultat imprévisible ] [ théorie-pratique ] [ écart ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

politique

Non seulement l’église et la religion ont aux yeux des démocraties le tort de personnifier le principe d’autorité, mais en enseignant aux peuples que le but de leur existence n’est pas sur cette terre, le christianisme a pour l’extrême démocratie le défaut de leur apprendre à supporter les souffrances et les iniquités de ce monde, et par là même de les détourner des novateurs qui leur promettent la félicité ici-bas avec le règne terrestre de l’égalité et de la justice. Aux yeux de la démocratie radicale, la religion est une rivale dont elle ne veut pas tolérer la concurrence. L’extrême démocratie aboutit ainsi à la ruine de la religion aussi bien qu’à la destruction de l’état et de la nation. La révolution ne prétend à rien moins qu’à remplacer les vieux cultes et à en tenir lieu. A plus d’un égard, c’est bien une guerre de religion, une guerre de doctrines qu’elle fait au christianisme, et cette guerre au christianisme, elle la poursuit avec les procédés tour à tour violents et hypocrites de toutes les luttes de ce genre.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ combat idéologique ] [ ennemis ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

séparation de l'église et de l'état

Les luttes religieuses du passé ayant été provoquées par l’intolérance des sectes ou par l’ingérence de l’état dans leurs disputes, on était en droit de croire que, pour enlever à ces querelles tout caractère politique, il n’y avait qu’à en désintéresser l’état, qu’à dénouer les liens qui unissaient le pouvoir civil aux diverses églises, qu’à faire cesser l’ancienne solidarité du temporel et du spirituel en proclamant l’état incompétent en matière religieuse. C’est ce qu’ont fait successivement, avec plus ou moins de décision, la plupart des états contemporains. En aucun domaine, le courant des idées modernes ne s’est manifesté avec plus de force et d’unité. S’il reste encore des religions d’état, elles n’ont plus les mêmes privilèges qu’autrefois. Les églises ont perdu leur ancien monopole ; aucun clergé, en dehors de la Russie et de l’Espagne, ne demeure à l’abri de la concurrence ; aucun ne peut compter sur l’appui du bras séculier. Des Pyrénées aux Carpathes, il y a une tendance générale à la sécularisation ou, comme l’on dit chez nous, à la laïcisation de l’état et de la société.

Par malheur, si, en théorie, il est facile à l’état de se désintéresser des affaires religieuses, les faits ont prouvé que cela ne l’était pas autant dans la pratique. L’état laïque, l’état neutre ou, comme disent ses adversaires, l’état athée, provoque d’abord l’opposition de tous ceux qui prétendent que la religion doit continuer à inspirer les gouvernements. Mais, contrairement à toutes les prévisions, ce n’est pas là le seul obstacle à l’accomplissement des rêves de pacification religieuse. Heureux les pays où le nouveau dogme de l’incompétence de l’état en matière de foi ne rencontre pas d’autres résistances que le zèle des croyants et les prétentions des divers clergés ! En maintes contrées, il a fallu compter avec une intolérance d’une nouvelle sorte, avec le fanatisme inattendu des incrédules, qui, sous le couvert de la libre pensée, poursuivent la destruction de toute religion. A ceux-là l’incompétence et la neutralité de l’état ne suffisent point. L’autorité publique, dont les religions ont si longtemps usé à leur profit, ils l’exploiteraient volontiers à leur tour contre les doctrines religieuses ; s’ils n’osent le faire ouvertement, ils le tentent par des voies détournées, employant les influences gouvernementales à la ruine ou à l’affaiblissement des cultes qu’ils ont en aversion, retournant hypocritement le mot de liberté contre la première de toutes les libertés : celle de la conscience.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ exacerbation des haines ] [ anticléricalisme ] [ conséquences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

totalitarisme

Cette concentration des pouvoirs aux mains d’une assemblée ou d’un homme, à laquelle aboutit involontairement le régime représentatif, l’avènement de la démocratie vient la rendre plus facile et plus redoutable. Moins étroit est le cercle des franchises électorales, moins restreint le nombre des citoyens admis à choisir les délégués du peuple, et plus les représentants de la nation, s’autorisant de leur origine, tendent à se confondre avec elle, à s’approprier sa souveraineté, à tout se croire permis au nom de ce peuple, qu’ils prétendent incarner. Erigeant à leur profit les volontés supposées de la nation en loi absolue et en vérité infaillible, ils ne tolèrent aucune résistance aux caprices passagers de majorités omnipotentes. Sous l’aveugle impulsion de la démagogie radicale, on peut voir ainsi le régime représentatif dégénérer pratiquement en absolutisme impersonnel d’autant plus impérieux qu’il s’exerce au nom de la nation entière, d’autant plus dangereux et difficile à secouer qu’il conserve les formes extérieures des institutions libres et que, sous ce déguisement, il peut faire illusion aux yeux grossiers, se couvrir devant le peuple du masque du bien public et des intérêts mêmes de la liberté. "Quand une fois, dit Bossuet, on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l’appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu’elle en entende seulement le nom." Trop souvent, en effet, l’apparence lui en suffit. Elle se vante de la posséder quand elle n’en garde que l’ombre. Elle ne la comprend même pas toujours. Elle identifie la liberté avec le pouvoir, et s’imaginant être libre dès qu’elle peut tout, elle traite en ennemis de la liberté les hommes assez osés pour braver sa puissance.

Contre ce despotisme du nouveau souverain collectif, contre cette menaçante absorption des pouvoirs publics, les pays les mieux prémunis sont naturellement les états à constitution fédérative ou à forte vie locale. Ceux-là puisent dans les institutions ou dans les mœurs de quoi résister au joug niveleur des maîtres changeants que se donne la faveur populaire. J’oserai donc dire que, sous le gouvernement représentatif, tout comme dans les monarchies d’ancien régime, avec la démocratie non moins que dans les sociétés hiérarchiques, la première condition de la liberté, ou mieux l’unique garantie quelque peu efficace des institutions libres, c’est encore la décentralisation et le renforcement de la vie locale. Or, cette vie locale, là même où elle a le plus de racines dans les traditions, la démocratie et son complaisant auxiliaire, le pseudo-libéralisme bureaucratique, semblent travailler d’instinct à l’affaiblir, à l’énerver, à l’étouffer, comme si leur idéal, aussi bien que celui de nos anciens rois, était de tout abattre et de tout uniformiser pour être mieux à même de tout régenter.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ politique ] [ conséquences ] [ remède ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson