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perception

On ne peut pas voir ce qu'on ne comprend pas. Mais ce qu'on croit comprendre, on n'arrive pas à le remarquer.

Auteur: Powers Richard

Info: in "L'arbre-monde" - ma traduction

[ intellection ] [ illusion ] [ erreur ] [ indistinction ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

aplanissement

Qui peut encore s’appuyer sur un "réel" ? En appeler à un "imaginaire" ? Prétendre distinguer entre du "vrai" et du "faux" dans la demi-nuit des faux-semblants du "second degré", de la fausse dérision sanctifiée et de l’escroquerie intellectuelle canonisée par ses bons sentiments même ? Autant vouloir différencier une voie piétonne d’une galerie de néo-musée aseptisée. Ou un centre-ville rénové de ses aires de loisirs périphériques.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", pages 29-30

[ indistinction ] [ confusion ] [ ennui ] [ désenchantement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

régression

Il est certes vrai que le contact avec la nature nous rend plus ou moins inconscients; à cet égard, l'influence de la nature est dangereuse. Lorsque des gens plutôt primitifs sont exposés à l'influence intense de la nature, ils se retrouvent tout simplement gouvernés par l'inconscient. On peut encore l'observer aujourd'hui, car certains vont dans les bois ou à la montagne, rien que pour ça; s'identifier à la nature est un grand soulagement contrairement à cette conscience sous tension que nous impose la vie urbaine. Mais on peut aller trop loin, l'influence est parfois trop forte, et le risque c'est de devenir trop primitif.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "L'analyse des visions"

[ désir fusionnel ] [ indistinction ] [ fantasme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivains-par-écrivaine

Créer, pour ces outsiders, implique de cultiver sa sauvagerie intérieure, qui favorise la démystification du rationnel, la manifestation de phénomènes occultes, l'apparition de trajectoires dévoyées, l'exploitation du talent d'extravaguer, la fréquentation des régions suprasensibles, vraie patrie des voyants, l'accentuation des prédispositions à être le transcripteur de l'autre réalité, à penser l'errance de sorte que ce soit, note Édouard Glissant une pensée des ralliements, de la migration "des absolus de l'Être aux variations de la Relation où se révèle l'être-comme-étant, l'indistinction de l'essence et de la substance, de la demeure et du mouvement", à injecter un nouveau principe vital dans cet organisme sclérosé qu'est la littérature lorsqu'elle se nourrit uniquement de vérités rassurantes, sans faire d'elle une littérature universelle dans ce qu'elle aurait de plus abstrait, à force, prévient encore Édouard Glissant, de vouloir "récuser la présence des fructueuses intimités et des terribles assauts et antagonismes des lieux et des espèces entre eux et dans la totalité" ("Philosophie de la relation"), ou une littérature qui se serait proclamée recevable par tous, car possédant une dimension généralisante par quoi elle scellerait sa suprématie sur les autres formes d'expression des civilisations et des cultures.

Auteur: Lê Linda

Info: Par Ailleurs, (Exils), pp 55-56

[ régénérateurs ] [ expatriés ] [ immigrés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création

Créer, pour ces outsiders, implique de cultiver sa sauvagerie intérieure, qui favorise la démystification du rationnel, la manifestation de phénomènes occultes, l'apparition de trajectoires dévoyées, l'exploitation du talent d'extravaguer, la fréquentation des régions suprasensibles, vraie patrie des voyants, l'accentuation des prédispositions à être le transcripteur de l'autre réalité, à penser l'errance de sorte que ce soit, note Édouard Glissant une pensée des ralliements, de la migration "des absolus de l'Être aux variations de la Relation où se révèle l'être-comme-étant, l'indistinction de l'essence et de la substance, de la demeure et du mouvement", à injecter un nouveau principe vital dans cet organisme sclérosé qu'est la littérature lorsqu'elle se nourrit uniquement de vérités rassurantes, sans faire d'elle une littérature universelle dans ce qu'elle aurait de plus abstrait, à force, prévient encore Édouard Glissant, de vouloir "récuser la présence des fructueuses intimités et des terribles assauts et antagonismes des lieux et des espèces entre eux et dans la totalité" ("Philosophie de la relation"), ou une littérature qui se serait proclamée recevable par tous, car possédant une dimension généralisante par quoi elle scellerait sa suprématie sur les autres formes d'expression des civilisations et des cultures. 


Auteur: Lê Linda

Info: Par Ailleurs, (Exils), pp 55-56

[ ouverture ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gamins

L’enfant ne remonte pas à la plus haute Antiquité. En réalité, il est d’invention récente, guère plus de deux cent ans. L’enfance, avant, c’était le bas âge et on n’en parlait pas, on attendait que ça passe. Puis l’enfance est arrivée. Et, avec elle, l’enfant et ses sortilèges. Il fut alors convenu que l’enfant était le meilleur revers de la médaille humaine et l’enfance le stade le plus enviable de la vie. L’enfant devint l’avenir de l’homme. En se prosternant devant lui, tous ceux qui n’étaient plus des enfants commencèrent à désirer plus ou moins consciemment l’état d’innocence qu’ils lui prêtaient. Du moins appelaient-ils ainsi ce qu’un autre a nommé "principe de plaisir".

Il est à noter que ce néo-totémisme infantomaniaque n’est apparu qu’après la disparition de l’enfant comme future force de travail et assurance vieillesse : c’est depuis qu’il n’est plus indispensable à la survie matérielle de ses parents, comme aux âges farouches où ceux-ci attendaient qu’il pousse la charrue à leur place quand ils ne pourraient plus le faire eux-mêmes, qu’il est devenu vital non seulement comme fruit de la performance technique (à travers les méthodes d’engendrement artificiel et toute la sacrée gamme des acharnements procréatifs) mais surtout comme idole ou fétiche. [...]

Pour qui, même enfant, a pris l’habitude de considérer l’enfance comme une sorte d’infirmité de naissance pénible mais curable, la surprise est constante que tant d’autres y voient les éléments d’une poésie perdue à retrouver, le temps des rires et des chants dans l’île aux enfants où c’est tous les jours le printemps. D’autant que l’infanthéisme fait rage quand justement il n’y a plus d’enfants ni d’enfance. Plus d’adultes non plus, par la même occasion. La frontière entre les deux stades de la vie s’efface au profit du premier dont l’adulte infanthéiste épouse à toute allure les goûts, la façon de parler, de jouer, de croire ou de ne pas croire, de s’émouvoir, de réclamer des friandises et des divertissements mais aussi des lois qui le protègent des dangers du monde extérieur.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1597-1597

[ fétichisation ] [ indistinction ] [ abstraction ] [ infantilisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

empyrée

Un monde divin multiple, divisé par conséquent au-dedans de lui-même par la pluralité des êtres qui le composent ; des dieux dont chacun, ayant son nom propre, son corps singulier, connaît une forme d'existence limitée et particulière : cette conception n'a pas manqué de susciter, dans certains courants religieux marginaux, dans des milieux de sectes et chez des philosophes, interrogations, réserves ou refus. Ces réticences, qui se sont exprimées de façons fort diverses, procèdent d'une même conviction : la présence du mal, du malheur, de la négativité dans le monde tient au processus d'individuation auquel il a été soumis et qui a donné naissance à des êtres séparés, isolés, singuliers. La perfection, la plénitude, l'éternité sont les attributs de l'Être totalement unifié. Toute fragmentation de l'Un, tout éparpillement de l'Être, toute distinction de parties signifient que la mort entre en scène avec l'apparition conjointe d'une multiplicité d'existences individualisées et de la finitude qui nécessairement borne chacune d'elle. Pour accéder à la non-mort, pour s'accomplir dans la permanence de leur perfection, les dieux de l'Olympe devraient donc renoncer à leur corps singulier, se fondre dans l'unité d'un grand dieu cosmique ou s'absorber dans la personne du dieu morcelé, puis réunifié par Apollon, du Dionysos orphique, garant du retour à l'indistinction primordiale, de la reconquête d'une unité divine qui doit être retrouvée, après avoir été perdue.

En rejetant catégoriquement cette perspective pour placer l'accompli, le parfait, l'immuable, non dans la confusion de l'unité originelle, dans l'obscure indistinction du chaos, mais à l'inverse, dans l'ordre différencié d'un cosmos dont les parties et éléments constitutifs se sont peu à peu égarés, délimités, mis en place et où les puissances divines, d'abord incluses dans de vagues forces cosmiques, ont pris, à la troisième génération, leur forme définie et définitive de dieux célestes, vivant dans la lumière constante de l'éther, avec leur personnalité et leur figure particulières, leurs fonctions articulées les unes aux autres, leurs pouvoirs s'équilibrant et s'ajustant sous l'autorité inébranlable de Zeus, la Théogonie orthodoxe d'Hésiode donne à la nature corporelle des dieux son fondement théologique : si les dieux possèdent plénitude, perfection, inaltérabilité, c'est qu'au terme de ce progrès qui a conduit à l'émergence d'un cosmos stable, organisé, harmonieux, chaque personne divine a désormais son individualité clairement fixée.

Auteur: Vernant Jean-Pierre

Info: L'Individu, la mort, l'amour. Soi-même et l'autre en Grèce ancienne

[ déités ] [ divinités ] [ mythologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

captation technologique

Conformément à l’aphorisme de Ludwig Wittgenstein que je cite abondamment dans cette étude, selon lequel "le monde est l’ensemble des faits et non des choses", la structure du monde ainsi que d’un langage correctement – non pathologiquement – institué, et partant celle du réel se situant à leur interface est d’être relationnelle. Suivant notre perspective moniste, le cerveau humain inscrit dans un semblable écrin reçoit son plein oxygène de cette structure relationnelle dans laquelle il doit impérativement évoluer sous peine de dépérir. Le cadre circonscrivant les écrans est établi au prix de quatre coups de ciseaux qui le délimitent, et le désarriment du réel en constituant un pseudo-réel appauvri de substitution. Pseudo-réel appauvri : on imagine bien la destructivité d’une semblable chose, d’où l’interaction intersubjective a totalement disparu, quand on a compris que seule l’intersubjectivité effective contribue à l’institution et la vascularisation du sujet.

D’où provient donc une telle fascination pour les images, et pis encore, pour les images animées, véritable trou noir qui aspire irrémédiablement le sujet fragile ? Le problème provient des conditions de notre inscription au sein du monde, sous le sceau de notre finitude, dont l’horizon ultime est une certitude lancinante : celle de notre propre mort. Dans ce cadre, notre cerveau est soumis à un stress cognitif permanent lié à la profusion d’informations chaotiques qu’il reçoit du monde, en permanence et sans aucun répit. Pour y faire face, il ne cesse d’analyser, de classer, d’évaluer et de comparer les informations reçues avec celles déjà connues, en cherchant à établir des vecteurs de causalité qui permettraient d’anticiper les différents types de finalités éventuellement présentes en leur sein. Tout ceci est effectué à l’aune d’une grille référentielle simple mais constante : ceci ou cela va-t-il vers l’accroissement de mon être, donc vers la vie, ou vers une atteinte à ma propre vitalité, psychique, physique, affective, etc… donc vers la mort, ou au moins une logique mortifère ? Ce stress cognitif est épuisant et cherche en permanence un répit quel qu’il soit. L’image, et bien plus encore l’image animée, comporte en elle-même des inférences causales préétablies par le peintre, le photographe, le cinéaste, qui l’orientent téléologiquement a priori, sous le surplomb de l’intentionnalité du geste artistique initial. Le spectateur est existentiellement à l’abri du surgissement de tout événement chaotique relevant de la constitution naturelle du sens causal, dont l’établissement dans la vie réelle relève toujours d’une construction a posteriori. Ceci ligote le spectateur dans sa dimension de sujet en le livrant à une irrémédiable passivité dont on peut certes retenir le bénéfice d’un mimétisme cathartique pour un sujet déjà correctement institué, mais dont la destructivité pour un sujet fragile ou incomplètement advenu à lui-même est incalculable. La raison en est double : pour que la catharsis puisse s’établir, en premier lieu, il faut que l’identification à soi-même soit rendue possible par un soi déjà constitué dans sa quasi plénitude ; par ailleurs, la représentation (re-présentation) est toujours arrimée à un référent initial et premier dans l’ordre de l’expérience, en raison d’une simple évidence : le monde nous précède fondamentalement, chronologiquement et ontologiquement. Si la représentation se trouve en situation de précéder le référent initial, les polarités cognitives s’inversent de façon extrêmement destructrice, le monde devenant une représentation de la représentation : doublement éloigné dans l’ordre de l’absence, où les conditions initiales permettant l’émergence du sujet – la triade fondamentale Je-Tu-Il – sont condamnées à une indistinction létale.

Enfin, last but not least, la caractéristique essentielle à retenir de l’art comme élément constituant sans lequel il disparaîtrait en tant que tel, est qu’il repose sur l’éviction de toute forme d’intersubjectivité réelle comme je l’ai signalé plus haut, le spectateur étant consigné à une indépassable passivité réceptive. Les diverses tentatives contemporaines pour briser cet effet de structure se signalent surtout par le fait qu’elles démontrent son intangibilité, sous peine de condamner l’art à l’insignifiance d’une gesticulation dépourvue de propos, du fait de l’effraction du réel en son sein.

J’en conclus qu’il est impératif de supprimer toute forme d’écran, quelle qu’en soit la nature, dans l’entourage des personnes atteintes de troubles autistiques sévères. J’ai pu vérifier, durant mon travail avec Raphaël, à quel point leur influence était délétère sur les progrès de son développement subjectal, en régression nette par rapport aux séances précédentes si par malheur il avait visionné quelque film : il était à nouveau sujet à des écholalies et des comportements erratiques à nouveau difficilement maîtrisables, nécessitant un effort supplémentaire conséquent de notre part à lui et à moi pour récupérer le terrain ainsi perdu.

Auteur: Farago Pierre

Info: Une proposition pour l'autisme, pages 44-46

[ parodie désubjectivante ] [ dangers ]

 

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