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non-dit

Le Vieux m’a appris à ne pas être explicite. Il faut savoir construire les silences. C’est une bonne façon de dire les choses, m’a-t-il dit une fois.

Auteur: Ronsino Hernán

Info: Lueurs de la pampa

[ communication ] [ implicite ] [ en creux ]

 

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cosmétique

Les femmes, m’a-t-il semblé, devaient être – je parle des femmes réelles, pas de la Vénus de Milo – devaient avoir dans l’Antiquité beaucoup de poils et ne devaient pas sentir bon, si l’on en croit l’insistance qui est mise sur la fonction du rasoir et sur certain parfums.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le séminaire, livre V", page 31

[ dissimulation ] [ femmes-par-hommes ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

relation psychothérapeutique

Sans le savoir, j’attendais de [Jung] une sorte de magie noire, et comme il n’était pas magicien, il m’a tranquillement opposé une fin de non-recevoir. "Je n’ai que la spiritualité à vous offrir, c’est à prendre ou à laisser – mais ne me faites pas attraper des maux de tête", m’a-t-il dit l’été dernier. Malheureusement, à cette époque, je n’étais pas mûr pour le comprendre. 

Auteur: Angulo Jaime de

Info: Lettre à Mabel Dodge Luhan, 14 décembre 1923

[ transfert ] [ sujet-supposé-savoir ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

prostitution

La plus jolie petite pute du Limousin, m’a-t-il dit. Et il s’y connaissait le bougre. Facile, docile, pas froid aux yeux et pas cher avec ça, vu qu’elle avait un gosse dans l’appartement et un autre dans le ventre. Mais bon, on l’aimait bien, vu qu’elle rechignait pas à la besogne. (…) Pas encore majeure et déjà meilleure pute du pays. Elle te soufflait dans le cornet et t'offrait sa tranchée – avant comme arrière – sans rechigner, sans demander un sou de plus !

Auteur: Bein Stéphane

Info: Allons enfants ... , pages 134-135

[ simplicité ] [ survie ]

 

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racisme

J’étais un peu la petite sœur de Boris Vian, qui était très protecteur avec moi. Or, la première fois où Miles Davis est venu à Paris, c’était à Pleyel. Comme il n’y avait pas de place dans la salle – de toute façon je n’avais pas de quoi me payer une place –, j’avais été amenée en coulisse par la femme de Boris, Michèle. Et j’ai vu Miles de profil : c’était absolument un Giacometti. Avec un visage d’une grande beauté. Je ne parle même pas du génie de l’homme : pour en prendre conscience, il ne fallait pas être grand clerc ni spécialiste de jazz. Entre l’homme, l’instrument et le son, il y avait une harmonie tellement rare ! A ce degré d’esthétisme, c’est assez bouleversant… Il était en soi un spectacle, pourtant habillé très classiquement, pas comme il s’est habillé plus tard, de manière “exotique”, et superbe, qui lui allait fort bien.

J’ai donc rencontré cet homme, qui était fort jeune [23 ans, NDR], et moi aussi [22 ans], puis nous sommes allés dîner tous ensemble, avec un tout un tas de gens que je ne connaissais pas. Et voilà. Je n’étais pas très anglophone, il ne parlait pas français. Je ne sais pas comment nous nous sommes débrouillés. Le miracle de l’amour !

Je me souviens, oui, de cette émission avec Jean-Pierre Foucault [en 1990, NDR]. J’avais été ahurie de voir cet archange sombre, qui descendait de son avion, jouant Les feuilles mortes et qui est venu s’asseoir à côté de moi, fou de rage : “Quelle bande connards ! Ils n’ont même pas branché le micro !” Mais quand Foucault l’a très gentiment remercié, lui demandant pourquoi il avait accepté de venir, il a grogné : “Parce que je suis amoureux de Juliette”, précissant qu’en l’absence de micro il n’avait joué que pour son ancienne dulcinée… Tout comme j’avais eu le privilège de l’entendre, chez lui, et même une fois dans son bain, jouer la musique de son “petit chéri” : Bach.

Associer mon chant à sa trompette ? Je ne suis pas folle – ou plutôt si : je suis folle mais j’ai le sens de l’humour. Pourquoi essayer de faire mal, ou moins, bien, ce que d’autres font si bien ? Si Miles savait que j’étais chanteuse ? Il ne m’a jamais écoutée, sinon beaucoup plus tard à New York, au Waldorf Astoria. Avant, pour lui, j’étais moi, je m’appelais Juliette Gréco, j’avais une tronche bizarre, et c’est moi qu’il a aimée, ce qui est plutôt réjouissant.

Sartre avait dit à Miles : “Pourquoi n’épousez-vous pas Gréco ? – Parce que je l’aime trop pour la rendre malheureuse.” A ce moment là, ce n’était pas une question d’infidélité ou de donjuanisme, c’était une question de couleur : s’il m’avait emmenée avec lui en Amérique, j’aurais été une “pute à nègre”… Au Waldorf, où j’avais une suite très convenable, je l’avais invité à dîner. Il est venu avec John Lewis, et j’avais commandé le repas. La tête du maître d’hôtel quand il est entré : indescriptible ! Au bout de deux heures, on nous a quasiment jeté les plats… Miles m’a rappelé, à quatre heures du matin, dans un état… “Je ne veux plus jamais te voir ici… Dans ce pays une telle relation est impossible.” J’ai soudain pris conscience que j’avais commis une erreur, par rapport à quelque chose d’inhumain, d’irrespectueux, d’où un sentiment étrange, d’humiliation, que je n’oublierai jamais. Là, sa couleur m’est apparue avec une extrême violence, alors qu’à Paris je ne m’étais même pas aperçu qu’il était noir !

Entre Miles et moi ce fut une superbe histoire d’amour, comme j’en souhaite à plein de gens. Nous ne nous sommes jamais perdus au cours de notre vie. Au gré des tournées, il me laissait des petits mots dans les pays d’Europe où j’allais passer : “J’étais là, vous n’y étiez pas.” Il est venu me voir à la maison quelques mois avant sa mort. Il était assis dans le salon. J’ai alors entendu son rire… démoniaque ! Je lui en ai demandé la raison : “Dans n’importe quelle endroit au monde, m’a-t-il répondu, cette femme de dos, je saurai que c’est toi.”  

Auteur: Gréco Juliette

Info: Interview de Philippe Carles, Extrait de Jazz Magazine n° 570, mai 2006.

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste