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monotonie

L'affaire fut vite entendue. La boutique était vieillotte et minuscule, la dernière propriétaire était morte d'ennui quelques mois auparavant. Je n'ai jamais pu me faire aux couleurs compassées, à l'odeur de vieux, à l'impression de ralenti et d'immobilité du temps de cet endroit. Ma mère, en passant ses journées derrière le petit comptoir, semblait installée dans un catafalque. Je me dis aujourd'hui qu'on ne devrait pas avoir le droit d'offrir ainsi à un enfant le spectacle implacable et quotidien de la fatalité.

Auteur: Lucas Franck

Info: Un monde sans moi

[ jeunesse ]

 

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mondes parallèles

Tolérance, diversité et métissage ne sont que des bribes de slogans qui font bien dans la presse, une presse qui n'est pas lue dans le quartier, des chansons qui ne sont pas écoutées et des discours crachés par des hommes politiques pour lesquels on ne votera même pas. Et les gens continuent leur vie, à s'aimer, à se détester ou à se supporter le mieux possible. Des supporters portent des écharpes, d'autres font trop de bruit avec leur radio et les autres se souviennent avec nostalgie du temps où la ville était une dame aux larges hanches, vieillotte et distinguée, qui savait cacher son merdier sous les tapis et dans les cellules des prisons.

Auteur: Zanon Carlos

Info: Soudain trop tard

[ médias ] [ existence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dictature

Lorsqu'on observe des photographies de l'Extrême-Orient prises de nuit, on remarque une vaste zone curieusement dépourvue de toute lumière. Cet espace obscur, c'est la République populaire démocratique de Corée. [...] C'est au début des années quatre-vingt-dix qu'elle a disparu dans la nuit. Après la chute de l'Union soviétique, qui jusqu'alors fournissait ses alliés communistes en pétrole à bon marché, l'économie vieillotte et peu performante de la Corée du Nord s'est effondrée. Les centrales se sont mises à rouiller et à tomber en ruine. Les lumières se sont éteintes. Des Nord-Coréens affamés ont escaladé les poteaux électriques afin de chaparder du cuivre qu'ils échangeraient contre de la nourriture. Lorsque le soleil se couche, l'horizon devient gris et, bientôt, la nuit engloutit les petites maisons trapues. [...]
Lorsque des étrangers contemplent ce néant qu'est devenue la Corée du Nord de nos jours, ils songent à des villages reculés d'Afrique ou d'Asie du Sud-Est que l'électricité n'a pas encore atteints. Mais la Corée du Nord n'est pas un pays sous-industrialisé. C'est un pays qui s'est détaché du monde industrialisé.

Auteur: Demick Barbara

Info: Vies ordinaires en Corée du nord

[ terreur ] [ planète terre ] [ vue de l'espace ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Je crois que, apparemment très loin de ce que l’on a pu, ces dernières décennies, aimer, lire ou écrire, Borges est pourtant un des noms éminents de ce qu’il faudrait cesser d’appeler la modernité, un de ces points cardinaux à partir desquels se redéfinit l’horizon contemporain tourmenté de la littérature. […] En un sens, Borges est une métaphore pour exprimer le tombeau de pas mal d’illusions, à commencer par ce à quoi on attribue une autonomie sous les noms de temps modernes ou modernisme. […]

Que sait-on de lui ? Qu’il a fait un rapide passage par l’avant-garde dans les années 20 (ça s’appelait "l’ultraïsme" en Argentine) ; que ses prises de position politiques ont été bien souvent regrettables ; qu’il avoue une sympathie pour Jung couplée à une antipathie vieillotte contre Freud dont il trouve que les théories peuvent se ramener à "quelques faits désagréables" (ce qui ne veut pas dire, d’ailleurs, qu’il se trompe complètement sur le fondateur de la psychanalyse puisqu’il émet cette hypothèse que Freud, lui au moins, ne prenait peut-être pas trop au sérieux ses propres découvertes ; après tout, comme Freud, Borges est prodigieusement doué pour ce que ce dernier appelait le "consentement fragmentaire", finalement le seul art de vivre supportable) ; qu’il n’est pas très chaud non plus pour le christianisme, et c’est peut-être sa seule vraie faiblesse d’Argentin, de quoi le rendre sympathique aux Européens… 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", le Zimzoum (tsim-tsum) de Borges, éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 178-179

[ portrait intellectuel ] [ psychanalyse ] [ monde des lettres ] [ judaïsme vs protestantisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Nous devons à présent nous faire une raison. A l’issue d’un long combat, la croyance, aujourd’hui, l’emporte sur la connaissance. Un peu partout, dans notre monde, le recrutement des scientifiques se fait de plus en plus malaisé, les étudiants délaissent les sciences – sauf en Chine sans doute, et en Inde. Et partout, ailleurs et ici, les croyances (de toutes sortes) se multiplient, se durcissent, nous encerclent, nous envahissent, nous attaquent.
Est-ce un bien ? Un mal ? Est-ce, comme pour d’autres modes de vie, une évolution passagère et indifférente ? Dur à dire.
Nous pensions nous diriger – nous ; l’Occident, les modernes, les évolués, les éclairés – tant bien que mal, siècle après siècle, et surtout dans les trois derniers, vers plus de clarté, plus de force, plus de compréhension des choses et des êtres, plus de maîtrise même ; nous nous trompions. L’obscurité marchait sans cesse à nos côtés, aussi rapide, plus rapide peut-être, que la lumière. L’éducation de tous, que nous jugions indispensable, s’effritait. Elle nous semblait de plus en plus inadaptée, vieillotte, comme un instrument de musique dont nous ne reconnaîtrions plus les accords. Du même coup, l’obscurité et sa sœur l’ignorance prospéraient, surtout depuis une cinquantaine d’années, et aussi leur proche cousine, la violence. Mais nous ne voulions pas, et nous ne pouvions pas, pendant longtemps, les voir.
En France, à la fin du XXe siècle, même si cela nous étonne, le nombre d’analphabètes était plus élevé que cent ans plus tôt. Et sans doute, aujourd’hui, ne cesse-t-il de croître, comme croît la population. Ailleurs aussi ? Nous ne le savons pas, mais c’est probable.

Auteur: Carrière Jean-claude

Info: Croyance

[ nord-sud ] [ décadence ] [ rationalisme ]

 

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véhicule

Déjà, aux premiers temps de la civilisation, on avait remarqué combien les formes nouvelles des machines rompaient violemment avec les traditions artistiques du passé et rappelaient, au contraire, les créations de la nature.

L’automobile avait été le premier instrument d’usage courant donnant quelques indications en ce sens. Aux temps barbares on s’était imaginé de concevoir l’automobile un peu à la manière d’un temple grec ou d’un meuble Louis XV ; volontiers, on eût dissimulé ses parties mécaniques sous une carrosserie de style rappelant un navire romain ou une chaise à porteurs, et les projets les plus fantastiques furent alors réalisés. Il fallut l’intervention de la nécessité pour que l’on comprît combien cette conception était vieillotte et s’appliquait mal aux idées nouvelles.

Les voitures de course, aux prises avec les exigences immédiates de la vitesse, furent les premières à indiquer la voie qu’il fallait suivre ; les artistes les qualifièrent tout d’abord de monstres ; puis, petit à petit, se dégageant des préjugés anciens, ils en célébrèrent l’harmonie nouvelle et l’impérieuse beauté.

Et bientôt, lorsque l’automobile eut conquis sa forme nouvelle, grâce aux seules indications de l’empirisme, on comprit un beau jour, qu’elle réalisait tout simplement, sans que l’on y prît garde, la structure logique et complète d’un animal nouveau.

Depuis la tête, avec ses yeux, jusqu’à la noire évacuation de l’échappement, l’automobile se comportait comme un simple animal, avec les mêmes faiblesses, les mêmes défaillances, la même fièvre à certaines heures du jour, la même reprise de force à la tombée de la nuit, avec le cœur battant de ses soupapes, la colonne vertébrale de sa transmission, envoyant le mouvement aux pattes motrices d’arrière par l’intermédiaire d’un cardan en forme de bassin, tandis que les roues d’avant tâtaient le chemin. La circulation d’eau, la circulation d’huile, l’innervation électrique, autant de réseaux distincts, nécessités par la logique, indiqués impérieusement, comme si, dans toute construction, certaines lois naturelles exigeaient les mêmes formes, les mêmes procédés. L’être nouveau se distinguait des êtres naturels par l’idée de la roue et des engrenages, mais il ne s’en distinguait que par là.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 241-242

[ anthropomorphisme ] [ organismes ] [ organique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson