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discrétion

Il convient de se délester de son propre goût et de ses préjugés. C’est même à cela que l’on reconnaît un homme élégant.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Dans "La nuit où j'ai cru devenir fou", 2020

[ amabilité ] [ dépersonnalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

Je vois ma propre enfance comme une aventure qui serait arrivée à quelqu'un d'autre, que je ne reconnais pas, comme une simple série d'images mouvantes dans lesquelles je ne suis qu'une silhouette insignifiante.

Auteur: Goolrick Robert

Info: Féroces

[ passé ] [ dépersonnalisation ]

 

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libération

Quand l'amour véritable se reveille, meurt

le Moi, ce despote, sombre et vain.

Laisse le donc mourir dans l'heure noire de la nuit et respire de nouveau librement à l'aube !

Auteur: Djalâl ad-Dîn Rûmî

Info:

[ dépersonnalisation ] [ suicide heureux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mort imminente

Les rescapés d’EMI sont nombreux à se sentir envahis […] par des informations provenant d’une autre dimension. Cela affecterait entre 84% (Ring) et 92% (Sutherland) des sujets […]. Brusquement, les sujets se mettent à percevoir très précisément les émotions des autres.

Auteur: Pim Van Lommel

Info: Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI

[ dépersonnalisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déresponsabilisation

Jadis, l’on avait meilleure conscience à être une personne qu'aujourd'hui. Les hommes étaient semblables à des épis dans un champ ; ils étaient probablement plus violemment secoués qu'aujourd'hui par Dieu, la grêle, l'incendie, la peste et la guerre ; mais c'était dans l'ensemble, municipalement, nationalement, c'était en tant que champ, et ce qui restait à l'épi isolé de mouvements personnels était quelque chose de clairement défini dont on pouvait aisément prendre la responsabilité. De nos jours, au contraire, le centre de gravité de la responsabilité n'est plus en l'homme mais dans les rapports des choses entre elles. N'a-t-on pas remarqué que les expériences vécues se sont détachées de l'homme ? Elles sont passées sur la scène, dans les livres, dans les rapports des laboratoires et des expéditions scientifiques, dans les communautés, religieuses ou autres (…) Qui oserait encore prétendre, aujourd'hui, que sa colère soit vraiment la sienne, quand tant de gens se mêlent de lui en parler et de s'y retrouver mieux que lui-même ? Il s'est constitué un monde de qualités sans homme, d'expériences vécues sans personne pour les vivre ; on en viendrait presque à penser que l'homme, dans le cas idéal, finira par ne plus pouvoir disposer d'une expérience privée et que le doux fardeau de la responsabilité personnelle se dissoudra dans l'algèbre des significations possibles. Il est probable que la désagrégation de la conception anthropomorphique qui, pendant si longtemps, fît de l'homme le centre de l'univers, mais est en passe de disparaître depuis plusieurs siècles déjà, atteint enfin le Moi lui-même.


Auteur: Musil Robert

Info: L'Homme sans qualités, tome 1

[ dépersonnalisation ] [ virtualisation ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

beaux-arts

On ne comprit point, non plus, pourquoi le prestige des hommes politiques et des gouvernants s’en allait diminuant chaque jour ; c’est qu’en réalité, eux aussi, n’étaient plus des chefs, mais de simples cellules différenciées d’un même organisme homogène.

La production dramatique qui reflète toujours exactement les mœurs du temps suivit ce mouvement général. On ne se soucia plus, comme autrefois, de construire une pièce exposant une idée générale ou décrivant un caractère humain éternel ; on écrivit de petites scènes successives, divertissantes, chacune dans le moment où on la jouait, mais sans lien nécessaire, sans idée d’ensemble. On les écrivit pour tel théâtre, pour tel public, pour tel interprète, pour telle saison, pour les nuances de la mode d’un jour. On souhaita le succès dans une minute déterminée et personne, dans ce temps de relativité, ne songea plus, comme autrefois, à l’immortalité.

À côté du théâtre proprement dit, une indication non moins précieuse fut donnée, à cette époque, par l’évolution caractéristique de la musique.

Au lieu d’une musique individuelle où l’art personnel du chanteur était seul en jeu, on préconisa, petit à petit, une orchestration symphonique où le chanteur ne jouait plus que le rôle d’un instrument secondaire. De même que, dans le spectre solaire, au-dessus des rayons colorés, visibles pour l’œil, se trouvent des rayons chimiques dont on constate indirectement la présence, il y eut, dans la musique comme dans la composition dramatique, une sorte de symphonie supérieure à la parole, inaccessible directement à l’être humain, dont l’existence était bien constatée scientifiquement mais dont on ne pouvait plus donner de définition directe, exacte et purement sensuelle.

Ce fut une sorte d’harmonie sociale ne correspondant plus au rythme individuel, dominant l’homme en l’enveloppant, une nouvelle "Marseillaise" scientifique sans charme, sans inspiration, sans harmonie mais harmoniquement juste suivant les lois de l’acoustique et qui appartenait en propre — on ne le comprit que bien plus tard — au colossal Léviathan, qui, peu à peu, développait sa formidable et complexe personnalité.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 99-100

[ dépersonnalisation ] [ totalitarisme ] [ égalitarisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson