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manifestation

La vague ne diffère certainement pas de l’océan, et pourtant nous savons que c’est une vague et que, comme telle, elle n’est pas la même chose que l’océan. Qu’est-ce qui fait la différence ? Le nom et la forme ; c’est-à-dire l’idée qui est dans l’esprit et la forme. Pouvons-nous penser à une "forme de vague" comme à quelque chose qui serait séparé de l’océan ? Certainement pas. Elle est toujours associée à l’idée de l’océan. Si la vague s’affaisse, la forme s’évanouit instantanément, et pourtant la forme n’était pas une illusion. Tant que la vague a existé, sa forme était devant vous, et vous étiez obligé de la voir. Cela c’est Mâyâ.

Auteur: Vivekânanda Swâmi

Info: Dans "Jnâna-Yoga", page 106

[ unité-multiplicité ] [ exemple ] [ advaïta-vedanta ]

 

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théologie chrétienne

Le désir naturel de la créature raisonnable est de savoir toutes ces choses dont la connaissance constitue la perfection de l’intellect : ce sont les genres et les espèces des choses, et leurs essences. Cela, tout élu voyant l’essence divine le verra. Quant à connaître les singuliers autres que lui-même, et leurs pensées et leurs actions, cela n’est pas requis par la perfection de l’intellect, et son désir naturel ne s’étend pas à cela, et pas davantage à connaître les choses qui n’existent pas, mais que Dieu pourrait faire. Si cependant, Dieu seul était vu, lui qui est la source et le principe de tout l’être et de toute la vérité, il comblerait le désir naturel de savoir de telle façon qu’on ne chercherait rien d’autre et qu’on serait bienheureux.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.8

[ unité-multiplicité ] [ béatitude ] [ surnaturel-naturel ]

 

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méontologie

Il n’y a rien en dehors de l’Identité et donc il ne peut rien y avoir. C’est pourquoi l’Altérité, qui fonde et dénonce l’illusoire extériorité de l’Affirmation principielle, ramène et résorbe cette Affirmation dans l’Identité pure, par son altérité même ; car l’Altérité, dans son essence sur-intelligible, est toujours autre qu’elle-même. L’Autre est Autre, et n’est autre que le Même ; il est permanente inversion de son inversion, absolue négation de sa négation absolue. Nous voyons alors que seule l’Identité suprême qui est au-delà des essences, au-delà de l’Être et du Non-Être, est à Elle-même son propre analogue ; Elle est la pure Analogie. Le sage remonte des ombres de la caverne, qui sont les objets sensibles, aux Idées, dont ces objets sensibles sont l’analogue direct, et des Idées au Soleil du Bien, sur-intelligible, par-delà l’ontologie des essences qui le manifestent en mode direct. Mais, dit-on, il doit redescendre dans la caverne. En réalité, dans cette redescente, il ne quitte plus le Soleil sur-intelligible et sur-essentiel, car il comprend que ce qui rend possible cette analogie directe, c’est, plus profondément, le principe d’analogie inverse, puisque, si les essences peuvent être reflétées dans le miroir de la khôra, c’est que d’une certaine manière, elles ne sont pas l’Être suprême, de telle sorte que le monde sensible, par tout le non-être dont il est mêlé, témoigne du caractère encore illusoire du monde intelligible dont il est le reflet direct et le ramène au sur-intelligible.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, page 213-214

[ unité-multiplicité ]

 

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