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eccéité immuable

N’étant plus à même de recourir à leur Seigneur, les êtres se trouvent livrés à une Omnipotence indifférenciée, tous équidistants et confondus dans la collectivité religieuse ou sociale. Alors il leur est loisible de confondre leur Seigneur qu’ils ne connaissent plus tel qu’il est, avec l’Être Divin en soi, et de prétendre l’imposer à tous. Nous avons vu que tel est le "monothéisme unilatéral" par lequel passe le "Dieu créé dans les croyances". Ayant perdu son lien avec son Seigneur-archétype propre (c’est-à-dire ayant perdu conscience de soi), chaque moi est livré à une hypertrophie dégénérant facilement en impérialisme spirituel ; la tâche n’est plus de faire que chacun s’unisse à son propre Seigneur, il ne s’agit que d’imposer à tous le "même Seigneur".

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", pages 223-224

[ créature-créateur ] [ impérialisme ] [ fanatisme ]

 

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consumérisme cognitif

Pourquoi les croyances n’ont-elles pas été éradiquées d’un monde où la science et la connaissance ne cessent de faire des progrès ? […]
Ce fait est d’abord la conséquence de l’histoire de la structuration du marché cognitif : libéralisation de l’offre et progrès vertigineux de la demande ont entraîné une nombreuse série d’effets (concurrence accrue, diminution du temps d’incubation des produits cognitifs, effet Olson, effort Fort, avarice cognitive…). Il résulte ensuite des revendications du triumvirat démocratique qui s’adosse techniquement à cette révolution du marché cognitif (transparence, mutualisation des savoirs…). Enfin, ces deux processus aboutissent de façon émergente (c’est-à-dire sans que personne ne l’ait décidé) à l’expression des faces obscures de la rationalité que j’ai proposé de synthétiser sous le terme de démocratie des crédules.

Auteur: Bronner Gérald

Info: Dans "La démocratie des crédules" page 276

[ involution ] [ opinion individuelle ]

 

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anti-christianisme

Et l’impuissance qui n’use pas de représailles devient, par un mensonge, la "bonté" ; la craintive bassesse, "humilité" ; la soumission à ceux qu’on hait, "obéissance" (c’est-à-dire l’obéissance à quelqu’un dont ils disent qu’il ordonne cette soumission, — ils l’appellent Dieu). Ce qu’il y a d’inoffensif chez l’être faible, sa lâcheté, cette lâcheté dont il est riche et qui chez lui fait antichambre, et attend à la porte, inévitablement, cette lâcheté se pare ici d’un nom bien sonnant et s’appelle "patience", parfois même "vertu", sans plus ; "ne pas pouvoir se venger" devient "ne pas vouloir se venger" et parfois même le pardon des offenses ("car ils ne savent pas ce qu’ils font — nous seuls savons ce qu’ils font !"). On parle aussi de "l’amour de ses ennemis" — et l’on sue à grosses gouttes.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Généalogie de la morale, §14

[ hypocrisie ] [ dévitalisés ]

 

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apprentissage

La création se distingue d’une simple production par le fait qu’en plus de l’ "œuvre extérieure" (la seule dont on tienne compte communément), elle s’accompagne d’une "œuvre intérieure" qui en constitue l’aspect essentiel. L’acte créateur, ou le processus ou le travail créateur, est celui qui  transforme l’être qui l’accomplit  ou en lequel il s’accomplit – plus précisément celui qui le transforme dans le sens d’un devenir en puissance, d’une croissance qui ne soit celle du moi (et qui est tout autre chose aussi qu’une accumulation de "connaissances" ou de "savoir-faire"), d’une maturité. Pour apprécier la qualité créatrice d’un acte ou d’une activité, la nature de l’œuvre extérieure (c’est-à-dire de l’effet et de la trace de cet acte ou activité sur le monde extérieur) est entièrement accessoire. À la limite, une telle œuvre peut même être absente. Tel est le cas notamment de l’activité créatrice du très jeune enfant.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: La clef des songes. Sur la création

[ ludique ] [ découvertes miroirs ]

 

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religieux

Bien que le terme [ésotérisme] appelle de fortes réserves et qu’il ne remonte pas au-delà de 1830 environ – mais on trouve l’adjectif "ésotérique" dès le 1er siècle av. J.-C. – il est d’usage commode pour désigner un enseignement, non pas nécessairement caché, mais réservé à ceux qui peuvent le comprendre, consistant en une interprétation plus élevée et plus intérieure, c’est-à-dire plus métaphysique et plus mystique du donné révélé. [...]

On le voit, nous envisageons l’ésotérisme comme relevant du genre herméneutique, étant entendu que l’herméneutique intégrale ne se réduit pas à l’interprétation des textes, mais comprend aussi la mise en pratique des vérités que l’exégèse a dégagées. [...]

L'ésotérique ne saurait exclure, rejeter ou contredire l’exotérique. Au contraire, en le dépassant, il le confirme. Mais, évidemment, l’exotérique (c’est-à-dire la lettre) peut nier l’ésotérique (l’esprit), puisque ses limites constitutives sont celles de sa compréhension, c’est-à-dire, aussi bien, de son incompréhension.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 164-165

[ défini ] [ intériorité ] [ complémentaires ] [ historique ] [ initiés ]

 
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au-delà

S’il existe un "paradis", au sens d’un état d’esprit post-mortem de bonheur complet définitif destiné aux personnes bienveillantes, et si ce paradis n’est pas vide, alors il me semble qu’on peut démontrer simplement que l’"enfer", défini comme le contraire du paradis (c’est-à-dire un état d’esprit post mortem de malheur complet définitif destiné aux personnes malveillantes) ne peut pas exister ; ou alors, s’il existe, il est vide. En effet une personne bienveillante ne peut pas être pleinement heureuse en sachant que d’autres personnes (dont certaines peuvent être des proches) expérimentent un état de malheur complet définitif. Supposons qu’une personne au paradis s’accommode sans aucune souffrance de la présence d’un enfer. Cette personne ne peut pas être bienveillante (ou alors je ne sais pas ce qu’est la bienveillance…). Par définition de l’enfer, elle devrait donc être en enfer, ce qui est incompatible avec l’hypothèse de sa présence au paradis. Quant aux personnes bienveillantes admises à séjourner au paradis, elles ne peuvent pas être pleinement heureuses s’il existe un enfer peuplé, ce qui est incompatible avec la définition du paradis.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ feu éternel ] [ Eden ] [ paradoxe ]

 

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illumination

Mais plutôt que "connaissance", le samâdhi est un "état", une modalité enstatique spécifique au Yoga. […] cet "état" rend possible l’auto-révélation du Soi (purusha), grâce à un acte qui n’est pas constitutif d’une "expérience". Mais pas n’importe quel samâdhi révèle le Soi, pas n’importe quelle "stase" rend réelle la délivrance finale. […] Lorsque le samâdhi est obtenu à l’aide d’un objet ou d’une idée (c’est-à-dire en fixant la pensée en un point spatial ou dans une idée), la "stase" s’appelle samprjnata samâdhi. Lorsque, au contraire, le samâdhi est obtenu en dehors de toute "relation" (soit d’ordre extérieur, soit d’ordre mental), c’est-à-dire lorsqu’on obtient une "conjonction" dans laquelle n’intervient aucune "altérité", mais qui est simplement une pleine compréhension de l’être, c’est l’asamprjnâta samâdhi ("stase non différenciée") que l’on réalise. On a donc affaire à deux classes d’ "états", nettement différentes : la première série d’états est acquise moyennant la technique yogique de la concentration (dhâranâ) et de la méditation (dhyâna) ; la deuxième classe comprend en fait un seul "état", à savoir l’en-stasis non provoquée, le "rapt". Sans doute, même cet asamprjnâta samâdhi est toujours dû aux efforts prolongés du yogin.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 116-117

[ médiat-immédiat ] [ grâce ]

 

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femme-objet

On a souvent demandé ma main. Chaque fois ma famille fait pression sur moi pour que j’accepte de voir le fiancé. Je refuse et me dispute mais à la fin je suis obligée de le rencontrer. Le fiancé est généralement très élégant lorsqu’il arrive à la maison, très infatué de lui-même et très confiant à cause de l’argent dont ses poches sont pleines. Il s’empresse de m’informer en quelques phrases de l’étendue de ses possessions : une voiture de luxe (une Mercedes ou une BMW), une villa sur la côte nord et une autre à Aïn Sokhna en plus d’un appartement luxueux de trois cents mètres carrés sur deux étages, généralement situé à Medinat Nasr18. Après avoir étalé sa fortune, le futur marié commence à évaluer la marchandise (c’est-à-dire moi). Je sens que ses yeux examinent soigneusement chaque recoin de mon corps. On ne peut pas le lui reprocher : l’homme va payer une dot importante pour avoir la possibilité de jouir de mon corps (c’est la définition du contrat de mariage selon certains livres de jurisprudence religieuse). N’a-t-il pas le droit d’inspecter ce corps pour s’assurer qu’il place son argent au bon endroit ?

Auteur: El Aswany Alaa

Info: J'ai couru vers le Nil

[ islam ]

 

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concision

La conclusion du premier mouvement d’une symphonie de Dvorak (symphonie en fa majeur, assez rarement jouée) illustre bien cette sorte de mutisme, de "silence musical" ou de "musique qui se tait" comme dirait Federico Mompou (Musica callada). Dvorak a développé cet allegro initial autour d’un thème simplissime qui apparaît dès la première mesure de l’œuvre et consiste en une broderie en arpège du deuxième renversement de l’accord parfait de fa majeur : do fa ; do la do fa la fa. Il conclut son premier mouvement par ce même thème énoncé paisiblement en solo, sans le moindre soutien harmonique hormis la tenue de l’accord de fa majeur, aussitôt suivi d’un point final (c’est-à-dire sans la succession d’accords qui annoncent généralement, dans la symphonie romantique, la fin du morceau par une péroraison académique, parfois interminable et pompière). Cette fin peut prendre l’auditeur de court, comme surprirent en leur temps les fins abruptes de Ravel, bientôt suivi par les compositeurs qui héritèrent de lui l’art de savoir interrompre. – Quoi, c’est déjà fini ? – Oui, c’est fini, j’ai dit tout ce que je voulais dire. – Mais que vouliez-vous dire au juste ? – Eh bien, précisément cela : do fa ; do la do fa la fa. Le poumon, vous dis-je.

Auteur: Rosset Clément

Info: Dans "L'invisible" pages 23-24

[ interprétation ]

 
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pinard

En bonne originaire du Chianti, je voudrais parler du vin dans la Grèce antique.

Appelé Nectar des dieux, Sang de Dionysos ou Ambroisie de l’Olympe, il avait, nous l’avons déjà dit, un degré d’alcool très élevé : cela était dû au soleil brulant de la Grèce associé à des vendanges très tardives, lorsque les feuilles des vignes étaient déjà tombées. 

La consommation de cette boisson remonte à l’époque mycénienne, vers la fin du IIe millénaire avant J.-C., comme le prouve la découverte de cruches dans lesquelles les analyses chimiques ont confirmé la présence de vin. 

[…] On dit aussi qu’il était d’usage de le boire coupé d’eau, non seulement, pour d’évidentes raisons d’ordre public, mais aussi pour une question d’identité : les Grecs étaient horrifiés par les barbares qui, eux, buvaient le vin tel quel, pur. Par exemple, au chant XI de l’Iliade, Nestor offre au médecin Machaon du "vin de Pramnée" (c’est-à-dire en provenance d’Icarie et considère ainsi comme le premier "vin AOC" de l’histoire) "mélangé à de la farine blanche et à du fromage râpé". Un délice, en somme : les héros d’Homère dégustaient cette mixture quand le moment était délicat, lorsqu’ils étaient blessés ou après des combats exténuants. Elle portait même un nom, cette pâtée : on l’appelait cycéon (ϰυϰεών)

Auteur: Marcolongo Andrea

Info: La langue géniale : 9 bonnes raisons d'aimer le grec

[ remède ] [ thérapeutique ]

 

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