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méta-moteur

[...] J’ai beaucoup écrit sur l’espoir. Ma théorie est que l’espoir est une forme de folie. Une folie bénigne, certes, mais une folie tout de même. En tant que superstition irrationnelle, miroirs brisés et compagnie, l’espoir ne se fonde sur aucune espèce de logique, ce n’est qu’un optimisme débridé dont le seul fondement est la foi en des phénomènes qui échappent à notre contrôle.

Auteur: Wood Benjamin

Info: Le Complexe d'Eden Bellwether

[ foi formulée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychose

La fin du monde est la projection de cette catastrophe intérieure ; son monde subjectif a pris fin depuis qu’il lui a retiré son amour. [...] Et le paranoïaque le réédifie, pas plus splendide certes, mais du moins tel qu’il puisse de nouveau y vivre. Il l’édifie par le travail de son délire. Ce que nous tenons pour la production de maladie, la formation délirante, est en réalité la tentative de guérison, la reconstruction. Celle-ci réussit après la catastrophe plus ou moins bien, jamais pleinement ; une "modification interne en profondeur", selon les termes de Schreber, s’est effectuée concernant le monde.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 69-70

[ folie ] [ reconstruction ] [ paradoxe ] [ nouage signifiant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation

Henri Fournier [...] porte un regard critique sur les professeurs et le contenu de leurs leçons. Il s'insurge ainsi contre ces "gens dont le métier est de mettre le coeur et l'âme du passé en formules". A ses yeux, l'enseignement universitaire, ce n'est pas le présent, ce n'est pas la littérature et à aucun moment il n'exprimera une quelconque vocation de professeur. Les cours vont, certes, participer à sa formation mais, bien souvent, il verra en Lakanal une prison, non pas physique comme à Brest ou à Bourges, mais intellectuelle. [...] Sa scolarité est un lent mais irrémédiable échec.

Auteur: Charton Ariane

Info: Alain-Fournier

[ pénitencier ] [ formatage ]

 

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nourriture

La cuisine aurait-elle horreur du bleu ? Assurément, car il n'existe pratiquement aucun aliment de cette couleur dans la nature. On mange du blanc, du jaune, du rouge, du vert, du brun, du clair ou du foncé, mais jamais du bleu. [...] manger du bleu n'est pas évident, et à l'exception du curaçao (coloré au bleu de méthylène), cocktail bleu turquoise qui évoque la mer, l'horizon et les vacances, le bleu en cuisine n'est absolument pas alléchant. Au mieux il est le moisi du fromage, au pire il est morbide. Certes le chou rouge lorsqu'il est cuit prend une tonalité bleutée, tout comme la trévise ou la pomme de terre Vitelotte ; les chips violacées à la betterave sont à la mode, mais manger complètement bleu n'est pas naturel.

Auteur: Abecassis Valérie

Info: Art food : L'histoire de l'art en cuisine

[ peinture ] [ couleur ]

 

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transposition linguistique

Antoine m'a toujours encouragé à ne pas me laisser intimider par Brecht. Le traducteur n'a pas à se replier sur une position modeste : certes il n'est qu'un passeur mais sa responsabilité est de faire traverser le temps au poète qu'il traduit. D'où la nécessité de se mesurer à lui comme écrivain. L'alternative n'est pas entre les belles infidèles des poètes [...] et les besogneuses littérales sous l'empire du 'Dramaturg'. Traduire c'est toujours la passion d'écrire et de rendre justice au poète par la justesse de la langue. Cette notion de justesse plus que d'exactitude, je la dois à Antoine. La justesse de ce qui s'ajuste, de ce qui est propice au jeu, de ce qui donne du jeu. Car toujours le texte est d'abord destiné à la scène.

Auteur: Recoing Eloi

Info: In Antoine Vitez, le devoir de traduire de Georges Banu

[ théatre ] [ adaptation à l'époque ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

historique

Avant la mise en oeuvre de l'armement moderne, les soldats occidentaux combattaient "corps redressé" sur le champ de bataille. Cette posture leur était dictée par leur arme, le fusil à poudre, dont le rechargement ne pouvait s'effectuer que debout. [...] Cette position verticale était certes imposée au soldat par les conditions technologiques du combat, mais elle était aussi hautement valorisée et valorisante aux yeux des acteurs eux-mêmes. [...] Car dans le danger extrême du champ de bataille, on se tenait droit. Physiquement bien sûr, mais aussi moralement.
Un siècle plus tard, pris sous le feu, les soldats se jettent au sol et souvent meurent de ne l'avoir pas fait à temps. [...] Les soldats ne sont pas seulement couchés ; ils organisent leur corps pour l'exposer le moins possible aux impacts [...].

Auteur: Audoin-Rouzeau Stéphane

Info: Combattre : Une anthropologie historique de la guerre moderne, XIX-XXIe siècle, p275

[ guerre ]

 

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nationalisme

Le refus schmittien de ne pas traduire nomos par "loi" et d’en revenir à ce sens spatial originel permet certes de ne pas sombrer dans le positivisme, mais c’est en réalité l’idée même de "loi" qui apparaît positiviste : toute loi, quel qu’en soit le fondement, est nécessairement positiviste lorsque l’on raisonne dans un cadre politique ; par conséquent, lutter contre le positivisme juridique, c’est aller jusqu’à refuser [...] la prééminence du concept même de "loi", et chercher à y substituer des termes plus substantiels, témoignant d’un arbitraire moindre que celui que véhicule l’idée de loi. Ce terme substantiel, Schmitt pense paradoxalement le trouver dans ce nomos, que nous traduisons souvent par loi, mais dont il restitue toute la saveur spatiale et terrestre, de sorte que ce dernier soit un "acte constituant originel qui ordonne l’espace."

Auteur: Schmitt Carl

Info: Le nomos de la terre dans le droit des gens du Jus publicum europaeum

[ philosophie ] [ vocabulaire ] [ territoire ]

 

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patine

[...] à un éclat superficiel et glacé, nous avons toujours préféré les reflets profonds, un peu voilés; soit, dans les pierres naturelles aussi bien que dans les matières artificielles, ce brillant légèrement altéré qui évoque irrésistiblement les effets du temps. "Effets du temps", voilà certes qui sonne bien mais, à vrai dire, c'est le brillant que produit la crasse des mains. Les Chinois ont un mot pour cela, "le lustre de la main"; les Japonais disent l'"usure" : le contact des mains au cours d'un long usage, leur frottement, toujours pratiqué aux mêmes endroits,produit avec le temps une imprégnation grasse; en d'autres termes , ce lustre est donc bien la crasse des mains.
[...] Contrairement aux Occidentaux qui s'efforcent d'éliminer radicalement tout ce qui ressemble à une souillure, les Extrême-Orientaux la conservent précieusement, et telle quelle, pour en faire un ingrédient du beau.

Auteur: Tanizaki Junichirô

Info: L'éloge de l'ombre

[ beaux-arts ] [ érosion ] [ harmonie ]

 

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déclarations d'amour

Mes chères amours,
Il faut dire vrai, nous nous aimons bien. Certes, pour femme il n'en est point de pareille à vous ; pour homme, nul ne m'égale à savoir bien aimer : mon désir de vous revoir, encore plus violent qu'alors ; bref, je vous chéris, adore et honore miraculeusement. Pour Dieu, que toute cette absence se passe comme elle a commencé et bien avancé ! Car dans dix jours j'espère mettre fin à ce mien exil. Préparez-vous mon tout, de partir dimanche, et lundi être à Compiègne. [...] Bonsoir mon coeur, je vous baise un million de fois les mains.
Mais Gabrielle ne sera jamais reine. La belle histoire finit en 1599, Gabrielle meurt d'un mal mystérieux en l'absence d'Henri. Les lettres qu'il lui a écrites depuis le jour de leur rencontre attestent que la jeune femme avait converti le séducteur à l'amour unique.

Auteur: Henri IV

Info: à Gabrielle d'Estrées, Amiens, 22 octobre 1595

 

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devoir de consommation

Un certain fossé reste toujours ouvert entre le produit offert et le besoin ; il n’y a jamais une parfaite coïncidence de la demande avec l’offre. Pour combler ce fossé, il faut mobiliser une force auxiliaire, [...] la morale. Certes, pour être adéquate en tant que force auxiliaire, celle-ci aussi doit être préconditionnée de telle façon que l’on considère comme "immoral", c’est-à-dire comme non conforme, celui qui ne désire pas ce qu’on lui offre ; elle doit être préconditionnée de telle façon que cet être singulier soit contraint par l’opinion publique (ou plutôt par le porte-parole de l’opinion publique : sa "propre" conscience individuelle) à désirer ce qu’on lui offre. Or, c’est aujourd’hui le cas. [...]

Il est impossible de nous soustraire à un minimum de ces achats qui nous sont présentés et offerts comme de prétendus "musts", c’est-à-dire comme des achats que l’on doit absolument faire.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 196-197

[ fausse alternative ] [ création des besoins ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson