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femmes-par-hommes

Quant aux femmes, quelle que soit leur piété ou leur rigueur morale, elles aiment toutes beaucoup le sexe et se racontent à voix basse des secrets d'alcôve en éclatant d'un rire innocent, ou parfois impudique, si elles sont seules. Elles n'aiment pas seulement le sexe pour éteindre leur envie, mais également parce que le sexe et le besoin pressant qu'en ont leurs maris leur font ressentir que, malgré toute leur misère, leur vie étriquée, tous les désagréments qu'elles subissent, elles sont toujours des femmes belles et désirées par leurs hommes. Au moment où les enfants dorment, qu'ils ont dîné et remercié leur Seigneur, qu'il reste à la maison assez de nourriture pour une semaine ou peut-être plus, un peu d'argent épargné en cas de nécessité, que la pièce où ils habitent tous est propre et bien rangée, que l'homme rentre, le jeudi soir, mis de bonne humeur par le haschich et qu'il réclame sa femme, n'est-il pas alors de son devoir de répondre à son appel, après s'être lavée, maquillée, parfumée, ne vont-elles pas, ces brèves heures de bonheur, lui donner la preuve que son existence misérable est d'une certaine façon réussie, malgré tout.

Auteur: El Aswany Alaa

Info: L'Immeuble Yacoubian, p. 24-25

[ sexe ] [ simplicité ]

 

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cénacle

Il existait à cette époque - en 1888 : j'avais dix-sept ans à peine - une école littéraire audacieuse et tout idéaliste, le Symbolisme, fourmillante de beaux esprits et de poètes que nous admirions sans les connaitre : de Stéphane Mallarmé à Paul Verlaine, ceux-là des dieux, de Verhaeren et Henri de Régnier à Stuart Merrill, de Saint-Pol-Roux-le-Magnifique au tout modeste Albert Samain voir du grand mage de la Rose-Croix, Joséphin Péladan, que nous imaginions chapeauté d'un haut bonnet étoilé, à Téodore de Wyzewa [...]
"Nous apprîmes que derrière l'Odéon une grande partie de ce beau monde se réunissait chaque jour à l'apéritif ou dans la soirée, en un certain illustre Café Voltaire. timidement, nous y fûmes, et c'était, je crois, autant que pour nous initier aux mystères de la poésie, pour admirer de près l'éclatante beauté de Madame Rachilde, le monocle hautain de Régnier, le flegme de Vielé-Griffin, la magnificence de Saint-Pol-Roux, l'impeccable veston noisette du chevalier du Plessys de Linan, le gilet à Chasse-à-courre de Dujardin, la barbe assyrienne de Fontainas, la cravache de Laurent Tailhade, l'allure de page de Merrill, le bidon rabelaisien du cher Demolder et - en outre ! - les moustaches impériales et bleu corbeau, de Jean Moréas.

Auteur: Fort Paul

Info:

[ Gaule ] [ Paris ] [ dix-huitième siècle ] [ mouvement littéraire ]

 

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archimagie

Quand le printemps s’annonce et que la conjonction astrale est favorable, c’est-à-dire lorsque la nature est toute gonflée du Spiritus mundi, l’Energie cosmique, l’alchimiste installe son laboratoire dans un lieu désert. Commence alors l’opération clé : la préparation de la matière. Elle consiste à mettre en contact deux substances antagonistes absolument pures, de préférence l’or et l’argent symbolisés par le soleil et la lune. […]
Après dissolution des corps, l’alchimiste obtient des sels qu’il cristallise pour les décomposer au feu et les dissoudre enfin par des acides. […] Au terme, on obtient une liqueur qui est enfermée dans l’ "œuf philosophique", qui est un ballon de cristal scellé hermétiquement. C’est la "chambre nuptiale" où va s’élaborer l’union du soufre et du mercure. […]
On la place au centre d’un four à trois étages, L’Athanor. Tout l’art du grand œuvre consiste alors à doser les quatre degrés de chaleur croissante donnant lieu aux "opérations" de cristallisation et de vaporisation signalées par l’apparition successive du noir, du blanc, du rouge et de leurs couleurs intermédiaires. Quand le produit est arrivé au rouge éclatant –symbolisé par le phénix, le pélican-, on brise l’œuf. On a alors la pierre philosophale, condensation énergétique du Spiritus mundi, l’Esprit du monde, l’alpha et l’oméga.

Auteur: Lobrichon Guy

Info: Dictionnaire de l'extraordinaire chrétien

[ transmutation ] [ hermétisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

aqua simplex

L’histoire d’un ruisseau, même de celui qui naît et se perd dans la mousse, est l’histoire de l’infini. Ces gouttelettes qui scintillent ont traversé le granit, le calcaire et l’argile ; elles ont été neige sur la froide montagne, molécule de vapeur dans la nuée, blanche écume sur la crête des flots ; le soleil, dans sa course journalière, les a fait resplendir des reflets les plus éclatants ; la pâle lumière de la lune les a vaguement irisées ; la foudre en a fait de l’hydrogène et de l’oxygène, puis d’un nouveau choc a fait ruisseler en eau ces éléments primitifs. Tous les agents de l’atmosphère et de l’espace, toutes les forces cosmiques ont travaillé de concert à modifier incessamment l’aspect et la position de la gouttelette imperceptible ; elle aussi est un monde comme les astres énormes qui roulent dans les cieux, et son orbite se développe de cycle en cycle par un mouvement sans repos. Toutefois notre regard n’est point assez vaste pour embrasser dans son ensemble le circuit de la goutte, et nous nous bornons à la suivre dans ses détours et ses chutes depuis son apparition dans la source jusqu’à son mélange avec l’eau du grand fleuve ou de l’océan.


Auteur: Reclus Elisée

Info: Histoire d'un ruisseau. Chapitre I, La Source

[ polymorphe ] [ multi-usage ] [ pluridisciplinaire ] [ combinable ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

moraline sanitaire

On sait bien que ce sont en général les ainés qui tiennent le pognon, ne serait que par l'immobilier. La médecine corporate en a donc fait un coeur de cible bien lucratif. Tâche aisée après les avoir au préalable formatés gamins,  en leur expliquant que l'univers est un biotope idyllique dans lequel mort et maladies sont destinées à disparaitre. Ainsi du carcan mental pour les vieux, durer le plus longtemps, pousser la survie au bout du bout. La compétition des crétins... Homme animal le plus intelligen ? Mouhahahah... Le covid en est la démonstration éclatante. Même s'il faut reconnaitre que la planète respire mieux. La pandémie est-elle un levier pour cela ? Heeeuuuu.  

Il faut créer le parti des vieux qui refusent la médecine, sauf celle de confort qui limite la souffrance. Une médecine qui cesse de louvoyer avec cette espérance sous controle, immorale parce que si facile à vendre... "Allez, vous vivrez une année de plus."  Sans en préciser les conditions.

Assez de cette utilisation de la peur, de l'entretien de la panique de la mort, du muselage général qui prétend que nous allons mourir guéris, à la principale et occulte fin d'engraisser financiers spéculateurs crapules, alliés à des médecins aux scrupules malléables et au discernement discutable.

Auteur: Mg

Info: 2017

[ anti big pharma ] [ coup de gueule ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

charlatans

Les médecins de Molière avaient fort bien compris que, pour paraître profond et savant aux imbéciles, il suffisait de tourner le dos à l'évidence et de prendre le contre-pied du bon sens. Ils avaient fort bien compris que, devant un malade qui ne sort pas du coma, dont le pouls est d'heure en heure plus faible et plus irrégulier, dont la respiration s'arrête de plus en plus souvent et reprend de plus en plus difficilement, le médecin qui s'en inquiète ne peut faire autant d'impression que, si voyant passer d'un pas allègre un jeune athlète qui vient de battre un record, il fronce le sourcil et dit à mi-voix en hochant gravement la tête : "Il n'en a plus que pour trois jours". Aussi feignaient-ils de ne s'inquiéter que devant la santé la plus éclatante et de n'être rassurés que par les progrès de la maladie. Sganarelle, dans Le médecin malgré lui, répond à Jacqueline qu'il voudrait bien examiner et qui lui, déclare se porter le mieux du monde : "Tant pis, Nourrice, tant pis. Cette grande santé est à craindre ". En revanche, lorsque Géronte vient se plaindre que sa fille se trouve "un peu plus mal" depuis qu'elle a pris son remède, il le rassure aussitôt : "Tant mieux : c'est signe qu'il opère".

Auteur: Pommier René

Info:

[ tromperie ] [ santé ]

 

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france

A leur franchise, à leur fougue naturelle les Gaulois joignent une grande légèreté et beaucoup de fanfaronnade, ainsi que la passion de la parure, car ils se couvrent de bijoux d'or, portent des colliers d'or autour du cou, des anneaux d'or autour des bras et des poignets, et leurs chefs s'habillent d'étoffes teintes de couleurs éclatantes et brochées d'or. Cette frivolité de caractère fait que la victoire rend les Gaulois insupportables d'orgueil, tandis que la défaite les consterne. Avec leurs habitudes de légèreté, ils ont cependant certaines coutumes qui dénotent quelque chose de féroce et de sauvage dans leur caractère, mais qui se retrouvent, il faut le dire, chez la plupart des nations du Nord. Celle-ci est du nombre : au sortir du combat, ils suspendent au cou de leurs chevaux les têtes des ennemis qu'ils ont tués et les rapportent avec eux pour les clouer, comme autant de trophées, aux portes de leurs maisons. Posidonies dit avoir été souvent témoin de ce spectacle, il avait été long à s'y faire, toutefois l'habitude avait fini par l'y rendre insensible. Les têtes des chefs ou personnages illustres étaient conservées dans de l'huile de cèdre et ils les montraient avec orgueil aux étrangers, refusant de les rendre même quand on voulait les leur racheter au poids de l'or.

Auteur: Thollard Patrick

Info: La Gaule selon Strabon : du texte à l'archéologie : Géographie, livre IV, traduction et études

[ historique ]

 

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souk

Pour arriver chez moi, il fallait monter des rues et des rues mauresques, tortueuses, coupées de couloirs sombres sous la forêt des porte-à-faux moisis.
Devant les boutiques inégales, on côtoyait des tas de légumes aux couleurs tendres, des mannes d’oranges éclatantes, de pâles citrons et de tomates sanglantes. On passait dans la senteur des guirlandes légères de fleurs d’oranger ou de jasmin d’Arabie lavé de rose avec, au bout, des petits bouquets de fleurs rouges.
Il y avait des cafés maures avec des pots de romarin et des poissons rouges flottant dans des bocaux ronds sous des lanternes en papier, des gargoulettes où trempaient des bottes de lentisque.
À côté, c’étaient des gargotes saures avec des salades humides et des olives luisantes, des étalages de confiseurs arabes avec des sucres d’orge et des pâtisseries poivrées, des fumeries de kif où on jouait du flageolet.
On frôlait des Mauresques en pantalons lâches et en foulards gorge-de-pigeon ou vert Nil, des Espagnoles avec des roses de papier piquées dans leurs crinières noires.
On pouvait acheter de tout, on entendait tous les langages, tous les cris de la vie méditerranéenne, bruyante, toute en dehors, mêlée aux réticences et aux chuchotements de la vie maure.
Enfin, au fond d’une impasse, par une porte branlante, on entrait dans un patio frais, plein d’une ombre séculaire.

Auteur: Eberhardt Isabelle

Info: Pages d'Islam, Le mage

[ marché ] [ foire ]

 

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racisme

(Vers 1770 l’officier David-Philippe de Treytorrens ramène avec lui de Saint-Domingue une noire à Yverdon. Cette dernière donnera naissance à un garçon, dont le statut va créer la dispute) 

Quel est le statut de ce garçon? La question opposera la commune d'Yverdon à la famille Treytorrens lors d’un  litige qui va durer 44 ans. L’origine du différend tient à la promesse faite par la famille Treytorrens à Pauline Buisson, morte en 1826, d’accorder la bourgeoisie à son enfant. Mais l’héritier des Treytorrens, moins riche que ses aïeuls, refuse de s’acquitter des frais. Il défend que c’est à la municipalité de régulariser l’enfant. A défaut, ce serait reconnaître que l’esclavage existe toujours sur le territoire vaudois.

En 1826, illustrant les préjugés sur la sexualité débridée des Africains, l’avocat de la commune lance à la famille Treytorrens:

"Vous avez introduit dans la commune l’Africaine Pauline Buisson, cette négresse au sang ardent, véritable matière inflammable expédiée d’un climat brûlant. Vous l’avez mise en communication avec des hommes, et aussitôt la mèche s’est allumée, l’explosion s’en est suivie et la bombe, en éclatant, a vomi un petit négrillon dont vous ne savez pas comment vous défaire; voilà le dommage que vous devez réparer!" 

Le différend financier se terminera par un règlement à l’amiable en 1834. Hélas Samuel Buisson est mort deux ans plus tôt, apatride.

Auteur: Michaud Léon

Info: Rapporté en 1958 dans le Journal d'Yverdon

[ suisse ] [ préjugés ] [ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

harmonie cosmique

Il était allé un jour dans la montagne, c’était une journée claire, ensoleillée. Il avait rôdé pendant longtemps, tourmenté par une pensée qui n’arrivait pas à prendre forme. Il voyait devant lui un ciel éclatant, un lac tout en bas, et tout autour un horizon clair, sans limite. Il avait contemplé tout cela avec souffrance. Il se rappela maintenant comment il avait tendu ses mains en pleurant vers ces espaces azurés. Il se tourmentait de se sentir étranger à tout cela. Qu’était-ce donc que ce festin, immense et éternel, qui ne se termine jamais, et vers lequel il se sentait attiré depuis son enfance, sans réussir à y prendre part : chaque matin, on voit se lever un soleil tout aussi éblouissant ; chaque matin, on aperçoit un arc-en-ciel au-dessus de la chute d’eau ; chaque soir, une montagne, la plus haute de toutes, couverte de neige, située très loin, là-bas, aux confins du ciel et de la terre, prend des reflets pourpres ; chaque "mouche qui bourdonne autour de lui dans un chaud rayon de soleil prend part à ce chœur, connaît sa place, l’aime et se sent heureuse". Chaque brin d’herbe pousse et trouve son bonheur. Et tous, tous connaissent leur chemin, tous viennent et repartent en chantant. Lui seul ne sait rien, ne comprend rien, ni aux hommes, ni aux sons, étranger pour tous, pauvre avorton qu’il est !

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'idiot", traduit par Nicolas Poltavtzev Presses de la renaissance, Paris, 1974, page 346

[ ordre naturel ] [ exclusion ] [ souffrance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson