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personnage

Ses longs cheveux dessinaient un gribouillage énervé qui aurait eu besoin d'un soin à l'huile chaude, son visage était un dessin compliqué avec trop de rides, mais il était grand, avait les épaules larges et aurait pu la prendre dans ses bras pour lui faire faire le tour du pâté de maisons, pour monter une volée de marches en cas de nécessité ou si l'envie lui en avait pris, une qualité qui avait malheureuse ment manqué à ses ex, et elle était raide dingue de ses yeux sombres à l'expression franche qui semblaient dire : Vous Êtes Ici.

Auteur: Beagin Jen

Info: On dirait que je suis morte

[ regard ] [ présence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

océan

J'avais décidé de prendre le bus pour aller au Golden Gate Park. Arrivée sur la digue, j'ai sorti mon carnet de croquis. Temps nuageux, brume passagère ; lumière grise, couleur du sel qui scintille à la surface de l'océan. Rochers couverts d'algues gluantes ou mouchetés de petits coquillages en forme d'éventail. Fulgurance blanche de l'écume, fracas des vagues sur les galets. A une dizaine de mètres de moi, un cormoran séchait ses ailes grandes déployées sur un rocher. Nos regards se sont croisés. Normalement ça n'arrive jamais avec les oiseaux, mais là, si. Il avait les yeux d'un jaune ancestral, inhumain.

Auteur: Stewart Sean

Info: Cathy's Book

[ mer ] [ rencontre ] [ homme-animal ] [ regard ]

 
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altération

J'ai vu alors qu'une énorme opacité noire comparable à une amibe pourvue de pseudopodes obscurcissait en partie ma vision centrale. Cette masse semblait se dilater, se contracter et pulser - mais son bord était aussi tranchant qu'une lame de rasoir. Quand j'ai porté mon index à sa hauteur, ce doigt a disparu aussi vite que si je l'avais enfoncé dans un trou noir ; puis, je suis allé contempler mon reflet dans la glace de ma salle de bains, je n'ai pas pu voir ma propre tête de l'oeil droit : seules mes épaules et l'extrémité de ma barbe étaient visibles [...].

Auteur: Sacks Oliver

Info: L'oeil de l'esprit

[ cerveau ] [ regard ]

 

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homme-animal

C'est peut-être un invariant de la rencontre animale : quand on croise un animal sauvage par hasard dans la forêt, une biche qui lève les yeux vers soi, on a l'impression d'un don, un don très particulier, sans intention de donner, sans possibilité de se l'approprier. C'est ce qu'en phénoménologie on appelle un don pur : personne n'a voulu donner, personne n'a rien perdu en donnant, et le don ne vous appartient pas, il pourra se donner à d'autres. On sent monter dedans une improbable gratitude. Juste l'envie de rendre grâce pour cet imprévu aussi beau qui en cet instantexiste et se donne aux yeux.

Auteur: Morizot Baptiste

Info: Sur la piste animale

[ regard ] [ nature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Bien que l’art ait toujours été une marchandise, il perd sa valeur intrinsèque et son utilité sociale quand on le traite uniquement de la sorte. L’enfermer dans le cercle du marché, c’est en interdire à tous sa contemplation. Ce processus inexorable tend à comprimer les nuances de sens et d’impressions visuelles sous le poids brutal du prix. Ce n’est pas un compliment décerné à l’œuvre. S’il n’y avait qu’un seul exemplaire de chaque livre que s’arracheraient les milliardaires et les fonds d’investissement pour les faire disparaître dans des coffres, qu’arriverait-il à notre conception de la littérature — à la trame de ses significations qui soutient un discours commun ?

Auteur: Hughes Robert

Info: Rien qu’un critique

[ spéculation ] [ midas ] [ question ] [ démonétisation éthique ] [ regard ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

philosophe

Quoi qu’il en soit, les sources sont suffisamment riches pour que nous puissions affirmer que le projet de Socrate se situe aux antipodes des trois "ismes" qui se sont volontiers reconnus en lui : rationalisme, humanisme, existentialisme. C’est un maître de la rationalité (de la rationalité dialectique), mais il fait servir cette virtuosité à la démonstration du néant de la sophia humaine. Et s’il invite à "prendre soin de soi", de "son âme", etc. ce n’est pas dans le dessein de construire une subjectivité souveraine, mais dans celui d’accorder son âme le plus possible "au dieu". Et la recherche de cet accord passe par le retrait de la politique : ce débrayage menaçait directement la démocratie, fondée sur la participation des citoyens.

Auteur: Vesperini Pierre

Info: Dans "La philosophie antique", page 118

[ cheval de troie ] [ résumé ] [ autre regard ] [ triade ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

voir

Le système visuel peut être subdivisé en deux sous-ensembles fonctionnels, l'un responsable de la discrimination et de la reconnaissance des formes (vision focale) et l'autre de leurs relations spatiales dans le champ visuel (vision ambiante). Les voies nerveuses empruntées par ces deux subdivisions sont en grande partie distinctes et aboutissent chez les primates au cortex inférotemporal (vision focale) et pariétal (vision ambiante). Une version plus ancienne de cette subdivision, persistant chez les rongeurs (tel le hamster), attribue au colliculus supérieur un rôle dans la vision ambiante et au cortex visuel la responsabilité principale de la vision focale. Cette organisation semble n'avoir pas été totalement abandonnée chez les primates où des expériences démontrent que le colliculus supérieur contribue également à la voie pariétale, et donc à la vision ambiante.

Auteur: Bullier Jean

Info: Les deux systèmes visuels : résurgences multiples d'une même idée. Résumé en début de son article de synthèse dans médecine/sciences en 1989

[ regarder ] [ sciences cognitives ] [ évolution ]

 

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chouettes

Et de même aime-t-elle les hiboux, les effraies, les chevêches, parce que leurs faces plates ne sont qu’immenses yeux aussi fixes que lumineux. Le jour ils gardent leurs paupières closes, se tiennent impassibles et rigides dans quelque discret trou de muraille ou dans l’ombre des branchages. Mais ils ne dorment pas ; ils aiguisent leur vue sous leurs paupières, ils filent leur propre lumière à l’insu de tous, en cercles de soie orangée autour de leurs prunelles noires. Et à la nuit tombée, ils rouvrent leurs yeux, alliage de lune rousse et de soleil radieux. Alors, comme soulevés par cette clarté superbe montée du fond de leur être, ils gonflent leurs plumes, ils déploient leurs ailes, et prennent en silence leur vol. Des yeux ailés, armés d’un bec et de serres acérés

Auteur: Germain Sylvie

Info:

[ regard ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

furtif contact

Un jour de l'été dernier je badaudais au nord de la place Sheridan, ne pensant à rien ; soudain, un feu passa au rouge, et là, obligé de me faufiler au milieu de la circulation, j'ai aperçu un homme dont le visage était si tavelé, crevassé et marqué par la maladie que, modestement (sûrement parce que victime d'innombrables regards voyeurs et obscènes), il a baissé les yeux avec la coquetterie raffinée d'une belle femme. D'où venait-il ? Et que faisait-il dans la fournaise du milieu de journée ? ce fantôme échappé des entrailles de la chair ! Atteignant le trottoir, je l'ai cherché dans les sept rues qui rayonnent du centre de la place. Mais il avait déjà disparu, ne laissant derrière lui qu'une image sulfureuse qui, maintenant encore, brûle encore, conservant forme et éclat.

Auteur: Klonski Milton

Info: From the American Scene: Greenwich Village: Decline and Fall. Trad Mg

[ regard ] [ mémoire sélective ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

La poésie, en ce qui me concerne, c'est un état.

C'est un état avant d'être un langage. Et je reste persuadée qu'on ne l'atteint pas sans avoir traversé, dans sa vie, un moment où l'on est forcé de renoncer à tout. Un moment où il n'est plus possible de se dire qu'on maîtrise les choses et les événements, encore moins les êtres si on avait cette prétention, ce moment où tout nous échappe et où l'on échappe aussi à soi-même.

Cet état est aux antipodes de cette expression qu'on entend aujourd'hui à tout bout de champ et qui est d'ailleurs l'expression favorite de notre président : "On ne lâche rien".

Quand je l'entends dans la bouche de quelqu'un, je vois un chien qui grogne à l'intérieur de cette personne, les crocs serrés autour de son os. J'attends les aboiements. 

Auteur: Berr Karen Mary

Info:

[ transformation ] [ traumatisme ] [ nouveau regard ] [ délaissement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson