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manichéisme

On sait comment Heidegger établira l’authentique : c’est le souci de la mort qui donne ce caractère, authentique, à l’existence humaine – notons ici que c’est le Dasein qui doit s’infliger à lui-même ce rude traitement. Ce qui ne passe pas par là ne ressortit qu’aux petits aménagements de ceux qui souhaitent que le monde corresponde à leurs calculs. De tels hommes sont déclarés inauthentiques. Ce qui peut, à l’évidence, se dire autrement : l’homme authentique est un vrai homme, l’homme inauthentique est en fait un animal. Il est celui qui a oublié sa mission, le souci de l’Être, selon le premier Heidegger, en devenant un être amorphe, manipulable et dissous dans les troupeaux du "on" (le man), ou se livrant aveuglément à la technique qui exploite les étants sans même s’apercevoir qu’il contribue ainsi à la destruction du monde. Le devenir-animal chez Heidegger est en fait un "redevenir-troupeau".

C’est précisément cette problématique que Hannah Arendt reprend dans sa distinction de l’homo faber et de l’animal laborans. Cette vision du monde, loin de rompre avec la métaphysique occidentale, entérine la philosophie aristocratique grecque séparant ce qui est noble dédié à l’authentique et l’ignoble voué à l’inauthentique et elle en constitue un prolongement. Certes, Heidegger réhabilite l’artisan à l’ancienne qui trouve en effet grâce à ses yeux, mais au prix de créer un nouveau banausos, un nouvel homme vil, c’est-à-dire un sous-homme, celui que Hannah Arendet appellera l’animal laborans de l’ère industrielle.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, pages 40 à 42

[ moralisante ] [ catégories d'hommes ] [ arrogance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme

Il y a à peine quelques années, un de ces hommes grossiers, incultes, sauvages, qui trop souvent cherchent dans le métier de missionnaire un exutoire à leur paranoïa ou à leur bêtise (bien plus d’ailleurs protestants américains que catholiques), vint importuner Vera, l’Éclair, grand cacique des Mbya. L’indien fumait pensivement devant sa hutte, vêtu de loques puantes, tout en écoutant le bavardage édifiant du Juru’a qui lui parlait de God et du salut. Las de telles inepties, Vera se lève, disparaît dans son tapy et surgit, transfiguré : en un dieu, en un karai ru, s’est métamorphosé le clochard minable de tout à l’heure. Abandonnés, les oripeaux de blanc : le jeguaka, l’ornement rituel des hommes, coiffure de coton surmontée d’une couronne de plumes aux vives couleurs et que prolongent sur le dos nu des franges, couvre sa tête ; pour seul vêtement, un cache-sexe de coton également ; à la main, un bâton de bois dur finement poli, insigne de son commandement. Une lumière d’orage nimbe le chef, le mburivicha : celui qui est grand par la force de sa foi en les dieux. Et voici ce qu’entendent les oreilles sourdes de l’évangéliste, les tonnantes paroles de l’Éclair : "Écoute, Juru’a ! À vous, les blancs, furent impartis la savane et l’abondance des choses. À nous, les Mbya, furent laissés la forêt et le peu de bien. Que cela continue ainsi. Que les blancs restent chez eux. Nous autres Mbya n’allons pas vous déranger dans vos demeures. Nous sommes des Ka’aygua, des habitants de la forêt. Éloigne-toi de ma maison, va-t’en, ne reviens jamais plus !".

Auteur: Clastres Pierre

Info: Chronique des indiens Guayaki

[ arrogance ] [ irruption ] [ respect ] [ et in arcadia ego ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin