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lucidité

La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison; c’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût.

Auteur: Rostand Jean

Info: Le droit d'être naturaliste

[ distanciation ] [ discernement ] [ modestie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

médias

Les circulations administrées des productions culturelles à l'ère industrielle nous ont fait oublier que l'imitation et le partage sont les moteurs les plus puissants des dynamiques culturelles. C'est bien à cette écologie qu'appartiennent les activités expressives du web. Le succès viral du clip d'un obscur chanteur de variétés coréen (Gangnam Style, par Psy) ou d'une réplique d'une bimbo de la télé-réalité ("Non mais allo quoi !", par Nabilla) apparaissent parfaitement incompréhensibles aux yeux d'une critique rompue aux formes classiques de la culture. Voilà des contenus d'un intérêt douteux, présentés par de parfaits inconnus - et qui ne relèvent même pas du genre amateur, mais sont de simples produits des industries culturelles. L'écho qu'ils rencontrent sur internet s'apparente au mieux au malentendu, au pire à la dégénérescence d'une société du spectacle en plein désarroi.

Auteur: André Gunthert

Info: In Culturenum : Jeunesse, culture & éducation dans la vague numérique de Hervé Le Crosnier

[ décadence ] [ vingt-et-unième siècle ] [ modes superficielles ]

 

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conscience collective

[...] quand un type écrit une belle connerie, ce n’est pas parce que personne ne l’a lue qu’elle ne poursuit pas ses effets. Car, sans l’avoir lue, tout le monde la répète. Il y a comme ça des bêtises véhiculées qui jouent sur des mélanges de plans auxquels les gens ne prennent pas garde. Ainsi, la première théorie analytique de la constitution du réel [dans la psychanalyse] est imprégnée des idées dominantes à l’époque, qui s’expriment dans des termes plus ou moins mythiques, sur les étapes de l’évolution de l’esprit humain. L’idée traîne partout, chez Jung aussi, que l’esprit humain aurait fait dans les tout derniers temps des progrès décisifs, et qu’auparavant, on en était encore à une confusion pré-logique – comme s’il n’était pas clair qu’il n’y a aucune différence structurale entre la pensée de M. Aristote et celle de quelques autres.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 202-203

[ représentations du monde ] [ modes ] [ formacja ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

image-son

- Un livre ne dure-t-il pas tout autant ?

- Autant que durent les mots, oui. Mais il y a dans une photographie quelque chose qui dépasse les mots, qui dépasse même les bouches qui les prononcent. Une photographie mettra le feu aux sens d'un Anglais, d'un Français, d'un Hottentot. Elle nous survivra à tous pour allumer le même feu chez nos petits-fils. Elle est un objet transcendant à l'histoire.

- Un objet englué dans l'histoire ! proteste mon oncle. Perverti par l'histoire qui l'offusque comme un écran de fumée ! Cela se voit à la façon dont une mule épouse le pied, à la coupe d'une robe, au style d'une coiffure. Donnez des photographies à votre petit-fils: il y verra une curiosité pittoresque. Votre moustache cirée le fera rire ! Mais les mots, Hawtrey, les mots - hein ? Ils nous séduisent dans le noir, et l'esprit de chacun les revêt de chair et d'habits à sa guise.

Auteur: Waters Sarah

Info: Du bout des doigts

[ langage ] [ durabilité ] [ modes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

avertissement

Si j'ose essayer d'écrire quelques pages sur le Problème proposé par l'Académie Royale des Sciences, pour sujet du Prix de l'année 1745, ce n'est pas que je me flate de pouvoir montrer la meilleure maniere de trouver l'heure en mer par observation, &c. en quoi consiste ce Problème, ni même d'être capable d'en approcher assez pour mériter quelque distinction de cette Piece. C'est aux personnes versées dans la Marine & dans l'Astronomie, qu'il appartient seulement de traiter ce sujet avec certaine confiance. Pour moi, qui loin d'avoir aucun usage de la navigation & des observations célestes, n'ai jamais vû ni Mer, ni Marins, ni Observatoire, ni Instruments, ni Astronomes, je sens parfaitement qu'il ne me convient point de donner des leçons, mais plutôt d'en recevoir sur un tel sujet. Aussi n'a-ce été que par occasion & pour m'excercer d'après l'ouvrage d'un fameux Maître, que j'ai pensé au Problème dont il s'agit ; & je n'y ai pensé que fort tard, en sorte que je suis resserré dans un espace de tems très-court, pour mettre au net ma tentative.

Auteur: Anonyme

Info: Introduction de "Essai d'horolepse* nautique", 1745 - il est à noter que cet auteur anonyme, malgré l'ignorance dont il s'excusait, soumettait au jugement de l'Académie un mémoire de plus de 240 pages ! *saisie de l'heure

[ modestie ] [ ignorance ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

triade

Aussi convient-il de distinguer avec Ibn’Arabî trois sortes d’amour qui sont trois modes d’être : a) il y a un amour divin (hibb ilâhî) qui est d’une part l’amour du Créateur pour la créature en laquelle il se crée, c’est-à-dire qui suscite la forme où il se révèle, - et d’autre part l’amour de cette créature pour son Créateur, qui alors n’est rien d’autre que le désir du Dieu révélé dans la créature, aspirant à revenir à soi-même, après avoir aspiré, comme Dieu caché, à être connu dans la créature, - c’est l’éternel dialogue de la syzygie divino-humaine ; b) il y a un amour spirituel (hibb rûhânî), dont le siège en est la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre comme étant l’Image ; c’est, dans la créature, l’amour qui n’a d’autre souci, but et volonté, que de satisfaire à l’Aimé, à ce que celui-ci veut faire de et par son fidèle ; c) et il y a l’amour naturel (hibb tabî’î), celui qui veut posséder et qui recherche la satisfaction de ses propres désirs, sans se soucier de l’agrément de l’Aimé.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", page 166

[ modes relationnels ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

égrégore

Bien que les théories spirites soient tirées des "communications" des prétendus "esprits", elles sont toujours en rapport étroit avec les idées qui ont cours dans le milieu où elles s’élaborent ; cette constatation appuie fortement la thèse que nous avons exposée, et d’après laquelle la principale source réelle de ces "communications" se trouverait dans le "subconscient" du médium et des assistants. Nous rappelons qu’il peut d’ailleurs se former une sorte de combinaison des divers "subconscients" en présence, de façon à donner tout au moins l’illusion d’une "entité collective" ; nous disons l’illusion, parce qu’il n’y a que les occultistes qui, avec leur manie de voir en tout et partout des "êtres vivants" (et ils reprochent aux religions leur prétendu anthropomorphisme !), peuvent se laisser prendre aux apparences jusqu’à croire qu’il s’agit là d’un être véritable. Quoi qu’il en soit, la formation de cette "entité collective", si l’on veut conserver cette façon de parler, explique le fait, remarqué par tous les spirites, que les "communications" sont d’autant plus nettes et plus cohérentes que les séances sont tenues plus régulièrement et toujours avec les mêmes assistants ; aussi insistent-ils sur ces conditions, même sans en connaître la raison, et hésitent-ils souvent à admettre de nouveaux membres dans des groupes déjà constitués, préférant les engager à former d’autres groupes ; du reste, une réunion trop nombreuse se prêterait mal à l’établissement de liens solides et durables entre ses membres.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 135

[ démystification ] [ influence ] [ modes consensus ] [ psycho-sociologie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lire

Voyez le lecteur de roman quand il se plonge dans la vie imaginaire que lui intime sa lecture. Son corps n’existe plus. Il soutient son front de ses deux mains. Il est, il se meut, il agit et pâtit dans l’esprit seul. Il est absorbé par ce qu’il dévore ; il ne peut se retenir, car je ne sais quel démon le presse d’avancer. Il veut la suite, et la fin, il est en proie à une sorte d’aliénation : il prend partie, il triomphe, il s’attriste, il n’est plus lui-même, il n’est plus qu’un cerveau séparé de ses forces extérieures, c’est-à-dire livré à ses images, traversant une sorte de crise de crédulité.

Tout autre est le lecteur de poèmes.

Si la poésie agit véritablement sur quelqu’un, ce n’est point en le divisant dans sa nature, en lui communiquant les illusions d’une vie feinte et purement mentale. Elle ne lui impose pas une fausse réalité qui exige la docilité de l’âme, et donc l’abstention du corps. La poésie doit s’étendre à tout l’être ; elle excite son organisation musculaire par les rythmes, délivre ou déchaîne ses facultés verbales dont elle exalte le jeu total, elle l’ordonne en profondeur, car elle vise à provoquer ou à reproduire l’unité et l’harmonie de la personne vivante, unité extraordinaire, qui se manifeste quand l’homme est possédé par un sentiment intense qui ne laisse aucune de ses puissances à l’écart.

Auteur: Valéry Paul

Info:

[ dévorer ] [ modes de lecture ] [ réflexivité ] [ absorbé ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 
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mémétique

... pour la plupart, les mots en français n'ont pas d'auteur, pas plus que de concepteurs délibérés. Ils ont été ré agencés inconsciemment au cours des siècles. Cela est trivial. Mais une fois que vous adoptez le point de vue du mème, vous réalisez que les mots ne sont que certaines pratiques culturelles pour lesquelles tout ça est vrai. Dans une culture, les mots sont des mèmes qui peuvent être prononcés, mais il y a aussi des mèmes très complexes qui ne peuvent pas l'être.

Les mots sont très complexes : ils sont des systèmes et les parties d'un système lui-même très complexe - le langage. Si nous voulons comprendre l'agencement de celui-ci et comment ses parties fonctionnent, reconnaissons qu'il est en fait un genre très curieux d'artefact. C'est un produit de la sélection naturelle, mais pas directement : la différence qui existe entre le français et l'anglais n'est pas dans nos gènes. Nous avons connu l'évolution d'une capacité à être des locuteurs, un processus très puissant, mais il y a aussi eu une évolution culturelle du langage : les langues se sont réagencées elles-mêmes, pour s'ajuster au cerveau, et aucun être humain n'a été le concepteur de cet ajustement !

Nous avons donc besoin des mèmes, ces entités compétitives à réplication différentielle, qui sont en compétition pour du "temps de maintien" dans les cerveaux. Les mèmes établissent des structures, qui jouent ensuite des rôles essentiels dans la tendance des mèmes à se répliquer. J'aime l'idée qu'il existe des mèmes sauvages et des mèmes domestiqués. Les mots sont aussi des mèmes sauvages : l'"Académie française" essaie de domestiquer le français, mais avec très peu de succès... Pas besoin de l'"Académie" ! Mais le calcul, lui, a besoin d'une académie : il ne se diffuserait pas sans une aide importante. Le calcul n'est pas assez "accrocheur" pour se reproduire par lui-même. Il a besoin d'une aide et doit être implanté méticuleusement dans les jeunes esprits, avec beaucoup de pratique. Tels sont les mèmes domestiqués - les mèmes de la science, de la religion, de l'opéra... Les humains ont consciemment projeté de les développer, d'être leurs protecteurs. Nous n'en sommes pas justes les vecteurs - comme pour les maladies ou les préjugés - mais aussi les gardiens. C'est une idée très fédératrice, qui comble le fossé entre Shakespeare et... (rires) la publicité, la propagande, les hymnes populaires, les religions, et tout simplement les habitudes.

Auteur: Dennett Daniel C.

Info:

[ vocabulaire ] [ éphémère ] [ métalangage ] [ phonèmes ] [ mimétisme ] [ modes ] [ consensualités conceptuelles ] [ langage du futur ] [ codages humains ]

 
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