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être humain

Chaque fois qu’une fonction naturelle à l’homme se perd, c’est-à-dire se trouve exclue de son exercice conscient et volontaire, un trouble général prend naissance. C’est pourquoi il est tout à fait naturel que le triomphe de la déesse Raison ait institué une névrotisation générale de l’homme moderne, c’est-à-dire une dissociation de la personnalité en tous points analogue à la dissociation actuelle du monde.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Présent et avenir

[ rationnel ] [ chute ] [ conscience réfléchie ]

 
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vacuité

A ce dîner bruyant, nous devisions de choses et d’autres. Tout à coup, le portrait souriant de X. attira mes regards. Qu’il paraissait content, et quelle lumière émanait de sa figure ! Heureux toujours, même en peinture ! Voilà que je me mis à l’envier, et à lui en vouloir comme s’il m’avait volé mes chances. Et puis, soulagement, bien-être soudain, en me rappelant qu’il était mort.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Oeuvres, page 1475

[ chute ] [ humour noir ]

 

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Grèce antique

Il y a toujours une nostalgie des Grecs chez les penseurs allemands. Ce serait un objet intéressant d’étude. Tous, ils ont l’impression que quelque chose s’est perdu depuis les Grecs. Quelquefois même, comme certains contemporains, ils pensent que quelque chose s’est perdu déjà chez les Grecs eux-mêmes, et que c’est avant Socrate qu’il faudrait remonter pour le découvrir. Quelque chose s’est perdu, pour Kant, depuis les Grecs, et c’est la notion de souverain bien.

Auteur: Alquié Ferdinand

Info: Dans "Leçons sur Kant", page 255

[ fantasme ] [ chute philosophique ] [ nostalgie ]

 

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Éternel

Il créa les yeux et les appela : impasses du vide ; il créa les mains et les appela : prenantes et adorantes ; les mains ne prirent rien ; il créa le cerveau et l’appela : centre insensible ; il créa le cœur et l’appela : toi qui bats la mesure en vain ; il créa les pierres et les tut ; il fit la matière et de la matière il fit Adam ; il tendit l’espace partout et l’appela par son nom ; il déroula le temps qui nous prit et nomma le temps : le déroulé… il forma l’homme et lui dit : reste debout. Mais l’homme se coucha devant les effigies de l’homme qu’il s’était adressées à lui-même.

Auteur: Novarina Valère

Info: Dans L'Acte inconnu, page 148

[ religion ] [ chute ] [ humour noir ] [ genèse ]

 

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genèse

Le Serpent propose un marché de dupes à Eves, il lui fait croire qu’elle et Adam ne mourront plus, qu’ils seront "comme des dieux". Et en effet, c’est à partir de cette séquence du "péché originel" qu’Adam et Eve ont de la progéniture. C’est-à-dire qu’ils acquièrent une sorte d’immortalité, oui, mais en tant qu’espèce, pas en tant qu’individus. Parallèlement, lorsque Dieu s’aperçoit qu’Adam et Eve lui ont désobéi, les châtiments qu’il leur annonce sont extrêmement différents : à l’homme il promet la mort, tandis qu’à la femme il assigne des "enfantements dans la douleur". Après la Faute, en somme, leurs destins divergent. Et l’équivalent des grossesses pour la femme est la mort pour l’homme. Et, dans les attendus du Jugement divin, la mort n’est nullement programmée pour les femmes, de même que la procréation n’est pas mentionnée dans le cahier des charges des hommes. C’est un épisode extrêmement curieux qui demanderait une très longue analyse… 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 291

[ chute ] [ mystères ] [ femmes-hommes ]

 

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phénoménologie de l'esprit

La conscience naturelle est l’esprit qui, à chaque fois, existe historiquement en son temps. Mais cet esprit n’est pas une idéologie. Etant la subjectité, il est en cela l’effectivité de l’effectif. Les esprits historiques restent, à chaque fois, intériorisés en eux-mêmes dans la mémoire d’eux-mêmes. Mais le savoir absolu est la présentation de l’apparaître de l’esprit comme être de l’étant. Il accomplit l’ "organisation" de la constitution ontologique du royaume spirituel. La marche du dialogue se recueille en l’endroit qu’elle produit et atteint seulement en sa marche, pour, le traversant, s’établir en lui et, ainsi arrivée, être présente en lui. La marche d’approche du dialogue est le chemin du désespoir sur lequel la conscience perd, à chaque moment respectif, son non-encore-vrai et le sacrifie à l’apparaître de la vérité. Lors de la consommation du dialogue mené par le "scepticisme s’accomplissant", échoit le mot : tout est consommé. Il tombe à l’endroit du chemin où la conscience meurt elle-même sa mort, vers laquelle elle est emportée par la violence de l’absolu.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "Hegel et son concept de l'expérience" in Chemins qui ne mènent nulle part, page 245

[ chute ] [ transformation ] [ subjectivité ] [ instants ]

 

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duplication

Les hommes se retournent dans leur miroir comme les enfants dans leur lit : pour trouver le sommeil. La constance apparente des choses est ce sommeil ; la permanence du visible alliée à la confiance que notre identité ne va pas nous faire faux bond pendant la nuit. Pour cela, nous composons énormément, avec ce monde comme avec nous. Nous recouvrons nos mutuels abîmes d'une fine bande de gaze. Nous attribuons nos inconsistances crasses aux hasards de la vie. Et nous nous aveuglons sur ce qui glisse en nous avec l'évidence du fildefériste ivre dans le cirque anticosmique du dieu mauvais. Le premier garant de cet aveuglement, c'est encore notre visage. En lui s'unifient, lorsque nous le regardons, les multiples puissances que nous savons s'éparpiller et s'affronter inlassablement dans notre âme jusqu'au plus complet déchirement. C'est pourquoi nous retournons, toujours, dans le miroir, vérifiant notre constance, appuyant notre permanence, implémentant notre confiance, et nous nous rassurons... Mais parfois, quelque chose d'étrange se passe. Un détail nous échappe, un amour nous trouble, un mort nous parle. Soudain, c'est le miroir qui se retourne dans l'homme ; et ce qu'il lui montre alors n'est pas bien glorieux.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Trois essais sur Twin Peaks", page 7

[ reflet ] [ chute ] [ double ] [ monologue intérieur ] [ justifications ]

 
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diabolique

C’est bien là, en effet, le caractère le plus visible de l’époque moderne : besoin d’agitation incessante de changement continuel, de vitesse sans cesse croissante comme celle avec laquelle se déroulent les événements eux-mêmes. C’est la dispersion dans la multiplicité, et dans une multiplicité qui n’est plus unifiée par la conscience d’aucun principe supérieur ; c’est, dans la vie courante comme dans les conceptions scientifiques, l’analyse poussée à l’extrême, le morcellement indéfini, une véritable désagrégation de l’activité humaine dans tous les ordres où elle peut encore s’exercer ; et de là l’inaptitude à la synthèse, l’impossibilité de toute concentration, si frappante aux yeux des Orientaux. Ce sont les conséquences naturelles et inévitables d’une matérialisation de plus en plus accentuée, car la matière est essentiellement multiplicité et division, et c’est pourquoi, disons-le en passant, tout ce qui en procède ne peut engendrer que des luttes et des conflits de toutes sortes, entre les peuples comme entre les individus. Plus on s’enfonce dans la matière, plus les éléments de division et d’opposition s’accentuent et s’amplifient ; inversement, plus on s’élève vers la spiritualité pure, plus on s’approche de l’unité, qui ne peut être pleinement réalisée que par la conscience des principes universels.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" pages 71-72

[ signes ] [ chute ]

 

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postmodernité

Cette dépressivité chronique du sujet, que j’appelle [...] la mélancolisation du sujet postmoderne, a plusieurs conséquences possibles. Soit le sujet [...] prend à son compte cette carence de l’Autre, et c’est alors sur le moi que tombe l’ombre de l’objet perdu, amenant les effets de la dépression vraie que sont l’inhibition à penser et agir, la tristesse dévalorisatrice et dans les cas extrêmes le passage à l’acte suicidaire par identification à l’objet perdu. Soit le sujet tente désespérément de retrouver une figure de l’Autre qui tienne le coup. C’est en ce point de panne de l’Autre que les parlottes modernes trouvent leur point d’accrochage avec la dynamique subjective individuelle. La parlotte de la technologie en proposant la direction de la vie du sujet à partir d’un savoir scientifique semble proposer une réponse adéquate à la panne de l’Autre. Cependant, [...] l’arrimage de ce savoir n’est en rien enraciné dans une subjectivation, il est produit par des démonstrations d’énoncés. Le sujet reste alors soumis au savoir de la technique et n’a plus comme solution que de se conformer en acte aux prescriptions de la science. Quand celle-ci, comme la science médicale, propose en sus une réparation de la mélancolisation par une prise de médicament, la boucle, celle du circuit ∞, est bouclée. Le sujet devient consommateur d’antidépresseurs, et la cause initiale de sa dépression, la vacance de l’Autre, se trouve radicalement évacuée.

Mais le sujet peut aussi trouver une autre fausse issue à la rencontre de la panne de l’Autre dans les parlottes modernes. Face à sa plainte, le sujet peut croire que ceux qui construisent leur propre savoir, les gourous modernes, tiennent place d’incarnation imaginaire de l’Autre. [...] Le savoir du gourou prend la place du savoir de l’Autre, la place de la garantie. La secte devient ainsi pour le sujet mélancolisé, un lien où l’Autre retrouve d’une part une figure identifiable et admirable, d’autre part un lieu où l’individu peut être reconnu par les pairs et par l’incarnation de l’Autre, s’il se soumet aux règles de la secte. Là encore, la boucle en ∞ est bouclée, et le sujet aliéné à la parlotte du gourou peut se croire guéri de sa mélancolie par recréation de l’Autre complet. La dépression grave qui suit la sortie des adeptes des diverses sectes qui fleurissent dans le lien social postmoderne témoigne de l’effet masque que possède la secte et son fonctionnement sur le fonctionnement psychique des sujets qui s’y engagent.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 206-207

[ théorie des discours ] [ chute du nom-du-père ] [ société sans références ] [ modalités de suppléance ] [ souffrance ]

 

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