Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 327
Temps de recherche: 0.052s

mensonges

L’homme justifié n’est plus seul, il est sauvé de la mort parce qu’il est dans l’ordre. Il n’est plus libre. Mais s’il n’y a plus de liberté, vivre n’a plus de sens. Comment faire ? Comment satisfaire notre exigence et notre faiblesse ? – Tout simplement en justifiant le refus de la liberté en son nom. En qualifiant l’évolution ou l’histoire – la nécessité – de liberté ; en peuplant un monde impersonnel de personnages, en nous donnant la comédie de la liberté à défaut de la vivre. La justification qui s’en réclame clôt le monstrueux édifice. Le ciel s’est enfin réconcilié avec la terre, et celui qui les opposait est rentré dans le rang. En lui règne une paix souveraine, ou le silence du tombeau. C’est ainsi que, l’esprit étant détruit par l’esprit, l’homme peut enfin supporter d’être restitué au néant.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, pages 208-209

[ justifications ] [ abdication ] [ conformisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

superfluité

La finalité de la fin peut très bien être aujourd’hui de faire office de moyen pour les moyens proprement dits. C’est un fait avéré dont la formulation n’est paradoxale que parce qu’il est lui-même un paradoxe.

Ce rôle de "moyen" devient particulièrement clair lorsqu’il s’agit de "fins ajoutées". J’entends par là des fins que l’on assigne après coup aux choses pour leur attribuer leur juste place dans la communauté des moyens et donc, dans une certaine mesure, pour les "rendre présentables". Quand des chimistes obtiennent un nouveau dérivé, leur tâche consiste à lui trouver une fin et, au besoin, à lui en inventer une pour lui permettre d’accéder au rang de moyen. De fait, il est rare que l’on ne parvienne pas à lui trouver une fin ou à lui en inventer une en créant de toutes pièces une demande.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 280

[ justification rétroactive ] [ marchandises inutiles ] [ inversion ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

La plupart des horreurs commises à mon époque (voilà que je tournais au philosophe) n'étaient pas l'oeuvre d'hommes mauvais déterminés à commettre des actes mauvais. C'étaient plutôt les actes d'hommes comme moi. Des hommes avec des critères moraux et esthétiques d'un ordre supérieur- quand cela les prenait. Des hommes qui savaient distinguer le bien du mal et qui agissaient pour le bien, quand ils étaient dans cet état d'esprit. Mais des hommes qui n'avaient pas d'amarres pour maintenir ces convictions et ces critères en place. Des hommes sujets aux humeurs et aux vents changeants, condamnés à se retourner complètement quand une autre humeur, contradictoire, leur tombait dessus. Ils trouveraient toujours, ces hommes lunatiques, une façon de justifier leurs actions et d'en assumer les conséquences. La terminologie qu'ils utilisaient pour justifier leurs crimes était, pour une large part, le fondement de ce que nous appelons l'Histoire.

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ instable ] [ justification ]

 

Commentaires: 0

imprévisibilité

Une théorie aussi puissante que celle de Darwin ne pouvait guère échapper à un usage abusif. Non seulement l'idée d'adaptation permettait d'expliquer n'importe quel détail de structure trouvé à n'importe quel organisme ; mais devant le succès rencontré par l'idée de sélection naturelle pour rendre compte de l'évolution du monde vivant, il devenait tentant de généraliser l'argument, de le retailler, d'en faire le modèle universel pour expliquer tout changement survenant dans le monde. C'est ainsi qu'on a invoqué des systèmes de sélection semblables pour décrire n'importe quel type d'évolution : cosmique, chimique, culturelle, idéologique, sociale, etc. Mais de telles tentatives sont condamnées au départ. La sélection naturelle représente le résultat de contraintes spécifiques imposées à chaque être vivant. C'est donc un mécanisme ajusté à un niveau particulier de complexité. À chaque niveau, les règles du jeu sont différentes. À chaque niveau, il faut donc trouver de nouveaux principes.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles, Fayard 1981 p.49-50

[ fausses justifications ]

 

Commentaires: 0

évolution individuelle

La pluralité des existences peut seule expliquer la diversité des caractères, la variété des aptitudes, la disproportion des qualités morales, en un mot toutes les inégalités qui frappent nos regards. En dehors de cette loi, on se demanderait en vain pourquoi certains hommes possèdent le talent, de nobles sentiments, des aspirations élevées, alors que tant d’autres n’ont en partage que sottise, passions viles et instincts grossiers. Que penser d’un Dieu qui, en nous assignant une seule vie corporelle, nous aurait fait des parts aussi inégales et, du sauvage au civilisé, aurait réservé aux hommes des biens si peu assortis et un niveau moral si différent ? Sans la loi des réincarnations, c’est l’iniquité qui gouverne le monde… Toutes ces obscurités se dissipent devant la doctrine des existences multiples. Les êtres qui se distinguent par leur puissance intellectuelle ou leurs vertus ont plus vécu, travaillé davantage, acquis une expérience et des aptitudes plus étendues.

Auteur: Denis Léon

Info: Après la mort, pages 164-166

[ justification ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

abrutissement

Ça me fascine... que le succès des émissions de merde tient juste au fait que les gens disent "non mais moi je regarde juste pour voir combien ce truc est nul..." Mais heu.. vous êtes nombreux à faire ça ? Parce que c'est un problème ça, le calcul de l'audience ne prend pas en compte le recul avec lequel on regarde... Ou alors la merde t'intéresse vraiment. T'es merdologue, c'est ça ? Quand tu vas au restau tu demandes ce qu'il y a de plus dégueulasse, pour voir, parce que ça t'intéresse ! Tu te lèches les babines en regardant le menu tout en disant "Qu'est-ce que je vais chier demain" ? C'est fascinant quand même cette arnaque qu'on se fait au cerveau pour regarder la télé.
Avec la TV le problème c'est qu'on s'aperçoit pas qu'on devient con. C'est la tragédie de l'existence. J'ai plein de copains qui sont devenus cons sans s'en apercevoir.

Auteur: Gardin Blanche

Info: Devenir con, sur youtube

[ justification ] [ télévision ]

 

Commentaires: 0

manipulation

Souvent, elles [les tendances sadiques] sont complètement dissimulées sous des réactions composées de bienveillance et de sympathie débordante envers les autres. Voici quelques-unes des rationalisations que l’on retrouve le plus fréquemment : "Je te gouverne car je sais ce qui est le mieux pour toi et, dans ton propre intérêt, tu dois me suivre sans réticence" ; "Je suis si merveilleux et unique que j’ai le droit d’attendre que d’autres dépendent de moi". Une autre rationalisation qui masque souvent les tendances à exploiter peut-être : "J’ai tellement fait pour toi que maintenant j’ai le droit de te prendre ce que je veux". Le genre le plus agressif des impulsions sadiques trouve sa plus fréquente rationalisation sous deux formes : "J’ai été blessé par d’autres et mon désir de les blesser n’est rien d’autre que de la vengeance", ou encore "en frappant le premier, je me défends, ou je défends mes amis, contre le danger d’être blessé".

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", page 140

[ sadisme ] [ domination psychologique ] [ justifications ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

bonne conscience

Vous transportez consciencieusement votre bouteille de Coca-Cola jusqu’à la prochaine poubelle? Coca-Cola s’en frotte les mains: vous êtes un collaborateur gratuit, vous contribuez à perpétuer le modèle qui permet à Coca- Cola de vendre un nombre infini de bouteilles jetables. Vous voilà enrôlé dans la gestion des déchets, sœur jumelle de la production des déchets. La gestion des déchets est toujours une entreprise de communication : elle consiste à produire des récits tranquillisants pour débarrasser les consciences. Les déchets bien gérés disparaissent, certes, mais il est tacitement suffisant, et beaucoup plus facile, de les faire disparaître de notre souvenir plutôt que du monde physique. Ils sont éloignés dans de discrètes décharges, vaporisés dans des incinérateurs peints de frais, ou expédiés (pardon, "recyclés") en Asie ; tout cela est enrobé de slogans réconfortants, mascottes souriantes et logos verts circulaires. Dans cette opération, l’ordure des bords de route est un témoin à charge, une pièce à conviction à éliminer absolument.

Auteur: Le Quéré Eugénie

Info: http://revuelimite.fr/industrie-le-festival-de-canettes?

[ face sombre ] [ développement durable ] [ justification écologique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

épicerie

Papa a emprunté de l'argent à la banque et il a fait des transformations. La petite réserve qui se trouvait derrière la boutique est maintenant dans la cave; du coup le magasin est deux fois plus grand qu'avant. Il faut encore un peu d'imagination pour parler de supermarché, parce qu'il n'y a pour l'instant ni paniers ni caddies. Mais les clients ont le droit de prendre eux-mêmes leurs marchandises sur les rayons et de les poser sur le comptoir, et puis il y en a plus qu'avant; il y a même une armoire réfrigérée avec de la charcuterie. Les paquets ont une date de péremption et quand elle est dépassée, nous mangeons les produits nous-mêmes. Le goût est le même, mais quand il y a des tâches vertes, moi je préfère manger autour. Papa, ça lui est égal, il mange même les bouts que je laisse. Il dit que la moisissure c'est la même chose que la pénicilline et qu'on la paye une fortune à la pharmacie.

Auteur: Jepsen Erling

Info: L'art de pleurer en choeur, p. 157

[ économiser ] [ justification ] [ moisissure ]

 

Commentaires: 0

alcool

IN VINO VERITAS
Un certain Frick Tobber parlait avec un certain Goggias dans un café.
"Goggias, lui disait-il, il m'arrive une chose étrange. Aujourd'hui tout me paraît différent des autres jours. Le monde me semble une saleté noire. Les hommes ont des regards faux, et leurs paroles sont empoisonnées ; les femmes ont des airs d'oiseaux de proie et se couvrent la face de fards comme d'un masque. Tout me paraît laid, déjà vu, usé ; les tableaux et les statues me semblent extravagants ; si je lis un livre, je le trouve stupide. J'ai des douleurs dans tout le corps et j'ai l'impression que les gens se réjouissent de me voir mal en point. Pareille chose ne m'était jamais arrivée. Je vois tout à l'envers ; j'ai peur d'être saoul."
Goggias répondit:
"Moi, je n'ai jamais bu que de l'eau dans ma vie et j'ai toujours vu le monde comme tu le décris.
- Alors, c'est moi qui ne suis pas saoul aujourd'hui", conclut Frick Toober.
Et il se fit apporter six canons de vin qu'il vida à la file.

Auteur: Guareschi Giovanni

Info: Mon petit monde à moi

[ anti dépresseur ] [ justification ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel