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optimisme

À Las Vegas, les gens semblent croire que la prospérité engendrée par le tourisme et le jeu peut les satisfaire financièrement et spirituellement. Las Vegas allie maintenant plaisir, travail et richesse, montrant la voie vers les perspectives les plus brillantes du monde post-industriel. C'est la première ville du XXIe siècle.

Auteur: Davis Mike

Info: “The Grit Beneath the Glitter: Tales from the Real Las Vegas”, p.9, Univ of California Press 2002 écrit avec Hal Rothman

[ Etats-Unis ] [ civilisation de loisirs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

tourisme

Double : Que mangez-vous, qu’écoutez-vous, que lisez-vous, où voyagez-vous ?

Muray : De tout cela, je fais le minimum. Je ne voyage jamais. La fin de l’Histoire a entraîné le naufrage de la géographie. Les imbéciles seuls croient encore qu’ils voyagent. Généralement, il s’agit de couples en crise, comme tous les couples, et ils espèrent se réconcilier loin de chez eux. Mais ils ont toujours vécu loin de chez eux, même chez eux.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 299

[ loisirs ] [ occupations culturelles ] [ entretien ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

La graphomanie (manie d'écrire des livres) prend facilement les proportions d'une épidémie lorsque le développement de la société réaliste trois conditions fondamentales :
1) un niveau élevé de bien-être général, qui permet aux gens de se consacrer à une activité inutile
2) un haut degré d'atomisation de la vie sociale et, par conséquent, d'isolement général des individus
3) le manque radical de grands changements sociaux dans la vie interne de la nation [...]

Auteur: Kundera Milan

Info: Le livre du rire et de l'oubli, p.146, Folio no1831

[ loisirs ] [ ennui ] [ solitude ] [ triade ]

 

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superflu

Agir, travailler, est devenu un besoin pour l'immense majorité des hommes ; si bien que lorsque des conditions absurdes éloignent l'homme ou la femme du travail utile, ils inventent des travaux, des obligations futiles pour ouvrir un champ quelconque à leur force d'action. Ils inventent n'importe quoi - une théorie, une religion, un "devoir social", pour se persuader qu'ils font quelque chose d'utile. Quand ils dansent, c'est pour la charité ; quand ils se ruinent par les toilettes, c'est pour maintenir l'aristocratie à sa hauteur ; quand ils ne font rien du tout, c'est par principe.

Auteur: Kropotkine Petr Alekseevitch

Info: La Morale anarchiste

[ loisirs ]

 

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optique

Il y a une partie dans les Mathématiques, que je nomme la Science des Miracles, parce qu'elle enseigne à se servir si à propos de l'air et de la lumière, qu'on peut faire voir par son moyen toutes les mêmes illusions, qu'on dit que les Magiciens font paraître par l'aide des Démons. Cette Science n'a jamais encore été pratiquée, que je sache, et je ne connais personne que lui (*) qui en soit capable ; mais je tiens qu'il pourrait faire de telles choses, qu'encore que je méprise fort de semblables niaiseries, je ne vous cèlerai pas toutefois que, si je l'avais pu tirer de Paris, je l'aurais tenu ici exprès pour l'y faire travailler, et employer avec lui les heures que je perdrais dans le jeu ou dans les conversations inutiles.

Auteur: Descartes René

Info: Lettre de Septembre 1629 - In "Correspondance", éd. Librairie Félix Alcan, p. 47 - (*) la personne dont parle Descartes est l'artisan Ferrier, tailleur et souffleur de verre

[ nouveauté ] [ apparences trompeuses ] [ loisirs futiles ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

temps libre

Il faut en finir avec la notion absolument spécieuse comme quoi tout le monde doit gagner sa vie. C'est un fait aujourd'hui qu'une personne  sur dix mille peut réaliser une percée technologique capable de faire vivre tous les autres. Les jeunes d'aujourd'hui ont tout à fait raison de dénoncer cette absurdité qui est de gagner sa vie. Nous continuons à inventer des emplois à cause de cette fausse idée que tout le monde doit être employé à une sorte de corvée parce que, selon la théorie malthusienne darwinienne, on doit justifier son droit d'exister. Nous avons donc des vérificateurs de vérificateurs et des gens qui fabriquent des instruments permettant aux vérificateurs de vérifier les vérificateurs. La véritable activité des gens devrait être de retourner à l'école et de réfléchir à ce à quoi ils pensaient avant que quelqu'un ne vienne leur dire qu'ils devaient gagner leur vie.

Auteur: Buckminster Fuller R.

Info:

[ civilisation de loisirs ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

décadence

Ce que l'on a appelé le divertissement - et qui est devenu le monde des industries culturelles, qui s'est dès lors confondu avec le mot de loisir, qui veut dire d'abord liberté, non pas comme divertissement ou distraction, mais bien au contraire comme "attention" -, ce divertissement "diluant l'attention" a complètement modifié le sens de ce que l'on appelle la culture, laquelle a toujours été bien plus qu'un processus de divertissement : elle a bien plutôt été le processus d'un "effort", individuel ou collectif, comme dans le cas de la culture physique. Il n'y a pas de culture physique sans effort. Il n'y a pas non plus de culture morale, spirituelle et politique sans effort. La culture est l'expérience d'un effort qui donne de la joie, c'est ce qui fait de l'effort une joie et de la joie ce qui nécessite un effort, et qui se présente dans l'"évidence" de cette nécessité.

Auteur: Crépon Marc

Info: De la démocratie participative, Fondements et limites

[ loisirs ]

 

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temps libre

En ce temps-là, les problèmes ne manquaient pas et le quotidien en dispensait à satiété, mais ceux du chômage avaient été résolus pour une raison d'une désarmante simplicité : partout, les salariés ne travaillaient plus qu'à mi-temps.

En effet, tant était allé l'homme au langage qu'il avait fini par y couler.

A l'ère atomique avait succédé l'ère de la parole. Le besoin de croire au sens profond de la vie, le refus de toute glaciale lucidité, la soif de se raconter, de justifier chaque sursaut psychologique, la névrose d'analyser son cas personnel, de se confesser par téléphone, à la radio, la télévision, à son psychanalyste ou en public ; toute cette hystérie amorcée depuis plusieurs décennies devint une nouvelle façon de vivre à l'aube du XXIe siècle.

En effet, plus personne ne travaillait à temps complet, les lois en avaient décidé ainsi. Une moitié de la journée devait être consacrée au travail et l'autre à disséquer ce que l'on vivait, pourquoi on avait agit ainsi, ce qu'il aurait fallu faire et ce que l'on ferait ou ce que l'on s'interdirait de faire.

Au commencement était le verbe. A la fin, également.

Auteur: Sternberg Jacques

Info: 188 contes à régler - Les assistés

[ civilisation de loisirs ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

vitesse

En plaçant l’allocation du temps au cœur du comportement de l’agent, Becker a ouvert une voie très prometteuse pour comprendre les comportements économiques et sociaux, mais aussi et surtout pour une économie politique en rupture avec le modèle des choix rationnels néo-classiques qui ne voient de la valeur que dans les activités marchandes et ignorent totalement toute autre contribution au progrès social, civique ou politique. Cette approche du temps économique constitue une rupture par rapport aux modèles économiques dominants (dans lesquels le temps est absent). Elle propose une nouvelle théorie de la consommation en fournissant la base d’une théorie de l’allocation optimale du temps. Dès lors que, à la suite de Becker, nous admettons que le temps est "un input" qui, au même titre que n’importe quel autre bien participe à la "production" de satisfaction, nous devons admettre l’idée de la substituabilité entre temps et dépense. Nous voyons ici que nous sommes très loin de la conception limitée du temps au simple facteur de production de bien marchands qui se retrouve dans le concept de temps abstrait. Dorénavant, selon le principe des courbes d’indifférence cher aux économistes, notre agent économique aura le choix entre acheter plus de biens ou utiliser plus de temps pour obtenir une même satisfaction en fonction des prix relatifs des biens et du temps. C’est ici que Becker aura été le plus visionnaire car, dès les années 1960 il imaginait que notre temps deviendrait rare et que, en conséquence, son prix allait augmenter. De mon point de vue, il a ainsi parfaitement décrit l’une des conséquences de ce que j’appelle l’accélération technocapitaliste : l’augmentation du prix du temps va entraîner un déplacement des productions à base de temps vers des productions à base de dépenses. Si l’on observe nos comportements de consommation, la plupart des produits et services que nous consommons aujourd’hui, notamment nombre d’objets que l’on considère a priori comme des gadgets, correspondent à une politique d’économie de temps. Le monde technocapitaliste est un monde d’hyper consommation qui s’explique non plus par l’apparition de besoins réellement nouveaux, mais bien plutôt par notre préférence à la dépense plutôt qu’au temps. Une autre conséquence majeure de cette accélération technocapitaliste est que le temps, devenant une ressource toujours plus rare, se transforme en un actif dont les entreprises vont chercher à s’emparer. Cette captation du temps que nous ressentons tous est l’une des causes de la grande transformation anthropologique à laquelle nous assistons : le remplacement d’homo œconomicus par un homme capable d’accepter nombre de limitations à sa liberté en échange de toujours plus de consommation, c’est cet homme que nous appelons homo festivus numericus. Comme les chimistes des cigarettiers étaient payés pour rendre les fumeurs de plus en plus dépendants, des milliers de chercheurs et d’ingénieurs le sont pour capter notre attention, pour transformer notre temps en un actif valorisable. Ainsi, à côté du marché des données, se crée le nouveau marché du temps.

Auteur: Vignes Renaud

Info: https://philitt.fr/2021/11/29/renaud-vignes-notre-temps-est-en-train-de-devenir-inhumain

[ loisirs ] [ travailleurs à domicile ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cheptel humain

Malgré tout le bonheur que m’a procuré, à titre personnel, chaque voyage entrepris ces dernières années, une impression tenace s’est imprimée dans mon esprit : une horreur silencieuse devant la monotonie du monde. Les modes de vie finissent par se ressembler, à tous se conformer à un schéma culturel homogène. Les coutumes propres à chaque peuple disparaissent, les costumes s’uniformisent, les mœurs prennent un caractère de plus en plus international. Les pays semblent, pour ainsi dire, ne plus se distinguer les uns des autres, les hommes s’activent et vivent selon un modèle unique, tandis que les villes paraissent toutes identiques. Paris est aux trois quarts américanisée, Vienne est budapestisée : l’arôme délicat de ce que les cultures ont de singulier se volatilise de plus en plus, les couleurs s’estompent avec une rapidité sans précédent et, sous la couche de vernis craquelé, affleure le piston couleur acier de l’activité mécanique, la machine du monde moderne. Ce processus est en marche depuis fort longtemps déjà : avant la guerre, Rathenau avait annoncé de manière prophétique cette mécanisation de l’existence, la prépondérance de la technique, comme étant le phénomène le plus important de notre époque. Or, jamais cette déchéance dans l’uniformité des modes de vie n’a été aussi précipitée, aussi versatile, que ces dernières années. Soyons clairs ! C’est sans doute le phénomène le plus brûlant, le plus capital de notre temps.

[…]

Conséquences : la disparition de toute individualité, jusque dans l’apparence extérieure. Le fait que les gens portent tous les mêmes vêtements, que les femmes revêtent toutes la même robe et le même maquillage n’est pas sans danger : la monotonie doit nécessairement pénétrer à l’intérieur. Les visages finissent par tous se ressembler, parce que soumis aux mêmes désirs, de même que les corps, qui s’exercent aux mêmes pratiques sportives, et les esprits, qui partagent les mêmes centres d’intérêt. Inconsciemment, une âme unique se crée, une âme de masse, mue par le désir accru d’uniformité, qui célèbre la dégénérescence des nerfs en faveur des muscles et la mort de l’individu en faveur d’un type générique. La conversation, cet art de la parole, s’use dans la danse et s’y disperse, le théâtre se galvaude au profit du cinéma, les usages de la mode, marquée par la rapidité, le “succès saisonnier”, imprègnent la littérature. Déjà, comme en Angleterre, la littérature populaire disparaît devant le phénomène qui va s’amplifiant du “livre de la saison”, de même que la forme éclair du succès se propage à la radio, diffusée simultanément sur toutes les stations européennes avant de s’évaporer dans la seconde qui suit. Et comme tout est orienté vers le court terme, la consommation augmente : ainsi, l’éducation, qui se poursuivait de manière patiente et rationnelle, et prédominait tout au long d’une vie, devient un phénomène très rare à notre époque, comme tout ce qui s’acquiert grâce à un effort personnel.

[…]

Toutes ces choses, que j’ai seulement évoquées, le cinéma, la radio, la danse, tous ces nouveaux moyens de mécanisation de l’humanité, exercent un pouvoir énorme qui ne peut être dépassé. Toutes répondent en effet à l’idéal le plus élevé de la moyenne : offrir du plaisir sans exiger d’effort. Et leur force imbattable réside en cela : elles sont incroyablement confortables. La nouvelle danse peut être apprise en trois heures par la femme de ménage la plus maladroite, le cinéma ravit les analphabètes, desquels on n’exige pas une grande éducation pour profiter de la radio ; il suffit de mettre les écouteurs sur la tête, pour déjà l’entendre rouler dans l’oreille – même les dieux luttent en vain contre un tel confort. Ce qui n’exige que le minimum d’effort, mental et physique, et le minimum de force morale doit nécessairement l’emporter auprès des masses, dans la mesure où cela suscite la passion de la majorité. Et ce qui aujourd’hui encore réclame l’indépendance, l’autodétermination ou la personnalité dans le plaisir paraît dérisoire face à un pouvoir aussi surdimensionné. À vrai dire, au moment où l’humanité s’ennuie toujours davantage et devient de plus en plus monotone, il ne lui arrive rien d’autre que ce qu’elle désire au plus profond d’elle-même. L’indépendance dans le mode de vie et même dans la jouissance de la vie ne constitue plus, désormais, un objectif, tant la plupart des gens ne s’aperçoivent pas à quel point ils sont devenus des particules, des atomes d’une violence gigantesque. Ils se laissent ainsi entraîner par le courant qui les happe vers le vide ; comme le disait Tacite : “ruere in servitium”, ils se jettent dans l’esclavage […].

Ainsi, aucune résistance ! Ce serait une présomption scandaleuse que d’essayer d’éloigner les gens de ces petits plaisirs (intérieurement vides). Parce que nous – pour être honnêtes – qu’avons-nous d’autre à leur donner ? Nos livres ne les touchent plus, car ils ont cessé depuis longtemps de procurer les sueurs froides ou les excitations fébriles, que le sport et le cinéma prodiguent à foison. Ils ont même l’impudence d’exiger au préalable de nos livres, de notre effort mental et de notre éducation, une coopération des sentiments et une tension de l’âme. Nous sommes devenus – admettons-le – terriblement étrangers à tous ces plaisirs et passions de masse et donc à l’esprit de l’époque, nous, dont la culture spirituelle est une passion pour la vie, nous, qui ne nous ennuyons jamais, pour qui chaque jour est trop court de six heures, nous, qui n’avons besoin ni de dispositifs pour tuer le temps ni de machines d’arcade, ni de danse, ni de cinéma, ni de radio, ni de bridge, ni de défilés de mode. Il nous suffit de passer devant un panneau d’affichage dans une grande ville ou de lire un journal qui décrit en détail les batailles homériques des matchs de football pour sentir que nous sommes déjà devenus des outsiders, tels les derniers encyclopédistes pendant la Révolution française, une espèce aussi rare et menacée d’extinction aujourd’hui en Europe que les chamois et les edelweiss. Peut-être qu’un jour un parc naturel sera créé pour nous, derniers spécimens d’une espèce rare, pour nous préserver et nous conserver respectueusement en tant que curiosités de l’époque, mais nous devons avoir conscience que nous manquons depuis longtemps d’un quelconque pouvoir pour tenter la moindre chose contre cette uniformité croissante du monde. Devant cette lumière éblouissante de fête foraine, nous ne pouvons que demeurer dans l’ombre et, tels les moines des monastères pendant les grandes guerres et les grands bouleversements, consigner dans des chroniques et des descriptions un état de choses que, comme eux, nous tenons pour une déroute de l’esprit.

Auteur: Zweig Stefan

Info: L'uniformisation du monde

[ indifférenciation ] [ loisirs ] [ industrialisation ] [ normalisation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson