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être humain

L'homme n'est plus au centre de la vie. Il n'est plus cette fleur du monde entier qui s'est employé lentement à le former et me mûrir. Il est mêlé à toutes choses, au même plan que toutes choses il est parcelle d'infini ni plus ni moins importante que les autres parcelles d'infini. La terre passe dans les arbres, les arbres dans les fruits, les fruits dans l'homme ou l'animal, l'homme et l'animal dans la terre, la circulation de la vie entraîne et brasse un univers confus où des formes surgissent une seconde pour engloutir et reparaître, déborder les unes sur les autres, palpiter et se pénétrer dans un balancement de flot. L'homme ignore s'il n'était pas hier l'outil avec lequel il fait surgir de la matière la forme qu'il sera peut-être demain.

Auteur: Faure Elie

Info: Histoire de l'art. L'art médiéval

[ dérisoire ] [ perdu ] [ éphémère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

accueil

Dès son entrée dans le cercle où il prit place sur ce qui tenait lieu de fauteuil traditionnel et qui lui était réservé, Tata comprit aussitôt que son retard n'était pas apprécié par les parents des enfants. Eux qui ne devraient même pas être là, dans cette Classe de Sagesse. Mais Tata était un sage. Et un sage a toujours le cœur magnanime. Alors, comme pour calmer les coeurs impatients et introduire de la bonne ambiance, Tata lança à l'endroit du groupe des parents: je suis le grand animal que vous attendez. Mais où recherche-t-on un grand animal qui disparaît? Les parents ne comprirent rien à cette parole. Encore moins les enfants. Nul n'osa s'aventurer dans une réponse. Surtout pour ne pas dire de bêtises. Tata leur avait déjà appris à préférer le silence dans le doute.

Auteur: Kakpo Mahougnon

Info: Les épouses de Fa

[ siège ] [ diversion ] [ question ] [ soulagement ] [ énigmatique ] [ perdus ]

 

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questions

Où commence la destinée? Où finit la nature? Quelle différence y a -t-il entre un événement et une saison, entre un chagrin et une pluie, entre une vertu et une étoile? Une heure, n'est-ce pas une onde?  Les engrenages en mouvement continuent, sans répondre à l'homme, leur révolution impassible. (...) On se voit dans l'engrenage, on est partie intégrante d'un Tout ignoré, on sent l'inconnu qu'on a en soi fraterniser mystérieusement avec un inconnu qu'on a hors de soi. Adhérer à l'infini, être amené par cette adhésion à s'attribuer à soi-même une immortalité nécessaire, qui sait? une éternité possible, sentir dans le prodigieux flot de ce déluge de vie universelle l'opiniâtreté insubmersible du moi! regarder les astres et dire: je suis une âme comme vous! regarder l'obscurité et dire: je suis un abîme comme toi!

Auteur: Hugo Victor

Info: Les Travailleurs de la mer

[ contingences ] [ perdu ] [ monades ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

exil

On s'était rencontrés quelque part, c'était sûr,
dans quelque queue humaine à l'aube, il bruinait
- pour un pain, ou pour un visa, c'était long,
c'était long la guerre, la paix,
longue et sordide l'aube,
et cette découverte du rien, si lente, oh !
et ce malaise au coeur plus lourd qu'une grossesse
l'humiliation d'être rien,
des émigrants sans passeport,
de nul peuple, d'aucun pays,
chacun parlant une autre langue,
la langue de sa petite vie obscure,
la langue d'un désir de pain, de destruction,
de tendresse, de miel, de songe, de puissance,
d'un toit avec une fraîcheur dans le lit...
Et j'étais parmi eux parlant ma propre langue
que je ne comprenais plus, ah !
Et j'avançais craignant qu'on m'oubliât et je criais
de peur, de faim, d'angoisse :
"Moi aussi... moi aussi, je suis un dieu. Pitié !"

Auteur: Fondane Benjamin Wechsler

Info: In "Ulysses", éd. Syracuse University Press, p. 92

[ déréliction ] [ communauté ] [ solitude ] [ perdu ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

père-fille

[...] sait-on jamais, si mon histoire est jamais éditée, si elle rencontre le bon lecteur, celui qui connaît quelqu'un, qui connaît quelqu'un, qui connaît une femme née en 1971 ou 1972, qui a grandi dans une communauté beatnik à Hawaï et qui cherche son père, un Français disparu, ou qui se demande depuis toujours pourquoi elle ne porte pas le nom de celui qu'elle croit être son père, pourquoi elle ne lui ressemble pas du tout, etc.

Voilà, il y a dans ce monastère perdu au beau milieu de l'Espagne un homme qui pleure depuis trente-huit ans d'être séparé de son enfant, tellement triste que la compagnie des hommes lui est presque devenue insupportable.

Rien qu'une bouteille minuscule lancée dans l'océan des possibles : il n'est pas interdit de croire aux miracles.


Auteur: Bertrandy Antoine

Info: Vers Compostelle : Drôles de rencontres. 12 ème étape, Baloo contre le Panzer, Hornillos del camino - Itero de la Véga, p 171

[ séparés ] [ perdus de vue ] [ recherche ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Quand on a les bons outils, il est très facile de faire le diagnostic du fonctionnement d’une machine. Mais rien n’est plus difficile pour moi que d’évaluer les êtres humains. J’admets ma coupable ignorance en ce qui concerne la nature et le fonctionnement de l’espèce hétéroclite à laquelle j’appartiens. Je suis toujours ébahi que certains, comme Regina, puissent dire "Moi, je connais les gens". Il ne me semble pas sérieux d’essayer de codifier les êtres humains, de les classer, ni même de chercher une logique dans leurs comportements. Et plus je tente d’approfondir la connaissance que j’ai de quelqu’un, moins je le comprends.......sans aller si loin, dès que je plonge en moi-même, dans mon passé, dans l’esprit de celui que je fus, dans mes penchants comme dans mes phobies, je me trouve de moins en moins clair, de moins en moins prévisible.

Auteur: Agudelo Darío Jaramillo

Info: Mécanique d'un homme heureux

[ perdu ] [ rapports humains ]

 

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guerre

Ce sont toujours les faibles qui perdent. Longtemps nous avons été les plus forts. Maintenant, nous sommes les plus faibles. Nous serons battus et nous mourrons, lentement si l'on réussit à nous enfermer dans des réserves, rapidement si l'on nous anéantit au cours d'une bataille. Puis ce sera votre tour. Après en avoir fini avec nous, vous vous tournerez vers d'autres peuples. Je suis certain que vous ne cesserez jamais de vous battre contres ces peuples qui sont sur des terres lointaines, de l'autre côté des océans et qui parlent des langues incompréhensibles. Serez-vous plus forts qu'eux? Vous écraseront-ils? Peu importe. Je ne sais qu'une chose : vous vous battrez sans répit. Partout où il y a des êtres vivants, la guerre est permanente. Nous autres Indiens, nous approchons de notre fin. La vôtre viendra aussi. Un homme fort rencontre toujours un homme plus fort que lui.

Auteur: Cochise

Info: à son ami Thomas Jeffords

[ perdue ]

 

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frustration

Notre époque ruisselle suffisamment d'énergie. On ne veut plus voir que des actes, et nulle pensée. Cette terrible énergie provient de ce que l'on n'a plus rien à faire. Intérieurement, je veux dire. Mais en fin de compte, même extérieurement, l'homme ne fait que répéter toute sa vie un seul et même acte : il entre dans une profession, puis y progresse. […] Il est si simple d'avoir la force d'agir, et si malaisé de trouver un sens à l'action ! Très peu de gens, aujourd'hui, le comprennent. C'est pourquoi les hommes d'action ressemblent à des
joueurs de quilles qui emprunteraient des poses à la Napoléon pour renverser neuf machins de bois ! Je ne serais même pas surpris qu'ils finissent par en venir violemment aux mains, simplement pour voir passer par-dessus leur tête ce mystère incompréhensible : que toutes les actions du monde ne suffisent jamais !

Auteur: Musil Robert

Info: L'Homme sans qualités, tome 2, Chap 10 : Suite de l'excursion à la Schwedenschanze. La morale du deuxième pas.

[ perdu ]

 

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déclic

Si j'essaye d'expliquer mon inquiétude, je peux dire qu'elle repose sur la peur d'attendre tellement longtemps que je ne saurais plus ce que j'attends. Tu vois ce que je veux dire ? Tu te dis qu'à force, tu oublieras même que tu attends. Exemple tu te lèves, tu pars bosser, tu rentres, tu te mets devant la télé. Ou t'allumes la radio. Tout d'un coup, tu baisses le son : attends, t'as le sentiment d'avoir oublié quelque chose. Tu te poses des questions, ça t'intrigue, c'est quoi ce truc? Puis tu laisses tomber. Tu remets le son. Tu te dis que ça doit être un truc au boulot - un truc trivial. Pas important. Bon laisse tomber. Mais ce moment en vérité - voilà ce qui me fait flipper si j'y pense sérieusement-, correspond à l'instant précis où tu oublies que tu attends quelque chose. Et alors sans t'en rendre compte tu perds espoir.

Auteur: McIntosh Matthew

Info: Well

[ déprime ] [ littérature ] [ introspection ] [ amorce ] [ perdu ] [ toska ]

 
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largué

les chevaux galopent
et elle est à des miles de là
riant avec un
taré

Bach et la bombe à hydrogène
et elle est à des miles de là
riant avec un taré

le système bancaire
va à vau-l’eau
sur des gondoles à Venise
et elle est à des miles de là
riant avec un
taré

auparavant c’était comme si vous
n’aviez jamais tout à fait vu un escalier
(chaque marche vous
dévisageant)
et dehors
le vendeur de journaux semble
immortel
tandis que les voitures roulent
sous le soleil
qui brille comme un ennemi
et vous vous étonnez
qu’il soit aussi difficile
de devenir cinglé –
si vous ne l’êtes pas
déjà

jusqu’à cet instant
vous n’aviez jamais vu un
escalier qui ressemble
à un escalier
une poignée de porte qui ressemble
à une poignée de porte
et jamais entendu des bruits pareils à ceux-là

et quand l’araignée apparaît
et vous regarde
en définitive
vous ne la détestez pas
et elle est à des miles de là
riant avec
un taré.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pages 76-77, "communion"

[ séparation ] [ acuité du réel ] [ inquiétante étrangeté ] [ perdu ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson