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femmes-hommes

L'homme ne peut jamais connaître la solitude qu'une femme connaît. L'homme se couche dans le ventre de la femme uniquement pour rassembler des forces, il se nourrit de cette fusion, puis il s'élève et va dans le monde, dans son travail, dans la bataille, dans l'art. Il n'est pas seul. Il est occupé. Le souvenir de ce bain dans le liquide amniotique lui donne de l'énergie, de la plénitude. La femme peut aussi être occupée, mais elle se sent vide. La sensualité pour elle n'est pas tant une vague de plaisir qui la submerge et l'enveloppe et une charge de joie électrique au contact de l'autre. Lorsque l'homme est dans son ventre, elle est comblée, chaque acte d'amour est prise d'homme en elle, un acte de naissance et de renaissance, d'éducation d'enfants et de naissance de l'homme. L'homme passe un temps dans son ventre et renaît chaque fois avec le désir d'agir, d'être. Mais pour la femme, l'apogée n'est pas dans la naissance, mais dans le moment où l'homme se repose en elle. 

Auteur: Nin Anaïs

Info: Le journal d'Anaïs Nin, Vol. 1 : 1931-1934. Trad Mg.

[ différents ] [ sexualité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

Sans résistance, elle se laissa allonger sur le sol. Après quelques maladresses et une courte errance dans le labyrinthe des tissus, il comprit qu'une jupe se trousse plus vite qu'elle ne se défait. Elle le suivit, mains et lèvres humides, tandis qu'il se perdait, affolé, entre le lin et la peau de ses cuisses ouvertes, puis elle vit le sexe mauve jaillir du pantalon et sa main à lui le tenir comme une dague. Il faillit s'arrêter à l'orée de sa chair, elle sentit son membre contre son poil brun et soyeux, un instant immobile. Mais il poursuivit sa course. Il se glissa en elle profondément et ce fut doux malgré l'impatience et la force. Ce fut leurs corps encastrés l'un dans l'autre au même rythme, avec les mêmes soupirs, puis ce fut elle qui voulut plus, plus fort, plus loin. Alors, elle entendit un fil se rompre. Il pleura quand il jouit, lui qui n'avait jamais pleuré. Il ne voulut pas sortir de son corps à elle et y demeura le plus longtemps possible.

Auteur: Martinez Carole

Info: Le coeur cousu. Rajouté en commentaire par une lectrice : - Ce passage... Qui "répare" l'autre, difficile.

[ sexualité ] [ libération ] [ homme-par-femme ]

 

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moralité

La question du vice ne m’a jamais en elle-même intéressée beaucoup. La question de l’inversion, oui, et de savoir dans quelle proportion l’inversion natale, ou plutôt congénitale et foncière, pouvait être incorporée au vice et considérée comme faisant partie de ces pratiques dites vicieuses ou encore mieux "infamantes". Pour qui, mon Dieu, si les deux parties sont consentantes, [...] je ne vois pas pourquoi cela devient plus une question sociale que de tirer la langue dans une glace ou prendre un lavement. [...] Il m’aura fallu plus de dix ans pour découvrir que cette inversion, en étant aussi naturelle que l’instinct sexuel des gens dits normaux [...] le vice serait exactement chez moi la recherche volontaire et forcée de la volupté en prenant un complice mâle, étant donné que je n’aime que les femmes [...] Entre amants véritables et sincères et jeunes, le vice, quels que soient leurs gestes et la puissance de leur désir et appétit mutuel et les extravagances charnelles par où il faut passer pour les satisfaire, ne peut exister et n’existe pas.

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal intime 3, 01.06.26, p. 201-202. Merci à Marthe Compain

[ sexualité ] [ éthique ] [ plaisir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes-femmes

Dans l’amour, l’homme est véritablement aliéné à l’objet de son désir, au phallus. Mais, dans l’acte érotique, ce même phallus réduit pourtant la femme à être un objet imaginaire. C’est pourquoi, au sein même de la relation amoureuse la plus profonde, la plus intime, est maintenue chez l’homme la duplicité de l’objet. J’y ai bien souvent insisté quand je critiquais la fameuse relation génitale. 

De l’autre côté, le rapport de la femme à l’homme, que chacun se plaît à croire beaucoup plus monogamique, n’en présente pas moins la même ambiguïté – à ceci près que la femme trouve dans l’homme le phallus réel. Elle est donc en posture d’obtenir effectivement dans le couple une relation de jouissance qui satisfait son désir.

Mais justement, dans la mesure où la satisfaction du désir se produit sur le plan réel, l’amour de la femme, non pas son désir, se porte sur un être qui est, lui, au-delà de la rencontre du désir – à savoir l’homme en tant qu’il est privé du phallus, l’homme en tant que, précisément, de par sa nature d’être achevé, d’être parlant, il est châtré.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 159-160

[ sexualité ] [ injoignabilité ] [ quête éperdue ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Quand nous parlions de la femme du boucher Lopez. Ses filles allaient à l’école avec moi. Elle l’a accusé de viol. Depuis longtemps, en plus de la frapper, il abusait d’elle sexuellement. J’avais douze ans et cette nouvelle m’avait profondément marquée. Comment pouvait-elle se faire violer par son mari ? Les violeurs étaient toujours des hommes inconnus qui attrapaient une femme et l’emmenaient dans un terrain vague, ou alors qui pénétraient chez elle en forçant la porte. Depuis notre plus jeune âge, on nous apprenait que nous ne devions pas parler à des inconnus et que nous devions faire attention au Satyre. Le Satyre était une entité aussi fantastique que, dans la petite enfance, le farfadet qu’on nomma la Salopa ou encore l’Ogre au Sac. C’était l’être qui pouvait te violer si tu étais toute seule à une heure indue ou si tu t’aventurais dans des coins déserts. Celui qui pouvait surgir soudain et te traîner de force sur un chantier. Personne ne nous avait dit qu’on pouvait se faire violer par son propre mari, par son père, par son frère, son cousin, son voisin, son grand-père, son instituteur. Par un homme en qui on avait confiance.

Auteur: Selva Almada

Info: Les jeunes mortes

[ sexualité ] [ inégalité ] [ pensée-de-femme ]

 

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femmes-hommes

Les burusera sont des boutiques spécialisées dans la revente des uniformes et des culottes de lycéenne. C'est un business qui marche : les clients reviennent souvent pour se fournir en produits frais. En 2004, la police de Tokyo affirme qu'il en existe vingt-huit. En 2005, un site Internet en recense officiellement trente-huit sur le réseau. [...]
Dans un coin de la boutique, des douzaines de petits paquets soigneusement pliés dans du plastique, hermétiquement fermés, s'alignent sur une étagère. Chaque paquet contient une culotte, déjà portée et pas lavée, dont le prix varie selon plusieurs critères : tiédeur, temps de "cuisson", sédimentation... Plus elle est sale, plus elle sent, mieux c'est : entre 3000 et 10000 yens. Mais le client n'a pas le droit d'ouvrir les sachets pour juger. Il ne peut choisir qu'en fonction de l'image qui orne chacun d'entre eux en guise de certificat : c'est la photo de la jeune fille prise dans la boutique le jour de l'achat. Son prénom, son âge, parfois même son groupe sanguin viennent ajouter une valeur plus-produit à l'odorante culotte, remplie de sa présence fantôme. Si elle a l'air candide, et qu'elle salit correctement son fond de commerce, elle deviendra une star.

Auteur: Giard Agnès

Info: L'imaginaire érotique au Japon

[ obsédé ] [ sexualité ] [ anecdote ] [ fétichisme ]

 

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bric-à-brac littéraire

Un romancier réaliste, en revanche, un romancier qui se mêle de raconter les moeurs de son temps, rencontre infailliblement, dès le premier détour de son récit, la question féminine. Qui dit moeurs, dit femmes. Dans un magnifique paragraphe de sa préface à "Une fille d'Eve", Balzac, comparant une fois de plus le projet de La Comédie humaine aux Mille et Une Nuits, découvre que la "faiblesse" de celles-ci, par rapport à son oeuvre à lui, vient de ce que l'observation des moeurs était impossible dans l'Orient d'alors puisque, dit-il, les femmes y étaient enfermées, invisibles. Il n'y avait par conséquent presque rien à raconter. Pas de femmes, donc pas de moeurs. Pas de femmes, donc pas de conquêtes. Pas de femmes, donc pas d'aventures. Et, pour ainsi dire, pas de réalité. D'où la nécessité du conteur de faire intervenir à tout bout de champs des prodiges, des talismans, des diableries et des magies pour soutenir l'intérêt du lecteur dans des récits dont "tout le merveilleux", conclut Balzac, "est inspiré par la réclusion des femmes".

Pas de femmes, donc pas de réalisme. Pas de femmes, donc amulettes, vibrations, télépathies et superstitions, "Spiritualités". retours de sacré. Astrologie. "Imaginaire" inoffensif. Vertige illuministe. Occultismes, enfin, on m'aura compris. New Age.

Pas de femmes, donc pas de roman vrai.

Auteur: Muray Philippe

Info: "Exorcismes spirituels", tome 1

[ sexualité refoulée ] [ anima ] [ demi-monde ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

La polygamie paraît générale chez eux [...]. Comme leur seule passion est l'amour, le grand nombre des femmes est le seul luxe des riches. [...] Ce n'est pas l'usage à Tahiti que les hommes, uniquement occupés de la pêche et de la guerre, laissent au sexe le plus faible les travaux pénibles du ménage et de la culture. Ici une douce oisiveté est le partage des femmes, et le soin de plaire leur plus sérieuse occupation. Je ne saurais assurer si le mariage est un engagement civil ou consacré par la religion, s'il est indissoluble ou sujet au divorce. Quoi qu'il en soit, les femmes doivent à leurs maris une soumission entière : elles laveraient dans leur sang une infidélité commise sans l'aveu de l'époux. Son consentement, il est vrai, n'est pas difficile à obtenir, et la jalousie est ici un sentiment si étranger que le mari est ordinairement le premier à presser sa femme de se livrer. Une fille n'éprouve à cet égard aucune gêne ; tout l'invite à suivre le penchant de son coeur ou la loi de ses sens, et les applaudissements publics honorent sa défaite. Il ne semble pas que le grand nombre d'amants passagers qu'elle peut avoir eu l'empêche de trouver ensuite un mari. Pourquoi donc résisterait-elle à l'influence du climat, à la séduction de l'exemple ? L'air qu'on respire, les chants, la danse presque toujours accompagnée de postures lascives, tout rappelle à chaque instant les douceurs de l'amour, tout crie de s'y livrer.

Auteur: Bougainville Louis-Antoine de

Info: Voyage autour du monde

[ Polynésie ] [ historique ] [ sexualité libre ]

 

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hommes-femmes

En fin de compte, c’est comme hommage à George Sand, bien plus qu’à sa pâle Athénaïs, qu’il faudrait relire ce que Michelet a tartiné sur la Femme. Agenouillement du Maître-Autel devant la Guérisseuse ! Lutte frénétique contre les chatouilles sensuelles du clergé. Quinze ans de vaudeville pathétique sous le toit conjugal. Les jours où elle ne veut pas. Ceux où elle veut un peu. Ceux où elle se met en colère. Ceux où elle a l’air disposée. Ceux où elle est malade. Les hémorroïdes, les constipations, les règles. Le jour où elle lui laisse baiser ses pieds mais rien d’autre. Celui où elle brise net son assaut en lui disant cette nouveauté : "Je suis une personne, non une chose". Celui où elle consent enfin à essayer de se "desserrer" comme il écrit. Après avoir pris un long bain pour se dilater. Le soir où il tente l’autre solution, celle du vis-à-dos. Le forçage impossible de l’ "étroite vallée qui se fend entre deux montagnes". Ceux où il peut examiner avec ravissement les métamorphoses périodiques du "cher petit organe". Ceux où il se sent en elle "comme Brahma dans le lotus". Ceux où il palpe, voit, tripote, saisit, renifle. Ceux où elle refuse de le laisser palper, tripoter, regarder, renifler. L’obsession sexuelle devenant religion. La Nature autour d’eux se transformant poétiquement en une immense muqueuse palpitante. Le "petit épanchement de la nature". Le "petit bonheur" du pipi et du caca. Les excréments "cordes blondes". La "pagode sainte" du rond des chiottes. Le "cabinet-musée". L’obscénité résidant dans la sanctification de l’obscène. Le rêve de fusion payé très cher. Le mystère qui s’accroît quand les fesses reculent.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 618

[ sublimation ] [ scatophilie ] [ sexualité ]

 

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éthologie

Que ces animaux dans leur état sauvage aiment, ainsi que beaucoup d'autres, la solitude pour se livrer paisiblement et sans risque d'être troublé, à l'acte régénérateur ! cela peut être ; mais c'est un goût qu'ils se passent aisément de satisfaire, et quand, privés, ils sont sous les yeux des hommes, ce goût ne l'emporte pas, et ce serait en vain qu'on chercheroit en eux les effets de la pudeur ! Eh ! quelle notion d'indécence trouveroient-ils donc à se reproduire ? Quelle seroit cette perfection ou cette exaltation de l'intelligence, qui leur feroit distinguer l'honnête du malhonnête dans un acte auquel les pousse la nature. Ah ! que l'homme civilisé, pour le maintien de ce que l'on appelle les moeurs publiques, pour multiplier les liens des familles, et ne point détruire les rapports sociaux, se soit fait des loix de pudeur, j'y consens ; mais que l'Eléphant soit plus scrupuleux que ne l'est le cheval, cet utile compagnon de nos travaux ; que ne l'est le taureau vigoureux qui, sous les yeux de l'innocente pastourelle, saille la vache qu'elle conduit ; que l'âne qui, dans le milieu des villes, offre à tous les regards les symptômes étonnans de sa passion qu'il assouvit ; que le chien qui, dans les rues, dispute à vingt rivaux la proie de son amour, et long-temps laisse apercevoir la preuve de son union ; que le coq qui, voltigeant de belle en belle, chante à chaque fois sa victoire, sans que les crêtes de ses poulettes acquièrent un rouge plus foncé ; que la simple et timide colombe qui roucoule tout haut ses amour et bat des ailes en signe du plaisir qu'elle a de se reproduire... ; cela paroît une erreur. 

Auteur: Houël Jean-Pierre

Info: A propos de la prétendue pudeur des éléphants - in "Histoire naturelle des deux éléphants mâle et femelle du muséum de Paris", p. 106-107 - disponible sur Gallica

[ moralité ] [ zoologie ] [ sexualité ] [ homme-animal ] [ copulation ]

 

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